jeudi 20 novembre 2008

Nantie

Bon, ben oui... j'étais en grève... et j'étais tellement occupée à fomenter l'aube du grand soir, que je n'ai pas eu le temps de passer par ici.


Dessin de Proctor

J'ai fait grève parce que :
1) la suppression des RASED (Réseau d'Aide Spécialisé pour les Elèves en Difficulté) ;
2) la suppression de plus de 13 000 postes à la rentrée prochaine (et notamment ceux des titulaires remplaçants) ;
3) la réforme du lycée ;
4) la mise en place de l'aide personnalisée dans le primaire, assurée par des enseignants non-spécialistes, au détriment des conditions d'apprentissages des enfants les plus en difficulté (ou par des assistants d'éducation BAC +2 au collège... je vous laisse imaginer ce que l'aide peut apporter à ces enfants...) ;
5) la suppression de l'accueil des enfants de 2 ans à l'école maternelle, au profit de jardins d'enfants payants.

Et puis surtout, c'était la sortie du beaujolais nouveau... j'ai bu... pas mal... mais pas trop, vu que je bossais vendredi... pour oublier que je ne reprendrai le chemin de la Belgique qu'en 2009, la faute à une ovulation encore capricieuse.

dimanche 16 novembre 2008

Usual Smockers

J'ai pas mal fustigé () le lobby bio, rapport au fait que c'était une agriculture de pays riches, et qu'avec ce système élitiste, la planète serait encore plus affamée que maintenant, et donc plus belliciste.
Ouais, Bio = Guerre intersidérale, déplacements massifs de populations vers les villes, pénuries de matières premières alimentaires, creusement des écarts sociaux, culturels, économiques, territoriaux... bref, le chaos.

Enfin, je m'enflamme.

A la base, ça part d'une bonne intention... préserver la planète... sauf que l'homme fait partie de la planète, et le préserver n'est pas le laisser crever de faim. Vous allez me dire que c'est déjà le cas, et que l'agriculture "traditionnelle", durable ou non, raisonnée ou non, n'arrive pas non plus à nourrir les hommes (et les femmes aussi, faut pas croire). Certes.

Mais on ne va pas non plus se lancer dans un débat sur les systèmes agricoles et les structures agraires (cela dit, si ça vous intéresse, voici un bouquin assez complet, Les Grands types de structure agraire dans le monde, René Lebeau, ici).

Donc, j'te disais, le bio, c'est pas beau (oui... ce slogan m'est venu comme ça, d'un coup d'un seul... n'imaginez pas que j'y ai pensé pendant des heures, non plus !). Sauf que, l'autre jour, un pote m'a dit qu'il fumait bio.
J'ai récupéré l'adresse du site (nan, désolée, je ne balance pas mon dealer info en public), j'ai cliqué, j'ai commandé, j'ai payé en toute sécurité... et hop, mon petit paquet d'encens bio livré sous trois jours dans la boîte aux lettres, sous pli discret, précise le site.
Oui, de l'encens, composé d'un mélange concassé de différentes plantes aux différentes vertues.
Et bien entendu, sur le sachet, il est bien précisé qu'il est impropre à la consommation. Comme si on allait s'amuser à le fumer dans un chilum ou roulé dans du papier à cigarette (ben quoi, c'est que du bio, ça peut pas être mauvais pour la santé, si ??)... et à ressentir ensuite quelques effets défonçants relaxants.
Vraiment, ils ont de ces idées, parfois !!
Le tout dans la plus complète légalité, bien entendu, tu me connais !
Et c'est tellement légal que le cadeau bonus, c'est un paquet de feuille à rouler ! (ça va devenir un collector, j'le sens !)


Mais bon... rien ne vaut un gros joint de weed, au goût bien acidulé, qui laisse un petit goût de sucre sur les lèvres...
Disons que c'est comme si tu comparais un vieux Rhum ou un Cognac avec un vin californien... oui, ça ne se fait pas.

Cela dit, je suis un peu en train d'essayer d'arrêter de fumer la clope (pour le reste, ça serait juste temporaire, du genre environ entre 9 et 12 mois), for ever...

Mais voilà, c'est ça l'hypocrisie à la française.

Pendant ce temps là, des connards du conseil de l'ordre des médecins français estiment que des gellules de Tétrahydrocannabinol (THC, principe actif du cannabis), c'est plus dangereux que des injections de morphine pour lutter contre la douleur quotidienne.
Ouais, c'est moche.

mercredi 12 novembre 2008

Les bottes et moi

Ben oui... j'ai bien été obligée de les ressortir, mes bottes.
Elles n'avaient plus vu le jour depuis cette matinée où j'ai décidé de tout plaquer... le CNRS et ses défraiements de merde, les 3 semaines de camping au mois de juillet, le Pouilly fumé et le chèvre (c'est sans doute ce que je regrette le plus, en fait... la bonne bouffe) et les pieds humides la moitié du temps. Même avec des bottes (en même temps, c'est un peu normal d'avoir des problèmes d'humidité lorsqu'on travaille sur les rivières... enfin plutôt dedans)(et si vraiment ça m'avait tant dérangé que ça, j'aurais plutôt bossé sur les déserts).

Mais ils l'ont dit dans l'poste : la top tendance du moment, c'est la botte de pluie (d'ailleurs, ça m'a bien fait marrer cette expression... on ne dit pas botte de grêle ou botte de neige - ah si, ce sont des après-ski - et puis mettre des bottes en pleine canicule et/ou sécheresse, c'est un peu sot).

Oui, oui, riez. Profitez.

Lorsque j'ai entendu "botte", j'ai tout de suite pensé à ce fameux modèle que beaucoup d'entre nous ont déjà porté dans leur enfance, pour aller pêcher la crevette grise ou le crabe vert (qui n'est pas comestible, qu'on se le dise) dans les rochers de Bretagne (je ne sais pas si ça se fait aussi en Normandie ou en Charente... il y a des rochers, là-bas ?).

Voici pour le modèle de base :









Ou pour les plus fashion d'entre nous, le modèle en couleur (avec une petite collerette pour éviter les entrées d'eau par le haut... ouais, ouais, c'est technique, une botte, faut pas croire !).








Et bien figurez-vous que depuis le succès de ce modèle quasi-universel, la botte a fait pas mal de progrès (oui, progrès, le mot est fort, mais on parle de mode, là).
Aujourd'hui, la botte est carrément devenue tendance, et se décline comme n'importe quelle paire de pompes.
Bon, c'est vrai que c'est plutôt sympa, les bottes... mais en cuir (sauf que j'aurais du mal à trouver botte à mon mollet... même avec une languette ajustable, je suis à l'étroit...)(en même temps, ça n'est pas trop mon style, en fait, donc je n'ai pas non plus trop cherché, hein !).
Seulement avec la botte de pluie, les tendances de la mode vont très loin... jusque-là, rendez-vous compte (et encore, ce n'est pas le modèle le plus bariolé que j'ai pu voir au fil de mes recherches internetiques) :




Étonnant, non ?
Bon, pour faire son jardin ou accompagner des enfants à la plage, pourquoi pas, c'est bien marrant.
Mais pour sortir... dans la rue... en ville... et sauter à pieds joints dans les flaques, le fossé est grand.

La grande question que je me pose néanmoins, c'est : "Et la botte de chasse, dans tout ça ?"
Ben oui, la botte de chasse est la grande oubliée des stylistes créateurs. Pourquoi les chasseurs et autres utilisateurs, nombreux et variés, de ce type de botte n'auraient-ils pas le droit de se chausser avec style, avec classe, avec glamour ?
Parce que bon, c'est pas vraiment gagné avec ça :



Le kaki pour le camouflage, la semelle crantée pour l'adhérence au sol souvent boueux, et surtout, l'isolation... chaussettes montantes de rigueur et semelle intérieure en polaire (ça, c'est pour le confort en hiver), pantalon à l'intérieur, façon cow-boy girl.
Niveau glamour, on a fait mieux, hein ? En même temps, lorsqu'on traque un sanglier ou qu'on essaye de sonder (non non, je ne ferais pas de sondage là-dessus, rassurez-vous) l'ensemble des fonds d'une rivière, on ne se préoccupe que très peu de la mode et de ce que les stylistes en font.
Mais tout de même... ça me laisse songeuse... Et si j'avais eu des bottes de chasse roses avec des petites fleurs, aurais-je eu plus de chance pour trouver un financement pour ma thèse autre que la subvention anorexique d'une réserve naturelle ?

Peut-être que si j'avais le cran, et que si la tendance se confirmait, j'irais bosser en bottes de chasse, just for fun... mais non.

dimanche 9 novembre 2008

Viens-y que j'te sonde !

Allez hop !
Au boulot, mon panel !
Te voici de nouveau mis à contribution.

Ta mission, si tu l'acceptes : déterminer si oui ou non, dans l'imaginaire collectif (donc le tien, d'imaginaire), les lesbiennes sont férues d'Histoire.
Oui, d'Histoire. Avec une grande H (rien à voir avec la H de mes commentaires... quoique, elle gagne à être connue jusque dans des contrées lointaines... aussi lointaines que Saint-Pierre et Miquelon)(mais je m'égare). Donc l'Histoire, de l'Antiquité à nos jours, en passant par la Préhistoire et l'époque moderne.
Mais derrière cette question apparemment anodine se pose celle de la Culture (avec un grand Q C) ... en général, mais aussi de la communauté.
D'ailleurs, existe-t-il une culture "lesbienne", terreau commun dont naitrait la diversité ?
Existe-t-il des références communes à toutes les lesbiennes de France, d'Europe, du Monde ?
Bon... je te laisse voter !



Pour ma part, je me suis intéressée à l'Histoire, toutes époques confondues, avec une petite préférence pour l'histoire des idées politiques, et une passion pour la fin du XIXe siècle en Europe... chacun son truc, certains font des reproductions de monuments historiques en allumettes, d'autres se passionnent pour les dinosaures, moi, je préfère La Commune !
Petite, j'ai eu mes périodes... à peu près calées sur les programmes scolaires... Préhistoire (j'ai du rester des heures devant des dizaines de pointes de flèches ou dans des tumulus), Antiquité (je crois que j'ai pleuré devant la frise du Parthénon au British Museum... oui... tellement j'étais émue), Moyen-Age (je faisais des reconstitutions assez réalistes avec mon château-fort LEGO), Rennaissance (je trainais mes parents à Versailles ou à Fontainebleau trop souvent à leur goût... heureusement pour eux que les châteaux de la Loire étaient trop loin !), et puis le XIXe.
Aaaah La Commune... l'anarcho-syndicalisme dans toute sa splendeur... une légende familiale raconte que les parents de mon arrière-grand-mère auraient mangé, avec d'autres parisiens, l'éléphant du Jardin des Plantes pendant le siège de Paris en 1871 (cette anecdote m'a d'ailleurs vallu une excellente note en colle, lorsque j'étais en prépa... sujet : La Commune de Paris... l'aubaine... j'aurais pu tomber sur la communauté des bouleutes dans le Grèce du Ve siècle avant J-C...). C'est aussi la source de tout un tas d'idées révolutionnaires qui, à ce jour, n'ont pas toutes abouties... et ça, c'est très excitant !


Bref, tu l'auras compris, je suis lesbienne, j'ai une passion cachée pour Louise Michel et André Léo, et j'adore (non, c'est vrai, on n'adore que Dieu) j'aime l'Histoire, les Histoires.
Comment ça, rien à voir ?
C'est peut-être ce que l'on appelle un préjugé, une caricature tellement énorme qu'elle fait parfois du tort à la visibilité crédible des lesbiennes.

mardi 4 novembre 2008

Mon père, sa queupine compagne et moi

Ben dites donc... je pars huit jours et voyez comment je retrouve ma femme (enfin, sur ce blog, parce qu'en vrai, ça ne se regarde pas, sinon, ça s'appelle TF1 du voyeurisme) !
Complètement toute chamboulsifiée... dégoulinante de romantisme, guimauve-fleur bleue à souhait... il faut dire qu'à son contraire, je suis une vraie râpe à sucre à ce niveau là. Non pas que je ne ressente pas le manque, l'amour qui fait des papillons dans le bas ventre et tout ça, mais je ne me laisse pas submerger aussi facilement !
Rendez-vous compte !
Huit jours !
Et si j'étais partie trois mois ? (ce qui aurait pu arriver si j'avais terminé ma thèse, en partant pour faire un post-doctorat à l'étranger... en Guyane ou en Amazonie bolivienne ou dans le Haut-Atlas marocain... rapport à mon sujet de recherches d'avant...)
En même temps, ça fait partie du package, MaB était prévenue dès le départ : j'ai besoin de mes moments rien qu'à moi, de mes moments "ourse seule".

Là, je n'étais pas vraiment seule... je suis partie chez mon père et sa maîtresse queupine compagne (maintenant que les papiers du divorce de mes parents sont signés, je ne peux décemment plus la dénommer comme ça... bon... de là à l'appeler "belle-mère", faut voir, hein !) sur l'île d'Oléron.
Oui, Oléron.
A ne pas confondre avec Ré, qui est le fief des bobos socialos par excellence, et dont le prix du mètre carré fait concurrence avec les parquet-moulures-cheminée de la capitale.
Oléron la Lumineuse, seconde île française après la Corse... ses dunes, ses pins, ses marais, ses huitres, son Pineau... mais aussi ses mini-tornades en période de dépression automnale (les fronts froids, les fronts chauds, les influences océaniques, tout ça).
Donc une semaine avec mon père (souvenez-vous, je vous avais livré une petite présentation un peu désabusée il y a quelque temps)... on ne s'était pas vus depuis cette après-midi ensoleillée de février où nous avons enterrée notre mère et grand-mère... huit mois. C'est vite passé, mais c'est long en même temps.
J'ai retrouvé un papa épanoui dans sa nouvelle relation, dans sa nouvelle vie... bon, toujours aussi autiste dans l'expression de ses sentiments, mais moins sur la réserve qu'avant... de rien, on est passé aux demi-mots. Et vu que je fonctionne un peu pareil, on se comprend mieux.

On a parlé de ma sœur, du passage prochain de son affaire devant la Cour d'appel, de la probable décision des juges, de son avenir proche (à savoir son futur logement à sa sortie de prison, probablement avant son mec). Il n'a pas encore demandé de parloir pour rendre visite à ma sœur... au bout de presque 2 mois, je trouve ça un peu limite... sa compagne aussi. Ça me l'a rendue sympathique, ma belle-mère (si elle m'entendait l'appeler comme ça, elle ferait des bonds !).

On a aussi parlé de ma mère, qui est en train de pêter tout doucettement les plombs... elle en est même venue au mensonge en prétextant une luxation de l'épaule (alors qu'elle s'est juste viandée sur un parking et qu'elle s'est éraflée l'avant-bras... j'ai eu confirmation de sa soeur... ma tante, donc) pour me faire venir de Charente jusqu'en Bretagne Nord, pour deux jours, comme ça, en passant 8h dans les trains et bus qui sillonnent le grand Ouest... je n'ai pas cédé, je suis restée sur l'île, sans presque aucun sentiment de culpabilité !
Sa compagne (qui, en fait, est bien plus âgée que MaB... de 6 ans... je l'ai appris au hasard d'une conversation dans une parfumerie)(oui... j'ai fait les boutiques avec elle... on a fait du repérage... tout arrive !), même si elle oscille entre la pompom girl et la mémère à son chien-chien, est quelqu'un de bien, de juste, d'ouvert. Surtout, elle te booste mon père, quelque chose de bien... pas autoritaire-totalitaire (nan, elle ne sera pas ma marâtre... arrêtez un peu de vouloir mettre du drame là où il n'y en a pas !), mais plutôt révélatrice de ses capacités affectives et matérielles.
Ils se sont donc achetés une petite maison sur l'île d'Oléron, un petit studio avec une mezzanine-chambre à coucher et une courette pour des apéros sous la treille, sur la côte nord-ouest de l'île à 200 m de la plage...
Ils ont même un couple de garçons, avec qui ils s'entendent super bien, comme voisins. Le monde est petit ! D'autant que, si l'île de Ré est un repère de la gauche caviar, l'île d'Oléron, elle, est un véritable nid à lesbiennes ! Alors attention, hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Toutes les lesbiennes ne sont pas à l'affut d'une âme célibataire (ou pas)(rhooo, mais qu'est-ce que je raconte... MaB ne va plus me laisser repartir si je dis des trucs pareils !) quelque soit l'endroit... Les lesbiennes d'Oléron sont plus posées, en couple, parfois avec enfants, de la région ouest parisienne ou de la région Rochelaise (oui... La Rochelle aussi, c'est un vrai nid... grégaire, je vous dis, la lesbienne est grégaire !!). Ma BM (ne pas confondre avec MaB, hein ?) me regardait d'un air entendu à chaque fois que nous croisions de mignons petits couples ou une butch en blouson de cuir avec un aigle sur le dos.

Il faisait sombre car c'était en fin d'après-midi, mais c'est ce que l'on peut voir du haut de la dune, au bout de leur rue !


Un jour, j'y emmènerai MaB, et je lui re-ferai le "coup de la dune".
Quoi ?
Vous ne connaissez pas le "coup de la dune" ?
Bon, je vous raconte, parce que ça vaut le coup (de la dune, vous suivez ?).
Pour un coucher de soleil romantique à souhait, vous emmenez votre dulciné-e sur le haut d'une dune/d'un rocher/d'un immeuble/d'une montagne (ça marche dans de multiples situations, mais la tradition populaire veut que sa marche si on voit l'océan... la mer ou un lac, c'est trop petit). Et là, lorsque la contemplation est à son apogée, que vos esprits se mêlent dans un romantisme à faire fondre la banquise en plein hiver arctique, vous lui montrez ce point, là-bas, à l'horizon... mais si, là-bas, au bout de votre doigt... c'est la pointe de la flamme de la statue de la liberté (ah non... ça c'est du Dubosc...) cette côte, là-bas, à l'horizon... mais si, là-bas, sous les nuages... c'est l'Amérique ! (ou la perfide Albion ou Paris ou le Pic de machin chose, c'est selon la situation de départ)(la tradition populaire dit aussi que lorsque la visibilité est si bonne sur la côte d'en face, ça ne présage rien de bon, mais rien à voir avec le sujet qui nous préoccupe, faire fondre sa/son dulciné-e).
Résultats garantis !

Quoiqu'il en soit, je suis contente de cette semaine "en famille", et encore plus contente d'être rentrée auprès de mon poussin ma queupine ma chérie !