lundi 28 décembre 2009

C'est pas l'pied !

Samedi dernier, je suis sortie en début de soirée faire quelques courses (parce que je préfère quelques courses régulières à un gros plein orgiaque). J'ai bien senti que le sol se dérobait facilement sous mes pieds.


J'ai bien vu la démarche élégante du canard qui avait soudainement contaminé ma rue. J'ai bien vu le goudron parsemé de milliers de petites étoiles de cristal qui brillaient dans le soir tombant.
Mais n'écoutant que mon courage, j'arpentais le trottoir avec précaution. J'ai pensé que marcher sur la neige serait moins dangereux, puisque c'était tout blanc, ce serait forcément poudreux. Bon, au pire mes pieds seront mouillés...

ERREUR !!!

Et v'lan la jambe gauche est partie la première, rejointe rapidement par la droite pour une sublime figure de ciseaux (si tu n'y connais rien en foot, imagine une paire de ciseaux qui coupe), la cheville gauche a fini violemment sa course sur le bord du trottoir, pendant que je me retrouvais le derrière sur la glace et que ma tête s'encastrait dans le muret qui se trouvait derrière moi. Et là...



J'entends "crac"... "quoi crac ? me dis-je !". Je vois que mon pied est tourné vers la gauche et qu'il refuse de reprendre sa position initiale. Et meeeeeerdeuuuuuuhhhhh !!!

Un couple de jeunôts, impressionnées par la beauté de la chute ont couru patiné vers moi.

Le jeune homme - Ca va m'dame ?
Moi - Pas trop là... vous m'aidez à me relever s'il vous plaît ?

Ce qu'ils font. J'ai à peine décollé du trottoir que je m'y recolle ! Impossible de tenir sur ce pied. La jeune fille, sous les ordres de son copain (courageux le gars) soulevait le bas de mon jean pour évaluer la blessure pendant que son Jules appelait les secours.

La jeune fille - Beuuuuuh...
Le jeune homme - Ah bon ?
La jeune fille - Ben, je sais pas, viens voir !
Le jeune homme - Ouuuuuuuuuuuch
Moi - C'est cassé ?
Le jeune homme et la jeune fille, d'une seule voix - Vous inquiétez pas m'dame, on appelle les pompiers !

C'est à cet instant précis que mon cerveau a brutalement réalisé la situation. Et si c'était cassé ? Mais, on devait partir à Nantes pour Noël... Et nos potes, elles viennent le 31 et je dois m'occuper de la cuisine. Et puis, je repars en Egypte au mois de mars. Ma femme est enceinte, il faut que je prenne soin d'elle. Le frère de Kanou vient diner demain soir.... Bref, la cocotte minute fonctionne bien. Je me décide à appeler Kanou pour l'alerter. Heureusement que je pars toujours faire des courses avec son portable...

La suite de l'histoire vous la connaissez, une plaque, sept vis, 4 jours à manger dégueu, à être piquée de partout, à être réveillée à grands coups de néons blancs. Dont 2 jours d'humiliation totale où j'ai du faire mes besoins au lit dans un bassin et supporter la toilette rugueuse d'une aide soignante slave qui parlait comme les voix qui doublent les personnages russes en français avec l'accent caricaturé. En 38 ans, c'était la première fois que je me faisais laver les fesses par quelqu'un d'autre que ma mère !

J'ai quand même eu le droit à quelques visites : trois potes et ma femme, tous les soirs. Elle m'apportait un tee-shirt propre, des magazines, des palmitos. Et comme j'ai raté la première écho, elle m'a même apporté les quatre premières photos de ce qui n'est pour l'instant qu'un têtard de 8mm avec un petit coeur qui bat sourdement.

A l'hôpital, ce qui est vraiment super, c'est les voisines de chambre... Et là, je peux bien vous le dire, j'ai été gâtée !

Monique (appelons la Monique, si vous le voulez bien) , de la même ville que nous, mais du côté des "quartiers", de la "téci". La bonne quarantaine, habite avec maman et frérot dans l'appart' que la famille occupe depuis les années 70. Au 8ème étage, enfin, tu la demandes en bas, on te dira. Elle connait tout le monde et lycée de Versailles vice et versa. Une femme simple qui fait un boulot simple, issue d'une famille d'ouvriers et qui ne veut pas quitter son coin.

Il y a peu, cette cité a été détruite en partie, pour être reconstruite. La rénovation court sur de nombreuses années. Beaucoup de familles ont été provisoirement ou définitivement relogées un peu partout dans la ville. Les provisoires sont ceux qui reviendront à la cité, parce qu'ils vont reconstruire moins de logements qu'ils n'en ont détruits (pour que ça fasse moins glauque, il parait). Et bien Monique, elle participe à toutes les réunions, elle est à fond dans le projet de quartier. D'abord, parce qu'elle veut être du groupe des provisoires, mais aussi parce qu'elle ne veut pas qu'ils profitent de la reconstruction pour mener une politique d'expulsions sommaires des payeurs en difficulté. Et puis, elle y tient au village de son enfance, elle le défend !

Bon, quelques fois, en écoutant Monique, j'ai eu l'impression d'être au comptoir d'un Bar PMU. Ca m'a rappelé l'époque où je jouais au flipper en buvant des bières avec les copains. Ces centaines de lieux communs, tantôt salés au populisme, tantôt poivrés à la démagogie... Cet élan révolutionnaire qui autorise toutes les critiques, mêmes les plus improbables ou les plus minables, à l'encontre du gouvernement en place. Mais, quelque part, ça faisait partie de son charme !

J'ai une petite pensée pour elle ce soir. Elle devait se faire opérer hier. Elle aussi, d'une double fracture.

Elle a passé Noël toute seule à l'hôpital alors que moi, je me faisais chouchouter par ma petite femme, qui en Reine des travaux manuels, m'avait construit un fauteuil roulant de fortune avec une vieille chaise de bureau, s'était chargée de rehausser le pied du matelas conjugal de mon côté du lit (oui, j'ai un côté, pas vous ?), m'avait aménagé un coin PC au moyen de nombreux coussins, m'avait installé le clavier sans fil pour que je ne me casse pas le dos en tapant et m'avait préparé un délicieux repas de réveillon...

J'ai de la chance. Je sais. Mais il faut bien que j'en ai un peu quand même ! Bon, en l'occurrence, j'ai beaucoup de chance, de l'avoir à mes côtés.

Et vous chers lecteurs ! Vous avez déjà eu le droit à un petit séjour à l'hôpital ? J'espère que vous avez eu un peu de visites et une Monique, le temps passe plus vite.

mardi 22 décembre 2009

Une boîte de chocolat

Il y a des fois où l'anticipation n'est pas mère de toutes les vertus.
Oui, je sais, je te l'ai déjà dit.
Mais en ce moment, cette tendance se confirme lourdement.
Je te rassure, Sapinou is still in da place !
Mais l'imprévu a tout de même frappé, sournoisement, froidement, à la nuit tombée, en bordure de trottoir, une plaque de verglas sous le pas alerte de MaB.
Glissade non maîtrisée, chute. Violente. Crac. Boum. Hue.
Bilan : un péroné en petits morceaux, un tibia fendu en deux et une cheville luxée.
Oui, mais aïe.
Pompiers, camion rouge, urgences.
Morphine, réduction de fracture, hospitalisation.

Je dois admettre que j'ai plutôt bien géré la situation, dans un calme tout relatif.
D'abord, je n'ai pas fait de malaise en voyant la cheville de MaB (et pourtant, rien que d'y penser, j'en ai encore des frissons).
Ensuite, alors que j'étais déjà dans el rojo camión de bomberos le camion rouge des pompiers (cela dit, c'est déjà un rêve de petite fille lesbienne qui s'est réalisé), je me suis dit que ça allait être galère de rentrer à la maison à pieds (oui, je mets un s, parce que j'en ai 2, de pieds, contrairement à d'autres...) en transport en commun, sans tickets ni argent, un samedi soir en banlieue, sous la neige et à jeun. L'hôpital n'est qu'à 4 km, mais tout en haut d'une lonnngue côte et au bout d'un lonnng plat... un no man's land industriel en friche à traverser... glauquissime.
Je suis donc redescendue à contre-cœur, laissant MaB aux mains des gentils pompiers (comme quoi, nous avons bien fait d'acheter leur calendrier et de leur souhaiter une bonne Sainte-Barbe).
Enfin, avant de prendre ma voiture, j'ai pensé à prendre quelques affaires pour MaB, forte de mon expérience sur ce type de blessure (il y a 5 ans, moi aussi, je me suis fait une fracture tibia-péroné, mais nette, et sans bavure luxation, si bien que j'ai cru que c'était une simple entorse et que je suis rentrée de l'entraînement en voiture, en serrant les dents)(ouais, les bretonnes sont dures au mal) : papiers, trousse de toilette, t-shirts, chaussettes, jogging, bouquins, shorts, palmitos, vibro.

Une fois virée des Urgences, j'ai pu rentrer chez moi, en me faisant des clins d'œil dans le rétro tellement j'étais fière de moi d'avoir pensé à prendre ma voiture assumé pleinement mon couple devant les pompiers et les urgentistes, après un bon grattage de pare-brise.
Je dois avouer qu'après l'appel à unE amiE aux parents de MaB (ouais, ouais, je me suis servie du téléphone... cas de force majeure), je me suis un peu effondrée.
L'avantage d'être enceinte, c'est qu'en ce moment, les hormones me font pleurer pour un oui ou pour un non : la crise d'angoisse a vite été désamorcée. J'ai tout de même passé une nuit de merde très agitée : j'avais laissé celle que j'aime toute seule, avec une cheville en vrac et shootée.

MaB a finalement été opérée le lendemain, sous péridurale, sans l'image mais avec le son : une plaque pour le péroné, 2 vis pour le tibia et un point de croix pour le ligament interne... j'espère qu'avec tout ça, elle ne va pas sonner sous les portiques, déjà qu'elle est née un 11 septembre, ça ferait mauvais genre, non ?

Du coup, il a fallu qu'on révise notre plan d'annonces aux familles, vu que nous ne partons plus pour les fêtes !
Hé hé.
Encore un peu de patience, tu vas finir par tout savoir !

mercredi 16 décembre 2009

Un Polichinelle dans le tiroir...

Bon, Greenouille, juste pour toi et parce que, vraiment, t'es une super reinette : c'est MaB qui écrit là, sur ton écran.

Comme vous le savez, ma femme porte en son seing (avec un g, parce que sans, on pourrait croire qu'elle est bizarrement foutue...) l'enfant que j'aurais à charge de mal éduquer. Pas la peine de relire la fin de la phrase, vous avez bien lu, j'ai bien écrit "mal éduquer".

Là, je sens que j'ai chatouillé la corde sensible. Vous vous contenez, parce que la politesse et le respect vous l'impose, mais il faut bien l'avouer, vous êtes prêts à me bondir à la gorge.

"Comment ça, mal éduquer ??? Mais tu pètes les plombs, MaB !!!"

Je vous rassure, j'ai bien tous mes esprits et j'assume complètement ma position. Je m'explique.

Kanou, ma bien-aimée dont je ne compte plus les nombreuses qualités, tant justement elles le sont, nombreuses, a bien un tout petit défaut. Oh, un rien. Une bricole qui doit probablement avoir rapport avec sa petite enfance. Elle est psycho-rigide. Et cette petite psycho-rigidité met à jour tout un tas de traits de personnalité particulièrement accentués. La rigueur, l'ordre, la discipline, l'organisation, le dépassement de soi. Bref, autant dire que si cet enfant n'a pas du tout envie de faire une carrière dans l'armée ou l'éducation nationale (tous les profs seraient de brillants officiers...), il risque d'avoir de gros problèmes de souplesse.

Mais heureusement pour ce futur petit être, le contrepoids MaB est là.

Et il pèse tiens ! On appelle ça le "deuxième parent". Ca ferait mauvais genre de dire "premier", puisque le premier, il a forcément un lien biologique avec le bébé. Ah, les lois de la biologie, y a pas à dire, c'est vachement bien fait. Imparable. Violent aussi, parce que, dans mon oreille peut-être trop compétitrice, deuxième, c'est plutôt la sale place dans le classement. Pas assez bon pour être le premier mais suffisamment pour être sur le podium. Et puisqu'en qualité de médaille d'argent, on me donne la possibilité d'avoir un influence conséquente, je ne vais pas me priver.

Avec moi, c'est royal au bar, tournée générale permanente et juke box à fond dans l'arrière salle. Finies les têtes de cadavres au réveil, le lit à faire au carré parce que Ikea a inventé la couette, les contes siglés et signés parce que c'est quand même plus marrant quand on les improvise. Et comme aucune marâtre ne sommeille en moi, ça va être du gâteau !

Pour moi, rien n'est grave, à part ce qui l'est vraiment. Avoir une maladie sérieuse, c'est grave, se retrouver au milieu d'une fusillade, c'est grave aussi, se faire enlever par des extra-terrestres, c'est encore pire. Mais, les erreurs que nous faisons, pour la plupart n'ont que très peu de conséquences irrévocables. Borges disait que s'il devait vivre une deuxième fois, il commettrait encore plus d'erreurs. Je suis pour. J'ai presque tout appris de mes erreurs. Alors, mon enfant, même si ce n'est que son deuxième parent qui l'y autorise, il aura le droit de se planter des milliards de fois. On se mettra juste d'accord sur les modalités pratiques. Histoire de ne pas trop détériorer son image, il serait préférable qu'il ne fasse pas deux fois la même erreur.

Et puis, un peu de bazar autour de soi, ça éveille, faut éviter les obstacles. Une armoire pas très bien rangée, ça met un peu de gaité dans une vie. Un paquet de Palmito éventré sous le lit, ça rappelle plein de souvenirs quand on retombe dessus. Bon, aller tous les dimanche matins à la patinoire pour te regarder jouer au Curling, même ça, je suis cap !

En échange, pour me remercier d'être une mère, euh pardon, un deuxième parent trop cool, j'ai un truc à te demander, à toi qui va rentrer dans ma vie. Par la force des choses, je sais, je m'impose, mais je ne m'imagine pas ma vie sans ta mère. Laisse moi revivre avec toi les innombrables et non moins précieuses premières fois.

Le premier sourire, le premier rire, le premier mot, les premiers pas, le premier repas, la première dent qui tombe, la première note et la première punition, le premier amour, le premier chagrin d'amour, la première larme, le premier cri, les premières brasses...

samedi 12 décembre 2009

Premiers effets, premières annonces

La première prise de sang a confirmé ma grossesse, avec un taux de bHCG à 2011 UI/l à 4 SA (semaines d'aménorrhées) révolues. C'est bon signe, on verra lundi, comment le taux évolue, et nous serons fixées.
Sauf que je ne réalise pas vraiment.
Depuis le test (et même depuis quasi les premiers symptômes...), j'ai définitivement arrêté l'alcool, les petites bières du dimanche après-midi ou d'après-match avec les copines, les mojitos de début de soirée ou les grogs en cas d'état fébrile. Maintenant, je me lâche en jus de fruits... raisin, pomme, pamplemousse, goyave, le choix est vaste !
J'ai aussi fait une croix sur les 2-3 cigarettes quotidiennes, sans aucune difficulté. Même les cigarettes coniques que je prépare pour MaB, histoire de soulager ses douleurs, violentes, quotidiennes et persistantes, ne me font plus envie... rien que le goût du tabac dans la bouche m'écœure.
Et puis, vu que j'ai lu tout un tas de trucs sur internet (je crois d'ailleurs que je vais arrêter de chercher des infos, sinon, je vais psychoter pendant les 8 mois qui restent !), j'ai préféré, par mesure de précaution, arrêter le thé et le café. Je reviens à mes premières amours, le Nesquick ! J'attends les conseils de mon gynéco là-dessus, parce que c'est vrai qu'un petit expresso le matin, ça me manque quand même un peu !

J'ai commencé à parler de ma grossesse dans mon association de hand, un peu contrainte et forcée, vu que l'organisation des Gay Games de Cologne commence dès maintenant pour le mois d'août 2010 (inscriptions, hébergement, transports). Je suis un peu déçue, mais même en accompagnatrice, ça ne serait pas raisonnable, vu que je serai un peu enceinte jusqu'aux dents à ce moment là !
J'attends encore un peu pour l'annoncer à mes coéquipières de club, et surtout à mon entraîneur, même si j'ai zappé les entraînements et le match de cette semaine... j'avais une réunion lundi soir, la flemme crève mercredi soir, et ce soir, je vais au théâtre. Je vais essayer d'esquiver encore la semaine prochaine...
Sinon, j'avais pris rendez-vous avec mon ORL préféré dès les résultats du test, histoire d'adapter mon traitement de fond contre les allergies. Alors je ne sais pas si c'est la grossesse, la fatigue ou l'émotion généralisée, mais j'ai chopé une angine carabinée, alors que ça faisait des années que ça ne m'était pas arrivée. Et vu que je n'ai droit à quasiment rien, ben ça n'est pas super rigolo : pénicilline, sérum physiologique, paracétamol et maxilase. L'ORL a préféré me mettre sous antibiotiques (alors que je n'en ai pas pris depuis des années...) pour éviter tout risque de streptocoque.
Bon.
Il m'a aussi dit que pendant un an (grossesse et éventuel allaitement), j'allais devoir faire une croix sur les antihistaminiques, et ça, c'est carrément moins rigolo. Je vais voir avec mon gynéco s'il y a d'autres solutions, mais je ne me fais pas trop d'illusions... je vais devoir endurer une rhinite permanente pendant l'année 2010.
Et comme la grossesse réserve tout un tas de surprises, j'ai chopé un bouton de fièvre pour la première fois de ma vie. Il ne manquerait plus que j'ai des nausées, et ça serait le pompom !

Ça, c'était pour le bureau des plaintes.
Ma mère est également venue diner vendredi soir, ce qui était prévu de longue date. Oué, c'est là que ça devient intéressant !
Elle a été surprise d'apprendre que j'avais dormi près de 2h en rentrant de chez l'ORL. Surprise aussi de me voir prendre du jus de fruit pour l'apéro. Et puis, n'y tenant plus avec MaB, nous avons craché le morceau.
- Dis-moi, tu voudras qu'on t'appelle comment ?
- Comment ça ?
- Ben moi j't'appelle maman, mais plus tard, tu voudras qu'on t'appelle comment ?
- ...
- Oui (voyant qu'elle n'entravait que dalle), tes petits-enfants, comment ils vont t'appeler ?
- ... (changeant de couleur) tu veux dire que...? C'est pas vrai !?
- Oui. Je suis enceinte, et de 3 semaines, la prise de sang l'a confirmé.

Elle a quand même été un peu secouée, s'est resservie un whisky sec, et puis la soirée a suivi son cours.
Ça, c'est fait.
Je pense qu'il va lui falloir un peu de temps pour encaisser le fait que je ne sois plus son "bébé". Pas forcément qu'elle va être grand-mère. D'une réalité fantasmée, on passe à un état de fait. Je pense que nous avons bien fait de lui annoncer de "bonne heure", ça lui laisse du temps pour se préparer !
Nous lui avons juste demandé de tenir sa langue, et de nous laisser faire cette annonce au reste de la famille, en direct, comme des grandes, histoire de voir la tête de mon frère ou de ma sœur ! Nous ferons ça le soir de Noël, chez ma frangine... j'te dirais qui a pleuré !

mercredi 9 décembre 2009

Sapinou est dans la place !

Non, nous n'allons pas surnommer notre future crevette comme ça, rassure-toi ! Pour l'instant, on ne l'appelle pas, on attend sagement la prise de sang et une première écho, d'ici une dizaine de jours.
Mais souviens-toi (), avec MaB, on aime bien cette tradition du petit sapin (piqueu-piqueu-piiqueuu) qui fleure bon dans la maison.

Donc, comme d'hab', nous sommes allées chercher notre sapinou ce midi, dans une zone commerciale déserte, entre la fin du repas des cols blancs et la fin de la sieste des enfants. C'est une stratégie qui me permet d'éviter de croiser mes élèves, hurlants, bavants et déambulants en horde. Je tiens à ma vie privée, quoi ! Je n'ai surtout pas envie de m'afficher avec un sapinou sous le bras, aussi grand que ma femme.

Bon. Et bien cette année, nous nous sommes encore faites avoir par le temps... Il faut savoir que la taille des sapins augmente de manière inversement proportionnelle avec le temps qui nous sépare de Noël. Je suis sûre que ce week-end, nous aurions trouvé un petit sapinou tout choupinou, d'une taille inférieure à 1m20.
Sauf que là, malgré notre quête minutieuse au milieu de rangées de sapins en chaussette, pas un seul sapin en-dessous d'1m50. Un gentil vendeur, qui, je pense, a du avoir pitié de 2 filles désespérées face à la taille des sapins, nous a conseillé de regarder la largeur des chaussettes à mi-hauteur.
Nous avons regardé. Nous avons choisi en conséquence.

Sauf que je n'ai pas pensé à la largeur du tronc... un sacré oubli de débutante. Comme si je n'avais pas déjà vécu cette expérience il y a deux ans !
Ça n'a pas loupé : le tronc, forcément, ne rentrait pas dans le trou de la bûche. Il a fallu tailler... pas à l'opinel ni à la scie à métaux... mais au tournevis et au marteau.
Oui. J'suis comme ça, un brin MacGiver. Admire la technique !


Au bout de 20 minutes, c'était fait. L'expérience favorisant l'efficacité. Ce que tu ne vois pas, c'est que le bois était détrempé et l'écorce gorgée de sève. Admire le résultat !


Mais c'est pas tout ça. Il a fallu lui trouver une place de choix. Parce qu'en chaussette, ce pseudo-sapinou n'avait pas l'air si massif... une fois la chaussette découpée, ce fut une autre affaire.


Nous avons juste enlevé une chauffeuse du salon pour la planquer ailleurs.
Mais avoue qu'en plus d'être massif, il est tout de même magnifique ce sapinou !!
Il va seulement falloir le décorer maintenant... et ce n'est pas avec nos trois pauvres décorations en papier mâché, verre et bois que nous allons en faire un sapin de Noël.
A moins que nous le laissions épuré, comme ça, au naturel ?

dimanche 6 décembre 2009

J17 DPO

Il y a des fois où l'anticipation n'est pas mère de toutes les vertus.

Nous abordions, MaB et moi, le dernier trimestre de l'année 2009 d'une manière plutôt morose face à l'impossibilité financière de repartir en Belgique. Depuis plusieurs mois, nous avions même évoqué sérieusement la solution d'un donneur en France, connu par nous mais incognito pour le reste du monde. Une solution moins couteuse, moins médicalisée, moins prise de tête.

Restait plus qu'à savoir qui.

C'est là qu'Il nous est apparu, notre mâle alpha, mi-homme mimine mi-Minh (rapport au voyage de MaB en Egypte), et qu'Il a fait sa proposition. Autour d'une bonne bouffe, nous avons discuté des modalités du don, de nos conditions et des siennes : un dépôt en liquide sans aucune autre responsabilité future auprès de nous et de l'enfant à venir.
Le projet mis au point, il n'y avait plus qu'à attendre le début du cycle suivant.
Pas de stimulation, pas de prise de sang, pas d'échographie de contrôle... pas de piqures, pas d'effets secondaires.
Juste un thermomètre et une prise de température quotidienne.

Autant te dire qu'il n'y a pas de comparaison possible avec les deux premières tentatives de novembre 2007 et février 2008.
Après 2 ans d'attente, j'ai appris à ressentir le moment précis de mon ovulation (quand je te dis que j'étais à la limite de l'obsession). Le jour même, un petit coup de fil à notre gentil donneur pour le convier à un dîner presque parfait à la maison, et nous y étions.
MaB, pleinement actrice cette fois-ci (contrairement aux deux essais précédents où la médicalisation l'avait pas mal écartée du processus), avait eu le temps de se renseigner sur le petit matériel nécessaire et sur le mode d'emploi de l'insémination artisanale : une seringue, un pot stérile, quelques bouteilles de beaujolais et beaucoup d'amour.
Un câlin et un dépôt plus tard, le compte-à-rebours était lancé : deux semaines à attendre pour savoir si les petits champions avaient atteint leur objectif.

Bon.

15 jours, c'est long. Les stimulations précédentes avaient faussé cette attente avec les effets secondaires. Là, j'ai pu pleinement en profiter : un moral gonflé à bloc, une pêche d'enfer, et pas de douleurs, à part des petits tiraillement au niveau de l'ovaire.
Au bout de 5 jours, ma poitrine est passée d'un bonnet B à un petit C, à la plus grande joie de MaB.
Au bout de 10, j'ai commencé à avoir des sensations vertigineuses en fin d'après-midi.
Je me suis bien gardée de m'enflammer, mais en lectrice assidue de tous les effets indésirables des médicaments, je me suis rendue à l'évidence : il s'agissait des effets de la progestérone, sécrétée naturellement cette fois.
Nous avions décidé avec MaB de ne faire le test qu'après 3 jours de retard dans le cycle.
C'était ce matin.


Pour la peine joie, j'ai fait des gaufres, à défaut de Stollen au massepain.
Joyeuse Saint-Nicolas !!

mercredi 25 novembre 2009

Chute du Mur, 20 ans de nausées...

Le 9 novembre 1989, je viens d'avoir 10 ans.
J'entre en septième CM2 et ma conscience politique s'est éveillée avec le bicentenaire de la Révolution Française fêté en grandes pompes quelques mois plus tôt.
Je me souviens de cette foule en liesse, de ces pans de mur qui tombent, de David Hasselhoff en veste clignotante chantant Looking for freedom, de Rostropovitch jouant seul avec son violoncelle devant Check Point Charlie le 11 novembre.
Je me souviens aussi de ces Allemands heureux de se retrouver enfin.
Je n'ai pas encore lu Marx ou Lénine, je ne cerne pas vraiment ce qui les oppose, le socialisme contre le libéralisme, la dictature du prolétariat contre la démocratie chrétienne. Je ne vois que des gens heureux d'en finir avec ce Mur.
Je suis naïve. J'ai le droit, c'est de mon âge.

Le 9 novembre 2009, je viens d'avoir 30 ans.
Ma conscience politique s'est affirmée et affinée.
Depuis plusieurs semaines, la télé s'en donne à cœur joie... témoignages, rétrospectives, documentaires, tout y passe. Berlin était the place to be, en 1989 comme en 2009 !
Les gens sont heureux sur les images, les familles et les amis se retrouvent. Mais la réalité est toute autre : d'une dictature socialiste, les Allemands de l'Est, les Ossis, ont pu accéder à une économie de marché, capitaliste et libérale, du plein emploi à perte, ils ont été réduits pour beaucoup au chômage en fin de droits.
C'est ça, le bonheur ? Pour qui ? Pour quoi ?

En regardant la retransmission de la cérémonie à Berlin, j'ai ce sentiment de malaise, partagée entre la satisfaction de fêter, 20 ans après, la fin d'une dictature et autre chose que je ne parviens pas à définir.
Mais pourquoi donc n'arrivais-je pas à me réjouir pleinement ?

Était-ce les relents nostalgiques d'une éducation stalinienne ?

J'ai vite écarté cette possibilité : contrairement à mes parents (je t'en ai parlé ), je suis une adepte de l'auto-gestion collective et farouchement opposée à ce qu'on appelle le centralisme démocratique.

Était-ce l'influence de mon idéal inconscient de régime socialiste ?
Certainement, mais mon malaise ne venait pas de là : un régime socialiste, oui, pourquoi pas, mais sûrement pas une dictature de laquelle on ne peut pas sortir.

Était-ce la présence des dirigeants occidentaux, représentants du partage de l'Allemagne et de Berlin à la Libération, dont Medvedev et Sarkozy, connus pour être de grands démocrates ?
Les images parlent d'elles-mêmes : lorsqu'on veut se la pêter et sortir deux pauvres phrases dans la langue de Goethe, on se paye un bon traducteur, ou alors on écrit plus gros sur ses anti-sèches. Des jeunes (gauchistes ? droitistes ?) l'ont sifflé, ils ont ensuite applaudi Gorbatchev. Pour son ouverture au libéralisme ? Pour avoir été le dernier dirigeant d'une dictature moribonde ? Autant te dire que j'ai trouvé le spectacle pathétique.

Après plusieurs jours de réflexion, j'ai enfin mis le doigt sur les raisons de mon malaise.
La télévision a refait l'Histoire. A aucun moment ou presque, il n'a été question du peuple des Allemands de l'Est qui s'est soulevé contre le régime totalitaire d'Honecker, lui-même piloté par Moscou.
Tout était centré sur l'Ouest qui avait libéré ces opprimés, l'Ouest qui avait mis fin à la Guerre Froide, l'Ouest qui avait fait tomber l'URSS... L'Ouest n'a rien fait de tout cela : ce sont les peuples des démocraties socialistes du bloc de l'Est qui ont décidé de disposer d'eux-mêmes (tu sais, les fameux 14 points de Wilson en 1918). L'Ouest et son régime libéral se sont imposés là où tout était à reconstruire.
D'une dictature, l'autre. En France, il n'y a qu'à voir la réforme des collectivités locales, avec de moins en moins de pouvoir décisionnaire des citoyens.
D'un espionnage, l'autre. De la Stasi en RDA, nous sommes passés à l'oeil de Big Brother par le biais de la vidéosurveillance.
D'un fichage, l'autre. L'Europe est en train d'aligner ses politiques de gestion de la pseudodélinquance, avec par exemple le fichier Base Elèves, qui fiche tous les élèves de France et de Navarre pendant 35 ans, avec des possibilités d'inter-connections avec d'autres fichiers numériques, comme ceux de la police ou du ministère de l'immigration (plus d'infos, totalement partiales, bien sûr).

L'occident n'a rien inventé : pour tenir un peuple, il faut l'opprimer, et ça n'est pas près de s'arranger, avec les réformes en cours et à venir, ça va être la grosse marade.

Sauf si nous décidons de disposer de nous mêmes.

mercredi 18 novembre 2009

Service minimum

Les 7 jours et 7 nuits d'absence de MaB sont finalement passés si vite que je n'ai même pas eu le temps d'entasser de la vaisselle sale dans l'évier, à côté du lave-vaisselle, vide (c'est un truc typique d'ado-rebelle... dans le temps, ça faisait pêter une durite à ma mère).
Et les presque 3 semaines suivantes, encore plus vite.

Il y a une question que je me pose : comment faites-vous, les bloggeurs z'et les bloggeuses, pour réussir à mener en même temps votre vie professionnelle, votre vie personnelle, et votre vie virtuelle ?
Comment éclater les scores sur Element Z ou Maths Lines, raconter votre journée de merde/de rêve (c'est selon) à votre dulcinéE, publier des articles quotidiens (déjà, un par semaine, ça me contenterait tout à fait comme rythme), le tout, bien sûr, après des journées de boulot plus ou moins à rallonge ?
A moins d'être unE nolife-célibataire-au chômage/étudiantE (au choix... parce que tout cumuler, ça fait beaucoup quand même).
Ou alors de bosser dans l'Administration (j'voudrais pas balancer, non plus, mes collègues et néanmoins amis de l'Education Nationale).

Toujours est-il que j'aurais voulu te parler de tout un tas de choses, mais que mon emploi du temps ne m'en pas laissé, du temps.

Prochainement,
en direct-live du Mot d'Ordre,
vous pourrez lire des remarques hautement pertinentes sur :

- la chute du Mur et sa commémoration nauséabonde

- la judiciarisation de la discipline à l'Ecole

- la DPO

- l'utilité d'une grève durable dans le secteur public

Ou pas.

En fait, je crois que je vais soumettre ce sommaire à la vindicte populaire.



Parce que la démocratie locale, ça a aussi du bon.
Contrairement à ce que not' président essaye de faire croire : la perte de pouvoir décisionnaire des maires, c'est mauvais pour l'expression directe des citoyens, en particulier au niveau local.
Si le peuple les citoyens ne peuvent plus décider ce qui est bon pour eux, ça va péter à un moment ou à un autre. Et ce ne seront sûrement pas les présidents de communautés de communes qui pourront/voudront aller sur le terrain pour apaiser les tensions, résoudre les problèmes, répondre aux questions...
La base sera encore plus coupée des instances dirigeantes, et ça, ça réveille en moi l'envie de remettre la thématique de la lutte des classes sur le tapis (rouge, toujours, avec des bordures noires, discrètes).

Allez, comme on dit par chez moi, ouvre-là !

samedi 24 octobre 2009

Moisissures et toiles d'araignées

Ola ! Y'a toujours quelqu'un ?

Pfiou, attends, j'ouvre un peu, ça sent le renfermé et c'est plein de poussière par ici !

Non, parce que bon, ça fait un bail ?!

Je dois me rendre à l'évidence : les journées ne font malheureusement QUE 24h (enfin sauf aujourd'hui, j'aurais le droit à 25h, mais je suis en vacances, que vais-je en faire ?), et pour fêter dignement mes 30 premières années, j'ai repris le rythme "multi-activité" de mes 20 ans.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : j'alterne entre le collège et le syndicat, entre le conseil d'administration (je suis titulaire, et membre du conseil de discipline) et l'équipe syndicale (l'instance dirigeante du syndicat), entre assistante pédagogique et déchargée syndicale.
Plus l'entraînement de hand de l'association dont je fais partie, plus l'entraînement de hand en club et les matchs le week-end.
Parfois, des journées/semaines marathons, où tout s'enchaîne, journée de boulot, conseil de discipline, réunion, entrainement, AG... autant vous dire qu'en rentrant à la maison, je me mets les pieds sous la table je préfère passer du temps avec ma femme !

C'est crevant, mais je dois dire que j'adore ça !

Donc pour récapituler :

1) Au collège : je fais 16h comme assistante pédagogique. J'oscille entre enseignante spécialisée pour 2 gamins de 14 ans quasi-illettrés, animatrice d'atelier lecture/foot/informatique, super-assistante de vie scolaire (je fais partager mon expérience et mes bonnes idées) et réparatrice de la photocopieuse/l'imprimante de la salle des profs (je suis polyvalente). J'ai également été élue titulaire des représentants du personnels, avec 7 autres collègues, tous profs, au conseil d'administration. Je siège donc en plus aux conseils de discipline (il y en eu près de 25 l'an dernier).
La constitution de la liste, unique, unitaire et démocratique, a été un grand moment d'apprentissage de la psychologie enseignante. J'ai également découvert que le représentant du syndicat enseignant majoritaire-tendance minoritaire, avec qui j'ai lancé l'idée d'un appel unitaire, était en fait un entriste du POI (ou ). Ça promet un certain nombre de débats intéressants à la pause clope !

2) Au syndicat : je ne compte pas mes heures, mais je suis déchargée sur mon mi-temps d'assistante d'éducation, soit 2 jours par semaine. Comme je suis élue à la CCP, je fais également partie de l'équipe dirigeante du syndicat au niveau de l'académie, qui se réunit 2h par semaine. A tout cela, se rajoute parfois souvent des réunions diverses et variées (AG de ville, AG départementale, AG académique, commission journal, commission précarité, audience au rectorat...).
Après quelques semaines d'observation, le métier de déchargée syndicale commence à rentrer... langue de bois tournures de phrases destinées à l'administration, hypocrisie formules de politesses, manipulation maîtrise de la négociation, mensonge bluff. Je me découvre de nouveaux talents diplomatiques, notamment dans la défense de collègues assistants d'éducation.

Ça me fait bizarre de me sentir plus sûre de moi, comme si le syndicalisme m'épanouissait. Il ne me manque plus qu'à avoir ce foutu concours de prof des écoles, et je crois que mon ambition professionnelle sera comblée, ou presque !
La plupart du temps, j'ai la tête dans le guidon, et j'ai du mal à prendre du recul, mais là, j'ai vraiment l'impression que cette année est une année charnière pour moi, que toutes les décisions que je pourrais prendre seront décisives pour mon futur, professionnel et personnel... ça fout la pression, hein ?
Oui.
Ça permet aussi de se dire qu'on a qu'une seule vie, et d'oser, tout, ou presque.
De se radicaliser, aussi, et d'oser dire les choses lorsqu'il faut les dire, sans avoir peur du jugement critique d'autres. D'assumer, tout, ou presque.

Même de laisser partir ma femme une semaine avec son pôpa et sa môman à Louxor, pendant mes vacances... elle me laisse la garde du chat et des escargots, la grisaille et le froid.
J'espère que tout ira bien.

7 jours et 7 nuits, ça va passer vite, non !?

lundi 5 octobre 2009

"Sors de ta bulle et éteins ta télé !"

Oui, vous avez bien lu... il s'agit bien d'un commentaire anonyme que je reprends comme titre de cette envolée verbale !

Les plus fidèles se sentiront peut-être vexées que je fasse tant d'honneur à unE inconnuE alors que je ne commente que trop rarement leurs blogs respectifs et qu'ils me font la gentillesse de continuer à lire mes croutes. Qu'ils ne le soient pas, le best of annuel c'est pour bientôt et je saurais largement compenser (j'espère) cet affront.

En effet, j'ai été moins affectée par le décès d'un boy's band oublié que par l'assassinat scénarisé de certains personnages de fiction. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, Anonymous, je vis bien dans la réalité et c'est justement pour cette raison que... Je ne me suis jamais attachée à Filip des 2Be3, tout comme je n'ai jamais été une fervente admiratrice de ce style musical. Bien sur, je ne me réjouis pas de son décès, il est mort trop jeune, comme beaucoup d'autres, et c'est triste. Pour autant, ai-je réellement été triste ? En étant tout à fait honnête, non. Il est mort, pour ma part, comme des milliers d'inconnus meurent tous les jours dans le monde. C'est moche, parce que la mort, c'est moche. Mais ni toi, ni moi, Anonymous, n'y pouvons rien.

Les personnages de fiction, en revanche, ont eu (ou ont) une véritable existence. Ils accompagnent mes émotions sans les juger. Ils me font rire, me font de la peine, me font peur, m'emmènent en voyage. Ils partagent avec moi leurs bonheurs et leurs moment de détresse, leurs états d'âme et leurs colères. Ils vivent, là, tout près de moi, devant moi et me rappellent qu'au delà de ma vraie vie, il existe des vies parallèles créées de toutes pièces qui donnent parfaitement le change.

Cette bulle est délicate.

Quand j'étais petite, j'adorais quand mes grands parents racontaient des histoires d'autrefois. J'étais passionnée par les aventures de mon arrière grand-père, gaucho dans les plaines argentines qui courent jusqu'à l'horizon. Je revivais dans la peau de mon arrière grand-mère, se battant pour le droit de vote des femmes, dans celle du cousin de mon grand-père séparé de sa famille et envoyé dans les camps de la mort. J'étais, dans mes rêves, ce petit immigré espagnol, solide comme une montagne, qui enfourchait son vélo avec courage pour transmettre les lettres que s'écrivaient les résistants. J'étais toutes ces histoires, qu'importe qu'elle fussent miennes ou non, elles avaient existé, je pouvais me les approprier et m'imaginer en être l'actrice.

En grandissant, j'ai découvert que l'on pouvait aussi inventer des histoires. J'ai commencé à en écrire, à en lire, à en regarder. Je me suis créé des tas d'amis imaginaires, dont je ressentais violemment les sentiments. Je partageais tout avec eux. Pour la première fois, j'avais le sentiment de vivre vraiment, de ressentir les choses.

Et puis, j'ai compris qu'il me serait impossible de vivre éternellement en compagnie de faux personnages. Il fallait que je rencontre la civilisation. J'ai été présentée à l'amitié, à l'amour. J'ai fait connaissance avec la méchanceté gratuite, la trahison, l'intolérance. Je me suis alors rendue à l'évidence : la vie peut être aussi belle que cruelle, qu'elle soit imaginaire ou réelle.

Je pourrais me contenter de vivre, sans procuration, en direct. J'ai de quoi me réjouir au quotidien. Une femme superbe, aussi sexy qu'intelligente, pertinente, qui transforme tout ce qu'elle touche en émotions. Des amis, adorables, compréhensifs, engagés, fiables et honnêtes. Des parents qui m'aiment, malgré tout ce qu'ils m'ont fait subir. Un chat tout mignon, aussi facétieux qu'énorme, comme je les aime ! Des grands parents au coeur immense. Quelques gosses autour de moi qui embellissent le paysage. J'ai aussi de quoi vouloir déserter et quitter le pont en vitesse avant d'être aspirée par une vague digne d'un raz de marée. Des ennuis de santé qui pourrissent mes journées autant que mes nuits, des douleurs persistantes qui me rappellent l'existence de mes organes, des souvenirs violents qui rejaillissent parfois et se rappellent à mon bon souvenir, une situation financière plus qu'inquiétante qui aurait du faire fuir ma femme à toutes jambes, des traitements médicaux qui font grossir à vue d'oeil et des troubles du sommeil qui perturbent tous mes rêves.

Je pourrais faire avec tout cela. Mais, je ne le veux pas.

Je veux continuer à me laisser bercer par les mots, par les images. Je veux croire que Sylvia est éternelle et qu'elle continuera à aimer, que Dana n'est pas morte en vraie et qu'elle a fui l'imbroglio de goudous pour aller vivre dans une ile déserte, que Bianca et Reese filent le parfait amour à Paris, que Willow cache Tara dans sa maison depuis des années et qu'elles sont à l'abri de tout esprit malfaisant.

ATTENTION ! SPOILERS !

(Super) Esther est bien tombée du sixième étage et pourtant, elle va s'en sortir avec une amnésie passagère et quelques égratignures et sera encore la saison prochaine dans les bras de (wonder) Maca.

La création n'a aucune limite. C'est bien ce qui la rend si jouissive. Lorsqu'on invente une histoire, on est seul maitre à bord et on décide de la vie et de la mort de ses personnages.

Je ne fais presque jamais mourir ceux que je crée, je les garde là bien au chaud, dans mon coeur. Je sais, ainsi, qu'ils peuvent rejaillir à tout instant. Qu'il y a une suite à tout cela, car rien ne m'en empêche.

Alors, Anonymous, non, je ne sortirai pas de ma bulle et je ne couperai ni l'image, ni le son. Parce que j'ai besoin de cette présence irréelle.

Tu as le droit de penser que c'est grave, que je suis bonne pour la décharge et que mon cerveau est gravement atteint. J'ai le droit de te répondre que je m'en fous et que je vais bien. Merci, cependant, de t'inquiéter de ma santé mentale, ça me va droit au coeur.

Et puis, je ne crois pas être la seule. Je suis sure que d'autres et même nos lecteurs attentionnés, ont été touchés par un/des personnages dont ils se sont sentis très proches. Lesquels ? Ben, je sais pas moi, demande leur...

samedi 3 octobre 2009

Tueurs en série...

Souvenez-vous !



C'était en juin 1997... A l'époque où les "girls and boys bands" poussaient comme de la mauvaise herbe, ou un massif de menthe. Parce que, bon, faut pas se leurrer, tout n'était pas que nuisance sonore. Certains ont même réussi à s'offrir une belle carrière solo. Robbie Williams, chanteur et danseur émérite des "take that" caracole désormais en tête des charts avec ses propres albums, Geri Halliwell a quitté les "Spices Girls" et a vivoté derrière avec quelques gros tubes (bon, des reprises pour la plupart, mais quand même...).

Le phénomène "Band" dépassé, il fallait bien trouver un concept commercial, nouveau, vendeur. On a créé le télé-crochet grande échelle. Star Ac', nouvelle star, popstar, ou les petits minets de Pascal Sevran. Autant de jardins où tentent de cohabiter sans trop de dommages collatéraux, bosquets de roses splendides, ou chiendent tout rabougri. Ca va de Chimène Badi, Christophe Willem, Amel Bent à Magali Vaé, Jean-Pascal ou (wahhhh) Cindy Sander !!!! Bref, à boire et à manger, et tout ça dans la même gamelle. Vous êtes priés de faire votre propre tri.

Et si la mayo a bien pris chez nous, c'est aussi parce qu'elle avait été testée ailleurs !

D'autres phénomènes bien plus commerciaux que musicaux sont parvenus, grâce à des subterfuges dignes d'un roman d'Agatha Christie, à se faire une petite place au soleil en passant par la case duo, trio, ou partouze ensemble. Des qui comédie-musicales, et ont eu la riche idée de franchir l'étape casting de "Notre Dame de Paris" (Patrick Fiori, Hélène Ségara, Garou...) ou de "Starmania" (Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault, Isabelle Boulay...). Des qui chassent-la-groupie-et-font-crier-les filles-comme-les-Beatles et ont réussi à faire tout ça tous seuls comme des grands (M. Pokora, Christophe Maë, Calogero...).

Bien sur, il n'y a pas que des intentions machiavéliques pour un succès à tout prix. Certains de ceux qui étaient plusieurs et sont des tous seuls, l'ont parfois fait sans aucune préméditation. Je vois mal Jean-Louis Aubert être une des pièces maitresses de Téléphone dans le seul but de se préparer un somptueux avenir en solo. Louis Bertignac s'en est plutôt bien sorti également. Les relations humaines, ça peut vous péter à la tronche sans prévenir et ce curieux sentiment d'être contrarié dans son élan créatif parce que là, ça ne suit plus du tout, ce n'est jamais écrit à l'avance.

Ça arrive.

Une liste, comme ça, pas du tout exhaustive, mais qui illustrera tellement bien mon propos que vous comprendrez le fond de ma pensée. Phil Collins (Genesis), Sting (Police), Michael Jackson (Jackson Five), George Michael (Wham), Freddie Mercury (Queen), Jean-Jacques Goldman (Taï Phong), John Lennon, Paul Mc Cartney (The Beatles). J'arrête là, mais la liste est longue, le tandem a souvent été dirigé par d'excellents pédaleurs, d'autres ont su ramer en chœur. Rien n'est plus vrai lorsqu'il s'agit d'artistes talentueux qui unissent leurs dons pour qu'enfin le monde s'aperçoive de leurs existences.

La troupe du Splendid a été l'incroyable tremplin d'une tripotée d'acteurs qui comptent aujourd'hui parmi les plus célèbres de France. Michel Serrault et Jean Poiret ont bien fait de divorcer, leurs remariages ont été des plus heureux. A l'affiche, en haut et en grosses lettres, c'est certain. One-man show, théâtre, cinéma.

Tout est bon dans l'acteur, de la rétine au talon.

Bref, je m'égare, je m'égare. Je papote avec vous comme si j'étais en compagnie de vieilles copines (les mâles sont aussi mes copines, je leur cause pareil) en train de siroter une bière tiédasse au soleil en me disant, que ouais, c'est la meilleure bière que j'ai jamais bue.

Je vous disais donc, souvenez-vous.

Les 2Be3, boys band parmi tant d'autres. Un tournesol dans un champs de tournesols, une réforme de Sarkozy anti-sociale, un hooligan au Parc des Princes. Bref, une poussière dans la galaxie. Avec beaucoup d'efforts et une concentration é-norme, j'arrive à revoir à peu près à quoi ils ressemblaient.

Filip Nikolic, j'ai appris récemment qu'il s'appelait comme ça, est mort. Autant dire que l'éventuel come-back est mort avec. 2be2, ça ne veut plus rien dire du tout !

Je ne sais pas ce qui l'a emporté et, à dire vrai, je m'en fous.

Comme je me fous de savoir pourquoi mes deux idoles d'adolescente boutonneuse se sont fait la malle. Oui, j'ai aimé et presque pleuré devant Dirty Dancing, même si je voulais plus être à la place de Patrick Swayze que dans ses bras. Oui, j'ai scotché devant de "Drôle de dames" qui arrêtaient d'affreux bandits avec des chaussures à talons et des mini-jupes en jean. J'en ai fait des rêves humides d'adolescente en recevant en pleine nuit la visite surprise de Farrah Fawcett dans mon lit !

Comme je me fous également de savoir ce qui a fait pleurer Joséphine ou s'évanouir le Moonwalk !

Ils ne sont plus là, c'est tout. Mais ils ont réussi à laisser trop d'empreintes derrière eux. Vous n'avez qu'à suivre le guide.

Ahh et les salauds, ils ont tué Sylvia aussi ! Le jour de son mariage, dans les bras de sa femme et de son père. Pepa Miranda et Don Lorenzo. La meilleure série d'Espagne (Los hombres de Paco) perd SON personnage. Tuer Sylvia, c'est un peu comme tuer Lily Rush dans Cold Case, Bruce Wayne dans Batman ou Laura Ingalls dans la Petite Maison dans la Prairie. Ça n'a aucun sens.

Mais, les scénaristes se sont emportés et du coup, ils ont été bien emmerdés. Parce que bon, être super open et mettre en pleine lumière un couple de lesbiennes, c'est sympa, mais une fois qu'elles sont mariées et que la question "Bébé" a été largement évoquée, on en fait quoi ? Les savoir ensemble au quotidien, juste parce qu'elles s'aiment et que se réveiller tous les matins l'une à côté de l'autre leur suffit, non ?! Faut quand même pas pousser mémère dans les orties. Ça pique les fesses et ça chatouille les dessous de bras. On veut bien dire que ça existe, que dans un monde idéal, vous, les homos, avez le droit de vous marier (certains revendiqueront qu'il est bien stupide de courir après une condamnation), d'avoir des gosses, d'accéder à la propriété, de consommer à mort, mais de faire croire que vous menez une vie tout à fait singulière, ça non ! Alors, on ne va quand même pas vous prouver le contraire en écrivant des scénarios plein de choux à la crème dégoulinant de bonheur.

Mais pourquoi ils ont tué Sylvia ? Pourquoi donc ? Pourquoi ont-ils fait fuir Bianca et Reese ? Pourquoi la compagne du docteur Kerry Weaver est morte subitement en couche ? Pourquoi l'amour ne vit qu'un temps.

Laissez-moi les trouver ennuyeuses avec leur petit quotidien bien installé. Laissez moi croire que l'on peut être heureuses sans craindre une mort ou une fuite certaine. Et si les artistes étaient juste immortels, dans leur rôle d'artiste. La vraie vie leur rappellera bien assez vite les vraies règles du jeu.

Mais ils le font exprès ou quoi de me saper le moral. Non, Sylvia ne peut pas mourir. Parce qu'elle a trouvé la plus belle chose qu'il soit. Ce fichu concept humain qui nous donne la force de nous lever tous les matins. Cette sensation étrange d'avoir trouvé son pareil si différent. La caresse quotidienne d'un souffle tiède qui veille sur le sommeil. L'amour.

Je suis une ordure. Sylvia est morte et ça me fait pareil que quand Dana est morte. Ça fait chier. Ça me donnerait presque envie de pleurer.

Filip des 2be3 est mort aussi, ça fait chier pour lui et c'est en vrai, dans la vie, pas sur les écrans et pourtant, c'est la mort de Sylvia qui me remue le plus.

Tu crois qu'on s'attache aux personnages des séries ? Ou peut-être que, tout bêtement, j'en ai marre qu'on abatte froidement les lesbiennes des séries quand elles commencent à ne plus attirer le petit vicieux ?

vendredi 18 septembre 2009

La grippe n'est pas l'A.

Ben oui.
Avec toute cette propagande gouvernementale contre la pandémie grippale, j'ai passé la semaine dernière à seriner aux élèves les diverses consignes d'hygiène de base :
- se laver les mains, surtout avant le repas (mais aussi souvent que possible, en fait)
- tousser dans son coude (et SURTOUT ne pas mettre sa main devant sa bouche) ou dans un mouchoir jetable
- rester chez soi lorsqu'on se sent fébrile (et SURTOUT ne pas venir en cours).

Mouais. De base, quoi.
Sauf que, questions mesures gouvernementales, l'aménagement des toilettes des élèves laisse à désirer... mais bon, ça va venir.

Toujours pas de distributeur de savon... mais bon, un lavage à l'eau retire 50% des bactéries (contre 80% pour 1 minute au savon)(t'es sûrE que tu te laves les mains pendant TOUTE une minute ?)(fais le test, tu verras...).

Toujours pas de papier... mais bon, les élèves viennent se servir au bureau de la Vie Scolaire (oui, je me lance dans une reconversion progressive vers le doux métier de Dame-pipi), ça n'est pas si mal.

Toujours pas de masques pour malade-suspect (et seulement 70 masques de protection FFP2... efficaces seulement 6h... après, ils sont mouillés, et ils ne servent plus à rien, qu'on se le dise !)... mais bon, il faut relativiser les risques réels de contamination.

En clair, une pandémie de grippe A, ça n'est pas si grave, en relativisant.
Car tu n'es pas sans savoir que le risque est la combinaison d'un aléa (ici, le virus pas trop méchant mais trèèèèès contagieux H1N1) et d'une vulnérabilité (là, les personnes à risque immuno-déficientes).
Le vrai risque de cette pandémie serait que le virus H1N1 mute vers une forme plus balaise (du genre trèèèèès contagieux et trèèèès méchant).

Bref. Malgré tout ça, ce qui devait arriver arriva : j'ai choppé un virus grippal.
Maux de gorge dès mardi matin, s'intensifiant en soirée, état fébrile, fièvre légère.
Fièvre modérée le mercredi, courbatures, trachéite.
Forte fièvre le jeudi, quasi agonie fatigue intense.
Aujourd'hui, la fièvre est tombée à coup de paracétamol, mais je tousse beaucoup.
Mais le médecin l'a dit, c'est un virus grippal, mais pas le H1N1... ma fièvre n'a pas dépassé les 39°C.

Mais revenons, si tu le veux bien, sur LE vecteur de contamination. Car je l'ai identifié, ce salopard de vecteur !
Pour une fois comme d'habitude, ça n'est pas MaB. Car MaB n'est jamais malade.
Figure-toi que lundi, alors que je mangeais en deux-sec à la cantoche, seule (oui, à plusieurs, on parle, et du coup, après, je n'ai pas le temps de me fumer une clope planquée derrière les appartements de fonction de me prendre un café en salle des profs), 2 gentils-élèves sont venus me tenir compagnie.
On a parlé.
Sauf qu'à cet âge là, parfois, il y a des appareils dentaires, qui envoient tout un tas de postillons sur le plateau d'en face.
En l'occurrence, le mien.
Bon. Je ne suis pas du genre à protéger mon plateau avec un parapluie... disons que je m'en fous un peu. Même, je me garde bien de l'afficher devant ses potes, qui eux, n'en portent pas, d'appareil.
Toujours est-il qu'après le déjeuner, j'ai retrouvé ce même petit élève dans mon atelier foot en salle.
En rentrant au collège, il m'a confié qu'il ne se sentait pas bien, qu'il avait mal à la tête.
Direction l'infirmerie.
Appel aux parents.
Rapatriement à la maison.
Virus, mais pas H1N1.

Et moi, que dalle. Je n'ai pas fait gaffe. Et surtout, on ne m'a pas prévenue (normal, vu que je venais de faire 45 minutes de foot avec cet élève et 13 autres, mais je ne suis QU'assistante d'éducation pédagogique).
J'aurais pu :
- éviter de rouler des grosses galoches à ma femme mettre un masque chirurgical,
- éviter d'aller contaminer la Maison des Syndicats (surtout mes camarades, hein, les autres, c'est moins grave)(rhooo, reviens... si on peut même plus déconner),
- faire la bise à mes ennemiEs organiser une grippe party au plus fort de la contagion.
Mais non, peau de zob walouh.
J'ai continué à bosser, à utiliser le téléphone de la permanence syndicale (j'ai du prendre tous les appels, vu que ma collègue n'a rien)(c'est trop marrant, on s'entraine à prendre des voix de speakerines)(ou de téléphone rose, c'est selon), à serrer des mains (même si la contamination par les mains est limitée pour le H1N1, le virus n'étant pas très résistant à l'air).

Il y a encore du boulot si l'on considère que le plan de prévention contre le virus H1N1 est une répétition générale avant une pandémie virale beaucoup plus virulente.

Depuis ce matin, MaB se sent un peu fébrile.
Gloups.
On aurait dû jouer au Scrabble.

samedi 12 septembre 2009

Direction vs Vie Scolaire, la lutte finale !

Précédemment
Dans le combat qui oppose les opprimés la Vie Scolaire au grand Capital à la Direction, en particulier la Principale, alias Elle, la Direction avait pris l'avantage en imposant une série d'heures supplémentaires non rémunérées à la Vie Scolaire (enfin ceux qui ont répondu au téléphone ce jour-là). Ne sachant que faire, les assistants d'éducation avaient cédé à la pression, courbant l'échine face à Elle et s'étaient résignés à travailler cette quarantième semaine. Kanou, de retour de vacances bien méritées, était restée sans voix face à cette arnaque et ne fut pas au bout de ses surprises...



Nous en étions restéEs là.

Et bien figure-toi qu'Elle a tenté de licencier non-renouveler 3 collègues (oui, ça a toute son importance... vu que le contrat d'assistant d'éducation est un CDD renouvelable jusqu'à 6 ans), comme ça, sans prévenir, à 2 jours de leur fin de contrat, et surtout sans respecter le préavis légal, et ça, c'est mal péché très vilain. Un mois avant la fin de leur contrat, Elle aurait dû envoyer une lettre avec accusé de réception leur notifiant qu'elle ne souhaitait plus les exploiter travailler avec eux. Ben là, non. Elle leur a balancé ça entre 2 portes, sans aucun gant, et sans aucun appel.

- Direction 2 - 0 Vie scolaire -

Heureusement, au niveau informations syndicales, j'avais fait un gros boulot l'an dernier avec mes collègues. Ils ont su ressortir le texte de référence (je leur ai fait un petit dossier dans lequel il y a tous les décrets et les circulaires concernant les assistants d'éducations... droits, devoirs, obligations, c'est très complet !) et le secouer sous le nez de la secrétaire, tremblants, pour lui expliquer que non, ça n'était pas possible, que les contrats devaient être renouvelés.
Bingo.
Sauf qu'Elle a plus d'un tour dans son sac !
Elle leur a fait un méchant chantage : un caprice des dieux CDD de 6 mois, sinon rien.
Ils ont signé, il faut bien bouffer.
Le dossier est en cours avec mes petits camarades syndicalistes, je ne peux pas t'en dire plus (oui, si je commence à balancer des spoilers à tout va, tu ne pourras plus savourer cette sensation de surprise).

- Direction 2 - 1 Vie scolaire -

Pendant ce temps-là, une autre collègue, l'Ancienne, a décidé de mettre en œuvre son plan machiavélique de vengeance : faire toutes ses heures en juillet pour ne pas avoir à revenir au mois d'août. Sauf qu'en filigrane, il fallait aussi comprendre ni en septembre (ni jamais en fait, vu que ma collègue a mis toutes ses affaires dans des malles, direction les Antilles).
Tu saisis ?
Mouhahaha.
J'ai ouï dire qu'Elle l'avait quasi-suppliée pour qu'elle revienne Aline... pathétique.

- Direction 2 - 2 Vie scolaire -

Du coup, Elle s'est vengée, aussi, et a décidé de ne pas renouveler le contrat de la Non-moins-Ancienne, enceinte de presque 6 mois. Le dossier est également en cours (d'ailleurs, si tu as des tuyaux en droit du travail chez les non-titulaires de la Fonction Publique, n'hésite pas, ça m'intéresse).

- Direction 3 - 2 Vie scolaire -

Là, tu te dis pfiou, dis-donc, c'est Dallas son truc.
Et tu n'auras pas tort.
A chaque jour suffit sa peine son lot de péripéties, de rocamboles et de bras-m'en-tombent (oui... je sais, c'est un néologisme... de ma création, mais qui reste très imagé).

Mais tu te souviens que j'avais pour projet d'accepter une décharge syndicale à mi-temps et d'attendre d'avoir renouvelé mon contrat pour annoncer la nouvelle. J'ai fait passer la pilule en douceur... Elle n'a pas souffert, pas de cris, pas de larmes. Elle est restée très digne, mais j'ai bien senti un petit pincement au cœur.

- Direction 3 - 3 Vie scolaire -

Du coup, 2 jours par semaine, je suis de permanence dans les locaux de la Maison de Syndicats de Créteil, et je bosse.
Je réponds au téléphone et donne toutes les infos syndicales possibles et imaginables.
J'écris des courriers au recteur pour demander une audience ou à tel ou tel chef d'établissement qui ne respecte pas les droits de ses assistants d'éducations.
Je mets à jour le site internet.
J'écris des articles pour les journaux internes du syndicat.
Je participe à des réunions sur les luttes en cours.
Je prépare des soirées de soutien pour de dangereux enseignants anarchistes-révolutionnaires qui refusent d'appliquer certaines réformes dans les écoles primaires (et qui donc, ont des retraits de salaires pour service non-fait)(on les appelle les désobéisseurs pédagogiques).
Je plie et étiquette 500 journaux (nous étions 2) en moins de 3h pour un envoi le jour même.
Je conçois des tracts et/ou des communiqués à diffuser.
J'archive tout un tas de textes de lois qui pourraient m'aider à informer les assistants d'éducation sur leurs droits et leurs devoirs.
Bref.
C'est la grosse marade.

Dès lundi, pour fêter mes 30 ans, telle la Liberté guidant le Peuple, je vais voir si mes collègues se sentent l'âme révolutionnaire ou s'ils préfèrent s'écraser...
S'il refusent la solidarité, je ne vais pas aller me casser les dents toute seule contre Elle (surtout qu'Elle va se faire soutenir par les autres membres de la Direction)(comme ça, je pourrai enfin reprendre ma fameuse enquête).
S'ils acceptent, la salle des profs sera dernière nous.

To be continued...

vendredi 4 septembre 2009

Direction 1 - 0 Vie Scolaire

Tu te souviens de l'épisode École Ouverte du mois de juillet dernier ?

Les assistants d'éducation avaient dû assurer une double mission, entre le classement administratif et l'animation du centre aéré des ateliers pédagogiques.
Ça avait été un peu tendu avec la Direction, mais la Vie Scolaire avait tout de même obtenu gain de cause.

A moitié seulement.

Ben oui, sinon je n'aurais rien à raconter, et tu serais obligéE de te taper un énième récit sur la rentrée des classes... la peur au ventre de se retrouver nuE devant tous ses collègues, le stress du nouveau dans la salle des profs, les mignons sixièmes, les affreux troisièmes, toussa toussa.

Que je t'explique.

Vu que je suis michoco assistante d'éducation et mimolette assistante pédagogique, je n'avais que la moitié des permanences administratives à faire sur mon contrat (ça se passe comme ça chez MacDonald's, le statut d'assistant pédagogique, pas de travail administratif pendant les vacances !). Je suis partie en vacances plus tôt que les autres, et donc rentrée un peu plus tard, aussi.
Au mois de juillet, après mon départ, la Direction a réussi à imposer à mes collègues la participation aux sorties de l'École Ouverte. C'était du gagnant-gagnant pour le coup : un pique-nique à la base nautique et une sortie au Parc Astérix pendant toute une journée.
Jusque-là, rien de trop anormal.

Mais la Direction a surtout bien insisté pour que les assistants d'éducation reviennent au mois d'août, une semaine avant la rentrée, dès le 25 août... forcément... après la carotte, le bâton.
Pourtant, j'avais très clairement expliqué avant mon départ à la principale-adjointe, aux CPE's et à la secrétaire : les heures du contrat de travail sont à faire sur 39 semaines et non sur 40, et si le quota d'heures n'est pas rempli, c'est tant pis, il fallait les faire avant. Ça n'est pas moi qui le dis, ce sont les textes officiels (et les syndicats, aussi)(seulement ?)(rhooo... ben quoi, on peut bien y aller à l'intox, non ?).
J'avais été intraitable, je n'avais pas lâché le morceau, et j'avais tenté, en vain, d'obtenir un entretien avec Elle, la Principale supposée lesbienne (l'enquête court toujours, mais je t'avoue que je n'ai pas trop envie de faire cul-et-chemise avec Elle en ce moment), pour lui parler de la vie cette histoire de permanences administratives.
Je n'ai pas pu Lui expliquer tout ça (non, parce que lorsque je Lui explique, et que je Lui montre les textes où c'est écrit noir sur blanc, Elle est obligée de consentir...).
Du coup, Elle n'a rien voulu entendre lorsque mes collègues ont commencé à lui faire le topo.

Ils sont venus bosser.

Les cons.

Moi, la secrétaire m'a appelée avant le week-end, pour savoir si j'allais revenir un jour au collège (je crois bien qu'Elle était en panique que je ne renouvelle pas mon contrat !).
J'ai ré-expliqué le coup des 40 semaines, que j'avais déjà fait mes heures de permanence en juillet et que donc, je lui souhaitai un très bon week-end avant la rentrée !

Je n'ai découvert le pot-aux-roses qu'à mon retour de vacances, lorsque les collègues m'ont tout raconté, l'École Ouverte, les heures sup' non payées, et bien d'autres choses encore.

Elle
leur aura tout fait... car tu n'as encore rien vu lu.
Direction versus Vie Scolaire, un combat palpitant.
La suite au prochain épisode !

mercredi 2 septembre 2009

Incroyables NAC !

Maintenant que nous avons une serrure toute neuve, je vais enfin pouvoir te révéler quel genre de bestioles MaB a vraiment accueilli dans cet environnement de toute beauté !

Dans l'ordre, bien évidemment, nous n'élevons pas des iguanes... non mais tu imagines, deux lézards de 30 cm dans une si petite boîte ?


Et puis j'aurais eu trop peur qu'ils bouffent le chat, même s'ils sont frugivores, les jeunes sont amateurs de grillons ou de vers de farine, pourquoi pas un chat ? Cela dit, un terrarium dans l'entrée avec des mygales ou des lézards géants, ça peut servir de repousse-voleur sans que SuperMaB n'intervienne !

Ensuite, les tortues... C'est l'animal qui a recueilli le plus de suffrages. Et bien je suis au regret de vous annoncer que non, nous n'avons pas de tortues, ni de Floride, ni d'ailleurs, à la maison.
Bon. Peut-être aussi parce que je n'avais pas mis d'échelle à côté de ce qui fait office de terrarium, donc tu n'as pas vraiment pu te rendre compte des dimensions.


Roulement de tambour...

SuperMaB a donc adopté... deux magnifiques escargots... des petit-gris (Helix aspera aspera, pour les puristes mollusquophiles), qui, sans son aide, auraient fini écrabouillés sous nos pas légers de retour de beuverie du milieu de la nuit bretonne.


Ainsi, SuperMaB, n'écoutant que son courage, et sa curiosité, attisée par ma mère, qui manie cette technique à merveille avec ses élèves en cours de SVT, s'est résolue a sauver quelques spécimens du carnage.
J'ai donc l'honneur de vous présenter nos nouveaux compagnons de route... de l'émotion, de l'échange, de l'amour désintéressé... que du bonheur !



A ma gauche, celui qui bouge le moins, mais qui va droit au but (la salade), Ronaldo (de Cristiano Ronaldo).
A ma droite, champion du 100m, Messi (de Lionel Messi).

Cherche pas, c'est effectivement ridicule. La faute de mon petit cousin de 10 ans qui est un fan de foot et qui a participé à cette grande opération de sauvetage !

Mais je ne te cache pas que l'objectif n'est pas totalement désintéressé... imagine toi qu'un petit-gris à maturité peut pondre jusqu'à 20 œufs par an, qui vont eux-mêmes devenir des reproducteurs en puissance.
Au bout de 2 ou 3 ans, on pourra se faire un super gueuleton au beurre aillé !
Oui, parce que pour cette année, nous avons loupé la ponte... il faut donc attendre l'an prochain, et espérer qu'ils retrouvent le chemin de l'amûûûr !

Je crois qu'ils ont déjà pigé le truc !


Rhooo... nous allons leur laisser un peu d'intimité si tu le veux bien !

dimanche 30 août 2009

A la recherche du NAC

Je ne vais pas te faire languir plus longtemps (quoique...).

Si on fait le bilan de ton imagination débordante, on peut dire que tu t'es pas mal laissé aller !

Je suis donc au regret de t'annoncer que nous n'avons pas adopté de poissons rouges... tu penses bien qu'avec un chat-filou, un aquarium aurait été du plus court effet !

Encore moins d'autres mammifères... cochons d'inde, gerbilles, lapins nains ou rats auraient fait de trop appétissants appâts !

Pas de phasmes ni de grillons non plus... cela dit, j'ai déjà eu à entretenir l'élevage de phasmes de ma mère pendant les vacances d'été. A la nuit tombante, j'allais chasser la feuille de ronce dans la forêt toutes les semaines. J'ai aussi connu les grillons, et je peux t'affirmer que ça fait du bruit une bande de grillons affamés !

Par déduction, il ne reste plus d'autres possibilités que les iguanes, les escargots ou les tortues.
Mais en ce dimanche de pré-rentrée, je suis d'humeur badine, et je vais te laisser enquêter encore un peu !

Des indices, chez vous.

Pour la petite histoire, tout a débuté un matin d'août pendant lequel nous nous sommes occupées de leur trouver un toit.



Puis, munies d'un équipement high-tech, il a fallu mettre en place leur habitat, au plus près de la réalité.




Et enfin, la touche finale, la décoration. J'ai laissé la Valérie-Damidot-du-terrarium qui sommeille en moi s'exprimer. Admire le professionnalisme ! Le bout de carton a été remplacé depuis par un morceau de séchoir à vaisselle en bois du plus bel effet.



Mais, et c'est la question que tout le monde se pose, qui a donc pris possession de ce terrarium hors du commun ?


Voila qui va agrémenter la fin de ton week-end !

lundi 24 août 2009

Chacun cherche son NAC

Il y en a qui, pour combler leur manque affectif, se laissent tenter par un chaton-mignon ou un chiot-pataud (sauf que bon, une fois que ça grandit, ça mange plus, c'est beaucoup moins mignon, et en plus ça fout des poils partout sur la banquette arrière de la voiture).

Lorsque je suis partie de chez mes parents, je leur ai laissé "mon" chat, qui ne s'en est pas plus mal porté du reste (il aurait été malheureux tout seul avec moi partie des semaines entières sur mon terrain de recherche).

Lorsque MaB et moi avons décidé d'habiter sous le même toit, j'ai pris le package, la femme et son énorme matou (j'te jure, il fait au moins 8kg !).

Ma sœur a bien essayé de nous refourguer des chatons consanguins, mais MaB et moi sommes restées fermes : notre chat (oui... son chat m'a complètement adoptée depuis une mauvaise otite, je lui ai mis des gouttes dans les oreilles pendant 3 semaines, ça crée des liens indéfectibles)(je le nourris tous les matins avant de partir au boulot... je pense que ça joue aussi) restera un chat unique (car contrairement aux enfants, il est beaucoup moins facilement transportable).

Et bien figure toi que ma femme a adopté (grâce à la propagande de ma mère, à l'insu de mon plein gré)(je ne la remercie pas, d'ailleurs) deux habitants de compagnie d'un genre nouveau, si l'on peut dire.
Pour fêter la rentrée (ou la fin de vacances, c'est selon si tu as passé 15 jours à camper sous la flotte ou si tu t'es fait la costa brava en hôtel 5 étoiles), je te mets un petit sondage !


Vas-y, spécule, ici, il n'y a pas de danger !

mardi 11 août 2009

Weeds m'a sauver...

Au bout de presque 5 ans de vie commune, MaB a enfin consenti à regarder l'intégrale de cette mirifique et alléchante série qu'est Weeds... humour, cynisme et dérision.

Si tu aimes ce genre de substances, ne sois pas en rupture de stock, ça risque de te rendre quelque peu agressif-ve.

Bon.

Sans te révéler l'intrigue, j'ai relevé une discussion (saison 4 épisode 3) entre un petit-fils et son grand-père à propos de sa propre mère (l'arrière-grand-mère du gamin, donc)(tu suis ?)(sinon, ça n'est pas trop grave, c'est pas ça l'important) sur le fait de lâcher prise.
Lâcher prise dans l'histoire, ça serait d'arrêter de reprocher tout un tas de trucs à sa mère, d'arrêter de répondre à toutes ses attentes, à tous ses caprices et de ne plus accepter de se faire bouffer par ses névroses.
Cette fameuse théorie a eu une résonance toute particulière en moi : lâcher prise dans ma vie, ça serait d'enfin couper le cordon avec ma mère.

Je viens de passer près de 15 jours consécutifs, 24h/24 ou presque, avec ma mère (et MaB...).
En deux : total insane, never again (ou alors pas plus de 5 jours, et encore).
Elle nous a tout fait :
- le "je veux être la maitresse de maison, c'est moi qui fait les courses" suivi du "qu'est-ce que vous buvez et vous mangez !"(alors que nous, on voulait juste qu'elle se mette un peu les pieds sous la table, vu que déjà, on squattait à l'œil la maison) ;
- le "j'essaye de foutre la merde dans ton couple pour pouvoir mieux le réconcilier" (celui-là, je l'avais grillé avant qu'on ne se prenne la tête avec MaB)(j'ai quand même fait semblant de l'engueuler, histoire que ma mère nous lâche un peu)(t'as vu comme je suis rusée ?) ;
- le "je passe derrière tout au cas où ça soit mal fait" (ça, encore, c'est pas le pire... je crois que toutes les mères font ça...)(non ?) ;
- le "je te fais du chantage affectif pour que tu discutes avec moi" (non, non... pas d'apparté, c'est trop pathétique) ;
- le "je te les brise menues le soir pour faire comme si de rien n'était le lendemain matin" (alors que toi, tu n'as pas dormi de la nuit, rongée par le remord d'avoir envoyé chier ta mère et de l'avoir fait pleurer)(très bruyamment, jusqu'à tard dans la nuit) ;
- le "je m'incruste dans ton groupe de copines trentenaires pour être LE centre d'intérêt" (le pire, c'est que les dites copines trouvent qu'elle est cool)(je fais bonne figure mais je déteste lorsqu'elle fait ça... j'ai toujours l'impression qu'elle va me piquer mes potes)(quand je te dis que je dois lâcher prise/couper le cordon)(au choix ?).
Je passerai sous silence les moments les plus chauds, question de dignité. Et puis on ne sait jamais que ma mère ait trouvé par inadvertance l'adresse du blog, elle pourrait se reconnaître (Maman, si tu lis ces lignes et que tu te reconnais, sache que ton attitude nous fait beaucoup souffrir).

Le meilleur là-dedans, c'est que nous avons quand même réussi à nous retrouver mon frère, ma sœur et moi, l'espace d'un week-end (enfin une soirée)(après avoir envoyé chier ma mère tous les trois l'un après l'autre).
Nous sommes arrivés à la même conclusion : ne surtout pas rester en couple plus de 3 jours de suite dans la même maison avec elle, au risque de subir ses crises de cyclothymie (ça ressemble plus à de la maniaco-dépression, mais elle refuse de se faire soigner... pas de soin, pas de diagnostic, pas de traitement. CQFD). Et surtout couper ce fucking cordon.

C'est là que ça se complique pour moi. Ma soeur et mon frère ont réussi à mettre une distance de fait : ma soeur habite à 400 km et mon frère, lorsqu'il n'est pas en tournée, n'est pas souvent à la maison (concert-copine-répèt'... trio gagnant).
Distance.
Moi, je suis l'aînée.
J'habite à moins de 20 km.
Et j'ai une putain de relation fusionnelle avec ma mère.
Lorsqu'il y a un truc qui ne va pas, qui appelle-t-elle ? Kanou, sa fille chérie, son éponge à angoisses. Vu que ma sœur ne lui répond jamais, et que mon frère n'a jamais de batterie chargée.
Toutes les raisons sont bonnes pour m'attendrir/me faire culpabiliser (ça dépend de mon état d'esprit... si je suis en forme ou non) : son cancer, son divorce, le mariage de mon père, sa relation avec sa propre mère, sa solitude...
Elle titille là où ça peut faire mal jusqu'à ce que je sorte de mes gonds, que je pète les plombs, pour ensuite me dire que je ne vais pas bien, que j'ai un problème avec tout ça, que je devrais en parler, etc.
Total insane, j'te dis.

D'où l'importante nécessité de lâcher prise au plus vite, surtout que dans un mois, j'ai 30 ans (t'as vu ? Elle est pas belle, ma crise de la trentaine ?).
Demain, je me lance dans la culture intérieure de mon jardin.
Ou alors, je consulte quelqu'un d'autre que mon acupuncteur.