mardi 26 mai 2009

Gameuse le mardi, la santé pour la vie !

Cela dit, ça marche aussi avec tous les autres jours de la semaine (sauf le dimanche).

L'intérêt principal du boulot rémunéré (oui, je précise, parce que bon, ça arrive parfois de bosser à l'œil... ça s'appelle du bénévolat ou de l'exploitation, selon le point de vue), en dehors, donc, de la rémunération plus ou moins conséquente et qui permet, chaque mois, de remplir le réfrigérateur et d'engraisser un petit propriétaire ou un organisme bancaire, c'est la vie sociale. Bon, il y a aussi l'épanouissement personnel, tout ça, mais ça n'est pas le propos.

Donc la vie sociale.

Au mois de septembre dernier, j'ai pris mes marques dans un nouveau collège.
Nouveaux élèves, nouveaux profs, nouveaux collègues.
Et le moment privilégié pour lier des liens autres que professionnels (quoique...), c'est la cantine. C'est là que ça commence à se compliquer. Les profs, eux, ils ont une petite salle, isolée du reste du réfectoire, dans laquelle ils peuvent se restaurer dans le calme, sans les chahuts potaches des élèves. Cette salle, elle me fait peur... elle est sombre, et le volume est vraiment très limité... j'te jure, on dirait un cagibis ! Je préfère manger dans le grand réfectoire, avec les élèves, certes, mais on respire mieux.

Et bien figure-toi que certains profs (enfin un... il n'y a pas de désertion massive du cagibis non plus) ont la même analyse que moi : ils préfèrent le réfectoire.
Du coup, on s'est mis à manger tous les deux, parfois accompagnés par d'autres Assed ou des élèves. Puis la petite cigarette d'après déjeuner...
Nos conversations favorites : ses problèmes de cœur, ses soucis de genou et les jeux vidéos... bon, aussi les mangas (mais j'avoue que je suis vite larguée), le Japon, le Ju-Jitsu et les langues putassières sur les élèves et les collègues (ben quoi... faut bien décompresser à un moment !).
Et puis, et puis, forcément, vient l'envie de se voir en dehors du milieu professionnel, histoire de se poser devant une console avec une ou deux cigarette conique...

Gloups.

Ben ouais. Évidemment, bien sûr que j'ai fait mon coming-out !
Je n'allais tout de même pas fumer des splifs avec un gars sans rien lui dire ! Il savait déjà que je vivais avec quelqu'un depuis 4 ans, tout ça... et lorsqu'il a proposé un apéro avec mon copain, 'fin s'il voulait, j'ai tout de suite rétabli la vérité...
- Euh... en fait, ça sera avec ma copine...
- Ah... ben si elle veut bien venir, il n'y a pas de soucis !
- Cool !

Ça, c'était fait.
Ça s'est arrêté là. Point trop n'en faut. Je vis avec quelqu'un, et ça suffit bien comme information sur ma vie personnelle au travail.

MaB m'a donc accompagnée à cet apéro dinatoire, qui s'est terminé en Contest-Guitar Hero entre mon collègue et moi... depuis, elle préfère rester à la maison, et me laisser voguer de mes propres ailes dans ma vie sociale. Environ une fois par semaine (il n'y a rien de figé... ce ne sont pas des soirées bridge non plus), j'ai droit à ma soirée entre potes.
Alors attention, l'ambiance est feutrée, point trop d'excès... je dine de bonne heure avec MaB avant, et je suis de retour à la maison avant minuit, debout... on joue, on discute, on fume, on rit au pays de Candy et on boit du thé au jasmin.
Oui, tu as bien lu. Du thé au jasmin. Pas de quoi fouetter un chat !

Seulement voilà. Les jeux vidéos ont un inconvénient de taille.
Lorsque l'on s'habitue à une manette, comme la wii-mote par exemple, la prise en main d'une manette de PS3 est longue et douloureuse. Après plusieurs heures de Street Fighter 4, le drame arrive, l'échauffement du pouce gauche sur les flèches de direction est inéluctable, et c'est... l'ampoule... la cloque... gonflée de limphe, prête à exploser au moindre choc.
J'ai du abandonner... rendre les armes... alors que je commençais à bien maîtriser les quarts de cercle (je ne me souviens plus comment il appelle ça... hadouken ou shoryouken... 'fin ce sont des coups spéciaux qui mettent un peu KO les adversaires... quasi-imparables)(désolée pour les puristes, mais je fais ce que je peux, hein).
La preuve en image (le lendemain matin...).



Ça peut paraître ridicule, comme ça. D'autant qu'on ne voit pas grand chose à l'image. J'ai réussi à ne pas percer l'ampoule... mais après plus d'un mois, j'ai encore la cicatrice. C'est assez dur à vivre... du coup, comme les grands sportifs, je me protège de la blessure : j'ai mis au point un strapping ultra perfectionné, avec des découpes profilées et sur mesure, qui protège ma couenne sans gêner ma dextérité.
Et, sans me vanter, c'est plutôt efficace...
Plus d'ampoule, MaB morte de rire, des parties endiablées !

De là à me qualifier de gameuse, il y a tout de même un fossé. Même si je me démerde pas trop mal, j'ai tout de même une technique approximative... je n'arrive pas à passer en mode difficile sur Guitar Hero... c'est le démanché pour atteindre la cinquième note qui me bloque... même avec plus de 15 ans d'alto (et vu que la seule solution, ce sont les gammes, ça me saoule, donc ça bloque, cqfd).

Tu as vu ?
On s'éclate à l'Educ' Nat' !!
Et dans un mois, ce sont les vacances !

mercredi 20 mai 2009

La folle histoire du citron-bonzaï

MaB et moi avons cette particularité d'avoir la même date d'anniversaire. Il y a 4 ans, on nous a offert un citronnier, avec ses citrons presque murs dessus.

Depuis, j'en prends soin comme la prunelle de mes yeux : arrosage, engrais, taille, emplacement de choix compte tenu de l'orientation au nord de la porte-fenêtre du salon, je ne vais pas jusqu'à lui parler ou lui déclamer des poèmes, mais presque !

Chaque année, aux premiers rayons du Printemps, il fleurit. Ça sent bon la fleur de citronnier dans la maison pièce !

Et puis forcément, sans te faire un cours sur la reproduction sexuée des plantes à fleurs, ce qui devait arriver arriva : les étamines ont libérés le pollen, qui s'est précipité sur les pistils, et ça a fait des chocapics des petits citrons.
Cela dit, j'étais bien contente d'en savoir un peu là-dessus le jour de l'épreuve de sciences du CRPE, il y avait une question sur l'autopollinisation chez les plantes à fleurs. J'ai pu donner un exemple, schémas à l'appui (cherche pas... j'suis une psychopathe, j'adore le dessin d'observation !)(j'aurais bien cité le cannabis, mais, va savoir pourquoi, j'ai trouvé plus judicieux de prendre le citronnier en exemple !).

Les premières années, notre con-de-chat (qui est toujours aussi facétieux, avec ses pisses furtives sur le canapé du salon)(on élabore diverses stratégies toutes aussi infructueuses les unes que les autres... je crois que je vais être obligée de pisser dans sa caisse, pour lui montrer qui c'est la patronne !) a joué avec, et les a fait tomber de l'arbre l'arbrisseau plus tôt que prévu.
Mais cette année, j'ai tout mis en œuvre pour protéger ces petits êtres sans défense des griffes de notre matou préféré : j'ai posé le pot en hauteur (sur le bar... ça ne pouvait qu'être de bonne augure), et dégagé le double rideau pour une intensité lumineuse optimale.

Et bien tu me croiras ou pas, les petits citrons sont tombés tout seul (à moins que le chat n'ait réussi à sauter sur le bar, entre le citronnier et le narguilé... vu son niveau d'agilité en terrain accidenté, ça ne me parait pas plausible).
Mon esprit scientifique n'a fait qu'un tour...

Pourquoi ces petits citrons tombent-ils si tôt de l'arbre ?

Est-ce parce que le pot est trop petit ?
Il faudrait donc chercher un contenant un peu plus grand, et tenter la transplantation...

Est-ce un manque d'apport minéral ?
Pourtant, je rajoute bien quelques compléments régulièrement.

Ou est-ce tout simplement une réaction naturelle pour contrer l'auto-fécondation, et favoriser la diversité génétique de l'espèce ?
Dans ce cas, comment trouver du pollen d'un autre citronnier et féconder le mien ?

Voilà où j'en suis... palpitant, non ?



Allez, je vais jouer à la dinette !

dimanche 17 mai 2009

International Day Against Homophobia Organisation


Ben ouais, c'est aujourd'hui la Journée Mondiale contre l'homophobie !
Et pour fêter ça, je suis tombée du lit pour aller bouger mes petites fesses sur un plancher... autrement dit, mon association de hand lesbien organise son tournoi annuel !

On est belles, on est fortes, on est lesbiennes !!

vendredi 15 mai 2009

Pour toi, public !

Toutes les générations ont eu leur chanteur de salle de bains, dépourvu de talent, croulant sous la rime désastreuse, qui pour des raisons qui m'échappent encore ont réussi à se produire en public, ou au moins, à sortir un disque vendu des millions d'exemplaires... Bien évidemment, poulet et balai ont la même terminaison à l'oral, mais de là à pousser l'exercice de style en plaçant à toute fin les deux dans la même chanson...

Vous vous souvenez, peut-être, de cette mystérieuse inconnue, Stephend, perchée depuis Woodstock et qui cherche l'escalier pour redescendre depuis, qui avait déboulé pour mal interpréter un morceau de Queen traduit pauvrement en français "tu vis encore" aux Victoires de la musique, en 1996, devant l'oeil hagard de Drucker qui en avait même perdu ses compliments (c'est dire si ça l'avait perturbé le garçon). Ou encore, de Lagaff, qui s'était tapé un délire avec un beau lavabo et un laid bidet et avait conservé, avec son rayon de Leroy Merlin, la tête du Top 50 pendant de nombreuses semaines.

Les lecteurs les plus âgés de ce blog, n'ont certainement pas oublié non plus cette merveilleuse époque musicale que furent les années 80. Ah... tous ces looks hauts en couleurs, ces vidéo clips kitchs à souhait. Quelques perles d'anthologie qu'aucun n'a jamais depuis réussi à égaler. Les éponymes, quelques groupes dont le nom est dans le titre de leur unique tube (à croire qu'ils savaient d'avance qu'ils n'en sortiraient qu'un !) : "A caus' des garçons", "partenaire particulier". Les super recherchés, ceux qui se sont creusés la cervelle pour trouver Le nom qui tue : "Leopold Nord et Vous", "Elmer food beat". Les copains, qui préféraient qu'on les appelle par leurs prénoms : "Peter et Sloane", "David et Jonathan", "Elsa". Les rois du calembour qui ont réussi le jeu de mot avec leur vrai nom : "L'affaire Luis Trio", "Les Forbans". Les géographes, qui nous invitaient au voyage : "Indochine", "Niagara". La coupe "j'ai pété dans mon col roulé" de Desireless, la chemise à fleurs de Cookie Dingler, la veste en cuir noire et rouge de Mickael Jackson qui ressemblait encore à quelque chose (Mickael, pas la veste), les mitaines de Jeanne Mas, les jeans ultra moulants des groupes de rock. Ah... un compost d'une telle qualité, rien que d'y penser, ça me rend toute chose !

Et comme disaient les Puppies (bon là, c'est vraiment loin) : "non, nooooon, rien n'a changé, tout, touuut a continué". On change les noms, les looks, les clips et on recommence !

La seule différence aujourd'hui, c'est que les pseudos artistes disposent d'un moyen de diffusion supplémentaire qui leur permet de flirter plus rapidement avec la gloire : le buzzzzzz !

Bon, la Star Ac' et la Nouvelle Star, aussi. Mais je ne peux pas brancarder les émissions qui nous ont permis de connaitre Olivia ruiz ou Christophe Willem, pour ne citer qu'eux.

Même si les intentions des internautes ne sont pas toujours charitables et que les nombreux visionnages sont bien plus souvent motivés par une folle envie de se moquer et de se marrer, y a pas à dire, ça marche. Ca tourne même, de blog en blog, de site en site, de courriel en courriel. Bon, des fois ça me plait moins, comme cette pauvre gamine dont tout le monde s'est foutu parce qu'elle bidouillait un rap de qualité médiocre. Ce n'est qu'une gosse qui s'est amusée un peu sur le net, pas de quoi s'emballer, ni être sadique.

LA chanteuse à buzz du moment, non ce n'est pas que Susan Boyle, son dentier, sa coupe à la Borloo en plus grise et sa voix unique, parait-il, c'est aussi Cindy Sander. Oui, oui, vous avez bien lu Cindy (pas Céline, hein, parce que Céline c'est Céline et Cindy c'est Cindy...). Après nous avoir fait mourir de rire avec son Papillon de lumière, déjà largement relayé sur la toile, la voici de retour avec un second titre : "le secret de nous". Ne cherchez pas, le "pas joli français" c'est pour la rime, "notre secret", ça ne fonctionnait pas. Cette fois ci, Cindy officie dans un tout nouveau registre. Après la mauvaise dance, voici le mauvais RnB.

Soit c'est du second degré et dans ce cas, je dis chapeau, car le clip, comme la chanson sont des caricatures absolues de ce que l'on peut faire de pire dans ce genre musical. Soit, elle s'y croit vraiment et là, j'en tombe des nues. Parce que si Cindy se voit déjà future Mary J. Blige en pensant que Maxwell n'est qu'une marque de café, elle est plutôt mal partie.

Mais je vous laisse découvrir par vous même ce petit bijou : (ne mettez pas le son trop fort, elle chante faux...)



J'ai une affection toute particulière pour le gilet à capuche pailleté et les grosses enceintes remplacées ensuite par les initiales CS en lettres de diamants qui font très Coco Chanel. Quoique je doute que Karl Lagerfeld soit dans le coup... (après le gilet jaune moche qui ne va avec rien, la fille qui chante faux et ne ressemble à rien ?)
J'aime beaucoup aussi le coup de fil en plein clip... que du bonheur !

Bon, si parmi vous, il y en a qui aiment Cindy, n'hésitez pas à me le dire et à me rentrer dedans. Si vous ne dites rien, je considérerais que vous n'osez pas me bousculer puisque qui ne dit mot consent...

mercredi 13 mai 2009

Un jour, c'est long.

Une fois, je t'avais raconté comment les élèves de sixième étaient encore des êtres purs au mois de mars. Au mois de mai, c'est une toute autre histoire !
Et bien lundi, j'ai participé à une sortie avec TOUS les élèves de cinquième (75 au total, 2 cars hurlants et bavants)... sauf les cas ingérables qui en sont pour certains à leur 2ème conseil de discipline de l'année, ou ceux qui ont refusé de payer 5 euros pour la journée, transport compris (les relouds, quoi !).
Comme d'habitude, je n'ai pas eu le choix, j'ai été choisie d'office pour accompagner cette sortie... j'ai bien essayé de négocier pour qu'une autre assistante d'éducation vienne avec nous, mais pas moyen !

L'objectif de la sortie : découvrir les techniques et les savoir-faire du Moyen-Age pour construire un château fort... thématique hautement transversale entre le Français et l'Histoire.

Préparation personnelle : relecture de Naissance d'un château fort de David Macaulay... meurtrières, chaux vive, motte médiévale... j'avais besoin d'une petite piqure de rappel, mes souvenirs datant du cours moyen et de mes constructions en LEGO du château du Chevalier Noir (j'ai du le refaire au collège, mais il y a comme un trou noir dans ma mémoire...).

Me voilà donc partie aux aurores avec mon petit pique-nique préparé avec amour par MaB (un sandwich, une salade de pâtes, une pomme, un thermos de thé et quelques gâteaux), direction l'Yonne, entre Saint-Sauveur-en-Puisaye, patrie originelle de Colette (ben quoi, faut bien la placer, celle-là !), Saint-Amand-Montrond (mairie devant laquelle j'aurais bien déposé non pas une gerbe, mais un étron, à cause de son maire de 1971 à 1983) et Saint-Fargeau (son château, son Eglise, sa mairie, sa rue principale...) pour la visite du chantier médiéval de Guédelon.

Près de 180 minutes dans un car avec environ 35 mômes qui pêtent le feu, c'est long. Surtout lorsque tu as dormi seulement 5h... tes paupières sont lourdes, les yeux te piquent, te grattent, ta mâchoire se décroche à n'en plus finir, et les profs sont tranquillement assis devant, sans même te demander si tu veux venir discuter avec eux.

Du coup, tu restes avec les élèves...
Pas les fayots de devant (des fifilles qui ne parlent jamais, pas un mot plus haut que l'autre... mais nunuches à mort) ni les rebelles du fond (les filles en avance sur leur puberté et les mecs qui se la donnent beau gosse avant d'avoir de l'acné)... les tranquilles du milieu (des gars un peu introvertis, mais sympas car pas trop timides... je les soupçonne d'être amoureux de moi... ils me gardent une place à la cantine, m'offrent moult friandises et me saluent toujours de manière très cordiale... mes fayots à moi !) qui sont encore dans leur phase "pourquoi".
Et pourquoi le car il roule lentement...
Et pourquoi il faut attacher ses ceintures...
Et pourquoi la mort des dinosaures...
Et pourquoi la voix qui tremble pour les garçons de 13 ans...
Et pourquoi... ta gueule, j'aimerais bien pioncer un peu.

Tu t'imagines bien que je n'ai pas fermé l'œil... j'ai même du gérer LE gerbli de la matinée.
- Kanou, Kanou, y'a Caroline qui ne se sent pas bien... elle a envie de vomir...
- Ok, vite-vite, un sac !!
- Kanou, Kanou, y'a Caroline qui a vomi sur elle...
- ... 'tain... elle pouvait pas attendre ?

Ah nan, moi le vomi, j'peux pas fut la réponse collégiale que m'apportèrent les profs et néanmoins collègues. Vu que j'avais le nez bouché, je m'y suis collée ('fin façon de parler... j'ai été à 2 doigts de rendre mon petit-dèj à mon tour...) : et que je te rapatrie la gamine à l'avant, et que je demande au chauffeur si t'es champion, appuie sur l'champignon du produit anti-odeur-nettoyant spécial gerbli dans le car, et que j'éponge, et que je frotte, et que je rassure les autres sur l'odeur nauséabonde passagère...

Entre 2 pourquoi des tranquilles du milieu, j'ai du calmer les rebelles du fond à maintes reprises (parce les calmez-vous suraigus-hystériques d'une prof, c'est naze) en les menaçant de réciter leur poésie au micro ou de leur confisquer leur DS.
Et puis aussi, j'ai organisé un remix de la Nouvelle Star version rap US-yahourt... j'ai bien rigolé !
Parce que 3h, sans arrêt-pipi, c'est long. Très long. Crois-moi sur parole.

Et enfin, le chantier médiéval !!



Pipi.
Clope.
Rapatriement d'un petit bonhomme abandonné par sa classe. Bouh ! La mauvaise maîtresse, elle a oublié un élève sur le parking !
Visite guidée. Avec un guide.
Break.

De courte durée...
- Kévin, ne saute pas dans les flaques de boue ! Ben oui... il a beaucoup plu ce week-end... eau + terre argileuse = flaque de boue.
- Fatou, arrête de violenter tes camarades ! Elle fait presque 1m80 et vient d'avoir 13 ans... elle est un peu mal dans son corps.
- Jonathan, ne saute pas dans le fossé...
Par chance, il n'a pas plu.

Une vue aérienne du site de construction




Tour de la chapelle, avec ses archères, de ce château d'architecture philipienne (de Philippe-Auguste).















Une grue médiévale à roue à écureuil... oui, les hamsters n'ont rien inventé !
















La motte médiévale, ancêtre des châteaux forts.






Sauf que, partis à 7h45, arrivés à 10h45, et la visite s'éternisant jusqu'à 12h45, il faisait faim dans tous ces petits estomacs habitués à manger à 12h05 !

La bonne pitance fut engloutie en moins de 20 min, ne nous laissant que peu de temps pour commencer à prendre l'apéro... En même temps, on n'allait pas non plus déjeuner pendant une plombe, avec café et pousse-café, le retour étant prévu vers 15h.

Nous nous sommes donc répartis les élèves en petits groupes de 8 pour visiter les ateliers du château, et clou du spectacle, la ferme, avec des vrais animaux dedans !
Bien entendu, tu commences à me connaître, j'ai hérité des élèves de folie... enfin... disons que ce sont eux qui m'ont choisie... 8 rebelles du fond, dont une future starlette fashion victime qui poussait des cris stridents à chaque fois qu'elle entre-apercevait un moucheron (imagine lorsqu'elle a vu les cochons...) et un futur beauf qui n'entravait rien et qui est tombé plusieurs fois dans la boue, en jogging blanc (j'ai eu peur lorsqu'il s'est approché d'une mare, j'te dis pas...). Les autres étaient plein de vie, mais faciles à intéresser, la visite s'est passée sans trop d'encombres...


Le retour fut long, les profs ont dormi paisiblement et il n'y a pas eu un mot plus haut que l'autre (sauf quand l'autre car nous a tracé, et est arrivé presque une demie heure avant nous... notre chauffeur n'était pas un champion), tandis que moi, j'ai écrasé les rebelles du fond au UNO.
Joie.
Satisfaction.
Elèves en admiration.

Aujourd'hui, j'ai eu mes résultats d'écrits... je ne suis pas admissible. Peut-être que je ne suis bonne qu'à faire de l'animation ?

dimanche 10 mai 2009

Un mois ?

Ben oui... si tu vérifies bien, ça va faire plus d'un mois que je te laisse éloigné de mes états d'âmes.

Je vais te faire un aveu : je crois que j'ai la fin de vingtaine difficile.

Depuis quelques semaines, je me sens abattue... des tas de choses me motivent, ça n'est pas le problème... j'aime la voie professionnelle dans laquelle je m'engage, j'aime la tournure que prend ma vie personnelle, j'aime le bon temps que je passe auprès de ma femme, de ma famille et de mes ami-e-s, j'apprends peu à peu à apprécier la femme que je suis (non pas que je me sentes homme, mais disons que ma masculinité me perturbe quelque peu).

En gros, je vais bien. Sauf que, je n'en peux plus d'attendre que les choses avancent... j'ai l'impression que c'est le grand désespoir de ma vie... à chaque fois que je suis prête à vivre les choses, elles se font attendre.

Lorsque je me suis dirigée vers la voie de la recherche scientifique, j'étais prête pour faire une thèse à la fin de ma maîtrise... j'avais les contacts, les subventions, les profs, le matos, le fric... sauf qu'il fallait d'abord passer par la case DEA (que j'ai brillamment obtenu en sortant major de ma promo... super! Et après ? Rien.), et qu'après cette année intéressante, mais redondante (j'ai proposé le même type de recherches que pour mon mémoire de maîtrise... plus élaborées, certes, mais du même tonneau), et bien les contacts et les subventions se sont faits moins nombreux, le fric moins présent (voir carrément absent en ce qui me concerne, vu que ma proposition de recherches à été jugée trop marxiste au goût de la commission d'attribution des allocation de thèse, majoritairement maoïste... mais passons), j'étais déjà presque même passée à autre chose.
Après les exercices imposés, j'avais envie de bosser pour de vrai, j'étais prête pour me lancer dans le monde impitoyable de la vie active. Sauf qu'il fallait passer par ces 3 ans minimum de recherches bénévoles pour un mandarin qui exploite les résultats sans même citer le nom de celui (ou celle) qui recueille à la sueur de son front et à la force de ses bras des données totalement novatrices (du genre quadriller environ 1000 km² de vallée de la Loire avec un appareil radio-satellite pour faire un plan en 3D en précision 1 à 3 cm...).
A ce moment, j'avais aussi besoin de bouffer, donc j'ai commencé à bosser dans l'Educ Nat, comme assistante d'éducation... j'y ai découvert une véritable vocation. Ça m'a pris du temps de remettre en question près de 7 ans d'études pour passer un concours que finalement, j'aurais pu tenter 3 ou 4 ans avant. Et là, depuis 3 ans, j'attends d'être une vraie maîtresse... je suis prête, j'ai des tas d'idées, d'animations, de progressions, de démarches d'investigations, de sorties, de remédiations... mais il y a ce foutu concours qui me barre la route et pour lequel j'ai un peu de mal à respecter le formatage.

Lorsque nous avons décidé de nous lancer dans l'aventure "bébé-belge", c'était il y a 2 ans. Au début, je ne me sentais pas tout à fait prête, cette aventure n'était pas vraiment concrète. Après 2 essais infructueux, un repos forcé pour cause d'hyper-stimulation et d'OPK et une attente interminable pour manque cruel de fric, je suis définitivement prête. Pour un, pour deux, pour autant de mômes que la nature voudra bien nous donner (dans la limite des stocks disponibles !). Et cette frustration est encore plus intense lorsque des copines, hétéros, annoncent comme ça, entre la poire et le fromage, sur leur facebook (non, je ne suis pas copine avec Nathalie Kosciusko-Morizet) ou par un texto qu'elles "attendent un heureux événement" (alors qu'il y a 2 ans, elles me faisaient limite la morale par rapport à mon désir d'enfant... trop jeune, profiter de sa jeunesse, trop de responsabilités...).

Seulement voilà, si j'avais passé ce concours il y a 7 ans, je serais titulaire, j'aurais un salaire fixe, je pourrais éventuellement penser à devenir propriétaire, je ne serais pas en train de me dire que putain, il faudrait mettre de côté pour repartir en Belgique rapidement...
Devenir propriétaire ? Mais de quoi ? Quelle banque va prêter à un statut précaire comme le mien ?
Mettre de côté ? Mais quoi ? On a déjà du mal à finir les fins de mois, qu'est-ce qu'on va mettre 400 ou 500 € dans un cycle alors que déjà, on sert les fesses que la bagnole ne tombe pas en rade avant l'an prochain ?

Enfin voilà où j'en suis... à cela, tu rajoutes un brin (gros comme un baobab, le brin) de pression en raison des épreuves écrites du concours de prof des écoles que j'ai passées fin avril, un soupçon de stress avec la visite des parents de MaB à la maison (vous savez qu'elle a remis ça cette semaine en invitant ses grands-parents ?) et une pincée d'angoisse avec le mariage de mon père toujours caché à ma mère... et ça donne une Kanou un peu abattue.

Bon. j'oscille entre la frustration et l'impatience.
D'un côté, j'ai l'impression de piétiner. Je sais que ça va venir (un petit coup de méthode Coué, ça ne fait de mal à personne !), mais quand ? J'ai déjà envie d'y être.
De l'autre, je me dis que peut-être j'ai du mal à me satisfaire du moment présent, que je n'arriverai jamais à me contenter de ce que j'ai, et que sûrement, je devrais consulter.

Alors...
Crise de la trentaine ?
Horloge biologique ?
Ou juste ère du temps ?

vendredi 8 mai 2009

Sortez moi de là !!!

Bon, c'est définitif, je ne supporte plus la vie parisienne.

Attention, qu'on ne s'y trompe pas, j'adore Paris. Son architecture, son histoire, ses quartiers atypiques qui se suivent mais ne se ressemblent pas et qui, réunis, forment cette grande et belle ville. Ses couleurs, ses musées, ses berges de Seine et ses ponts. J'aime me promener sans but précis et revoir pour la énième fois une statue, un immeuble à la façade audacieuse, une petite rue pavée perdue entre les boulevards où s'engouffrent des milliers de véhicules. J'aime écrire dans ses parcs, me poser sur un banc et regarder le monde vivre sans même se douter que je l'observe. J'aime sa mixité qui frôle parfois l'indécence. Ici où brule la ferveur populaire, là où se montre l'aristocratie bling-bling. Au coin de cette rue où trône, majestueux et intouchable, un hôtel restaurant bardé de moulures et de dorures, tandis qu'ont été étalées non loin quelques couvertures, couches de fortunes pour quelques beuglards pleins de vinasse étoilée et de cruelles désillusions. Quelques pas encore et voici la caresse olfactive d'un marché exotique dont on ne pourra apprécier le plaisir qu'après avoir franchi l'insupportable obstacle qu'est cette grille au sol dont jaillit un fumet d'excréments réchauffés.

Oui, j'aime tout ça. Je suis un peu l'Obelix parisienne, baignée, dès mes premières heures, dans ce jus de vies aromatisé au champagne ou à la bière.

Ce que je ne supporte plus, ce n'est pas cette ville dont je suis depuis longtemps la plus fidèle des compagnes, mais la vie qu'il nous est possible d'y mener. Je suis lasse de ce rythme insensé que je ne parviens plus à suivre, de cette agressivité qui, lentement, sournoisement, a su pervertir ses milliers d'habitants. Mes sinus ne parviennent plus à lutter efficacement contre les attaques permanentes des polluants. Mon corps est endolori par ce drôle de climat citadin qui vous oblige à enchainer les couloirs de vents glacials et l'humidité crasse. Mon portefeuille est devenu anorexique, écoeuré par ce prix à payer, il refuse de se remplir et se vide inlassablement. La promiscuité a eu raison de ma patience, je fuis les bains de foule obligatoires, ceux des transports en commun, des commerces dédiés aux petits budgets, pris d'assaut par une population démunie, frustrée, haineuse, et qui a tellement de bonnes raison de l'être que je n'arrive même pas à leur en vouloir. Alors, je m'enferme dans ce bel appartement, dans une banlieue dynamique mais où il y a tant à faire, condamnée à vivre les fenêtres fermées pour cause de bruits incessants de route nationale, de travaux et d'odeur frélatée.

Pour le grand week end du 1er mai, nous sommes parties en Bretagne dans la maison familiale du clan de Kanou. Et comme toutes les maisons bretonnes s'appellent "Ker" quelque chose, je l'appellerai, le "Ker Kanou".

Le "Ker Kanou" est dans un petit village qui a, malgré une évolution inévitable de la civilisation, gardé toutes ses allures de village breton. Avec sa place de l'Eglise, son unique tabac, sa boulangerie, sa crèperie et ses petits vieux qui se promènent. Le "Ker Kanou" possède un grand jardin, où fleurissent les tulipes et les fraisiers. Où jaillissent sur un parterre de marguerites et de myosotis un cèdre immense et de beaux troènes qui garantissent une intimité déjà si bien préservée. C'est un lieu de villégiature pour les chats du quartier qui viennent y chercher un instant de paisibilité avant de repartir en chasse. On y entend les oiseaux, l'air est pur et chargé d'odeurs douces et agréables.

Le "Ker Kanou" est tout près de la mer. L'eau n'y est jamais bien chaude mais le lieu est un havre de bonheur. Il n'y a jamais "trop" de monde, ici les parasols se tiennent à distance respectable. Des petites cabanes bleues et blanches garnissent le littoral. On y trouve des palmes, des masques et tubas, des parasols envahis par la poussière, des jeux de plage pour les enfants. Les chiens peuvent dégourdir leurs jambes entre les rochers sans craindre de rencontrer la moindre espèce vivante, à part peut-être quelques huitres sauvages, d'intrépides escaladeurs ou de jeunes amoureux venus se cacher là. La marée basse offre le spectacle insolite d'un plongeoir perdu au milieu du sable, de quelques rochers ensevelis à marée haute et de sable encore humide généreusement garni d'empreintes d'oiseaux et de toutes sortes de pointures. L'iode balayée par le vent remplit les pores de la peau, le massage est au delà de toute tendresse et offre une détente maximale.

Même Raymond Domenech (que nous avons vu en vrai !) y a une maison, tout comme Aimé Jacquet, une sociétaire de la comédie française et quelques notables à la retraite. C'est dire si le lieu est tout aussi paradisiaque que d'autres, bien que peu connu.

Bref, ce week end m'a fait un bien fou. J'avais presque oublié qu'il était si plaisant de bien respirer, de vivre au rythme de la nature et de profiter du calme.

Serais-je devenue un parisienne en voie d'exil ?