mercredi 25 novembre 2009

Chute du Mur, 20 ans de nausées...

Le 9 novembre 1989, je viens d'avoir 10 ans.
J'entre en septième CM2 et ma conscience politique s'est éveillée avec le bicentenaire de la Révolution Française fêté en grandes pompes quelques mois plus tôt.
Je me souviens de cette foule en liesse, de ces pans de mur qui tombent, de David Hasselhoff en veste clignotante chantant Looking for freedom, de Rostropovitch jouant seul avec son violoncelle devant Check Point Charlie le 11 novembre.
Je me souviens aussi de ces Allemands heureux de se retrouver enfin.
Je n'ai pas encore lu Marx ou Lénine, je ne cerne pas vraiment ce qui les oppose, le socialisme contre le libéralisme, la dictature du prolétariat contre la démocratie chrétienne. Je ne vois que des gens heureux d'en finir avec ce Mur.
Je suis naïve. J'ai le droit, c'est de mon âge.

Le 9 novembre 2009, je viens d'avoir 30 ans.
Ma conscience politique s'est affirmée et affinée.
Depuis plusieurs semaines, la télé s'en donne à cœur joie... témoignages, rétrospectives, documentaires, tout y passe. Berlin était the place to be, en 1989 comme en 2009 !
Les gens sont heureux sur les images, les familles et les amis se retrouvent. Mais la réalité est toute autre : d'une dictature socialiste, les Allemands de l'Est, les Ossis, ont pu accéder à une économie de marché, capitaliste et libérale, du plein emploi à perte, ils ont été réduits pour beaucoup au chômage en fin de droits.
C'est ça, le bonheur ? Pour qui ? Pour quoi ?

En regardant la retransmission de la cérémonie à Berlin, j'ai ce sentiment de malaise, partagée entre la satisfaction de fêter, 20 ans après, la fin d'une dictature et autre chose que je ne parviens pas à définir.
Mais pourquoi donc n'arrivais-je pas à me réjouir pleinement ?

Était-ce les relents nostalgiques d'une éducation stalinienne ?

J'ai vite écarté cette possibilité : contrairement à mes parents (je t'en ai parlé ), je suis une adepte de l'auto-gestion collective et farouchement opposée à ce qu'on appelle le centralisme démocratique.

Était-ce l'influence de mon idéal inconscient de régime socialiste ?
Certainement, mais mon malaise ne venait pas de là : un régime socialiste, oui, pourquoi pas, mais sûrement pas une dictature de laquelle on ne peut pas sortir.

Était-ce la présence des dirigeants occidentaux, représentants du partage de l'Allemagne et de Berlin à la Libération, dont Medvedev et Sarkozy, connus pour être de grands démocrates ?
Les images parlent d'elles-mêmes : lorsqu'on veut se la pêter et sortir deux pauvres phrases dans la langue de Goethe, on se paye un bon traducteur, ou alors on écrit plus gros sur ses anti-sèches. Des jeunes (gauchistes ? droitistes ?) l'ont sifflé, ils ont ensuite applaudi Gorbatchev. Pour son ouverture au libéralisme ? Pour avoir été le dernier dirigeant d'une dictature moribonde ? Autant te dire que j'ai trouvé le spectacle pathétique.

Après plusieurs jours de réflexion, j'ai enfin mis le doigt sur les raisons de mon malaise.
La télévision a refait l'Histoire. A aucun moment ou presque, il n'a été question du peuple des Allemands de l'Est qui s'est soulevé contre le régime totalitaire d'Honecker, lui-même piloté par Moscou.
Tout était centré sur l'Ouest qui avait libéré ces opprimés, l'Ouest qui avait mis fin à la Guerre Froide, l'Ouest qui avait fait tomber l'URSS... L'Ouest n'a rien fait de tout cela : ce sont les peuples des démocraties socialistes du bloc de l'Est qui ont décidé de disposer d'eux-mêmes (tu sais, les fameux 14 points de Wilson en 1918). L'Ouest et son régime libéral se sont imposés là où tout était à reconstruire.
D'une dictature, l'autre. En France, il n'y a qu'à voir la réforme des collectivités locales, avec de moins en moins de pouvoir décisionnaire des citoyens.
D'un espionnage, l'autre. De la Stasi en RDA, nous sommes passés à l'oeil de Big Brother par le biais de la vidéosurveillance.
D'un fichage, l'autre. L'Europe est en train d'aligner ses politiques de gestion de la pseudodélinquance, avec par exemple le fichier Base Elèves, qui fiche tous les élèves de France et de Navarre pendant 35 ans, avec des possibilités d'inter-connections avec d'autres fichiers numériques, comme ceux de la police ou du ministère de l'immigration (plus d'infos, totalement partiales, bien sûr).

L'occident n'a rien inventé : pour tenir un peuple, il faut l'opprimer, et ça n'est pas près de s'arranger, avec les réformes en cours et à venir, ça va être la grosse marade.

Sauf si nous décidons de disposer de nous mêmes.

mercredi 18 novembre 2009

Service minimum

Les 7 jours et 7 nuits d'absence de MaB sont finalement passés si vite que je n'ai même pas eu le temps d'entasser de la vaisselle sale dans l'évier, à côté du lave-vaisselle, vide (c'est un truc typique d'ado-rebelle... dans le temps, ça faisait pêter une durite à ma mère).
Et les presque 3 semaines suivantes, encore plus vite.

Il y a une question que je me pose : comment faites-vous, les bloggeurs z'et les bloggeuses, pour réussir à mener en même temps votre vie professionnelle, votre vie personnelle, et votre vie virtuelle ?
Comment éclater les scores sur Element Z ou Maths Lines, raconter votre journée de merde/de rêve (c'est selon) à votre dulcinéE, publier des articles quotidiens (déjà, un par semaine, ça me contenterait tout à fait comme rythme), le tout, bien sûr, après des journées de boulot plus ou moins à rallonge ?
A moins d'être unE nolife-célibataire-au chômage/étudiantE (au choix... parce que tout cumuler, ça fait beaucoup quand même).
Ou alors de bosser dans l'Administration (j'voudrais pas balancer, non plus, mes collègues et néanmoins amis de l'Education Nationale).

Toujours est-il que j'aurais voulu te parler de tout un tas de choses, mais que mon emploi du temps ne m'en pas laissé, du temps.

Prochainement,
en direct-live du Mot d'Ordre,
vous pourrez lire des remarques hautement pertinentes sur :

- la chute du Mur et sa commémoration nauséabonde

- la judiciarisation de la discipline à l'Ecole

- la DPO

- l'utilité d'une grève durable dans le secteur public

Ou pas.

En fait, je crois que je vais soumettre ce sommaire à la vindicte populaire.



Parce que la démocratie locale, ça a aussi du bon.
Contrairement à ce que not' président essaye de faire croire : la perte de pouvoir décisionnaire des maires, c'est mauvais pour l'expression directe des citoyens, en particulier au niveau local.
Si le peuple les citoyens ne peuvent plus décider ce qui est bon pour eux, ça va péter à un moment ou à un autre. Et ce ne seront sûrement pas les présidents de communautés de communes qui pourront/voudront aller sur le terrain pour apaiser les tensions, résoudre les problèmes, répondre aux questions...
La base sera encore plus coupée des instances dirigeantes, et ça, ça réveille en moi l'envie de remettre la thématique de la lutte des classes sur le tapis (rouge, toujours, avec des bordures noires, discrètes).

Allez, comme on dit par chez moi, ouvre-là !