samedi 30 janvier 2010

The guigne powaaaa...

Et oui, encore une fois, je te délaisse... je manque à tous mes devoirs de blogueuse. D'autant que je n'ai même pas l'excuse du boulot, vu que je suis arrêtée depuis début janvier pour mes petits soucis de femme enceinte.
Bon, et bien en fait, il ne s'agissait pas de simples nausées, toutes bêtes, dues au côté inhabituel de taux hormonaux de compèt' sur mon petit estomac...

Tout a commencé le week-end dernier par une petite fièvre de rien du tout et des courbatures qui m'ont fait penser à une récidive de grippe, alors que je l'ai déjà eu au mois de septembre (j'avoue que grâce à internet, j'ai d'abord pensé au pire, c'est-à-dire à une listériose, ce qui aurait été beaucoup plus grave, tu en conviens, à plus forte raison lorsqu'on est enceinte).

Et puis, j'ai eu une vive douleur sous le sternum, surtout lorsque je respirais et que je dormais sur le côté, comme si je souffrais de remontées acides. Au début, j'me suis dit "purée, ma fille, tu vas tous les avoir les joyeux symptômes de la femme gravide". Du coup, je dormais quasi assise... charmant pour la vie de couple (en même temps, j'avais aussi la nausée, donc ça réglait le problème de toute velléité de la part de MaB).

Ensuite, j'avais des urines foncées (sans trop m'étendre sur le sujet, je pissais orange...). J'me suis dit "ma fille, tu ne bois pas assez, ton pipi, il est trop concentré". Je me suis mise à boire 2 litres par jour, dans une bouteille d'un litre, pour vérifier que MaB ne m'en pique pas derrière mon dos.
Enfin, j'avais bonne mine... un teint hâlé, alors que sur Paris, il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors depuis plus d'un mois, que je n'ai pas senti l'air de la mer depuis la Toussaint et que je ne fais pas d'UV. J'en ai donc déduit que je faisais une petite jaunisse... beuârk, mais c'est bizarre... d'où ça peut venir ?

En plus de tout ça, je me grattouillais de partout (les savants disent "prurit")... mais pas de plaques d'urticaire, et j'étais extrêmement épuisée, de ne rien faire (me laver ou faire cuire des pâtes étaient des efforts quasi insurmontables...)(si, insurmontables... alors imagine le ménage, et donc l'état de l'appartement aujourd'hui... une vrai catastrophe)(j'ai passé l'aspi vite fait un jour, j'ai fait une sieste d'une heure derrière). De plus en plus bizarre.

C'est lorsque (attention, ce blog ne vire pas scato, mais ça vire quand même un peu) mes selles sont devenues très claires, et très... abondantes... quasi incontrôlables, que tous ces symptômes m'ont mis... la puce à l'oreille, si je puis dire. Comme je pense toujours au pire grâce à mon ami de l'internet, j'ai d'abord cru que cela correspondait à de la rétention biliaire... je faisais un calcul dans ma vésicule, il allait falloir une intervention chirurgicale, le bébé allait souffrir de tout ça, patin couffin... (oui, et bien ne te moque pas, on va mettre ça sur le compte des hormones).

Je me suis un peu fait peur, du coup je me suis décidée à appeler mon médecin généraliste le lendemain. Qui m'a prise en urgence à la description des symptômes. "Fallait pas rester comme ça" qu'il m'a dit... comme si je pouvais deviner. Tssst. Toujours est-il que lui, il a pensé tout de suite à l'hépatite A... et effectivement, tous les symptômes sont réunis. D'autant plus réunis que la prise de sang de samedi matin a confirmé le diagnostic. Je dois attendre lundi pour savoir à quel degré j'ai été atteinte, et ce que je dois prendre comme traitement. J'ai également une échographie abdominale pour écarter tout risque de rétention biliaire (je ne m'étais pas complètement plantée là-dessus, non plus !!).
Mais déjà, depuis ce matin, les symptômes sont moins violents... je n'ai plus de douleurs sous le sternum, mes urines sont quasi redevenues normales et les nausées digestives sont moins importantes... je vais pouvoir faire des crêpes pour la chandeleur !

Tu avoueras que je n'ai pas de veine : une hépatite A ! Alors que je n'ai jamais mis les pieds dans une zone à risque... que je ne mange pas de fruits de mer crus depuis des années, que j'ai une sainte horreur du poisson cru en général... il faut que ça tombe sur moi, alors que je suis enceinte !! Rassure-toi, le bébé ne risque absolument rien, et je ne garderai aucune séquelle.
Avec MaB (qui culpabilise à mort, vu qu'il semble que ça soit par elle que j'ai chopé cette merde)(oui, elle est vaccinée, mais n'a pas encore eu son 2ème rappel, et elle est allée en Egypte fin octobre... une incubation entre 15 et 45 jours, ça fait une contagion possible à partir de fin novembre-mi décembre... contamination de l'entourage... une incubation entre mi décembre et mi-janvier, et hop, une Kanou malade !) nous avons passé la journée au téléphone depuis que les résultats sont tombés : prévenir toutes les personnes qui sont venues chez nous dîner, et qui accessoirement, ont utilisé nos toilettes (oui... ça se transmet par les matières fécales, surtout, et la salive un peu)... ma mère semble avoir eu quelques symptômes la semaine dernière, elle va surveiller. Une autre copine a aussi toutes une série de désagréments similaires... ça s'arrête là pour le moment. Il faut que je vois avec mon frère et sa copine, qui sont pas mal venus à la maison et qui ont partagés des cigarettes coniques avec MaB, en plus d'utiliser nos toilettes.
C'est l'angoisse, non, d'être l'élément central d'un début d'épidémie ? L'avantage, c'est que les 3-4 kilos pris à cause de l'arrêt du hand et d'une nourriture un peu trop calorique de la fin de l'année ont complètement disparu. J'entame la fin du premier trimestre comme "neuve" !

Sinon, tout va bien. Sapinou est toujours dans la place, il grandit bien, il fait maintenant 6,5 cm, il a tous ses doigts, ses mains, ses bras, ses jambes, un cerveau bien construit, une nuque parfaitement fine, des organes vitaux qui sont en place, il bouge comme un dingue, je l'ai vu en 3D dynamique cette semaine (à 130€ l'écho, y'avait intérêt à ce qu'elle soit spectaculaire !).
Même, je sens lorsqu'il se met à bouger dans sa petite poche... c'est une sensation diffuse, un peu stressante (ça fait comme pour des règles ou alors une grosse envie de câlins, mais pas douloureux), mais ça y est, je prends petit à petit conscience que je suis vraiment enceinte, et que ça n'est pas que sur le papier ou sur un petit écran !

(edit : après une enquête méticuleuse et une remémoration précise de tout ce que j'aurais pu ingurgiter comme agents pathogènes, nous penchons plus pour des pâtisseries orientales ramenées d'Algérie début décembre par une copine... dont de la pâte d'amande et des cornes de gazelle, c'est pas cuit, ça... sympa le cadeau !)(c'est donc mort pour la culpabilisation active de MaB dans les mois à venir, histoire de faire un peu ma chieuse... j'aurais essayé !!)(et sur ce coup-là, heureusement que MaB a été vaccinée pour l'Egypte AVANT, sinon, elle aurait dû être hospitalisée en urgence compte tenu de ses problèmes de santé intestinaux... et là ça aurait été The GPP, alias The Guigne Powaa Plus...).

jeudi 14 janvier 2010

Wonder woman

Depuis que je sais que bébé est dans la place (là, bien au chaud, calé sous le bidon de ma femme), je me pose à peu près un milliard de questions par jour auxquelles je n'ai, évidemment, aucune réponse. Enfin, si. J'ai quand même quelques sursauts de clairvoyance qui me donnent un semblant de piste. Pour certaines. Les plus simples en fait. Les plus complexes le restent, complexes. Il y a bien internet et ses nombreux forums ou blogs traitant d'homoparentalité qui pourraient éclairer ma lanterne. Mais, au delà des réponses, ils suscitent de nouvelles questions : pourquoi cette différence tant marquée entre les deux mamans ? Pourquoi souligner tant, ne serait-ce que par le vocabulaire, la maman sociale et la maman biologique ? Les deux n'ont elles pas un rôle aussi important ? Bref, certaines nuances m'échappent encore.

Mais, bon, je me rassure en me disant que je ne suis pas en mesure de TOUT comprendre.

Par exemple, il y a quelques jours, nous avons regardé un film. "Louise - Michel". Louise Michel, ça vous parle ? Non ? Bon, un petit lien... Et, je vous passe les détails, mais La dame en question est une des personnes qui ont marqué (et bouleversé) l'histoire, selon ma femme. Comme André Léo, Rol Tanguy ou Jean Moulin, pour ne citer que ceux là. J'y ajouterais volontiers Simone Weil qui a remonté les manches de sa robe rideau de grand-mère Diva pour faire voter l'IVG, Badinter qui a réussi à faire abolir la peine de mort. Bref... Si on devait lister les quelques grandes âmes qui ont humanisé la planète, on en finirait pas et là n'est pas le propos.

Donc, "Louise - Michel". Ben, j'ai rien compris. Enfin, si, j'ai bien compris le message qui dit clairement que nous vivons dans une société qui a un système économique de merde et qu'il faut se débarrasser au plus vite de ces pourritures qui délocalisent à mort en privilégiant leur portefeuille au dépend de pauvres travailleurs qui sont près à faire les trois huit sans broncher sur les heures sup' (parce que le patron, il a aussi voté Sarkozy, mais lui, il savait que le slogan "travailler plus pour gagner plus" servirait juste à faire travailler plus...), et qui finalement seront virés malgré leurs nombreuses concessions pour bosser dans cette putain d'usine, triste, sale, peuplée de petits chefs trop contents de jouer au Kapos ! Mais, à part ce triste constat habillé d'humour noir et de zigouillages peu orthodoxes, je n'ai pas vraiment saisi le scénario. Même si j'ai été très impressionnée par les qualités d'interprétations de Yolande Moreau qui est décidément, une comédienne exceptionnelle. Et bien, ma femme, elle, a tout compris.

Je sais. Vous allez me dire, elle est beaucoup plus intelligente que moi, c'est normal. C'est vrai. Mais je ne suis pas une idiote non plus (sans quoi, elle aurait fui depuis longtemps).

J'ai fini, après de nombreuses heures de réflexion, par conclure ceci : la grossesse décuple ses capacités.

Toutes ses capacités.

Elle est capable de sentir à l'autre bout de l'appartement que j'ai fumé sur le balcon ou qu'un voisin cuisine un gratin dauphinois, alors que si je ne me déplace pas à grands coups de déambulateur, je ne sens même pas qu'elle fait à manger dans la pièce d'à côté (bon, j'ai une excuse : à cause de l'humidité ambiante de ces derniers jours, j'ai le nez bouché en permanence, mais quand même !). Elle entend tout, même de dos et avec des bouchons d'oreilles ! Elle a également emprunté, le temps d'une gestation, les yeux de Steve Austin, la force de Mister T, l'intelligence des plus érudits et un génial sens du débat construit à faire pâlir tout un hémicycle d'élus.

Certes, ce potentiel soudain a son revers de médaille. Parce que si la grossesse a le pouvoir magique de transformer ses qualités en mine d'or, il en va de même pour ses défauts.

Elle était un peu exigeante, elle est incroyablement capricieuse et psycho-rigide. Elle avait une petite tendance à la maniaquerie, aujourd'hui l'ordre et la propreté sont de rigueur (je ne l'ai jamais autant vu avec un balai et une pelle à la main). Elle était un peu dégoutée par certaines odeurs, elles ne les supportent plus au point d'en être presque malade. Ce qu'elle n'aimait pas trop, elle le déteste, et ce qu'elle aimait déjà, elle le sur-kiffe.

Bah, rien d'insupportable pour moi. Je suis persuadée que tous ces petits troubles de la personnalité la gênent bien plus que moi. Même si je râle un peu pour la forme (faudrait pas qu'elle pense que la future mère de son enfant est dépourvue de tempérament), je ne me braque pas plus que ça.

Et puis, de la voir comme ça, toute chamboulée. Ca me touche, ça la rend encore plus belle. De savoir pourquoi, de connaître les causes de ces petits troubles de sa personnalité, ça me rend toute chose.

Parce que, jamais je n'ai été aussi heureuse que depuis que je sais que bientôt je serai maman. Parce que jamais je n'ai rêvé pareil cadeau. Rencontrer la femme que j'aimerais et qui m'aimerait tant, qu'ensemble nous fonderions une famille.

Après tout, elle m'aimait déjà. Je suppose que je n'échappe pas à la règle exponentielle. Je suis comblée.

C'est bien. Je suis bien. Bébé aussi. Je suis certaine qu'il est bien quand je caresse le ventre de sa maman en lui disant doucement que je l'aime déjà très fort.

vendredi 8 janvier 2010

Annonces et nausées, la suite !

Tout d'abord, je tiens à te souhaiter une joyeuse année, il parait que ça se fait. Non pas que ça me fait plaisir de changer d'année, juste je m'en tape, le compte-à-rebours et les cotillons encore plus, et la fête avec potes me conviendrait le 31 mars ou le 22 août. De toute façon, les fêtes de masse et les célébrations collectives, j'ai toujours trouvé ça flippant.
Fin de la digression.

Tu te souviens qu'il y a 3 semaines, MaB s'est cassée la figure sur le verglas (c'était THE événement de la fin 2009 après ma grossesse) ?
Et bien c'est à peu près à ce moment que les nausées tant redoutées du 1er trimestre de la grossesse ont fait leur apparition... A lors je ne sais pas si c'était psychosomatique ou quoi, mais elles ont disparu pour le déjeuner du 25 décembre avec mes beaux-parents, pour le 31 avec les potes et pour les rois avec ma mère.
J'ai été miraculeusement épargnée.
Sinon, c'est toute la journée, et le seul répit c'est quand je dors.
Donc, je dors. La nuit, le matin, l'après-midi. Je me réveille pour manger (et faire accessoirement à manger pour MaB, qui, sans ça, crèverait de faim allongée sur le canapé), faire quelques courses, et parfois, un léger brin de ménage (tu verrais l'appart'... c'est l'horreur).
Et forcément, je suis en arrêt de travail. Ça faisait trop : tout faire dans la maison, m'occuper de MaB, avoir la gerbe et dormir tout le temps, sans compter le risque de grippe A, mon gynéco m'a arrêtée.
Sans ça, tout va bien. L'annonce aux familles s'est passée comme une lettre à la Poste (il va falloir d'ailleurs trouver une nouvelle expression à partir du 1er mars 2010, vu que envoyer et/ou recevoir un courrier ne sera plus aussi simple !).

Extraits...

Mon frère : - "Mais c'est super ! Mais c'est super ! C'est trop cool, c'est trop cool !". Je te la fais courte. Il était tellement ému qu'il m'a serré dans ses bras, et ça, je peux te dire que c'est une marque expansive d'affection exceptionnelle. Je crois qu'il a pleuré à l'intérieur !

Mon père : - "Ah bah ça alors ! Ah bah ça alors !". Oui, mon père et mon frère sont du même moule... Et encore, je lui ai annoncé par téléphone, vu qu'on ne s'est pas vu depuis mi-novembre. Depuis, il s'inquiète grave, tout le temps, comme jamais.

Mon oncle : - "Mais alors, je vais être grand tonton ?". Il m'a ensuite confié qu'il était content, car il s'inquiétait de me voir aussi mal dans ma frustration d'enfant...

Ma tante, qui a un sixième sens, l'avait senti bien avant que je lui annonce. Un fois l'émotion passée, je suis sûre qu'elle a commencé à tricoter chaussons, bonnets et brassières.

Ma sœur, quant à elle, se voit déjà tata. Ca leur change les idées avec mon beau-frère, vu qu'il sont cloués chez eux pendant quelques mois à cause de leur peine de bracelet.

J'ai laissé à mon père le soin de l'annoncer au reste de la famille (que je ne vois plus depuis le divorce de mes parents et le décès de ma grand-mère) : je n'ai pas eu de retour.

Du côté de MaB, on se faisait plus de soucis dans les réactions.
Pour rien.
Les parents de MaB étaient au courant de notre projet : Belle-Maman s'est resservie une coupette de Champagne. Beau-Papa, naïf, a tout de même demandé comment nous avions fait. Fou rire. Atmosphère détendue.
Depuis, Belle-Maman s'inquiète, quasi me couve : attention au verglas, tuyaux contre les nausées, partage d'expériences (ce que ma mère ne fait pas, soit dit en passant...).
L'annonce à Beau-Pépé et Belle-Mémé était plus délicate : autres temps, autres mœurs. Mais rien ne les surprend plus venant de leur petite fille, mais cette conception de la famille est un peu nouvelle pour eux. Ça n'est qu'une question de temps !

Sapinou n'est pas encore là, mais, à déjà presque 2 cm, il vraiment est très attendu !
Prochaine rencontre dans 10 jours pour une échographie de contrôle du 2ème mois !