dimanche 29 août 2010

La face caché d'un accouchement annoncé

Parce que MaB vous a déjà tout dit, et que si je me mets à relire son message, j'ai une montée de lait, il est temps que je vous raconte ma version des faits, le côté obscur de cet accouchement haut en couleur.


Mardi 18 août, n'ayant toujours aucun signe annonciateur d'un probable accouchement, j'avais rendez-vous à la maternité pour un examen de contrôle, dit "d'exploration", à J+1 post-terme.
Très optimiste sur un retour à la maison dans la journée, nous avons donc pris la voiture pour m'éviter les goujats des transports en commun (je me souviens d'une dame d'un certain âge qui m'a dit que j'exagérais parce que je n'arrivais pas à passer derrière elle dans le bus, et qu'elle refusait de se bouger du couloir du bus...), valise dans le coffre tout de même.
Après 1h d'attente, la faim au ventre (essaye d'imaginer l'état de mon estomac à 12h après un petit-déj pris sur les coups de 8h30... catastrophique), la sage-femme vient enfin faire sa petite exploration : le col est court mais toujours fermé. Si toutes mes constantes sont bonnes, la sage-femme vérifie celles du bébé : Sapinou va bien, mais il est mur, tout comme le placenta, et la quantité de liquide amniotique est limite pour attendre plus.

Du coup, pim-pam-poum, elle m'annonce comme ça que je suis hospitalisée, et que mon accouchement va être déclenché, là, tout de suite, maintenant. Il est 12h20.

A 12h50, le monitoring est posé pour voir si Sapinou supporte le peu de contractions que j'ai.
Une heure et un plateau repas plus tard, un 2è touché vaginal pas très glam me pose un petit tampon chargé d'hormones (prostaglandine, pour les fans de culture scientifique) sensées déclencher des contractions plus fortes sensées ouvrir le col. Le produit peut être efficace en 2h comme en 24. Il y a comme qui dirait une petite marge...
Sur les 3h de monitoring, il y a bien eu des traces de petites contractions toutes mignonnettes, tellement mignonettes que je me suis fait une petite sieste... c'est dire leur intensité. Pendant ce temps, MaB en a profité pour faire un A/R à la maison, histoire de se remettre de ses émotions et de me rapporter de quoi m'occuper pendant le travail.
Puis j'ai eu le droit de rejoindre mes appartements ma chambre individuelle, toujours sans aucun signe d'efficacité du produit.
A partir de là, c'est monitoring toutes les 6h, jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que des contractions ultra-violentes déboulent aux alentours de minuit... de plus en plus rapprochées, et de plus en plus balèzes. Tellement balèzes que j'ai du retourner faire un monitoring, pour voir qu'en fait le col n'était ouvert qu'à 1 cm après 1h de contractions toutes les 2 min (imagine pour arriver à 10 cm...), et qu'à chaque contraction, non seulement j'étais prise de spasmes (j'ai bien tenté toutes les techniques de l'haptonomie, mais à un moment, walouh, que dalle-peau de balle, j'ai cru mourir pendant ces 2h), mais surtout le petit cœur de Sapinou ralentissait dangereusement.

Là, re-belotte, pim-pam-poum, à 2h du mat', l'obstétricienne m'annonce qu'on va devoir me faire une césarienne de toute urgence... qu'elle va appeler MaB (qui était rentrée à la maison en attendant que le travail commence, rassurée par l'équipe "c'est une premier accouchement, ça va prendre du temps... pas d'ici demain matin..."), mais qu'elle ne va pas attendre qu'elle soit là pour commencer.

Le pire des scénarii.

Je te passe les détails de la préparation... rasage glam (oui, la maternité rend très "glam"... à cela, tu rajoutes la culotte jetable en résille et les bas de contentions couleur chair post-opératoires, la touche est parfaite !!), sonde urinaire, crise d'angoisse, rachi-anesthésie, et enfin, plus de douleurs, mais des sensations.
Le son, pas l'image.
L'équipe super cool, qui blague même sur l'épaisseur de ma ceinture abdominale...
- Rhooo purée, y'en a encore une couche...
- ...
- Vous faites du sport madame ?
- Oui, du handball depuis presque 20 ans, mais pas depuis ma grossesse...
- Superbes abdos ! On va devoir vous appuyer un peu sur le haut du ventre pour passer cette barrière.
J'ai cru qu'ils allaient me péter une côte tellement ils ont appuyé de bon cœur !
J'aurais voulu leur demander une attestation pour mon entraîneur, histoire qu'il me fasse moins douiller à ma reprise, mais j'étais trop chamboulée, à l'écoute du moindre son qui pourrait sortir de mon ventre.

Sapinou est né à 3h07, 49 cm pour 2,980 kg, le 19 août.
Il a crié tout de suite.
La sage-femme me l'a posé en peau à peau quelques minutes, le temps de récupérer le placenta. J'ai pu lui faire des petits bisous, et verser les quelques larmes qui me restaient (en plus de trembler comme une feuille pendant toute l'intervention, mes larmes n'ont pas arrêté de couler... le stress, l'émotion, l'angoisse, l'inconnu, la peur).
Et forcément, il est magnifique (quoiqu'un peu bleu au départ, vu qu'en plus, il s'était à moitié emmêlé dans son cordon).

MaB est arrivée pour le voir sortir de la salle de naissance, petit paquet tout emmitouflé, et a pu le prendre tout de suite dans ses bras, lui, ce petit bébé tout calme, si apaisé.
J'ai arrêté de pleurer lorsque la sage-femme m'a dit "votre femme est arrivée, elle vous attend avec votre fils".

Agraffée, shootée à l'oxygène, me voici en salle de réveil, pour voir MaB, ma femme, tenir notre fils dans ses bras la larmichette à l'oeil, encore toute intimidée par cette rencontre.
Elle m'a collé mon fils sur le torse qui a su trouver tout seul comme un grand sa source de vie, et qu'il n'a plus lâché depuis, mon sein.

Voilà, si tout s'est bien passé malgré l'urgence, pour la préparation à l'accouchement avec l'haptonomie (si, tu sais, le coup de la force est en moi, sans péridurale, à l'ancienne, tout ça), c'est un peu raté.
Je ne regrette pas un accouchement par voie basse... encore une contradiction dans mon approche de la maternité en tant que lesbienne...
En revanche, tout ces contacts à 3 que nous avons eu pendant la grossesse prennent tout leur sens depuis 10 jours : Sapinou est un bébé super calme, super éveillé et super tonique, curieux de tout et très attentif (ça lui arrive même de scotcher sur le Che de Warhol... je te jure, il adore les couleurs !).

Bon.

Il y a quand même une organisation de ouf à mettre en place, surtout dans la gestion de l'allaitement au sein, qui n'est , mais alors pas du tout, une chose facile... et puis le manque de sommeil aussi un peu.

Mais la vie est si belle, surtout lorsque je le regarde dormir repu, calé comme un crapaud, par mon opulente poitrine (tu n'as pas idée... juste, Pamela Anderson est une petite joueuse, et il n'y a pas que la Normandie qui fait de bonnes laitières).



samedi 28 août 2010

Bébé breizh à bord !

Tout d'abord, chèrEs lecteurEs, nous espérons que vous nous pardonnerez le retard de ce petit billet. Je n'ai aucune excuse valable, à part peut-être l'entrée dans nos vies d'une crevette d'un demi mètre et de six livres un quart !

Car, vous l'aurez compris à lecture du titre, Sapinou a enfin quitté sa studette tout confort pour un trois pièces bien équipé... Le déménagement a été épique mais finalement tout est arrivé en bon état à la livraison.

Le 18, ma chérie et moi, nous nous sommes sagement rendues à la maternité pour le rendez-vous du terme (pour les néophytes, c'est le rendez-vous où tu es sensée te rendre avec ton petit baluchon si le polichinelle est toujours dans le tiroir...). Pas de contraction, aucun signe d'accouchement imminent, c'est donc en voiture et sans aucune pression que s'est déroulé le trajet. Après une bonne heure d'attente, la sage femme attitrée de Kanou d'amour montre enfin le bout de son nez. A cet instant précis, j'ignorais que j'allais dormir une heure en 24 heures. j'ignorais aussi que lesdites prochaines 24 heures allaient être les plus courtes et les plus longues de mon existence. A cet instant précis, je riais juste en moi même en imaginant Kanou répondre à la sage-femme "ben, que dalle, peau de balle !".

Warning


Si vous êtes enceinte de plus de huit mois et que vous commencez sérieusement à angoisser à l'idée de pondre, je vous recommande vivement de ne pas lire le prochain chapitre.

D'abord, il y a eu la sage-femme en question qui nous a dit le col est pas ouvert du tout, c'est pas bon. Elle a appelé l'échographe pour contrôler son diagnostic, qui a confirmé la sécheresse amniotique. Après un bref passage bureau des admissions, on lui a collé deux capteurs et un tampon. Pour un tampon gagnant, il faut compter deux heures, mais si il est perdant t'en prends pour 24 heures ! Quelques doigtés plus tard, service maternité, y a la garde de nuit qui m'a viré manu militari ! Je lui ai quand même fait jurer au moins quatre fois, avant de lui obéir, qu'on allait m'appeler dès que ça voudrait bien venir. Puis, il y a eu ma belle-mère qui avait très envie de causer et ce maudit sommeil impossible à trouver. Quand à 2 heures et demi, le téléphone a sonné....
- Madame MaB, z'êtes bien la compagne de Madame Kanou ?
- Oui, oui, c'est moi !
- Bon, quand vous arriverez, le bébé sera déjà né parce que là, on va la césarier...
- Quoi ? hein ? Bon, j'arrive.
- Oui, mais on peut pas vous attendre, hein...
- *#@^;£¤

Le petit tampon magique avait très bien bossé, sauf que le col refusait de se dilater. Et notre Sapinou, pendant les contractions, se faisait écrabouillé comme une purée d'oignons ! Pendant que je me bouffais le pouce au fond de mon taxi, le petit Sapinou sortait de son nid. Les couloirs étaient longs, satané ascenseur, rien n'allait aussi vite que mon coeur.

Fin du Warning


Alors que j'enfilais au pas de course la dernière ligne droite, j'ai vu une petite bonne femme tout de rose vêtue qui portait un bébé.

- Vous devez être Mab ?
- Oui, c'est moi !
- Tout s'est bien passé, je vous présente votre fils.

Je n'ai pas pu retenir la petite larme qui a jailli de mon oeil fatigué. Une double émotion. Son petit nez tout rond, sa fossette au menton. J'ai bien entendu ? Elle a dit "votre fils" ?. Elle m'a dit de la suivre, j'ai obéi bouche bée.

- Je vais vous installer dans la pièce où on va amener votre femme. J'ai bien entendu ? Elle a dit "votre femme" ?

Cinq minutes plus tard, il était dans mes bras et serrait fort dans sa petite main un de mes doigts. Ma chérie n'a effectivement pas tardé, elle tremblait comme une feuille, mais en nous voyant tous les deux assis près d'elle, elle a été rassurée. Sapinou ne pleurait pas, il semblait heureux contre sa Mamita. Mais au bout d'un moment, il a eu un petit creux et s'est mis à téter le sein caché sous le tee-shirt. Je lui ai expliqué que celui ci ne rendrait rien et l'ai déposé contre le coeur de Kanou. Il a rapidement trouvé le téton et a pris son premier repas avec appétit.

Ensuite, on l'a fait tout beau pour sa toute première nuit. Une couche propre, un body, des chaussettes (qui étaient trop petites parce que le Sapinou, il a des grands pieds...) et le pyjama que ma Kanou avait porté trente ans plus tôt.

On l'a couché et ma femme et moi, on en a profité pour en faire autant. Je crois bien que la dernière image qui s'est imprimée dans mon esprit avant que je ne m'endorme, seule, dans le grand lit conjugal avait bien évidemment pour personnages principaux, mes deux amours.

Voilà, vous savez tout !

Bon depuis, on pouponne, on s'éclate, on caline un max et surtout, principale activité de ma chérie, on nourrit le petit prince.

- Dis, Sapinou, je viens d'écrire un billet sur ta naissance, tu voudrais bien faire un bisou à nos lecteurEs pour le finir ?
- Y a de la meuf ?
- Ben y a Zeste, Greenouille, Diane, Mimie, Mutine, Cactus, Brigitte, Steph, Poss... etc...
- Bon va pour le bisou Mamita !
- Merci mon amour...




lundi 16 août 2010

Cat blues

A défaut d'avoir accouché et de vivre le fameux baby-blues post-ponte, il faut que je te parle de notre con de chat.

Tu te souviens que la semaine dernière, le chaton de 8 kg avait vomi de manière extrêmement intempestive sur le jeté de canapé vieille lesbienne framboise écrasée (ouais, on est comme ça chez nous, la couleur c'est notre truc)(n'empêche que la première fois, ça fait bizarre, mais après, on s'habitue) DEUX FOIS de suite...
A côté de ça, nous nous sommes rendues compte qu'il ne mangeait presque plus ses croquettes, et que contrairement à ses habitudes de dormir sur son petit coussin dans l'entrée, il avait élu domicile dans un placard de l'entrée, sur son ancien coussin remisé.

En maîtresses attentives, nous avons testé plusieurs stratagèmes, nous doutant bien que l'arrivée prochaine de Sapinou allait quelque peu chambouler ses petites habitudes de chat unique.

Nous l'avons donc laissé explorer la nouvelle chambre... renifler les pieds du berceau, fureter autour de la commode, repérer l'armoire, qu'il connaissait déjà depuis quelques années, mais pas au même endroit... prendre ses marques dans cette nouvelle pièce. Même si, comme dans notre chambre, il n'a pas le droit d'y rester seul (rapport au fait qu'il est assez facétieux malgré tout, et qu'il a souvent des pissouilles malvenues, notamment sur des tissus)(dessus de lit, oreillers, couettes, tapis... si tu vois ce que je veux dire).

Lorsque je m'allonge dans notre chambre, avec un bouquin ou le PC, depuis janvier et mon hépatite A, je le laisse venir près de moi... plus ça va, plus il se blottit contre moi, mais jamais sur le ventre (de toutes façons, il n'y a plus de place, étant donné mes 40 SA+2 jours). Même, lorsque MaB m'apporte mon petit-déj au lit, elle le laisse venir près de nous.

Et puis, moi qui aime l'expérimentation scientifique, j'ai fait des tests-bouffe puisqu'il ne voulait pas manger ses croquettes :
- j'ai regardé d'abord s'il continuait à boire et à uriner, histoire d'éliminer tout soucis rénal, vu qu'il est un peu fragile à ce niveau. RAS.
- j'ai ensuite testé d'autres aliments, pour tromper ennemi... le lait, que dalle peau de balle. En revanche, le rôti de porc, bingo. Il s'est jeté dessus comme un affamé rescapé des inondations au Pakistan.

J'en ai déduit qu'il s'agissait d'un caprice, et que môssieur nous faisait un petite pendule pour se taper du rôti à l'œil.

Nous sommes tout de même allées rendre une petite visite de courtoisie chez notre véto préféré, histoire de lui exposer nos observations (j'en ai profité pour faire une petite marche active, histoire de faire avancer un peu le travail). Le bon véto a confirmé que l'arrivée du bébé et les changements palpables dans l'organisation de la maison (nouvelle chambre, valise, rangement des placards, petite excitation à l'approche du terme...) créait une situation de stress.
En gros, le chaton nous fait une petite dépression !!!
Conseil du véto : une prise-diffuseur de phéromones pour l'apaiser à 35€ le truc (il ne perd pas le nord, le véto...).
Bon.
Nous lui avons acheté 2 sachets de bouchées humides, et nous allons lui faire une double-dose de câlins ! Faut pas déconner, non plus, hein, il n'est pas le premier chat à accueillir un bébé dans son foyer...

On verra au moment des présentations avec Sapinou comment il va réagir... bientôt ??

vendredi 13 août 2010

Que dalle - peau de balle © * ...

* Appellation d'origine contrôlée, inventée par mes soins, lors d'un réveil intempestif au petit matin prodigué par la vuvuzéla qui me sert de doudou vivant (paraîtrait que c'est de l'apnée du sommeil... on attend le rendez-vous de septembre avec le spécialiste pour une confirmation, et surtout un traitement efficace).

Mais bon, toujours est-il que ben voilà, hein, j'ai toujours pas pondu...

Avec MaB, on est dans les starting blocks, là.

La famille aussi, avec des coups de fil tous les jours 2-3 jours.

J'ai déjà refait 3 fois ma valise, ajouté, retiré des trucs, sûrement inutiles.

J'ai fini de laver et repasser les kilos de fringues en 1 et 3 mois, même si c'était déjà propre (je me garde les 6-9-12 mois pour plus tard... ou pas).

La maison brille de mille feux... du genre, même lorsque nous avons emménagé, ça n'était pas aussi propre.

Mercredi, j'ai bien cru que ça commençait... contractions plus ou moins régulières, petites pertes plus ou moins caractéristiques du début de travail (je te passe les détails, mais on appelle ça le bouchon muqueux), super mal aux adducteurs (j'te jure, je ne savais plus comment faire pour m'étirer et soulager ces douleurs... limite, j'avais des envies de grand écart alors que je suis souple comme un balais), et puis lasse, mais alors lasse...
J'ai dormi tout l'après-midi après une bonne nuit de 12h.

Et depuis, plus rien.
La patate.
Plus de douleurs.
Plus de pertes.
Plus de contractions (à part une de temps en temps, genre 2-3 dans la journée au grand maximum, mais plus longues et plus douloureuses).
Ça n'est pas faute de m'activer, mais j'ai l'impression que plus j'en fait moins j'en ai.

Mercredi prochain, nous avons rendez-vous à la maternité pour un "rendez-vous d'exploration"... ça fait un peu spéléo, mais c'est pour voir si on prolonge la grossesse jusqu'au bout, et surtout si tout va bien, vu que ça sera le terme défini par l'échographie des 12 SA (alors que le terme bio est autour du 22 août... rapport au jour de l'insé, tout ça, tout ça).

Mais si rien ne se passe d'ici là, on pense avec MaB à des fumigènes pour faire sortir le lapinou de son trou... parce que bon, à ce rythme-là, début septembre, on y est encore !!

Du coup, ce week-end, j'me ferais bien un petit poker, comme ça, entre amiEs, autour d'un café et d'un gâteau maison !

dimanche 8 août 2010

Le poisson est toujours dans son bocal

Ben oui... à J - 12, rien à signaler.
Sauf que la sage-femme de la maternité a prédit l'heureux événement pour la semaine prochaine... l'état de mon col de l'utérus, la tête de Sapinou qui est bien descendue (ça lui évite de dribbler avec mon estomac... en revanche, la vessie, c'est pas gagné), la nouvelle lune, tout ça.

Du coup, j'ai enfin bouclé ma valise pour le grand départ.
Oui.
Parce qu'elle n'était pas vraiment faite... entre les petits pyjamas et bodies, les grands pyjamas et culottes jetables, les serviettes de toilettes, le sèche-cheveux, l'appareil photo et les taies d'oreillers le soutien-gorge d'allaitement, ça en faisait des trucs à réunir et à faire rentrer dans une petite valise de 3 jours.
Les renseignements sont pris pour le taxi qui nous emmènera vers notre destin, en pleine nuit, j'en suis sûre, sinon ça ne sera pas marrant.
Et surtout, le nid du poussin est ENFIN prêt : le papier peint (je dois dire que la couleur choisie nous plait, mais alors, beaucoup-beaucoup-beaucoup) est posé depuis hier grâce au super coup de main de la future marraine (elle en a un peu bavé, mais le résultat est au rendez-vous), la déco est en place, la commode et l'armoire débordent de petits habits lavés et repassés dans toutes les tailles, du 1 mois au 12 mois (les caisses 6-12 mois sont stockées dans notre dressing... nous avons récupéré TOUTES les fringues d'un petit cousin de MaB... impressionnant, vu que nous pourrions tenir plusieurs heures jours semaines sans machine à laver !).
Tout est prêt... du transat à la baignoire, en passant pas les petits draps du berceau, sans oublier les différents produits essentiels dont nous aurons besoin au retour de la maternité (couches, coton, éosine, crème hydratante, crème anti-érythème, sérum physio, gel lavant, compresses, coupe-ongle...). Mais surtout une brosse, parce qu'à la dernière écho, nous avons bien remarqué que Sapinou avait la masse de cheveux, flottants dans le liquide amniotique... d'ici qu'il ait les cheveux crépus de mon père, il n'y a qu'un pas !
Bref, c'est bien la première fois dans ma vie que je suis prête avant un événement, et que je n'aurais pas à finir la préparation en catastrophe au moment de partir !

Mais bon. J'ai beau savoir que c'est pour bientôt, plus ça va, moins j'ai de symptômes...
J'avais plus de contractions il y a un mois, dès que je faisais un effort... porter un sac de courses, monter une petite côte et/ou un escalier, étendre une machine à laver...
Aujourd'hui, les contractions se ne déclenchent que lorsque je m'énerve : quand le con de chat dégueule volontairement sur le jeté de canapé fraichement lavé à 2 jours d'intervalle (et qu'en prime, il se fait les coussins avec, alors qu'il y a du papier peint à poser), quand MaB prend son nez pour une vuvuzéla pendant la nuit (j'te jure, même avec des bouchons d'oreilles, c'est très-très fort), ou bien lorsque subitement, le lave-vaisselle décide unilatéralement de ne plus laver le panier du haut, plein (j'ai tout démonté, on s'est quasi ruinées en anti-calcaire, sans trop de résultats, et puis pouf... il a relavé).

Et bien figure-toi que du coup, j'en profite pour me remettre à l'hyper-activité : courses, marches, nettoyage des vitres, grand ménage de l'appart (tranquille tout de même, hein, sinon, j'ai des douleurs lombaires, genre des courbatures), repassage des lessives des 15 derniers jours (qui s'entassaient dans la chambre de Sapinou)(là aussi, j'ai trouvé un système où je peux repasser assise)... et rien, pas une contraction, à peine un peu de fatigue ! Je me surprends même à apprécier (enfin, au bout de 8 mois 3/4, il serait temps !) d'être enceinte... ça ne me pèse pas (sauf pour attacher mes sandales... c'est un peu galère), je n'ai pas de douleurs et Sapinou a adopté la diagonale plutôt que la verticale (il a donc plus de place pour étendre ses jambes, ce qui fait que j'ai régulièrement mes côtes flottantes côté droit qui sont soulevées, avec un genou - ou un pied, on ne s'est pas trop - qui déborde sur le côté).

Faudrait pas non plus que ça traîne trop en longueur cette histoire, et que Sapinou prenne ses quartiers d'automne.
Nous avons hâte de le tenir dans nos bras, de le voir gigoter en vrai au son de la musique (l'autre jour, et je te jure qu'on a pas fantasmé, mon ventre ondulait au rythme du reggae... on a mis un autre style de musique, pour voir, et bien, Sapinou ondulait toujours en rythme... un truc de dingue !!), et surtout, en ce qui me concerne, de pouvoir retrouver un certain nombre de mes mouvements !

Bon, je te laisse, j'ai une baignoire à récurer !

mercredi 4 août 2010

Il était une fois la vie !

Tout le monde a au moins une mémoire scolaire de César en train d'agoniser, réalisant avec effroi que son propre fils avait porté le coup fatal ou encore d'Oedipe qui avait eu la bonne idée de zigouiller son père pour épouser sa mère (le con... enfin, ce n'était pas la mienne...). Bref, les drames familiaux ne datent pas d'hier, mais heureusement, les serial killers ne courent pas les rues non plus... Donc, je devrais échapper au crime matricide pour cause de complexe mal digéré en raison d'une double parentalité maternelle... ouf, j'ai bien failli me faire peur toute seule !

En revanche, je n'échapperai peut-être pas au caca tout mou qui pue trop, au gerblis bien frais déposé avec tendresse sur une épaule de tee-shirt propre (et après, on privilégie l'innocence infantile, pour dire que non, pas moyen qu'il ait volontairement évité la serviette éponge...), au pipi sur les verres de mes lunettes, habilement arrosés comme si ceux-ci avaient été pourvus d'une cible. Je ne devrais pas non plus échapper aux réveils nocturnes tonitruants, aux gros chagrins qui n'en finissent plus de finir et aux tentatives de décoration intempestives à la purée de carottes ! Non, je ne devrais pas échapper à tout cela, mais contrairement à ce que certains pourraient penser à la lecture de ces quelques mots, je suis heureuse de ne pas y échapper.

J'ai le sentiment de me préparer au plus grand bonheur que la vie ait pu m'apporter jusque là. Parce qu'enfin, je sais pourquoi je vais en baver, parce qu'enfin tous les efforts et les sacrifices auront un sens.

Même si l'administration et quelques personnes (nous sommes cernés de bien-pensants, je suis certaine que vous en connaissez aussi) ne manquent pas de me rappeler que je ne suis ni la mère, ni le père biologique de cet enfant et que la loi et l'éthique ne m'autorisent pas à l'appeler "mon fils", pas plus qu'elles ne l'autorisent à m'appeler "mamita", il existe déjà entre nous un lien indestructible, l'amour.

Il aura vite fait de comprendre que j'aime celle qui l'a accueilli dans son ventre de tout mon cœur. Et que c'est de cet amour qu'il est né. Peu importe les impératifs de la biologie, il ne s'agit que de la "technique de conception". A la question "comment fait-on un enfant ?", on peut répondre ainsi : techniquement, il faut un ovule féminin et du sperme masculin, mais au delà de cette obligation, il est nécessaire pour cet enfant qu'il y ait beaucoup d'amour. De mon côté, le contrat est pleinement rempli, à vrai dire, je ne pensais même pas pouvoir aimer autant quelqu'un. Et comme je crois savoir que je suis aimée en retour, il ne restait qu'à résoudre mon souci de stérilité masculine. C'est chose faite.

Il aura vite fait de comprendre aussi que je l'aime très fort. Que la maudite stérilité n'est que biologique mais que les sentiments, eux, sont bien là.

Rien, ni personne ne pourra se mettre en travers de notre route et je ferai tout pour être une mamita d'enfer ! Je le couvrirai de bisous et de câlins, je serai une oreille attentive à ses désirs et tout au long de sa vie, il pourra compter sur moi pour le soutenir, le guider et l'armer. Pour qu'il pousse doucement, en sachant lutter contre les rafales de vent et la pluie et, sans que jamais il n'ait eu besoin d'une cloche en plexiglas pour garantir sa survie, il devienne grand et solide.

Tout comme moi, je ne deviendrai pas une autre personne pour être sa petite maman, lui ne pourra jamais faire marche arrière et changer ce que l'amour aura fait. Il sera toujours ce qu'il était déjà quand il n'était qu'un têtard d'une dizaine de centimètres : notre fils. Mon fils.