lundi 27 décembre 2010

La magie de Noël


Non pas que je sois encore complètement désespérée, mais à force de voir cette œuvre d'art de mon balcon tous les matins (oui... c'est posé sur le toit du musée à 2 pas de chez nous... je n'ai pas trop bien compris le concept, MaB t'en parlerait mieux que moi), je vais finir par y croire...

Il y a 3 semaines, je me croyais tirée d'affaire après cette ponction et ce traitement antibiotique de cheval.
Ben non.
Au bout de 10 jours de traitement, aucune amélioration. C'était même plutôt en train de se dégrader.
Fièvre, douleur, ganglions, inflammation.
Direction les urgences de cette fameuse maternité "amie des bébés", lait tiré, boite de lait en poudre achetée au cas où.
Ça n'a pas loupé : ils ont voulu me garder pour m'opérer le lendemain. J'ai réussi à négocier une hospitalisation le lendemain, avec une dernière nuit à la maison près de mes 2 amours.
Je me suis donc rendue à l'abattoir la maternité le cœur gros, laissant mon tout petit avec 2 biberons de mon lait et sa Mamita.

J'ai été prise en charge très rapidement, un petit comprimé pour me détendre, une douche à la bétadine, et hop, à poil au bloc. J'ai eu le droit à une mini-anesthésie générale, un drainage complet de cet abcès mammaire massif, une incision de 3 cm, un magnifique drain... mais surtout, une pompe à morphine !
La petite plaisanterie a duré une semaine : j'ai eu droit à une sortie la veille de Noël, avec une liasse d'ordonnances pour des soins à domicile 2 fois par jour, un arrêt de travail pour le mois de janvier et des cachetons qui me font planer au delà de toute espérance.
Une semaine à voir mon petit Sapinou d'amour et MaB une à deux heures par jour, voir pas du tout, à vider mes seins au tire-lait pour remplir des petits pots (et le réfrigérateur de la nursery en attendant... ça a fait marrer les puéricultrices, halluciner les jeunes mamans qui attendaient leur montée de lait, moi moyen à chaque fois que je voyais un bébé alors que le mien était bien tranquille à la maison à grandir auprès de sa Mamita...) que MaB ramenait dans son petit panier, à pleurer comme une madeleine dès qu'un petit flocon tombait (bah oui... qui dit flocon, dit transports dangereux, dit pas de bébé...).
Une semaine à me rendre compte peu à peu que j'avais tout de même un peu frôlé la septicémie, et que décidément, j'étais vraiment trop tarte de pleurer comme ça pour une toute petite semaine, alors que si je m'étais bougée plus tôt la séparation n'aurait pas duré aussi longtemps.
J'ai pas mal dormi, aussi... la nuit, le matin, l'après-midi... ça passe plus vite, et puis le sudoku sous morphine, ça n'est pas hyper probant.

A regarder, ça fait un peu Nip/Tuck... il parait que l'incision va se refermer toute seule (avec l'aide de 2 irrigations de la cavité par jour pendant au moins 15 jours-3 semaines), et que la cicatrice sera toute petite.
Le plus dur, c'est le traumatisme de cette séparation forcée avec mon tout-petit... tu penses, le plus long c'était 2-3 h maxi ! Lui, il n'a pas trop réalisé je pense, avec sa Mamita, il a continué à dormir, manger (le passage lait de maman/lait en poudre/lait de maman s'est fait sans problème), à rire, à gazouiller... à chercher un peu le sein aussi, et puis moi aussi... j'avais laissé un petit doudou imprégné de mon odeur dans son lit, ça l'a apaisé. Nous avons même communiqué par téléphone... il m'a raconté sa vie, ça m'a fait du bien sur mon lit d'hôpital !
Et moi qui m'inquiétais de ne pas réussir à m'attacher, qui avait peur de me détourner de mon enfant une fois qu'il serait né... je me suis pris tout l'infondé de ces angoisses en pleine poire (avec un trou de 3 cm dans le sein, on est plus fragile)...

Au final, je me retrouve avec un bébé en pleine forme, une femme épuisée par une semaine à plein temps (elle tire d'ailleurs son chapeau bien bas aux mères solo) et pleine de stress, un sein qui produit toujours bien-mais-pas-encore-assez-à-lui-tout-seul (ça ne saurait tarder), et un autre que je dois vider au tire-lait (ben oui... 3 fois par jour je vais à la traite, et ça n'est pas si "bestial" que ça)(parce que nous les femmes, nous avons le droit à une téterelle adaptée à la taille de notre téton)(sinon, une téterelle trop petite ou trop grande, ça fait grave mal... et ça peut aller jusqu'à l'engorgement)(une mammite chez nos amies productrices de lait à 4 pattes) et veux sevrer progressivement, histoire de ne plus être emmerdée.

J'espère juste que l'an prochain, nous aurons trouvé un marabout ou un rebouteux et que nous pourrons passer des fêtes de fin d'année sereines... sans chimiothérapie maternelle (cru 2003), sans jambe cassée (mon fameux tibia-péroné)(cru 2004), sans divorce parental (cru 2006), sans décès de grand-mère (cru 2007), sans épisode carcéral (cru 2008), sans hépatite, (cru 2009), sans jambe cassée (celle de MaB cette fois)(cru 2009 bis), sans trou dans le sein (cru 2010)... je n'arrive plus à me souvenir ce qu'il s'est passé en 2005.
C'est vrai quoi, c'est pour nous faire payer d'avoir notre Sapinou, huitième merveille du monde ?