samedi 8 octobre 2011

Vaincre les MICI*

*Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin

Parce que le rose, c'est bien sympa, mais avec une bonne palpation mammaire et une mammographie régulièrement, il y a moyen de prévenir avant de guérir. Ma mère, par exemple, en est la preuve, vivante.

Parce que cette maladie touche mon quotidien, plus particulièrement celui de MaB.

Parce qu'en France, soigner la douleur, toute seule, sans autre traitement curatif, ça ne se peut pas... encore moins lorsque la dite douleur est soulagée par une petite molécule interdite, le tétrahydrocannabinol.

Parce qu'il faut prévoir partout où l'on va, des toilettes, et que parfois, en demander l'accès fait toute une histoire... un peu comme si tu demandais à un mec en fauteuil de passer par les marches.

Parce que dans chaque produit manufacturé se cachent des dizaines d'additifs toxiques... comme les conservateurs ou le lait de vache (sous diverses formes), et que parfois, l'entourage n'arrive pas à prendre en compte ces interdictions alimentaires.

Parce qu'à 40 ans, avoir peur de se chier dessus, c'est très humiliant.




Pour le soutien, c'est ICI !

jeudi 6 octobre 2011

Desperate Housemum

Je t'ai lâchement abandonné à ton triste sort de lecteur en attente, mais je vais t'aider à raccrocher les wagons. Sympa, non ?

Précédemment
Après deux mois presque et demi de travail acharné cette année, j'ai vécu mes dernières heures de pionne-à-tout-faire.
J'ai ensuite profité de mes vacances bien méritées.
Sapinou en forêt.
Sapinou à la mer.
Sapinou mange du sable.
Sapinou pousse la poussette.
Sapinou pèse son poids dans l'écharpe.
Sapinou tète à gogo.
Sapinou a sa période "terreurs nocturnes" (les mamans, elles, sont plus dans le trip "nuits blanches").
Sapinou souffle (enfin écrase entre ses doigts)(il n'a même pas pleuré, ça n'est qu'après que j'ai vu qu'il avait une cloque !!) sa première bougie.
Sapinou fait ses premiers pas.
Sapinou, centre du monde.

Bon.

Et puis j'ai du m'inscrire au chômage, en attendant d'être appelée pour des remplacements d'histoire-géographie.
J'ai aussi passé les écrits du concours d'instit' (ouais, j'suis comme ça, je ne lâche pas ! Quatrième fois, quand même !).
Du coup, je suis mère au foyer... c'est chaud, mais c'est sympa !
Je suis loin du burn-out, mais je n'arrive pas encore à intégrer le paramètre blog dans la matrice...
Peut-être que je pourrais encore moins dormir ?? Mais c'est mort... déjà, la presque moindre demi-heure est exploitée par une sieste tellement je suis éclatée parfois... si je retire encore des heures de sommeil, je ne réponds plus de mon état mental ! (je n'ai pas trop envie d'oublier la poussette à la supérette, ou un truc du genre !)
Voici le déroulement d'une journée-type avec Sapinou-chou... oserais-je dire idéale ?

6h30 : réveil en fanfare de Sapinou. Une fois que le contact visuel a eu lieu, ne surtout pas le rompre... même (surtout) le temps d'un passage aux chiottes... sous peine de déclencher la sirène de la faim. L'avantage de l'allaitement, c'est que je peux finir ma nuit tranquille, allongée, Sapinou gérant son histoire tout seul comme un grand.

7h00 : petit-déjeuner en famille. Puis, commence une longue matinée de jeux, d'histoires, de machines à remplir-à étendre-à plier (le repassage, j'ai lâché l'affaire... juste je n'essore plus mon linge à 1300 tours mais seulement 800... ça change tout), d'épluchage-cuisage vapeur-moulinage, de ménage, avec, parfois, une petite sieste salvatrice de Sapinou à mi-parcours. Et, toujours, une petite tétée-collation avant ou après, ou les deux... je ne suis pas à ça près !

12h00 : Toc, toc ! Quelle heure est-il Monsieur Croc ? C'est l'heure de manger ! GRAOUUUU !
Hem, bon... pardon. Sapinou s'enfile donc son repas, une cuillère pour le zèbre, une autre pour l'hippopo, une pour le porc-épic, et hop, ça, c'est fait. C'est après que ça devient sportif, pendant notre repas avec MaB... non pas les manettes de la wii... non ne jette pas les bouteilles du bar parterre... non n'essaie pas de t'enfuir avec la souris à fil de l'ordi... parfois, les gros yeux suffisent. Souvent, on doit se lever.

13h30 : enfin, l'héritier est fatigué... parfois il s'endort tout de suite. Souvent, il faut puiser dans nos ressources de berceuses.
Répit. Calme. Repos.
Là, tu te dis "tiens, et si j'écrivais un petit billet ?", une fois que la cuisine est rangée, la dernière lessive étendue ou toute autre tâche domestique ingrate. C'est en général ce moment que choisit Sapinou pour se réveiller... un sixième sens assez flippant... il y a des jours où je m'interdis de penser au blog pour dormir moi-même un peu !

15h00 : après une vaine tentative de rendormissement du Sapinou télépathe, il est temps d'aller s'aérer... gouter avant ou pendant... c'est selon. Cela dit, je n'ai pas encore testé la tétée au parc avec mon grand bébé au milieu des homophobes, femmes voilées et nounous irresponsables. (quoi ? J't'ai pas dit ? Je hais les squares, parcs et jardins)

18h30 : un des moments les plus agréables de la journée, le bain ! Sapinou s'amuse à déverser le contenu de son arosoir sur la descente de bain, il est enfermé assis dans la baignoire et ne peut pas s'enfuir. On se marre, on s'éclabousse, plouf, plouf.

19h00 : ça sent l'écurie, mais il faut tenir. Le dîner, c'est sacré. Surtout que Sapinou, le bib' de soupe, il trouve ça nuuuuuul... ce qu'il veut, c'est la cuillère. Re-belotte les zèbres, les singes, les lions, les poules, les dindons... et hop, sifflée la soupe-semoule, et les petits-suisses, et la compote (oui, on a été obligée "d'épaissir" les repas du soir... juste le lait, c'était plus possible... il se réveillait affamé à 5h du matin !).

20h00 : dernière ligne droite avant le dépôt du paquet dans son petit lit, l'histoire du soir est THE moment de calme et de détente. Bon, Sapinou adoooore qu'on lui lise 3-4 fois le même livre... ça peut rendre neurasthénique, alors on renouvelle régulièrement le stock de bouquins !

20h30 : Sapinou, épuisé par cette journée trépidante, montre des signes flagrants de fatigue... un appel au marchand de sable pus tard, il dort paisiblement, et surtout, profondément jusqu'au lendemain (il parait que parfois il se réveille dans la nuit... je ne sais pas, c'est MaB qui se lève avant !)(ça me fait un peu flipper d'ailleurs, soit de ne pas entendre, soit de ne pas m'en souvenir).

Fin de la journée de maman.
Rideau.
Youhou !
A nous la soirée !

Et là, tu t'affales dans le canapé, tu dévores ton assiette et tu comates, avec ou sans herbes (de la tisane, bien sûr)(haha), devant un film/une série/une émission de merde (parfois, y'a pas trop le choix, en commençant en retard).

J'ai envie de dire : life is a bitch.

mardi 12 juillet 2011

Sapinou, MaB, l'allaitement et moi

Presque 11 mois d'allaitement, dont 4 avec un staphylocoque doré et 2 en bossant, ça se fête, non ?

Petit rappel du parcours (je te le dis tout de go : ça va parler nichons).

Après un accouchement un peu galère () qui s'est terminé en césarienne heureuse, première tétée à une heure de vie pour Sapinou, qui a su trouver le chemin presque tout seul.
La montée de lait s'est faite très rapidement (ici)... et en quantité largement suffisante. Du lait, beaucoup, tout le temps. Avec, dès le départ une douleur concentrée sur un seul sein, et dont personne n'a semblé se préoccuper sérieusement.
Après 2 mois d'engorgements chroniques et de douleurs, je suis finalement allée chez une consultante en lactation qui a enfin identifié le(s) problème(s) (souviens-toi, un staphylocoque doré)(et puis un réflexe d'éjection fort, et puis une hyper-lactation, et puis aussi un léger vasospasme lié au staphylocoque)(oui... un peu galère).
Mais c'était sans compter ma chance légendaire : le traitement antibiotique n'a pas agi suffisamment, et le staphylocoque s'est enkysté (, grosse angoisse).
Ponction... diagnostic : abcès mammaire. Re-traitement antibiotique, mais inefficace, puisque le staphylocoque s'était planqué dans une coque, elle-même enfermée dans une autre coque formée par mon propre corps pour éviter la propagation, genre si ça avait explosé, c'était la scepticémie.
Au final, hospitalisation en urgence juste avant les 4 mois de Sapinou, pendant une semaine, histoire de nettoyer un peu la glande mammaire de cet abcès douloureux (ici).

Pendant tout ce temps, j'ai continué l'allaitement, dans les larmes et les douleurs... je crois que ce qui me faisait tenir, c'étaient les courbes de poids et de taille de mon fils, qui poussait comme un champignon, tout épanoui qu'il était de cette vie auprès de ses mamans.

A mon retour de l'hôpital, j'ai continué, malgré les réticences de mon chirurgien qui avait peur d'une récidive de l'infection (j'en parle un peu par ). J'ai pris toutes les précautions nécessaires autour de la cicatrisation de mon sein opéré : j'ai tiré mon lait 3 fois par jour pour le donner à Sapinou au biberon (enfin surtout MaB), et sevré la tétée de midi sur les 2 seins avec un biberon de lait en poudre (pour réduire ma production laitière et limiter ainsi les possibles engorgements au moment de ma reprise du boulot). J'ai même commencé la diversification 1 mois plus tôt que prévu (genre 5 mois au lieu de 6, t'emballe pas) (quitte à lui filer du lait de vache en poudre, autant lui faire goûter de la compote de pommes maison et de la purée de courgettes, hein).

Et puis, une fois que la cicatrisation fut belle et bien terminée, et la douleur moins vive (ici), je me suis dit que peut-être je pourrais remettre Sapinou au sein opéré... tout doucement, sans trop stimuler, juste histoire d'éviter de galérer à tirer mon lait alors qu'une pompe naturelle et ultra-efficace était à portée de téton.
J'ai fait ça petit à petit, progressivement, la peur au ventre, même si j'avais l'appui de ma consultante en lactation...
D'abord, comme un dessert, après le sein-sain et le biberon, histoire que Sapinou tète en douceur (Quoi ? J't'avais pas dit que Sapinou était un vorace-goulu ?)...
Puis avant le biberon, en réduisant les doses de lait en poudre en fonction de ce qu'il restait à chaque tétée...
Puis carrément à la place du biberon pour certaines tétées (sauf celle du soir, je continue de compléter par un bib de lait en poudre)(mais à la limite, je ne suis même pas sûre de ce qu'il se passerait si je retirais le biberon de complément... peut-être que Sapinou se réveillerait pendant la nuit pour réclamer son du ?).

Sapinou a commencé à prendre un repas complet le midi autour de ses 8 mois, donc plus de biberon de lait en poudre. C'est à ce moment là que j'ai commencé à constituer mes stocks de lait en prévision de ma reprise du travail... le tire-lait a bien chauffé et le congélateur s'est peu à peu rempli. J'ai repris le travail, non sans mal, en supprimant la tétée du goûter les jours de boulot (vite fait, ici). Je ne te raconte pas les obus le soir la première semaine, mais ça s'est vite régulé. J'ai même réussi à faire des trucs toute seule le soir, en tirant mon lait avant de sortir guincher/réunionner/geeker.

Après un mois de boulot, ça m'a un peu saoulé de tirer mon lait le matin, après la tétée, surtout pour 30 pauvres millilitres maxi, aussi parce que ça me mettait un peu en retard. Du coup, Sapinou a eu le droit à une petite tétouille avant mon départ... moins galère (pas de vaisselle), un câlin, de l'apaisement (surtout pour moi, peut-être)(sûrement)(mais aussi pour Sapinou, hein). Un peu comme lorsque je ne bosse pas, vu qu'il a droit à une petite tétée de matinée, après la sieste du matin (ce qui lui permet de tenir au moins jusqu'à midi, et pas 11h15 à hurler de faim).
Et puis j'ai rendu mon tire-lait électrique-magique-qu'on-dirait-presque-une-bouche-de-bébé (ici)... comme la fin d'une période.

Aujourd'hui, à l'aube de mes vacances, au bout de presque 11 mois, je peux enfin dire que j'ai un allaitement paisible, qui coule de source, qui me, qui nous convient, à tous les 3, MaB, Sapinou et moi.
Ça, c'est pour le côté parcours personnel, intime.

Parce qu'à côté, il y a tout le côté public, social. Même s'il n'y a guère que la tétée du goûter que je peux faire en public (disons que j'ai un peu de mal à descendre au parc en pyjama avec mon Sapinou sous le bras à 7h du matin, hein !), j'entends pas mal de réflexions sur l'allaitement soit disant tardif de mon fils de presqu'un an.
Quoi ? 10 mois ? Tu l'allaites encooooore ? (Quoi ? 40 ans ? Toujours aussi coooooonne ?)
Lorsque cela s'arrête là, ça me va.
Mais lorsque la personne s'empresse de rajouter "C'est pas contre toi, hein, mais je trouve ça malsain..." ou bien "Ça va en faire un fils à maman...", je préfère ne pas répondre, sinon, ça pourrait faire des étincelles.
Est-ce que je me permets de faire des réflexions sur le fait que ton môme ne fasse pas ses nuits alors qu'il est au biberon ? Ou qu'il ait besoin d'une tétine pour satisfaire son besoin de succion ? Ou qu'il ait besoin de se taper de la farine le soir pour soit-disant satisfaire son appétit ?
Je ne porte pas de jugement sur les choix (sont-ils d'ailleurs éclairés ces choix ?) des mamans qui n'allaitent pas, même si je pense qu'allaiter est la plus normale des façons de nourrir son petit, et que le lait humain sera toujours supérieur en qualité à du lait en poudre (sauf cas médicaux d'intolérance ou autre).
Allaiter ou non un enfant n'influe pas sur ses carences affectives, ni sur sa prise d'indépendance... choisir de donner son lait n'a rien à voir avec l'éducation et l'amour que l'on donne à ses enfants.
J'ai choisi de donner mon lait, et de le faire au sein. Je trouve ça plus pratique.
Même, ça ne m'empêche pas de consommer ni des feuilles magiques, ni de l'alcool. Tout est une question de modération, et de moment (du genre, éviter juste avant la tétée, de se mettre misère)(ce qui passe dans le lait est de l'ordre de 1%, et toutes les molécules ne passent pas dans le lait)(la morphine, par exemple, ne passe pas dans le lait).
Et puis, sur les 15 kilos pris pendant ma grossesse (9 mois et 2 jours), j'en ai perdu presque 18-19. Voilà, ça te détend. Surtout que je bouffe comme une ogresse (faut bien que je le fabrique quelque part le lait, hein !).
Ce choix entre aussi dans mon optique de maternage. Je fais confiance à mon fils, dans ses heures de coucher ou de téter, et il nous le rend bien ! (il chie à heure ultra-fixe, par exemple... 13h02... pas 1 ni 3)

Donc, je compte allaiter mon fils autant de temps qu'il faudra, autant de temps que Sapinou voudra, autant de temps que je le pourrais, autant de temps que MaB le supportera, autant de temps que ça nous conviendra à tous les 3. Surtout après la gastro carabinée que nous venons de traverser, Sapinou et moi... sans l'allaitement, il aurait été quasi-obligé de faire un tour par la case urgences pour éviter la déshydratation.

Et si c'est jusqu'à 2 ans, et ben... ça sera jusqu'à 2 ans, et je t'emmerde pis c'est tout !

mardi 5 juillet 2011

La fin...

Lui et moi, c'est fini.
Après 6 mois et demi de chaleur et de complicité, nous nous quittons.
Tel un vieux compagnon de route, il m'a accompagné dans les moments difficiles comme dans les joies.
Mais nos routes se séparent ici. D'autant plus qu'il n'aurait pas tenu dans le coffre de la voiture.

De qui ? De quoi ?

De ma Rolls Royce des nibards, de ma trayeuse, de mon tire-lait électrique, quoi !



En six mois, je suis passée de 5 utilisations par jour, en simple ou double pompage, à une seule, voire aucune (lorsque je suis trop crevée, que j'ai trop festoyé ou que Sapinou s'est réveillé pour tétouiller vers 22h)(ça arrive de temps à autre, surtout avec les poussées dentaires). Et vu que j'ai choisi le modèle "best for my boobs", ça coûte un peu un bras la location, alors que la sécu ne rembourse que l'équivalent d'une trayeuse pour vache en termes de confort. Donc pour tirer 60-80 ml par jour, un tire-lait manuel (dont je suis déjà équipée)(poils aux nénés) fera très bien l'affaire.

Ça va me faire tout drôle... lui et moi, on avait commencé à s'apprivoiser.
Au début, j'étais tellement dans le coaltar à chaque traite que je galérais pour faire les sudoku de closer.
Et puis j'ai mieux dormi et j'ai guéri de mon abcès, du coup, j'ai terminé le cahier de mots croisés acheté pour la maternité, à la naissance de Sapinou (je ne sais pas ce que je m'étais imaginé... que j'allais m'ennuyer entre 2 tétées, une couche au méconium et 3 visites...).
Enfin, j'ai eu envie de lire. Re-lire. Des romans, des nouvelles... des livres. De la littérature.

Autant les tétées sont des moments de totale fusion avec son enfant (même si ça ne m'empêche pas de mâter la télé avec les sous-titres pour les sourds)(sinon, Sapinou, le bruit, ça le déconcentre), autant les séances de traite m'ont permis de me retrouver. Seule pendant 20-30 minutes. 30 minutes pour penser, réfléchir, se poser.

A partir de mercredi, c'est allaitement sans filet. Ça ne va pas poser de problème, mais cette machine en était devenue rassurante face à la peur, prégnante, de revivre et subir d'autres engorgements.
Je vais faire le test du tire-lait manuel quasi-quotidien pendant les vacances. Peut-être que je serais nostalgique, et que je me laisserais tenter par un tire-lait électrique de poche à la rentrée (une vraie geek des tire-lait...), qui sait ?

Prochaine étape : le sevrage. Mais là, je laisse le soin à Sapinou d'en décider !

dimanche 3 juillet 2011

Avatar

Parce que c'est bientôt la fin, je vais m'empresser de te raconter les dernières anecdotes de ma vie trépidante de pionne.
Oui.
Ça n'est pas parce qu'en plus de la reprise du boulot, des tétées, des machines et des promenades au parc, je me suis dit que j'allais recommencer à lire un peu (les histoires niaiseuses de Patapon le chaton, ça va un temps... à un moment, on aspire à une littérature plus élaborée)(et encore, je n'ai pas repris le hand, ni les réunions syndicales), qu'il ne se passe rien au collège. Loin de là.

Lorsque j'ai remis les pieds au collège, quelle ne fut pas ma surprise lorsque mon gaydar s'est mis à émettre des signaux tel un compteur geiger à Fukushima : une nouvelle surveillante, à peu près un quart de siècle, athlétique, footballeuse, les ongles courts, un petit cul à tomber.
Nom de code : Avatar (c'est le surnom que les élèves de sixième lui ont donné).
Je n'ai pas tout de suite joué carte sur table... peut-être bien qu'on allait se reconnaître, comme ça, d'un seul coup d'oeil ? Je lui ai juste proposé d'animer le club foot avec moi (si ça, ça n'est pas une perche...).
Bon.
Là, elle a sorti un portable Hello Kitty.
Gros doute.
Grosse remise en question.

Ensuite, j'ai bien vu qu'elle lançait des sujets de conversations "orientés"... le tennis féminin, le foot féminin, le niveau technique... pouf, les insultes homophobes contre un prof du collège, la sexualité, les clichés... des grosses perches, quoi.
Et là, au début de la semaine, à 3 jours de la fin, alors que nous étions en binôme de surveillance de couloirs pour le brevet, elle me demande si elle peut me poser une question personnelle... très personnelle... très, très, très personnelle...
- Vas-y, pose toujours, on verra bien !
- Tu es lesbienne ?
- Bah... oui, hein !
- Nan parce que je t'ai vu à Bastille, à la Gay Pride, avec ton fils et ta compagne.
- Ah, donc toi aussi !
- Héhé !

Petits regards entendus.
Le sentiment d'être moins seule.
Mais surtout le même constat : les autres collègues surveillants seraient incapables de comprendre... trop étriqués d'esprit. Pour eux, l'homosexualité n'est pas normale, et ne devrait pas exister. Comme ça, c'est dit. Tellement le nez dans le guidon de l'obscurantisme qu'ils n'en voient pas l'essentiel : l'amour (oui, c'est ambiance bisounours... "bambi will never die"... j'y peux rien, c'est hormonal... l'allaitement long, tout ça).

Du coup, j'ai demandé à Avatar ce qu'elle pensait d'Elle, de la Principale (si, souviens-toi, la quête, tout ça).
Pour elle, aucun doute possible.
En plus, la rumeur dirait qu'Elle couche avec une responsable du centre d'apprentis voisin... et dire qu'Elle part à la retraite. Presque ça me rend nostalgique... presque.
Je vais peut-être garder son mail... j'lui enverrai une invit' pour la prochaine Marche des Fiertés !

Z'êtes-vous contents mes petits lecteurs ? Encore un enquête élucidée !!
L'an prochain, si vous êtes sages, et si j'ai un poste en septembre, je vous ferai découvrir une nouvelle salle des profs et une nouvelle fonction : prof en collège.
Et ça, ça promet des anecdotes en perspective !

mercredi 8 juin 2011

Mon père est un héros

Non, ce n'est pas un titre de film. C'est la vérité.

Je vous explique rapidement, que vous n'ayez pas l'audace de croire que je ne suis qu'une fille à papa de plus. Mon père est atteint d'une maladie génétique rare. Moi aussi, certes, sauf que moi c'est le système digestif qui morfle, lui, c'est neurologique. Comme quoi, la génétique, va falloir qu'elle révise son plan de carrière sérieusement parce que, nul doute, c'est bien mon père. Il n'y a guère que politiquement que nous ne nous ressemblons pas... Donc à 63 ans (pfiiiou, déjà...), le père MaB ne peut plus écrire, ou alors comme un droitier qui s'est pété le bras et essaye tant bien que mal de le faire de la main gauche, ne monte ni de descend d'escaliers s'il ne sont pas équipés d'une rampe digne de ce nom (mais habite une maison à étage et dort au 1er)(bon ok, il apparait au matin avec son pot de chambre, mais déjà pour nous, la tête dans le fondement, c'est casse gueule, alors pour lui...), ne peut pas dépasser la troisième case à la marelle sans se vautrer lamentablement et articule aussi bien qu'un type à 4 grammes (enfin, au moins ...).

Mais mon père est un héros et tout cela ne l'empêche pas de voyager (en Egypte l'an passé, en Syrie cette année et en Turquie la semaine dernière), de courir les musées et les conférences et de vouloir jouer le Super papy ! Oui, parce que c'est ainsi qu'il a présenté les choses : "je veux assurer et tenir le coup et emmener Sapinou faire un beau voyage quand il sera plus grand". Alors, même s'il n'est pas très à l'aise pour l'instant (il a toujours été un peu gauche avec les bébés), je ne doute pas un seul instant de son savoir-faire avec un petit d'homme, si tant est qu'il soit capable de marcher, parler et manger sans assistance.

Parfois, je me dis que je n'ai hérité que d'une toute petite part de sa détermination et que j'aimerais avoir au moins la moitié de sa volonté. Mais je dois me rendre à l'évidence, je suis une vraie pétocharde doublée d'une procrastinatrice hors pair. En gros, je ne fais rien de peur de mal faire et de toute façon, ça peut bien attendre demain... Le pire dans l'histoire est que j'en suis parfaitement consciente !

Sapinou n'a rien de mon patrimoine génétique (et oui, cher lecteurEs, au risque de vous décevoir, je n'ai aucun pouvoir magique et s'il m'arrive d'avoir les boules, elles sont vides de toute substance reproductive...) et pourtant, il n'est pas un jour depuis qu'il est né où je ne lui trouve pas de points communs avec mon paternel.

Sa copine (oserais-je dire sa meuf ?), rampe déjà avec aisance et le nargue honteusement (n'y voyez rien de désobligeant, j'adore cette petite fille, elle est trop choupinou... au passage, un grand merci à Mutine et Cactus, car c'est grâce à leur forum que nous avons rencontré ses mamans !). Au point qu'il en a chouiné de vexation. Qu'à cela ne tienne, puisque c'est ainsi, Sapinou n'a plus le choix, il faut mieux faire. Résultat : il passe des heures à tourner en rond pour s'entraîner à la marche dans son parc (il danse aussi, et il a le rythme dans la peau !)

Il ne sait pas encore verbaliser ses besoins, mais arrive aisément à se faire comprendre. Un sourire, un geste, une grimace, tout est bon pour faire réagir maman. Il va peut être falloir d'ailleurs que je freine mes ardeurs, sinon cet enfant va me mener par le bout du nez.

Et puis surtout, ils ont la même force et la même détermination dans le regard.

Mais, c'est un classique dans ma famille, on est comme ça, on se joue un peu de la logique en ne ressemblant pas forcément à celui qui porte notre patrimoine génétique. Mon père, pour revenir à lui, a un caractère beaucoup plus proche de celui de mon grand-père maternel que de son propre père.

Les générations se suivent et se ressemblent et c'est ainsi que depuis sa naissance, on trouve à Sapinou des mimiques pareilles aux miennes ! Et plus ça va, plus il m'imite (pas toujours ce qu'il y a de mieux !). (Ca me fait penser qu'il faut absolument que je mette ma main devant ma bouche quand je baille même quand je ne suis pas en société...)

Mais qu'on ne s'y trompe pas, je parle bien de similitude de caractères, parce que pour le reste c'est un copier/coller de Kanou. Le plus flippant c'est de regarder des photos de ma femme quand elle avait le même age que notre fils, on croirait des photos de Sapinou. Il n'y a guère que la mode qui aide à savoir qui est qui...

Mais bon, voilà, je voulais rendre hommage à Super Papy et c'est chose faite. Je vais vous laisser maintenant parce que je dois préparer mon sac. Je pars quelques jours me faire retirer les décos de noël 2009 qui sont encore accrochés à mon tibia et mon péroné. Il serait temps... j'ai toujours trouvé très négligé de laisser ses guirlandes en vitrine après les fêtes, alors plus d'un an après, je trouve ça abusé ! De toute façon, ce matériel n'a aucun intérêt, il n'est même pas bionique...

jeudi 19 mai 2011

Pardon

Nann, n’eus ket e Breizh, nann, n’eus ket unan
Nann, n’eus ket ur sant, evel sant Erwan
Nann, n’eus ket ur sant, evel sant Erwan

Non, il n’y a pas en Bretagne, non, il n’y a pas un
Non, il n’y a pas un saint, comme saint Yves
Non, il n’y a pas un saint, comme saint Yves.

Bon bé oui... aujourd'hui, c'est la saint Yves... pas que je sois devenue bigote, mais j'affectionne particulièrement ce grand pardon, au delà des croyances dogmatiques.
Grosse résonance familiale... une petite étoile qui nous regarde je l'espère, ma petite famille et moi... ma grand-mère, Yvonne, et mon grand-père, son petit Yves... mon fils, aussi.

Bref.

Aujourd'hui, 9 mois... dedans-dehors à égalité.

4 dents, 11 kg et 74 cm (enfin à peu près... ça fait un mois qu'il n'y a pas eu de pesée officielle)(j'te dis, je n'ai perdu aucun filet garni-poids de bébé depuis le début)(oui, à chaque pesée, on lance les paris avec MaB).

Des nuits complètes, avec une fâcheuse tendance à faire des exceptions les dimanche soir et les mercredi soir... genre, comme si il sentait mon boulot du lendemain.

Un allaitement maintenu avec la reprise du boulot : matin et soir, plus tire-lait les lundi-mardi-jeudi-vendredi, matin, gouter et soir, plus tire-lait les mercredi-samedi-dimanche (avec des compléments en lait industriel le soir, sinon, il se réveillerait vers les minuit pour bouffer...). Et je m'en sors plutôt bien, ça a l'air de convenir à tout le monde.

Toujours le bide tordu le matin de laisser mon fils avec sa Mamita pour aller bosser, même après 3 semaines. Je me dis qu'il ne m'en reste que 7, dont 2 avec jours fériés (celle avec grève c'était la semaine dernière).

Des promenades dans l'écharpe, pendant lesquelles Sapinou s'endort systématiquement au bout de 15-20 minutes, en me bavant lamentablement sur le t-shirt.

Un Sapinou qui ne va pas tarder à prendre son envol, étant donné qu'il se met debout depuis 3 semaines, et qu'il fait de mieux en mieux le tour de son parc... sans passer par la case départ l'étape rampage/quatre pattes.

Et surtout, un Sapinou très éveillé, qui danse, qui rit, qui fait craquer les vieilles au parc, et surtout ses mamans.

samedi 30 avril 2011

Nous étions deux, nous étions trois...*

Youhou !!?? Ya(encore)kékin ?

J'avoue, je n'avais pas trop le cœur à bloguer ces dernières semaines...
Déjà, j'ai été un peu minée par THE coup de pute de ma Principale : alors que j'ai renouvelé mon contrat en septembre à la condition de récupérer mes jours de congés payés tombant pendant mon congé de maternité, elle m'a finalement refusé ces congés... en février. Nous avons eu quelques mots au téléphone, depuis, je n'ai plus trop envie de rigoler avec elle (en revanche, avec sa nouvelle coupe de caniche portoricain, il y a moyen de bien se marrer...)(cela dit, je me lance dans une longue procédure de recours, hiérarchique auprès du recteur, puis si pas de réponse, au tribunal administratif)(quand je te dis que je n'ai pas envie de rigoler, hein).
Donc, sur 46 jours ouvrables, je n'ai pu en récupérer que 15 (ceux de l'année en cours, en fait), et je n'ai eu aucun mal à me faire arrêter jusqu'à Pâques (l'abcès, l'hospitalisation, les soins, la fatigue, la douleur, le sevrage, tout ça).

Ensuite, par la force des choses, après plus de 9 mois (presque 10, en fait...) de bons et loyaux services de mère au foyer (du repassage de layette avant la naissance au maternage-cododo-allaitement-portage... c'est-à-dire une fusion quasi-totale du genre "jamais sans mon fils"), j'ai du reprendre le chemin du travail.
Autant te dire que cette perspective ne m'a pas vraiment enchantée... comme passer de 13h par jour avec Sapinou quasi-non-stop à seulement 3h par jour.
J'ai pleuré, beaucoup.
J'ai angoissé, énormément.
J'ai élaboré tout un tas de stratégies de contournement, à la folie. Mais bon... j'ai épuisé tous mes jours de maladie à plein traitement.

Et puis, mardi matin, avec mon petit cartable et la boule au ventre, j'ai laissé mon fils avec sa Mamita (c'est un peu compliqué d'expliquer le pourquoi du comment, mais MaB va rester avec Sapinou jusqu'aux grandes vacances, en espérant une place en crèche d'ici septembre).
J'ai écrasé ma petite larme dans l'ascenseur, et une fois arrivée sur le terrain, j'ai été emportée par la foule le tourbillon de la vie scolaire, tant et si bien que la journée a passé relativement vite (surtout sans rester inactive)(oui, parce que aller bosser, et laisser mon Sapinou à la maison, pour ne rien foutre je ne vois pas l'intérêt... autant rester en maladie)(je te rassure, une grande partie de mes collègues ne pense pas comme moi... sans doute qu'ils n'ont pas d'enfants).

Les élèves ne m'avaient pas oublié, et m'ont réservé un bel accueil : deux ans de boulot pour arriver à une certaine autorité naturelle sur des ados qui font souvent la misère aux autres adultes (juste pour rire, histoire de les voir craquer), ça n'a pas de prix (même pas les 24 smic).
Les nouveaux (sauf les sixièmes... eux ne me connaissent que par ouï-dire, et m'appellent madame... la classe) me testent et sont parfois calmés par leurs camarades "vazy c bon c Kanou" et hop, le troisième archi-reloud est rangé et ferme sa gueule.
Re-la classe.
L'expérience, quoi !

Et vu que l'ensemble du collège attendait plus ou moins mon retour comme le messie, lundi, c'est sortie !
Qu'ils en profitent, en juin, c'est fini !


PS : je tiens à préciser que les journées avec Sapinou non-stop sont beaucoup plus longues et harassantes que celles à gérer plus ou moins bien environ 500 ados (dont environ 200 en rut en ce printemps fleuri), donc toi, le blaireau qui rentre du bureau pour te foutre les pieds sous la table et laisser bobonne se taper une deuxième journée à la maison, tu n'es qu'un branleur, sache-le.


*Marin de Groix (je sais...ce n'est pas hyper réjouissant... mais c'est une super berceuse... et puis nous, on est comme ça les bretons, faut qu'ça saigne).

mercredi 16 mars 2011

Tu quoque mi fili

Outre le fait que Sapinou soit le plus beau des bébés, il n'en reste pas moins déconcertant.
Pas plus tard que l'autre matin, j'ai été contrainte de jouer un peu "à la poupée" avec lui... avec l'essayage de la moitié de ses pantalons en taille 12 mois avant d'en trouver un dans lequel les cuissots passaient, et quasiment autant de sweat-shirts, histoire que ses petits bras ne ressemblent pas à des rôtis près à cuire.

- Coucou la tête !
- Mamamamamamama, ce qui signifie en langue Sapinou "vas-y grouille-toi, j'ai grave la dalle", et non pas comme beaucoup pourraient le croire "ma maman d'amour" !
- Rho mais ça passe pas... ah si... bon, hop le bouton... hem... coucou !
- Mamamamamamama...
- Elle est où la main ? Coucou la main ! Et l'autre main ? Rho ben non... tu rentres pas... pfff.
- Mamamamamamamama ?
- Et le pantalon, tu tends tes jambes ? Coucou les pieds !
- Mamamamamamamaaaamouiiiiiin !
- Ben là non plus tu ne rentres pas... j'ai pas plus grand.

Bon.
J'ai essayé 2 autres sweats comme ça, et 3 pantalons, et puis je me suis dit que finalement, il faisait assez doux, et qu'un t-shirt manches longues pressionné intégralement dans le dos et un jogging bien ample feraient très bien l'affaire.
J'ai remis à plus tard l'épreuve délicate du tire-morve... tout ça pour le changer 1h après parce qu'il avait décidé de se faire un masque avec le mouliné de courgettes, et d'étaler consciencieusement le reste sur la tablette de sa chaise haute avec sa manche.

Il faut que je me rende à l'évidence : mon fils aura 7 mois dans 3 jours, et il est à l'aise dans le 18 mois... pour laisser respirer les pectoraux et les biceps, pour laisser passer les cuisses (mais avec 5 cm de revers...), et puis des chaussettes en 23. Pour les chaussures, on repassera... fini les chaussons souples de nourrisson, à cette taille là, on est sensé marcher. Sauf que Sapinou, à 7 mois, ben il ne marche pas !
Du petit bébé hypotrophique à la naissance (c'est marqué comme ça sur le compte-rendu de la césarienne), Sapinou est passé à la vitesse supérieure en dehors de mon ventre (d'ailleurs, je l'en remercie de ne pas avoir commencé à pousser comme ça à l'intérieur) : 22 cm en 7 mois... il parait que ça se tasse après 6 mois... je n'ose imaginer sa poussée de croissance à la puberté !

Il va donc falloir que je le coache, que je lui explique que non, il n'est pas difforme, et que oui, il va galérer pour s'habiller.
Comme sa mère.
Comme son grand-père (oui, mon père, donc)(pour l'anecdote, ma grand-mère l'avait emmené essayer des costumes pour son mariage, elle a failli gifler la vendeuse lorsqu'elle lui a dit que son fils était difforme parce qu'il lui fallait une chemise suffisamment grande pour rentrer les biceps et le cou de taureau, mais raccourcir les manches, et un pantalon suffisamment large aux cuisses, mais avec des pinces à la taille et une retouche d'au moins 10 cm en bas)(bon ok, mon père était en pleine préparation pré-olympique, avec de la muscu à gogo).

Parce que les fabricants d'habits, ils ont un sérieux problème.
La conception des fringues doit être faite par des hommes (ou des femmes, hein, mais bizarrement, je n'y crois pas trop), qui n'ont donc aucune notion de comment c'est pratique de refermer un t-shirt avec des petits boutons sur un bébé qui n'est absolument pas coopératif, ou l'absence de pressions sur une des 2 jambes de pyjama (ce qui fait que pour changer la couche, il faut intégralement déshabiller le bébé... super pratique à 3h du mat').
Sans parler des coupes... j'ai un doute sur le comment du pourquoi les habits sont si mal taillés... soit les mesures sont prises sur des enfants en période de famine exclusivement, soit c'est un choix stratégique pour conjurer le sort de l'obésité.
Alors oui, Sapinou est un géant costaud, avec un physique de pêcheur à pied (jambes courtes et puissantes, épaules de déménageur, grand buste, mains comme des battoirs et pieds grands comme des palmes), mais il y a une telle différence d'une marque de fringues à l'autre !
Mais Sapinou est un garçon : il trouvera plus facilement des pompes en 45 que des escarpins en 42 (vécu, vécu)(ou un t-shirt en taille 3 ou 4)("ah non mademoiselle, on ne fait pas les grandes tailles...")(conasse).

A moins que je me mette à la couture et au sur mesure... que ne ferais-je pas pour mon fils ?

jeudi 10 mars 2011

Le berceau vide...

Parce que tout évolue, même mon tout petit Sapinou du départ, il a fallu que je me rende à l'évidence : ses pieds touchaient le bout du berceau...
Armée de mon tournevis électrique et de mon courage, je me suis donc attelée à la tâche : monter enfin le lit à barreau dans la chambre de mon grand garçon.
J'ai donc envoyé MaB et Sapinou en promenade, histoire d'avoir un peu la paix dans cette épreuve. Contrairement à la commode, que j'avais galéré à monter ()(ça devait être les hormones qui m'obstruaient les neurones), le lit, c'est bien plus facile ! En 45 minutes, c'était torché, alèse, drap, tour de lit et mobile inclus. Je me suis épatée, j'ai même pu profiter du 1/4 d'heure de rab' pour lancer une machine et faire un brin de ménage (ça m'a évité de cogiter trop...).

Bon. Vu que je ne veux pas brusquer mon fils, lui créer des névroses, tout ça, nous avions décidé avec MaB que nous ferions la transition en douceur : d'abord quelques siestes dans sa chambre, puis enfin viendrait les nuits.
Au bilan de sa première nuit dans son grand lit, je me dis que c'est moi que je n'ai pas voulu brusquer... hem... j'ai mis 3 mois à me décider.
A 3 mois, mon excuse, c'était que j'allaitais, et que Sapinou se réveillait encore parfois la nuit...
A 4 mois, mon excuse, c'était que j'étais hospitalisée... et puis MaB ne voulait pas le laisser tout seul, déjà qu'il n'avait plus sa mère à téter, elle n'a pas voulu en rajouter une couche...
A 5 mois, mon excuse, c'était que j'avais encore un trou dans le sein, et que je ne pouvais pas physiquement monter le lit... et puis ça m'apaisait de l'entendre respirer pendant la nuit... et puis déjà que j'étais obligée de faire un sevrage partiel, je n'allais pas en plus me séparer de lui...
A 6 mois, mon excuse, c'était qu'on allait partir en vacances, donc nous n'allions pas habituer Sapinou à dormir seul pour le remettre dans notre chambre pendant 15 jours...
A 6 mois et presque 3 semaines, je n'ai plus d'excuse : Sapinou est trop grand pour rester dans son petit berceau, il touche les bords, avec ses pieds, avec ses mains, est à l'étroit...

Je n'ai pas pleuré, ni rien, mais ça m'a fait quelque chose de ne plus l'entendre juste à côté de moi... et pourtant, je suis tellement fière qu'il pousse comme ça, qu'il évolue... j'ai conscience qu'il faut que je le laisse grandir, que c'est bien pour lui aussi d'avoir son "indépendance" nocturne... ça m'a tout de même fait un petit pincement au cœur lorsque je me suis couchée ! Mais comme il s'est endormi très rapidement, qu'il ne s'est pas réveillé de la nuit et qu'il a gazouillé presque 30 minutes tout seul ce matin, je me dis que ce transfert est une réussite !



Prochaine étape difficile : la recherche d'une nounou (car toujours pas de réponse de la crèche) et l'abandon de mon fils la reprise du travail le mois prochain (oui, faut bien que j'y retourne, même pour 2 mois et demi seulement...).

mardi 1 mars 2011

Ma mère...

Comme c'est trop abusé de te laisser sans nouvelles, non ?
Mais c'était les vacances !
Deux semaines.
Dont 10 jours avec ma mère.

Là, tu te dis "ouah super, la grand-mère a du être ravie de pouvoir s'occuper de son petit-fils, et de laisser les mamans se reposer et/ou se retrouver un peu toutes les deux" !
Et bien, tu te trompes, tu te mets le doigt dans l'œil, jusqu'au coude, même.
MaB, comme à chaque fois qu'elle arrive en Bretagne, était dans le coaltar les premiers jours... les changements de pression, ou d'air, sans doute (moi, je suis tombée dedans quand j'étais petite, donc ça ne me fait plus grand chose... j'étais plus crevée par mon retour de couches).
Ma mère, en bonne hyperactive, partait dans tous les sens... pour résumer, elle voulait que JE prenne tout en charge (pas MaB, parce que sinon, elle se sent dépossédée de son rôle de maîtresse de maison), mais à chaque fois que JE, assistée par ma fidèle MaB, commençais à prendre les choses en mains (lessives, courses, repas), elle débarquait en voulant tout faire à sa sauce, et forcément, en dénigrant un peu mes capacités.
Sans compter les réflexions incessantes sur la façon dont je/on s'occupe de Sapinou... les fringues, les repas, les tétées, l'allaitement, la vaisselle des biberons, les sorties, les siestes, les pleurs, les couchers... il n'y a que le bain et la matinée où nous étions tranquilles, puisque pas de grand-mère dans la salle de bain (la baignoire au sol est trop basse, ma mère ne veut pas se casser le dos) ou dans la chambre parentale (même si la journée, elle ne se gênait pas pour rentrer régulièrement pour voir comment Sapinou respirait). Et toujours derrière MaB pour lui dire comment s'occuper de son fils.

C'était assez pesant, ça m'a épuisée, il faisait 16-17°C dans la maison, du coup, j'ai eu une baisse assez conséquente de lait, ce qui m'a d'autant plus stressée même si je sais que la fin de mon allaitement exclusif est dans l'ordre des choses, ça me fait un peu suer d'être ric-rac en lait en attendant la diversification complète sur ou deux repas.
Au bout de 8 jours, j'étais à bout, les nerfs en pelote. C'est ce jour là que Sapinou a décidé de ne pas s'endormir tout de suite pour sa sieste de l'après-midi. Moi, en bonne laitière, je tirais mon lait au chaud (près d'un radiateur à fond... oui, c'est mal pour la consommation de fuel) et au calme relatif (3 fois 20 minutes d'isolement dans la journée, c'est pas la mer à boire)(je crois que j'ai été "dérangée" à chaque fois l'après-midi... toujours ma mère pour venir poser une question sur tout et sur rien). MaB, elle, s'occupait de son fils, le berçait, l'apaisait (oui, parce qu'en plus, Sapinou a décidé que ça y est, c'était le moment de sortir une dent). Ma mère n'a rien trouvé de mieux que de rentrer dans notre chambre comme une ouf, et de dire à MaB qu'elle allait emmener Sapinou faire une promenade parce que de toutes façons, il ne dormait pas, et qu'il faisait super beau (oui, ça arrive souvent en Bretagne, et pas que la nuit). MaB lui a répondu qu'elle préférait m'attendre, que peut-être j'aurai envie de faire une promenade en famille, mais qu'il fallait que je finisse de tirer mon lait.
Autant te dire que Sapinou, il a bien compris le filon : si pas de dodo, promenade avec sa grand-mère. Donc c'était mort pour la sieste, pour lui comme pour MaB et moi.
Lorsque je suis revenue à la civilisation, ma mère était prête à partir, et le temps qu'on en parle avec MaB, elle avait embarqué Sapinou dans sa poussette et avait filé.
Je te jure que mon sang de mère chatte n'a fait qu'un tour : même ma mère n'a pas le droit de me retirer mon fils comme ça, sinon, ça pète.
Ça a pété.
Je te passe les détails, parce qu'une crise familiale, c'est un peu pathétique à raconter dans le détail. Mais je ne te dis pas l'angoisse.
Au final, Sapinou est rentré avec 45 minutes de retard sur son heure de gouter, ce qui, forcément, a décalé le bain et le diner, avec un bébé fatigué de n'avoir pas dormi de l'après-midi.
Joie, détente, partage.

J'ai eu beau lui expliquer que ça suffisait maintenant, ses intrusions interventionnistes dans notre couple, dans notre famille, tout ça, je crois que ma mère ne se rend pas compte. Ou alors, si elle s'en rend compte, elle me fait un peu flipper dans son machiavélisme. Mais je ne vais pas lui dire qu'étant donnée son instabilité émotionnelle, j'ai du mal à lui confier Sapinou plus d'une heure... surtout qu'elle n'en fait qu'à sa tête de mes recommandations (du genre ne pas trop le secouer après une tétée, sinon, blurp)(m'en fous, c'était sur son pull, pas le mien !), et qu'elle me répond lorsque je lui en fait la remarque qu'elle s'en moque, parce que ça sert à ça les grands-mères.
Pourtant, elle est super cool... elle s'est démenée en décembre pour m'amener Sapinou et MaB presque tous les jours à l'hosto, elle me paye l'intégralité des réparations de ma voiture (joli cadeau de noël, cela dit), lorsqu'elle débarque chez nous, c'est toujours avec un paquet de couches, une petite fringue, ou un petit gadget pour bébé.
Mais 24h/24, c'est la plaie. En fait, comme avant, hein... sauf que maintenant, il y a Sapinou, et que si on veut aller faire un tour, c'est toute une organisation... couche, combinaison pilote pour la poussette ou installation de l'écharpe, bonnet, gouter, lait à tirer. Je crois que ça ne changera pas, et que ma mère cherche à reproduire avec moi sa relation conflictuelle avec sa propre mère... sauf que je ne suis pas elle, et qu'elle n'est pas sa mère, et que MaB n'est pas mon père (lui, il préfère partir aux Antilles 15 jours plutôt que de faire des cadeaux de Noël à ses 3 enfants, et/ou de venir voir son petit-fils, après leur seule rencontre du mois de septembre).
Et puis lorsque ma sœur est là, c'est pire encore... elle n'est restée que 2 jours au lieu des 3-4 prévus... elle a prétexté une mission en intérim de dernière minute. Mouais. Qu'elle profite de ne pas avoir encore de môme.

Moi, il me reste un mois pour trouver une assistante maternelle ou allumer un cierge pour avoir une place en crèche pour avril, supprimer la tétée de l'après-midi, reconstituer mon stock de fer et faire ma rééducation périnéale et abdominale (ben oui, avec tout ça, j'avais un peu zappé les histoires de pont-levis et d'ascenseur, et les séries d'abdos-fessiers).

Demain, on part quelques jours chez les parents de MaB qui n'ont pas vu leur petit-fils depuis janvier... ça va leur faire tout drôle... 6 mois 1/2, plus de 10 kg pour 70 cm... un "beau gabarit" a dit la pédiatre lors de la dernière visite !

vendredi 4 février 2011

Liberté

Pour éviter que je ne conduise pendant ma convalescence, ma mère m'avait confisqué ma voiture depuis mi-décembre (aussi parce que la sienne était en réparation, et que ça l'arrangeait bien que je lui prête ma poubelle)(dont elle a également fait changer l'embrayage-la vidange-les plaquettes de frein)(c'est toujours ça de pris !).
Et vu que je suis guérie (du moins, que je ne prends plus d'antalgiques qui me font léviter), je me suis dit que pour aller à un rendez-vous dans Paris avec Sapinou et MaB, la voiture serait du meilleur effet.

Bref.
Me voilà dans le froid après la tétée du soir à attendre louper le bus qui m'est passé sous le nez. Pour ne pas perdre un bras... ou des doigts... j'ai décidé de marcher, 20 minutes, en montée, dans le brouillard (ou la pluie... je ne sais plus... j'étais mouillée, et ça brûlait un peu les poumons).

J'ai survécu à cette épreuve haut-la-main, et j'ai fini par avoir un bus, direction chez ma mère à 22h. Au terminus, je descends et mon estomac se dénoue (oui... vu que je fraude dans le bus... c'est comme ça, c'est une habitude... et avec ma tête de vainqueur, je me fais trèèès rarement contrôler)(oui, je sais, c'est moche le délit de faciès). Presque même je sautille jusqu'à chez ma mère !
Sauf que...
Sauf que le brouillard (ou la pluie...) givre sur le bitume.
Et que la nuit, le givre sur le trottoir, ça ne se voit pas trop.
Ça n'a pas loupé.
Un premier avertissement sur un passage piéton et une bande blanche ultra-slick... mais les adducteurs ont tenu bon.
Je ne me suis pas méfiée du revêtement neuf...
Attaque de Brian-Joubertite aigüe.
Un magnifique geste de télémark... un seul genou à terre et mains sorties des poches à une vitesse folle à peine salies... associé à un équilibre de folie.
Oui, mais aïe.
Sur le coup, j'ai plus pensé à ma dignité qu'à mon genou... avant de me relever, j'ai tout de même jeté un petit regard circulaire, histoire d'être sûre, quoi !
Le résultat, c'est que mon genou est bleu, mais que mes adducteurs sont entiers, ainsi que mes autres ligaments.
La preuve en image... mercredi matin, c'était noir et un peu enflé...



Mais quel bonheur de pouvoir chanter à nouveau à tue-tête dans sa voiture, et de faire crisser les pneus au feu vrombir le moteur !
Et surtout de ne pas dépendre de la voiture de ma mère pour aller à droite-à gauche ou des transports en communs-galère avec la poussette-dans une banlieue super mal desservie.
Ce ne fut que de courte durée, puisque la caisse de ma mère est ENCORE tombée en rade... heureusement qu'elle m'offre les réparations et autres travaux d'entretien, parce que là, faut que j'conduise !!

mardi 1 février 2011

Le fil de l'amitié

L'autre jour, je me suis embrouillée avec une nana que je pensais être mon amie, avec qui j'avais des échanges privilégiés, qui me comprenait, que je comprenais.
Mais pas genre l'embrouille de collège "j'te cause plus mais j'ai tellement besoin de te parler que j'te recause l'heure de cours d'après".

Je t'explique.

Depuis la naissance de Sapinou, disons que ma petite vie de trentenaire dynamique a quelque peu été chamboulée. Fini les soirées au pied levé et les sorties tardives en semaine.
Fin septembre, cette amie m'a demandé un service, que je lui ai promis de remplir, forcément, puisque c'est mon amie. Et puis les événements se sont un peu enchaînés, vaccins, allaitement difficile, vacances de la Toussaint, allaitement toujours difficile, nuits courtes, fatigue physique et morale, allaitement de plus en plus compliqué, douleurs, rendez-vous médicaux et puis hospitalisation.
Octobre, novembre, décembre.
Autant te dire que le petit service, je l'ai un peu zappé. Mais j'avais chargé MaB de la tenir au courant, juste avant mon hospitalisation. MaB a rempli sa mission par l'intermédiaire de sa meuf à elle.

Et là, il y a une quinzaine de jours, elle appelle à la maison en agressant carrément MaB.
MaB n'aurait pas eu le courage de la tenir au courant de l'avancée de ce service, puisque MaB avait appelé sa meuf à elle pour lui dire que ça n'allait pas être pour l'instant possible compte tenu de mon état de santé, de mon hospitalisation, de ma convalescence, tout ça.
Sauf que, la fautive dans l'histoire, c'est moi ! Je n'ai pas appelé pour la prévenir que ça n'allait pas être possible, j'ai confié cette mission à MaB, je n'ai pas rendu ce service depuis fin septembre.
Bref, je récupère le téléphone avant que MaB et elle ne s'écharpent par combiné interposé, mais après avoir réconforté ma chérie qui était dans tout ses états.
Oui, ça fait un peu Dallas, c't'histoire, j'en conviens !
Je remets les choses à plat, lui explique la situation, calmement, et essaye de faire entendre raison à cette amie. Elle se calme, mais n'en démord pas. MaB a laissé pisser volontairement.
Bon.
On ne va pas s'en sortir !
Je lui propose donc de passer le lendemain à la maison, vu que je ne vais pas me déplacer avec un trou à moitié béant dans le sein, sans voiture (vu que je ne peux pas conduire pour l'instant, à cause des antalgiques qui me font à moitié léviter), en bus avec mon Sapinou dans sa poussette qui doit téter assez régulièrement.
Le lendemain, elle et sa meuf passent donc à la maison, contemplent Sapinou qui a bien grandi, qui est magnifique, qui sourit tout ce qu'il peut sourire... forcément, un bébé ça apaise tout le monde ! Au moment de partir, vu que la conversation de la veille n'a pas été abordée, je saute à pieds joints dans le plat.
Oui, je suis comme ça... la diplomatie et les pincettes, ça n'est pas trop mon truc.
Et là, gros déballage... elle en veut à MaB, malgré ses excuses. Mais bizarrement, pas trop à moi, alors que j'ai beau lui expliquer que si elle doit en vouloir à quelqu'un, c'est à moi. Elle maintient, en regardant MaB droit dans les yeux, que c'est par manque de courage.
Moi, au bord des larmes face à tant de bornitude, je lui explique que oui, je suis fautive, que ce service j'aurais sûrement du lui rendre plus tôt, mais que je l'ai un peu zappé depuis octobre, que ma vie tourne plus autour de mon fils que de mes amiEs, qu'avec mon hospitalisation ça n'a pas arrangé les choses, que MaB gère tout - fils, ménage, courses, aller-retour à l'hôpital, administratif - depuis mi-décembre et que donc il se peut qu'elle ait zappé des trucs elle aussi, que ça n'a rien à voir avec elle personnellement... et que venant d'une amie, je suis déçue qu'elle puisse nous reprocher d'avoir un peu mis de côté nos relations pour privilégier notre vie de famille.
Mais je me rends compte que je suis face à un mur.

MaB met fin à la conversation, et les fout quasiment dehors.
Je suis en larmes.
De colère face à tant d'entêtement dans la connerie.
De déception face à ce manque d'écoute de la part de quelqu'un que je pensais être mon amie.
De tristesse parce que je sais qu'après une telle engueulade, si nous renouons le contact un jour, il faudra du temps pour reconstruire tout ça... si nous renouons le contact (on ne se refait pas... je suis une éternelle optimiste, et même si j'ai de la mémoire, je ne suis pas rancunière).

Je sais que cette amie est dans une phase dépressive, et je mets cette attitude sur le compte d'un manque de soin. Mais tout de même... ça me reste en travers de la gorge.

Pour moi, l'amitié est comme un fil, qui se tend, se détend, s'épaissit au cours des années, parfois se rétrécit pour de sombres histoires, mais qui jamais ne s'interrompt malgré la distance, physique ou mentale.
Avec unE amiE, on peut ne pas se voir pendant des semaines et reprendre une conversation là où on l'avait laissée.
UnE amiE, ça peut comprendre lorsqu'on lui donne des explications, parce qu'on peut tout lui dire tant qu'on le ou la respecte. Ça peut surtout comprendre qu'avoir un enfant, ça bouleverse une existence. Ça peut aussi accepter des excuses lorsqu'on les présente, et les rendre en retour.

J'attends un peu, mais j'ai l'espoir que cette amitié continue... plus tard, autrement, sûrement.
D'autant que nous faisons partie d'un groupe de potes, et qu'un jour ou l'autre, nous serons amenées à nous revoir.
Peut-être que je me trompe, et que je devrais tirer tout de suite un trait sur cette histoire.
Et couper le fil...

samedi 29 janvier 2011

Guérie ?

Ah oui, c'est vrai... j'ai un blog !
Ça n'est pas que je t'oublie, mais disons que ma vie trépidante ne me laisse pas tellement de temps pour venir la raconter ici.
Mais pour résumer ces dernières semaines, mon petit coup de calgon semble être derrière moi.

Je n'allais tout de même pas te raconter en live l'épisode viral d'il y a quelques jours/semaines... je ne sais plus, le temps passe si vite !
Un soir, Sapinou avait de la fièvre... je lui ai donné du paracétamol en sirop à la pipette parce que plus de 38°C. Nickel, dodo toute la nuit.
Le lendemain, re-fièvre, donc re-paracétamol. Sauf que pour 8,3kg, il faut la dose, et une pipette remplie d'un liquide visqueux, rose et dégueu, ben ça a du mal à passer au réveil. Qu'à cela ne tienne, je me dis que ça passera avec la tétée du matin juste après.
Fatale erreur.
A peine la tétée commencée, avec au moins 100 ml englouti voracement par mon petit glouton (aidé par un débit ultra rapide)(oui, on ne peut pas régler le débit de l'eau du sein comme sur une tétine de biberon), que je sens qu'il y a comme un truc qui ne passe pas. Ni une ni deux, je le prends contre moi pour lui faire faire son rot (fait gaffe, ça va partir en vrille après). Et bien ça n'a pas loupé... vomito tout chaud dans le cou, sur les locks, sur l'oreiller, sur le matelas. Avec le paracétamol liquide même pas digéré, forcément.
J'étais ravie... obligée de descendre en catastrophe à la pharmacie pour aller chercher des suppos. Même que le pharmacien nous a refilé des trucs pour nourrisson de moins de 8kg, parce qu'à 4 mois et demi, ça a du lui paraître bizarre de faire plus. Et surtout lancer 3 machines à laver... oreillers, puis housse de couette, puis fringues. Sans compter le lavage de mes locks... ça tombait bien, il fallait que je les lave, même si ça aurait bien attendu un jour ou deux.
Verdict à la couche : gastro (je te passe les détails de la couche radio-active). Ouais. Une quatrième lessive pour la housse du transat.
Sapinou s'en est sorti comme un chef (il a du perdre 2 ou 3 g, pas plus...), et ça lui a permis de repousser d'une semaine son rappel de vaccins. C'est la deuxième fois qu'il nous fait le coup. La pédiatre n'y croyait pas !
Il l'a tout de même refilé à sa grand-mère venue lui apporter une galette et un petit pot de beurre faire une petit calinou. Qui nous l'a ensuite refilée la semaine d'après... c'est ça la famille d'être fragilisée par la fatigue. La boucle s'est arrêtée là : vivent les anticorps !
J'en ai profité pour perdre les derniers kilos de ma grossesse en ne bouffant qu'un bol de riz par jour et du bouillon.
Je crois que j'ai lavé toutes les poignées de porte à la lingette hydro-alcoolique, et lessivé les chiottes à la javel. Hors de question qu'on se la refile comme ça jusqu'au printemps !

Je t'avais prévenu, c'est un peu hardcore.

Sinon, Sapinou a 5 mois et 10 jours.
Il dort toujours dans notre chambre, et fait sa sieste du matin dans le lit parental (lorsqu'il se rendort, parce qu'il y a des jours où il décide que se rendormir après 12h de sommeil, c'est un peu too much, et que si sa Maman ou sa Mamita sont fatiguées, elles n'avaient qu'à pas jouer à Mario Kart jusqu'à pas d'heure). Je pense que c'est une habitude que je vais devoir contrarier assez rapidement, parce qu'il va falloir qu'il teste un peu son lit à barreaux très prochainement, étant donné son grand format... le berceau commence à être un peu juste. Comme les fringues en 6 mois d'ailleurs. Il commence également à tenir assis : il était temps, parce la compote dans le transat, c'est un peu limite... je ne te parle pas de la purée qui ne va pas tarder à entrer dans son alimentation d'ici peu, 15 jours à tout casser, vu ses yeux et sa bouche entrouverte lorsque nous mangeons.

Et moi... ben... j'en ai fini hier avec mes soins infirmiers... fini le déballage de nibard quotidien et l'épilation gratos à l'hydrofilm ! Le chirurgien m'a encore vivement conseillé l'arrêt de mon allaitement, pour accélérer la cicatrisation. Mais comme je suis têtue pugnace, je continue, avec l'accord de ma consultante en lactation bien sûr : une tétée matin et soir, complétée par un bib de mon lait tiré (la veille pour le matin, la matin pour le soir), un bib de lait en poudre le midi, en attendant que la purée prenne le dessus, un bib de mon lait tiré vers 14-15h au gouter avec une compote, en attendant la reprise du travail (qui supprimera cette traite sauf mercredi et week-end). Et ça tourne bien comme ça.

Il faudrait juste que je me reconnecte avec la réalité de la société, ses tracas quotidiens, le ménage, un peu plus de vie sociale, mes activités syndicales, la préparation du concours d'instit (même si petit à petit, je me fais à l'idée d'être prof d'histoire/géographie dans le secondaire dès la rentrée prochaine)(et pourquoi pas de passer le CAPES et/ou le CAPLP Français/Histoire-géo)... que je sorte de ce petit cocon tout doux.
Pour le boulot, j'attends la réponse officielle de ma Principale, mais a priori, je vais pouvoir prendre mes 45 jours ouvrables de congés payés jusqu'aux vacances de printemps... la classe internationale, non ? Et je n'ai aucun scrupule étant donné mon statut d'ultra-précaire qui va être jeté fin août sans aucune valorisation professionnelle après 6 ans de bons et loyaux services.
Pour la reprise du hand, euh... comment dire... on va attendre septembre, hein ?

mercredi 12 janvier 2011

Remontée(s) d'acide(s)

Avec tout ça, forcément, le moral en prend un coup.
Forcément.
Bonne année, bulles, gras, cotillons, étrennes... et surtout bonne santé.
Haha.
C'te bonne blague.

Et puis cette espèce de résignation dans l'arrêt progressif de mon allaitement...
Cette peur aussi, que si cela s'arrête, je m'écroule. Comme si l'allaitement me faisait me lever le matin, comme si nourrir mon fils me faisait tenir, comme si cela me donnait un véritable statut aux yeux de la société, comme si il s'agissait du prolongement de ma grossesse (à défaut d'accouchement par voie basse)...
La peur d'une chute post post-partum.
J'ai mis neuf mois à apprivoiser ma grossesse, il me faut apparemment aussi du temps pour apprivoiser ce nouveau statut de maman.

MaB, elle, est au top de sa maternité, et j'ai bien l'impression que mon hospitalisation lui a fait prendre conscience de son rôle auprès de Sapinou. Elle qui me laissait gérer les séances de baignade ou de nettoyage de narines, parce que trop peur de mal faire, a du se sortir les doigts du cul rendre à l'évidence : elle n'allait pas faire plus mal qu'une autre ! Du coup, à mon retour à la maison, j'ai découvert une nouvelle complicité entre elle et son fils. J'ai trouvé ça touchant de la voir s'épanouir comme ça.

Sapinou, lui, il bouffe, au bib, au sein, du lait humain, du lait en poudre, tiédi, à chaleur ambiante... tant que son petit estomac se rempli 4 fois par jour.
Il a été un peu désorienté lorsque sa Mamita a commencé les premiers biberons, il cherchait son sein... ou le mien... et puis MaB lui a expliqué que non, elle n'avait pas de lait, mais que ça ne l'empêchait pas de le prendre contre elle pour faire des câlins, avec ou sans bib.
Il a été désorienté lorsque j'ai commencé à lui donner le biberon, avec mon lait ou du lait en poudre, mais il a vu que là aussi, je le gardais aussi contre moi, comme pour les tétées au sein.
Donc ça a l'air de lui convenir. 8,490 kg à 4 mois et 3 semaines pour 66 cm. On est bien loin de la crevette du mois d'août, dont tout le monde s'inquiétait lors de la dernière écho, petit fémur, tout ça. Toi-même, va !
Plus qu'à moi en tout cas.
Au final, je l'allaite sur un seul sein 3 fois par jour en complétant avec un biberon de mon lait tiré sur l'autre sein, et au gouter, on ne lui file que le biberon, soit de mon lait uniquement, soit moitié lait en poudre-moitié lait tiré (tout dépend de la production du jour).
Je m'habitue (et mes seins aussi) à 3 tétées par jour, mais j'y vais progressivement, en me disant que de toutes façons, il va bientôt passer à l'alimentation "solide", et que petit à petit les quantités de lait dont il va avoir besoin seront moins importantes. Et puis je me dis que le plus important, c'est qu'il ait mes anticorps, et du lait parfaitement adapté à son petit organisme.
Et surtout, je ne vais pas tarder à reprendre le travail... enfin, pas tarder... tout est relatif... au plus tôt, début mars, au plus tard, mi-avril (tout dépend si je peux placer mes congés payés, ou si j'ai une place en crèche avant).


A moins que ça ne soit la date anniversaire du décès de ma grand-mère qui me fasse remonter des trucs, maintenant que Sapinou est là. Envie qu'il lui sourit, qu'elle soit intimidée par son regard si profond, qu'elle lui parle de Monsieur Mimosa ou de Monsieur Cerisier qui fleurissent dans le jardin, ou lui chante des airs d'opérette.


Il me faudrait une cure de soleil, du sport intensif, une bonne cuite, ne plus avoir mal au sein à chaque fois que je porte Sapinou ou que je me penche au-dessus de son berceau (oui... bon... il dort toujours dans son berceau, dans notre chambre...)(mais j'ai une excuse en or : je n'ai pas encore pu monter son lit à barreau dans sa chambre depuis le mois de décembre)(je rassure les anti-cododo, ça ne saurait tarder, je crois que MaB sature)... il faudrait que je prenne un peu l'air dans tous les sens du terme, mais la douleur et la fatigue intense de la cicatrisation couplée à l'allaitement m'en empêche. Et le malaise que je ressens à chaque fois que je dois me séparer de mon petit ne m'aide pas non plus dans cette démarche de coupage de cordon.

Voilà où j'en suis à l'orée des 5 mois de Sapinou... c'est pas terrible, mais ça pourrait être pire !