mercredi 21 mars 2012

Oups... boulette again

Rien à voir avec mes boulettes passées (tu te souviens... ça fait un bail... ), mais je dois dire que je suis une spécialiste dans mon domaine.

Comme je te disais, depuis 15 jours, je suis sur un nouveau poste de prof d'histoire-géographie au collège Tout Neuf, dans une banlieue résidentielle mais néanmoins prioritaire (je n'ai pas tout compris, mais apparemment, le bahut aurait déménagé du pied d'une cité pour un quartier pavillonnaire, sauf que les élèves d'avant ont aussi déménagé avec les murs...).

Lors de mon entretien avec ma nouvelle cheffe, la Principale du collège Tout Neuf, la prise de contact téléphonique s'est super bien passée. Coup de fil de ma part à 11h, rendez-vous pris pour 14h, et arrivée en avance à 13h45, histoire de faire le plus bel effet (j'avais même pris le temps de remettre un petit coup de déo et de me laver les dents, c'est dire !).
Donc, on discute, ça se passe bien, je lui raconte vite fait mon cv, et surtout ma précédente expérience professionnelle de remplaçante, la seule et l'unique.
Et là, elle me balance un "Oh mais vous êtes toute jeune !!!", sur le ton de la blague.
Moi, de lui répondre, avec un grand sourire "Oh, mais tout est relatif !".

"Tout est relatif"... elle a du se prendre ça dans les gencives, la quinqua-sympa.
Mais c'était une répartie cinglante tout à fait involontaire (j'suis comme ça, ça sort tout seul, faut pas m'chercher).
Je ne sais pas, j'aurais pu lui répondre "oh vous savez j'ai quand même 32 ans, hein !" (oui, ça me fait bizarre moi aussi de l'écrire, mais je ne dis pas souvent mon âge, à part pour acheter des bougies, et encore... maintenant, on met des chiffres, on a plus de souffle), mais non...
L'entretien a suivi son cours sans encombre, et j'ai signé mon contrat le lendemain.

Sur le coup, je ne me suis rendue compte de rien, j'étais à fond.

Après coup, j'étais mal... même si c'est toujours un peu vexant de limite demander si on est majeure (ça fait longtemps qu'on ne me l'a pas fait parce qu'avec les valoches que je me traine depuis quelques mois, je fais plus mon âge, mais on m'a déjà demandé ma carte d'identité pour entrer en boite, je devais avoir 25 ou 26 ans)(la haine, quoi)(j'crois que je suis entrée gratos tellement j'ai gueulé), ça l'est encore plus de se faire indirectement traiter de vieille par une grande conne au look d'animatrice de mon genre (quoique, j'ai remisé les chaussures de rando pour des chaussures en cuir)(oui, et si j'ai le concours, même que je m'offrirai peut-être une sacoche en cuir, aussi)(j'ai toujours les locks, mais elles sont propres et attachées).

Mais bon, ça fait presque 10 ans (9 ans, pour être précise) que j'ai eu mon DEA, merde ! Donc ça pourrait faire presque 10 ans que j'enseigne, en jean-basket qui plus est.
Voilà, elle l'a bien cherché.
Ça ne l'a pas empêchée de renouveler mon contrat jusqu'à début avril (en même temps, vu les élèves un peu bouillants, elle doit être bien contente qu'une jeune remplaçante ne parte pas en courant)(oui, j'en chie un peu pour asseoir mon autorité, même si chaque jour est meilleur que le précédent)(d'ailleurs, si tu as des techniques infaillibles pour jouer au prof méchant, c'est open).
Ouf !

lundi 19 mars 2012

Bien à vous

Je ne sais pas toi, mais moi, lorsqu'un mail professionnel, à la limite de l'échange purement administratif, s'achève par un "bien à vous", ça me fait mouiller rend toute chose.

Je t'explique.

Mon précédent contrat s'arrêtait le jour de la rentrée, le même jour que la reprise de la prof remplacée, au cas où elle nous refasse le coup du "je prolonge mon arrêt en ne prévenant que le jour même" (jamais 2 sans 3 qu'ils se sont dit au Rectorat)(oui, elle a fait le coup à la rentrée des vacances de Noël, puis à celle des vacances d'hiver).
Contre toute attente, la prof est revenue (chômage technique pour moi, j'ai pu finir de corriger mes copies et de rentrer les notes dans les bulletins)(c'te chienne est revenue juste pour les conseils...), ça a du remonter dans les tuyaux et 2h après, le Rectorat, en la personne d'une nana très sympathique, responsable des contractuels en histoire-géographie, m'appelle pour me proposer un nouveau poste, à pourvoir de suite.
J'ai donc contacté le collège en question, entretien, contrat signé.
Net, rapide, sans coupure.

Après 3 ans de commission paritaire, j'ai appris à conserver des relations huilées avec les personnels clés. Cette nana en fait partie (elle gère les paies, les contrats, les postes, les suivis administratifs... personnel clé, quoi !), j'ai donc graissé un peu les rouages en lui envoyant un petit mail de remerciements du genre "Comme convenu, j'ai pris contact avec la principale du collège Tout Neuf. Je commence le remplacement demain matin. Merci de m'avoir rappelée aussi vite. Cordialement."
Neutre, précis, huilé.
Et elle de me répondre "Merci pour l'information, votre contrat a été envoyé dans l'établissement, vous pouvez le signer dès demain. Bien à vous."
...
Toute chose, j'te dis.

Enfin, peut-être que c'est une tournure administrative et que je m'énerve pour rien.
N'empêche que.

Bien à toi.


(t'as vu ?)(non ?)(pffff...)

vendredi 16 mars 2012

La journée enfant malade

Avec une MaB qui garde Sapinou à la maison, puis le chômage, je n'avais pas encore testé.
Un jour, j'ai repris le boulot, c'était fin novembre (oui, je sais, ça date, et je ne t'ai même pas raconté...).
Et enfin, Sapinou (faudrait d'ailleurs voir à changer de surnom, parce que depuis presque 19 mois, il a pris près de 40 cm et plus de 9 kg...) est allé à la crèche. A lui les échanges de jouets plein de morve et les traces de bave étrangères sur le doudou... et forcément tout un tas de miasmes nouveaux pour son petit organisme de bébé gardé à la maison (pour le grand organisme des mamans pas en contact avec des touts petits aussi).
D'habitude, c'est MaB qui s'y colle, mais là, pour des raisons extérieures à notre volonté, je n'ai pas pu faire autrement, j'ai pris ma première journée enfant malade de présence parentale.

Donc, après un remplacement assez long (je te rappelle que je suis maintenant professeure contractuelle d'histoire-géographie)(ça en jette, ce statut, non ?)(non ??) dans un collège plutôt sympa, j'ai été recrutée pour un nouveau poste dans un bahut fort sympathique, mais en ZEP, à la rentrée des vacances d'hiver. Après une première semaine de "prise en main" un peu tendue des élèves, j'ai finalement réussi à poser les bases d'un pacte de non-agression (oui, c'est ce qu'on appelle communément l'autorité naturelle... doublée d'un cours au contenu parfaitement maîtrisé)(quoi ? tu trouves que j'en fais trop ?).

Et là, paf... Sapinou qui couvait une petite conjonctivite traitée comme il se doit au sérum physiologique et au lait maternel (si tu savais tout ce qu'on peut faire avec du lait maternel !!)(ah oui, j'allaite toujours, pour le plus grand bien de Sapinou !) tout le week-end, se met à faire un gros pic de fièvre.
Pile le jour des obsèques de son arrière-grand-père, le grand-père de MaB, celui qui lui a donné ses racines ibériques, pile à l'heure du début de la cérémonie (j'ai fait le choix de le laisser à la crèche, car MaB et sa famille avaient plus besoin de moi à ce moment là)... l'éducatrice nous a fait un peu flipper lorsqu'elle nous a dit qu'elle pensait que ça avait un lien... Toujours est-il que Sapinou avait de la fièvre, que ses yeux étaient tout collés par le pus et que son nez coulait le lundi soir.
Ni une ni deux, nous faisons un petit tour chez notre pédiatre le lendemain. Verdict : rhino-conjonctivite-otite. Le triplé gagnant. Antibiotique-collyre-rinçage de nez. Et mon petit certificat de présence parentale en poche pour la journée.
Quant à Sapinou, en plus de me morver dessus à chaque câlin ou à chaque tétée, il a eu la pêche toute la journée et m'a gratifié d'une sieste de presqu'1h30 (en deux fois, sinon, ça n'est pas drôle, tu peux t'endormir profondément).

Le lendemain, je suis allée faire cours, le Sapinou étant à la maison avec MaB pour la matinée, histoire de se requinquer encore un peu. Quatre heures seulement, mercredi oblige. Mais au bout de ces quatre heures plutôt agréables (ça a du bon de bosser en ZEP dans un bahut tout neuf sur-équipé)(tu mets ta clé USB dans l'ordi, tu allumes le vidéoprojecteur, tu lances le diaporama, et hop, ton cours est illustré par des schémas, croquis, photos, cartes, animations satellites, tableaux, graphiques, même si les mômes apprenants n'ont pas leur bouquin manuel)(dans le bahut précédent, il n'y avait qu'un rétroprojecteur en panne pour tout l'étage... et une pauvre carte murale des années 90) , j'ai bien senti que ma voix était un peu "en souffrance".
Ça n'a pas loupé... le lendemain, j'étais aphone. En même temps, je me trainais des ganglions gros comme pas possible depuis 3-4 jours, je me doutais bien que ça allait mal tourner cette affaire ! Pas grave, je ne bosse pas le jeudi, me suis-je dit intérieurement (oui parce qu'extérieurement, on aurait dit un ado en pleine mue).

Sauf que le miel, le citron et la boite de pastilles Euphon (ils devraient sponsoriser l'Educ' Nat', avec tout ce que sucent les profs)(nan mais c'est vrai !)(quoi ?!) n'auront pas suffit à m'adoucir les cordes vocales... impossible d'assurer vocalement aujourd'hui. Je suis donc arrêtée pour la journée. Merci Sapinou ! Pour la peine, je l'ai déposé à la crèche ce matin... il faut que je repose ma voix pour le week-end.

Il y a des semaines comme ça où on ferait mieux d'être en vacances ! (oui, bon, ben c'est dans 4 semaines, maintenant !)