Dimanche dernier, comme prévu, mes parents sont venus déjeuner.
Après avoir passé la semaine à briquer, à traquer le moindre objet qui traine, à remplir trois sacs poubelles de 50 litres... Nous voici fin prêtes à recevoir mes vénérés géniteurs.
Samedi soir, je n'avais aucune nouvelle de leur part depuis une dizaine de jours et ma mère m'avait assurée qu'elle me rappellerait pour connaitre l'itinéraire idéal à suivre, de la sortie d'autoroute à chez nous. J'ai donc eu une petite montée d'angoisse en réalisant que le téléphone était depuis, resté muet comme une carpe (c'est une expression, notre combiné ne ressemble pas à un poisson...). Et s'ils avaient oublié ? Si, finalement, ils ne pouvaient plus venir ? Comme il y avait eu des précédents en la matière, la jurisprudence a eu pour effet de transformer mon cerveau en centrifugeuse.... Kanou, qui est un amour de femme et veille chacune de mes petites crises avant qu'elles ne virent à la panique totale, a écourté mon monologue interne. "Ben, appelle-les, toi !". Il fallait y penser.
- Allo, maman, c'est moi.
- Oui ma fille.
- T'as pas oublié pour demain ?
- Non ma fille...
- Euh, vous arrivez vers quelle heure ?
- Comme tu veux.
- Ben, vers midi et demi, une heure.
- Ok.
J'ai ensuite passé le combiné à ma femme qui leur a donné les instructions nécessaires à un trajet agréable. Mon angoisse retombée a laissé la place à une autre : ils venaient. On n'en sort pas.
Le dimanche matin, je me suis levée aux aurores, comme d'habitude. Après le sacro-saint café et les deux tartines grillées, je ne me sentais pas bien plus fraiche qu'avant. Je me suis donc posée devant le pc et j'ai flané de site en site, de blog en blog. J'ai même fait un Word Mojo. A 10h30, je suis allée réveiller ma douce. Mais bien que nous ayons encore moult choses à préparer et à faire, nous ne sommes sorties du lit qu'à 11h00. On se calme, je ne fais rien en 30 minutes, on a juste papoté.
J'ai ensuite abandonné ma bien aimée avec son mug de thé. Mission cullinaire. Peler les pommes de terres et les couper, se flinguer les yeux avec les oignons, transformer un bloc d'édam en dés, préparer les brochettes apéritives (un petit pic, un carré d'édam, une tomate cerise, un carré d'édam et ainsi de suite...). Kanou a ensuite accompli sa mission. Préparer le gâteau au chocolat façon "straciatella" du siècle.
Nous étions toujours en pyjama et prêtes à aller nous doucher quand le téléphone a sonné.
11h45. Ils ne peuvent pas être déjà arrivés.
Et pourtant si !
J'enfile donc un jean vite fait pour leur descendre la carte d'accès au parking pendant que Kanou sprinte jusqu'à la salle de bains. Dans laquelle elle est restée coincée un bon moment pour cause de visite d'appartement et de papotages dans le couloir. Elle avait oublié ses fringues dans la chambre... Ce blocage a bien failli nous coûter un gateau, lui aussi condamné au four ! On a frôlé la catastrophe.
Je suis allée prendre une douche à mon tour après avoir déballé le cadeau de mes parents (et oui, ils nous ont offert une cocotte minute !) et nous avons pu démarrer les festivités.
Les conversations allaient bon train pendant l'apéritif. Tout le monde était détendu. Quand, soudain, ma voix a subitement couvert les autres :
- Oh, pinaaaaiiiiise, j'ai oublié le pain.
Devant le regard suppliant de Kanou, qui ne voulait pas que je l'abandonne seule avec mes parents et l'insistance collective, je ne suis finalement pas descendue en chercher et nous avons décongelé des petits pains individuels. Ma bourde est passée rapidement à la trappe et a même donné à ma mère l'occasion de raconter quelques anecdotes spéciales "ohhh, j'ai oublié le pain !".
Le repas aussi s'est passé à merveille. Ils se sont régalés. Mon père a même repris plusieurs parts du gâteau discrètement, pour ne pas se faire enguirlander par ma mère (allez Papa, lâche toi, il n'y a pas de sucre et c'est du chocolat noir...).
Après le déjeuner, nous avons, Kanou et moi, essayé de prendre notre revanche au trivial pursuit. Mais, mon père est un grand veinard et la simplicité désolante des dix premières questions lui a permis de thésauriser quelques portions de camembert et a donné à son équipe une avance confortable. Nous avons perdu de peu, il ne nous manquait qu'une petite couleur à obtenir. Non, je ne suis pas mauvaise joueuse.
Pendant toute la partie, ma mère s'est appropriée progressivement notre canapé. Usant de nombreuses positions lascives et confortables. En clair, elle était "comme à la maison".
Ils sont repartis en fin d'après-midi, ravis de notre invitation. Ma mère m'a même appelé le soir même pour nous remercier à nouveau...
Pari réussi. On refera ça, ils l'ont dit.
37 ans après, il n'est jamais trop tard pour reprendre à zéro et instaurer de vrais rapports parents/enfant.
Et en plus, ils ont même dit que notre appartement était super propre !
Après avoir passé la semaine à briquer, à traquer le moindre objet qui traine, à remplir trois sacs poubelles de 50 litres... Nous voici fin prêtes à recevoir mes vénérés géniteurs.
Samedi soir, je n'avais aucune nouvelle de leur part depuis une dizaine de jours et ma mère m'avait assurée qu'elle me rappellerait pour connaitre l'itinéraire idéal à suivre, de la sortie d'autoroute à chez nous. J'ai donc eu une petite montée d'angoisse en réalisant que le téléphone était depuis, resté muet comme une carpe (c'est une expression, notre combiné ne ressemble pas à un poisson...). Et s'ils avaient oublié ? Si, finalement, ils ne pouvaient plus venir ? Comme il y avait eu des précédents en la matière, la jurisprudence a eu pour effet de transformer mon cerveau en centrifugeuse.... Kanou, qui est un amour de femme et veille chacune de mes petites crises avant qu'elles ne virent à la panique totale, a écourté mon monologue interne. "Ben, appelle-les, toi !". Il fallait y penser.
- Allo, maman, c'est moi.
- Oui ma fille.
- T'as pas oublié pour demain ?
- Non ma fille...
- Euh, vous arrivez vers quelle heure ?
- Comme tu veux.
- Ben, vers midi et demi, une heure.
- Ok.
J'ai ensuite passé le combiné à ma femme qui leur a donné les instructions nécessaires à un trajet agréable. Mon angoisse retombée a laissé la place à une autre : ils venaient. On n'en sort pas.
Le dimanche matin, je me suis levée aux aurores, comme d'habitude. Après le sacro-saint café et les deux tartines grillées, je ne me sentais pas bien plus fraiche qu'avant. Je me suis donc posée devant le pc et j'ai flané de site en site, de blog en blog. J'ai même fait un Word Mojo. A 10h30, je suis allée réveiller ma douce. Mais bien que nous ayons encore moult choses à préparer et à faire, nous ne sommes sorties du lit qu'à 11h00. On se calme, je ne fais rien en 30 minutes, on a juste papoté.
J'ai ensuite abandonné ma bien aimée avec son mug de thé. Mission cullinaire. Peler les pommes de terres et les couper, se flinguer les yeux avec les oignons, transformer un bloc d'édam en dés, préparer les brochettes apéritives (un petit pic, un carré d'édam, une tomate cerise, un carré d'édam et ainsi de suite...). Kanou a ensuite accompli sa mission. Préparer le gâteau au chocolat façon "straciatella" du siècle.
Nous étions toujours en pyjama et prêtes à aller nous doucher quand le téléphone a sonné.
11h45. Ils ne peuvent pas être déjà arrivés.
Et pourtant si !
J'enfile donc un jean vite fait pour leur descendre la carte d'accès au parking pendant que Kanou sprinte jusqu'à la salle de bains. Dans laquelle elle est restée coincée un bon moment pour cause de visite d'appartement et de papotages dans le couloir. Elle avait oublié ses fringues dans la chambre... Ce blocage a bien failli nous coûter un gateau, lui aussi condamné au four ! On a frôlé la catastrophe.
Je suis allée prendre une douche à mon tour après avoir déballé le cadeau de mes parents (et oui, ils nous ont offert une cocotte minute !) et nous avons pu démarrer les festivités.
Les conversations allaient bon train pendant l'apéritif. Tout le monde était détendu. Quand, soudain, ma voix a subitement couvert les autres :
- Oh, pinaaaaiiiiise, j'ai oublié le pain.
Devant le regard suppliant de Kanou, qui ne voulait pas que je l'abandonne seule avec mes parents et l'insistance collective, je ne suis finalement pas descendue en chercher et nous avons décongelé des petits pains individuels. Ma bourde est passée rapidement à la trappe et a même donné à ma mère l'occasion de raconter quelques anecdotes spéciales "ohhh, j'ai oublié le pain !".
Le repas aussi s'est passé à merveille. Ils se sont régalés. Mon père a même repris plusieurs parts du gâteau discrètement, pour ne pas se faire enguirlander par ma mère (allez Papa, lâche toi, il n'y a pas de sucre et c'est du chocolat noir...).
Après le déjeuner, nous avons, Kanou et moi, essayé de prendre notre revanche au trivial pursuit. Mais, mon père est un grand veinard et la simplicité désolante des dix premières questions lui a permis de thésauriser quelques portions de camembert et a donné à son équipe une avance confortable. Nous avons perdu de peu, il ne nous manquait qu'une petite couleur à obtenir. Non, je ne suis pas mauvaise joueuse.
Pendant toute la partie, ma mère s'est appropriée progressivement notre canapé. Usant de nombreuses positions lascives et confortables. En clair, elle était "comme à la maison".
Ils sont repartis en fin d'après-midi, ravis de notre invitation. Ma mère m'a même appelé le soir même pour nous remercier à nouveau...
Pari réussi. On refera ça, ils l'ont dit.
37 ans après, il n'est jamais trop tard pour reprendre à zéro et instaurer de vrais rapports parents/enfant.
Et en plus, ils ont même dit que notre appartement était super propre !