samedi 20 juin 2009

Cocktail chez Roselyne

Comme je te l'ai déjà dit, avec MaB nous étions invitées vendredi soir au Ministère de la Santé et des Sports par la FSGL pour la projection de 5 courts métrages "Jeune et homo sous le regard des autres"... suivie d'un cocktail.

Bon.

Comme on dit chez nos voisins transalpins : veni, vidi, vici.

Au départ, voici ce qui était prévu.

Le principe du concours partait d'une bonne intention :
- pour que le regard des autres change,
- pour comprendre pourquoi il est indispensable de ne pas laisser faire,
- pour participer au respect de la loi,
- pour que les jeunes homosexuel(le)s puissent vivre dans une société ouverte et non discriminante (en revanche, après, une fois que t'as vieilli, c'est plus la peine, hein... le mariage, l'adoption, la procréation, faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus).
Le fil rouge : dénoncer le lien tragique qui existe entre homophobie et suicide (dans le dossier de presse, c'est marqué que le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les 15-25 ans après les accidents de la route, mais 1ère cause chez les 25-35 ans... avec une prévalence chez les homos. Faudrait peut-être proposer un concours "Vieux et homo sous le regard des autres", non ?).

Donc depuis plusieurs mois, plus de 900 scénarios se sont opposés. Après plusieurs phases de sélection par un jury de choix présidé par André Téchiné, 4 scénarios ont été choisis pour être adaptés et réalisés sous forme de courts métrages, un scénario a obtenu une mention spéciale du jury.

Bien qu'ayant trouvé The place, juste devant le Ministère, nous sommes arrivées un peu à la bourre... question de principe.
Nous avons donc échappé au blabla introductif de Laurent Weil de Canal+ (oui, vu que c'est donc cette chaîne qui finance le projet avec l'INPES), mais pas à celui de la Ministre... quelque peu pathétique (je crois qu'elle a fait des blagues, la salle a rit à plusieurs reprises, mais je n'ai pas compris trop pourquoi...).

Et puis, en regardant un peu autour de nous, nous avons commencé à halluciner :

1) Le concours étant réservé aux 16-30 ans, je m'étais dit que les invités seraient en majorité plutôt jeunes... et ben non. Ou alors, ils font tous plus vieux que leur âge réel !

2) Les invités étaient en majorité des garçons, gays, pas gays, mais garçons quand même... on devait être 15-20 nanas (dont la ministre et une dizaine de lesbiennes, à tout casser) pour une centaine de personnes. C'était un peu flippant.

3) Sur les cinq courts présentés, un seul traitait de la lesbophobie. Sur 905 scénarios en compétition, ça ne fait pas lourd. Et encore, c'est le jury qui a décidé d'attribuer une mention spéciale à ce "film de filles", comme ils disent, pour la parité je pense, aussi parce qu'il est bon , j'espère. Céline Sciamma, la réalisatrice (celle de la Naissance des pieuvres), s'est étonnée du silence des lesbiennes sur la question de l'homophobie... elle s'est demandée si les filles avaient moins de voix, par leur éducation ou par la place qu'on veut bien leur laisser... rire gêné de l'assemblée majoritairement masculine.

Les courts métrages étaient tout de même intéressants... très positifs, un peu dans le monde des bisounours, ils finissent tous bien à la fin, les homos ne sont pas tabassés, n'ont pas des envies de suicide et vivent leur homosexualité tout naturellement.
Je te mets les titres, ils seront diffusés les 26 et 27 juin sur Canal+ (vers 22h) et en ligne ici à partir du 26 juillet :
- Omar
- Baskets et Maths
- Les incroyables aventures de Fusion Man
- En Colo
- Pauline (la fameuse mention spéciale parité du jury)

Enfin, le cocktail tant attendu !! Figure-toi que nous n'étions pas les seuls à avoir faim... il faut croire que la plupart des invités ont l'habitude de ce genre de mondanités...
Tous les garçons se sont rués sur le bar et n'en ont décollé que lorsque le champagne était vide et les petits fours engloutis. Avec les copines de l'association (oui, c'était nous les 5 lesbiennes... on a bien croisé 2 ou 3 collègues, mais nous étions vraiment en très large minorité), on a quand même réussi à prendre 2-3 coupettes de champ' pour la route, et, face à tant de superficialité, nous sommes vite fait rentrées chez nous, histoire de grignoter un truc !

Après, vu que quand même, j'aime bien faire plaisir à ma femme, je lui ai fait une petite visite des 7è-15è-14è arrondissements à bord de la limousine clio... l'avenue de Breteuil, le boulevard Pasteur, la rue de Vaugirard, la rue d'Alésia... tout ça presque by night (ben oui, c'est la faute du mauvais timing au cocktail... il était sensé se terminer un peu plus tard, à la nuit tombante !).

Bilan des courses : une avant-première de courts métrages sympa, mais du point de vue militant, complètement lisse...
Peut-être que c'est pour ça qu'on ne donne pas la parole aux lesbiennes militantes : d'une part elles ne font pas dans la guimauve-bisounours, d'autre part elles utilisent des réseaux parallèles (non-mixtes ?) pour leur diffusion.
Il suffirait juste au Ministère d'entendre ces voix qui s'expriment par d'autres moyens, et de faire diminuer le machisme qui règne dans notre société, homo ou hétéro.

vendredi 19 juin 2009

Fuck You !

Puisque ce soir nous allons voir des courts métrages au Ministère de la Santé et des Sports (et boire un coup, accessoirement)(surtout manger, en fait), je vous balance les clips réalisés par des internautes sur la chanson Fuck You de Lily Allen. (merci à H pour le tuyau !)

The Big Fat Gay Collab, par Steevie Bee Beeshop.



The Gayclic Collab, pour la journée contre l'homophobie !


Moi je les trouve très sympas ces petits clips... on devrait leur dire plus souvent aux homophobes !
Même, j'ai trouvé une tuerie de réflexion à répondre à certains petits homophobes en herbe, au collège... lorsque j'entends un "enculé", ou un "pédé", balancé sur un ton haineux. Mise en situation.

- Kanou, Kanou, y'a Marvin qui m'a traité de pédé !!
- Mais pédé, c'est pas une insulte ! C'est un diminutif de pédéraste, qui est un synonyme (attention, compétence transversale !!) d'homosexuel... C'est comme si je te traitais de noir, c'est pas une insulte !
- ...
Paf. Mouché !

- 'spèce d'enculé, j'vais t'enculer si tu m'files pas ton compas !!
- Aaah, mais vous faites ce que vous voulez, hein... mais protégez-vous !
- ...
Re-paf. Re-mouché.

Voilà comment je fais de la lutte contre l'homophobie à mon échelle.
Parce que bien entendu, après, il y a toujours débat, avec des questions auxquelles je réponds sans tabou.

mardi 16 juin 2009

Kan c non c non !

Non, ne t'en fais pas, je n'ai pas pêté les plombs au point d'écrire en langage sms !

Juste, je voulais te soumettre deux clips contre le viol, l'un étant une réponse à l'autre... sauras-tu trouver lequel ?





KAN C NON par Nina Roberts
Attention, certaines images peuvent choquer les plus jeunes.


Bon... tu connais la différence entre les bisounours et la réalité ?
C'est un peu ce que j'ai ressenti après.
Je ne sais pas trop quoi penser du premier, et le second... disons qu'il est très "dérangeant" (en même temps, c'est un peu le but, si j'ai bien compris !)


Voilà.
Vendredi soir, avec MaB, on est de sortie !
Nous allons au Ministère de la Santé et des Sports. Oui môdame, ou môssieur.

Nous sommes invitées par la FSGL pour la projection de 5 courts métrages "Jeune et homo sous le regard des autres"... suivie d'un cocktail !
Ouais.
Va y avoir du pédé raffiné stylé à donf et de la lesbienne chic glossée à mort.
J'ai déjà testé pour toi le cocktail à la Mairie de Paris, avec les petits fours et le champagne sous Tibéry, puis les fruits et le jus de pomme sous Delanöe, du temps où je faisais partie de l'équipe universitaire de hand... Mairie de Paris vs Ministère des sports !
Je raconterai comment c'était... p'têtre même que je prendrai quelques photos avec Roselyne, histoire de rigoler un peu !
Tu crois qu'il faut que je m'habille un peu, ou j'y vais nue tranquille ?
Nan parce que bon, même si c'est vrai, j'ai un peu peur de faire pique assiette si j'y vais en pantacourt et en tennis !


J'attends une nouvelle fois de toi ton avis vestimentaire sur la question !

Faut-il y aller en tenue de soirée à ce cocktail ?

Ou bien le pantalon de toile et un petit t-shirt, ça fera l'affaire ?

mercredi 10 juin 2009

Surfer sur la vague...

Je ne sais pas si c'est lié à quoique ce soit, mais figure-toi que mardi soir, on m'a fait une drôle de proposition de travail pour la rentrée prochaine...

Depuis le début de l'année, je suis élue à la CCP-PP pour un syndicat Sud Éducation. Ça n'est pas ce qu'on peut appeler un investissement personnel, dans le sens où je ne vais pas tracter tous les quatre matins et ne bats pas le pavé assidument... je ne suis pas une militante de base, je préfère l'action concrète et effective.

Donc, après la réunion d'installation de la CCP, j'avais fait un compte-rendu relativement complet aux permanents du syndicat, qui fut très apprécié.
Dans la foulée, j'ai également rédigé quasi entièrement (sauf l'édito, parce que je n'ai pas assez la langue de bois...) le quatre pages dédié à la fin d'année chez les assistants d'éducation (le renouvellement des contrats, le nombre d'heures de travail en fin d'année, les autorisations d'absence pour les concours et examens... enfin tout ce qui touche à l'exploitation de la sous-profession d'assitant d'éducation). Avec mon nom dedans... ça m'a presque autant touchée que la parution de mon premier article dans une revue scientifique... de là à me la péter, faudrait pas pousser mémé non plus !
A côté de ça, je vais de temps en temps à des réunions, et puis je fais des propositions "modernes"... du genre créer un réseau d'information pour les AED du département/de l'académie avec une liste de diffusion par courriel (la fracture numérique est un véritable fossé à l'Éducation nationale... je te jure... il y a des enseignants qui sont flippants). Ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais il suffisait d'y penser !

Et bien, après la proposition d'être une élue syndicale cette année, on m'a carrément proposé une décharge syndicale à mi-temps pour l'an prochain ! Ouééé !
En gros, il s'agira de bosser pour le syndicat à la place du boulot de vigile-dame pipi-animatrice au collège : assurer la permanence, participer aux propositions et aux décisions d'action, rédiger des tracts, informer les militants... un travail à mi-temps, quoi !

Oui.
Je sais ce que tu vas dire.
Un boulot de planqué.

Sauf qu'à 8€ de l'heure, tout est relatif. C'est pas comme si j'avais un vrai métier, reconnu, avec un vrai salaire, alléchant, et une vraie perspective d'évolution de carrière, motivante.
Pour l'instant, rien n'est sûr, tout reste à confirmer, mais j'ai accepté la proposition.
Du coup, je m'apprête à faire, peut-être, un petit coup de pute qui n'en sera pas vraiment un à ma Principale... vu que je ne lui parlerai de cette demi-décharge seulement après la signature de mes contrats, mais qu'elle pourra recruter un remplaçant sur ce poste, au mois de septembre.
Ça n'est pas très réglo, j'en conviens. Si avec moi, Elle a toujours été cordiale, on ne sait jamais, je préfère assurer mes arrières par les temps qui courent.
Dernièrement, Elle a quand même envoyé une visite de courtoisie de la sécurité sociale pendant l'arrêt de travail d'une semaine d'un AED (l'étudiant en staps-barbu, à qui Elle avait refusé 15 jours de congés sans solde pendant Roland-Garros, vu qu'il y bossait comme éducateur sportif, alors qu'Elle lui avait accordé verbalement au moment de son recrutement).
Ça n'est pas joli-joli tout ça.
D'autant que l'enquête, ma quête du Graal de cette année à défaut du concours, est au point mort. C'est qu'Elle ne lâche rien, la coquine chipie ! Et puis Elle est tout le temps débordée, toujours au point de rupture dans la gestion des élèves et de l'administration, ce qui ne facilite pas les conversations à bâtons rompus pendant la pause clope.
Bon.
La révolte qui gronde en salle des profs fait qu'Elle se planque dans son bureau la plupart du temps... on ne se croise quasiment plus !

Peut-être en fin d'année, lorsque les conseils de classe seront passés, que les élèves seront partis en vacances et que le collège ne sera qu'à nous...

jeudi 4 juin 2009

Victoire syndicale

Je crois que je t'en ai déjà parlé, mais depuis cette année (et une fameuse circulaire de merde sur les nouvelles missions des assistants d'éducation... en résumé, ça fait "travailler plus pour gagner autant, si ce n'est moins"), les assistants d'éducation ont dans leurs missions des heures d'aide personnalisée obligatoire.
Comprend "études dirigées".
Avant, ces heures étaient des vacations, payées autour de 25€ de l'heure. Une petite préparation était nécessaire, mais les élèves étaient volontaires et venaient avec des devoirs à faire.
Maintenant, ces heures sont dans les emplois du temps, payées autour de 8€ de l'heure. Une grosse préparation est nécessaire, avec un ciblage des difficultés, et une proposition de travail pour les élèves. En pratique, aucune préparation, et si les élèves n'ont rien à faire, on peut leur donner de la conjugaison et du calcul. Sinon, en fin de trimestre, on joue au pendu. De l'aide personnalisée obligatoire, il ne reste plus que le "obligatoire".

Du coup, depuis environ le mois de janvier, la vie scolaire boycotte plus ou moins ces heures d'aide... disons que si les élèves oublient, on ne va pas leur rappeler de venir, et si ils sèchent, on ferme plus ou moins les yeux (on n'appelle plus les parents en direct... on laisse les CPE faire, et vu qu'ils ne le font pas vraiment pour les absences aux cours...le boycott vient d'abord des élèves). Je te laisse imaginer l'état des présences pendant ces heures.
Sauf que moi, mes groupes, ils viennent tous... même parfois, ils demandent une heure de soutien en plus. Je me dis que je dois être efficace, même à 8€ de l'heure.
Et les profs, ils trouvent que les assistants d'éducation ne sont pas efficaces... ils me font des réflexions assez négatives pour que je les transmette à mes collègues (ces profs sont vraiment des mous... ils ont peur de certains surveillants, comme les élèves... c'est trop drôle).

A un moment, ça m'a saoulé qu'on bave sur mes collègues, et j'ai mis les pieds dans le plat. J'ai tout balancé : le salaire de merde, la dernière circulaire, et surtout, la surcharge de travail inutile, le retour au statut des MI-SE, tout ça , tout ça. Et bien figure-toi que d'un accord unanime, ils ont décidé de ne plus faire de listes d'élèves pour cette aide personnalisée.
Plus de listes, plus d'élèves, plus d'APO.
Sauf que la Cheffe, assistée par la Sous-cheffe, elle a grillé le manège...
Ben oui.
Tu t'imagines bien qu'avec la Vie Scolaire et la salle des profs, on s'est bien gardés d'aller en parler à la Principale.
Elle n'était pas très contente... elle nous a fait la morale à tous.

Certains profs, des balances (ça va se payer, moi j'vous le dis) ont balancé que les assistants d'éducation autorisaient les élèves à sortir du collège au lieu d'aller en APO.
La vie scolaire a balancé que certains profs ne prenaient pas le temps de donner des listes d'élèves pour les APO depuis des semaines, et que les CPE ne géraient pas les absences des élèves.
Résultat, vu que je suis censée gérer un petit peu ces listes, tout était en train de me retomber sur le coin de la cafetière.
Mais tu connais ou pas mon charisme formidable... en tant qu'assistante pédagogique, je suis le cul entre 2 chaises dans ce collège... entre vie scolaire et salle des profs, je suis le maillon faible manquant. Les profs m'apprécient, mes collègues assistants d'éducation aussi. J'ai surfé tout naturellement sur l'ambiance de révolte, quasi-unitaire (détail surprenant pour une salle des profs), qui règne au loin des bureaux de la direction (le collège se barre un peu en cacahouète en cette fin d'année au niveau de la gestion des élèves, la faute à un manque d'expérience de l'équipe de direction et à un despotisme sur-développé de la Principale). Il y avait des heures syndicales à écouler avant la fin de l'année, j'ai donc inscrit à l'ordre du jour de la dernière réunion cette fameuse question des APO. Histoire de crever l'abcès, et de fixer une stratégie pour supprimer ces heures de soutien bon marché à la rentrée prochaine.

Et bien aujourd'hui, lors de la réunion du comité de lecture (dont je fais partie, forcément) du nouveau projet d'établissement, la Principale a tenté de nouveau d'imposer ces heures d'APO. Face à la levée de bouclier des profs, Elle a commencé à fléchir, sans céder. J'ai donc pris la parole, et je lui ai refait mon petit speech, maintenant bien rodé (je l'ai d'abord testé sur mes collègues, puis sur les profs et les CPE... c'est flippant, je radote comme une vieille briscarde syndicaliste !)... circulaire, missions supplémentaires, manque de formation pédagogique des assistants d'éducation, salaires dérisoires...
Elle a cédé : les APO sont suspendues pour la rentrée prochaine. Les heures d'études dirigées pourront être proposées aux assistants d'éducation en tant que vacations payées par le rectorat.

Cette bataille, rondement menée, conviens-en, est gagnée pour l'an prochain... mais la lutte contre la précarité continue !
Encore faudrait-il que mon contrat soit renouvelé.

Depuis quelques jours, je fayote subtilement auprès de la direction et des CPE, tout en plaçant à qui veut bien l'entendre que j'aimerai bien rester au collège l'an prochain, mais que je ne sais pas si ça sera possible... Je n'ai pas encore réussi à le placer avec ma Principale, mais ça n'est qu'une question de jours !