lundi 28 décembre 2009

C'est pas l'pied !

Samedi dernier, je suis sortie en début de soirée faire quelques courses (parce que je préfère quelques courses régulières à un gros plein orgiaque). J'ai bien senti que le sol se dérobait facilement sous mes pieds.


J'ai bien vu la démarche élégante du canard qui avait soudainement contaminé ma rue. J'ai bien vu le goudron parsemé de milliers de petites étoiles de cristal qui brillaient dans le soir tombant.
Mais n'écoutant que mon courage, j'arpentais le trottoir avec précaution. J'ai pensé que marcher sur la neige serait moins dangereux, puisque c'était tout blanc, ce serait forcément poudreux. Bon, au pire mes pieds seront mouillés...

ERREUR !!!

Et v'lan la jambe gauche est partie la première, rejointe rapidement par la droite pour une sublime figure de ciseaux (si tu n'y connais rien en foot, imagine une paire de ciseaux qui coupe), la cheville gauche a fini violemment sa course sur le bord du trottoir, pendant que je me retrouvais le derrière sur la glace et que ma tête s'encastrait dans le muret qui se trouvait derrière moi. Et là...



J'entends "crac"... "quoi crac ? me dis-je !". Je vois que mon pied est tourné vers la gauche et qu'il refuse de reprendre sa position initiale. Et meeeeeerdeuuuuuuhhhhh !!!

Un couple de jeunôts, impressionnées par la beauté de la chute ont couru patiné vers moi.

Le jeune homme - Ca va m'dame ?
Moi - Pas trop là... vous m'aidez à me relever s'il vous plaît ?

Ce qu'ils font. J'ai à peine décollé du trottoir que je m'y recolle ! Impossible de tenir sur ce pied. La jeune fille, sous les ordres de son copain (courageux le gars) soulevait le bas de mon jean pour évaluer la blessure pendant que son Jules appelait les secours.

La jeune fille - Beuuuuuh...
Le jeune homme - Ah bon ?
La jeune fille - Ben, je sais pas, viens voir !
Le jeune homme - Ouuuuuuuuuuuch
Moi - C'est cassé ?
Le jeune homme et la jeune fille, d'une seule voix - Vous inquiétez pas m'dame, on appelle les pompiers !

C'est à cet instant précis que mon cerveau a brutalement réalisé la situation. Et si c'était cassé ? Mais, on devait partir à Nantes pour Noël... Et nos potes, elles viennent le 31 et je dois m'occuper de la cuisine. Et puis, je repars en Egypte au mois de mars. Ma femme est enceinte, il faut que je prenne soin d'elle. Le frère de Kanou vient diner demain soir.... Bref, la cocotte minute fonctionne bien. Je me décide à appeler Kanou pour l'alerter. Heureusement que je pars toujours faire des courses avec son portable...

La suite de l'histoire vous la connaissez, une plaque, sept vis, 4 jours à manger dégueu, à être piquée de partout, à être réveillée à grands coups de néons blancs. Dont 2 jours d'humiliation totale où j'ai du faire mes besoins au lit dans un bassin et supporter la toilette rugueuse d'une aide soignante slave qui parlait comme les voix qui doublent les personnages russes en français avec l'accent caricaturé. En 38 ans, c'était la première fois que je me faisais laver les fesses par quelqu'un d'autre que ma mère !

J'ai quand même eu le droit à quelques visites : trois potes et ma femme, tous les soirs. Elle m'apportait un tee-shirt propre, des magazines, des palmitos. Et comme j'ai raté la première écho, elle m'a même apporté les quatre premières photos de ce qui n'est pour l'instant qu'un têtard de 8mm avec un petit coeur qui bat sourdement.

A l'hôpital, ce qui est vraiment super, c'est les voisines de chambre... Et là, je peux bien vous le dire, j'ai été gâtée !

Monique (appelons la Monique, si vous le voulez bien) , de la même ville que nous, mais du côté des "quartiers", de la "téci". La bonne quarantaine, habite avec maman et frérot dans l'appart' que la famille occupe depuis les années 70. Au 8ème étage, enfin, tu la demandes en bas, on te dira. Elle connait tout le monde et lycée de Versailles vice et versa. Une femme simple qui fait un boulot simple, issue d'une famille d'ouvriers et qui ne veut pas quitter son coin.

Il y a peu, cette cité a été détruite en partie, pour être reconstruite. La rénovation court sur de nombreuses années. Beaucoup de familles ont été provisoirement ou définitivement relogées un peu partout dans la ville. Les provisoires sont ceux qui reviendront à la cité, parce qu'ils vont reconstruire moins de logements qu'ils n'en ont détruits (pour que ça fasse moins glauque, il parait). Et bien Monique, elle participe à toutes les réunions, elle est à fond dans le projet de quartier. D'abord, parce qu'elle veut être du groupe des provisoires, mais aussi parce qu'elle ne veut pas qu'ils profitent de la reconstruction pour mener une politique d'expulsions sommaires des payeurs en difficulté. Et puis, elle y tient au village de son enfance, elle le défend !

Bon, quelques fois, en écoutant Monique, j'ai eu l'impression d'être au comptoir d'un Bar PMU. Ca m'a rappelé l'époque où je jouais au flipper en buvant des bières avec les copains. Ces centaines de lieux communs, tantôt salés au populisme, tantôt poivrés à la démagogie... Cet élan révolutionnaire qui autorise toutes les critiques, mêmes les plus improbables ou les plus minables, à l'encontre du gouvernement en place. Mais, quelque part, ça faisait partie de son charme !

J'ai une petite pensée pour elle ce soir. Elle devait se faire opérer hier. Elle aussi, d'une double fracture.

Elle a passé Noël toute seule à l'hôpital alors que moi, je me faisais chouchouter par ma petite femme, qui en Reine des travaux manuels, m'avait construit un fauteuil roulant de fortune avec une vieille chaise de bureau, s'était chargée de rehausser le pied du matelas conjugal de mon côté du lit (oui, j'ai un côté, pas vous ?), m'avait aménagé un coin PC au moyen de nombreux coussins, m'avait installé le clavier sans fil pour que je ne me casse pas le dos en tapant et m'avait préparé un délicieux repas de réveillon...

J'ai de la chance. Je sais. Mais il faut bien que j'en ai un peu quand même ! Bon, en l'occurrence, j'ai beaucoup de chance, de l'avoir à mes côtés.

Et vous chers lecteurs ! Vous avez déjà eu le droit à un petit séjour à l'hôpital ? J'espère que vous avez eu un peu de visites et une Monique, le temps passe plus vite.

mardi 22 décembre 2009

Une boîte de chocolat

Il y a des fois où l'anticipation n'est pas mère de toutes les vertus.
Oui, je sais, je te l'ai déjà dit.
Mais en ce moment, cette tendance se confirme lourdement.
Je te rassure, Sapinou is still in da place !
Mais l'imprévu a tout de même frappé, sournoisement, froidement, à la nuit tombée, en bordure de trottoir, une plaque de verglas sous le pas alerte de MaB.
Glissade non maîtrisée, chute. Violente. Crac. Boum. Hue.
Bilan : un péroné en petits morceaux, un tibia fendu en deux et une cheville luxée.
Oui, mais aïe.
Pompiers, camion rouge, urgences.
Morphine, réduction de fracture, hospitalisation.

Je dois admettre que j'ai plutôt bien géré la situation, dans un calme tout relatif.
D'abord, je n'ai pas fait de malaise en voyant la cheville de MaB (et pourtant, rien que d'y penser, j'en ai encore des frissons).
Ensuite, alors que j'étais déjà dans el rojo camión de bomberos le camion rouge des pompiers (cela dit, c'est déjà un rêve de petite fille lesbienne qui s'est réalisé), je me suis dit que ça allait être galère de rentrer à la maison à pieds (oui, je mets un s, parce que j'en ai 2, de pieds, contrairement à d'autres...) en transport en commun, sans tickets ni argent, un samedi soir en banlieue, sous la neige et à jeun. L'hôpital n'est qu'à 4 km, mais tout en haut d'une lonnngue côte et au bout d'un lonnng plat... un no man's land industriel en friche à traverser... glauquissime.
Je suis donc redescendue à contre-cœur, laissant MaB aux mains des gentils pompiers (comme quoi, nous avons bien fait d'acheter leur calendrier et de leur souhaiter une bonne Sainte-Barbe).
Enfin, avant de prendre ma voiture, j'ai pensé à prendre quelques affaires pour MaB, forte de mon expérience sur ce type de blessure (il y a 5 ans, moi aussi, je me suis fait une fracture tibia-péroné, mais nette, et sans bavure luxation, si bien que j'ai cru que c'était une simple entorse et que je suis rentrée de l'entraînement en voiture, en serrant les dents)(ouais, les bretonnes sont dures au mal) : papiers, trousse de toilette, t-shirts, chaussettes, jogging, bouquins, shorts, palmitos, vibro.

Une fois virée des Urgences, j'ai pu rentrer chez moi, en me faisant des clins d'œil dans le rétro tellement j'étais fière de moi d'avoir pensé à prendre ma voiture assumé pleinement mon couple devant les pompiers et les urgentistes, après un bon grattage de pare-brise.
Je dois avouer qu'après l'appel à unE amiE aux parents de MaB (ouais, ouais, je me suis servie du téléphone... cas de force majeure), je me suis un peu effondrée.
L'avantage d'être enceinte, c'est qu'en ce moment, les hormones me font pleurer pour un oui ou pour un non : la crise d'angoisse a vite été désamorcée. J'ai tout de même passé une nuit de merde très agitée : j'avais laissé celle que j'aime toute seule, avec une cheville en vrac et shootée.

MaB a finalement été opérée le lendemain, sous péridurale, sans l'image mais avec le son : une plaque pour le péroné, 2 vis pour le tibia et un point de croix pour le ligament interne... j'espère qu'avec tout ça, elle ne va pas sonner sous les portiques, déjà qu'elle est née un 11 septembre, ça ferait mauvais genre, non ?

Du coup, il a fallu qu'on révise notre plan d'annonces aux familles, vu que nous ne partons plus pour les fêtes !
Hé hé.
Encore un peu de patience, tu vas finir par tout savoir !

mercredi 16 décembre 2009

Un Polichinelle dans le tiroir...

Bon, Greenouille, juste pour toi et parce que, vraiment, t'es une super reinette : c'est MaB qui écrit là, sur ton écran.

Comme vous le savez, ma femme porte en son seing (avec un g, parce que sans, on pourrait croire qu'elle est bizarrement foutue...) l'enfant que j'aurais à charge de mal éduquer. Pas la peine de relire la fin de la phrase, vous avez bien lu, j'ai bien écrit "mal éduquer".

Là, je sens que j'ai chatouillé la corde sensible. Vous vous contenez, parce que la politesse et le respect vous l'impose, mais il faut bien l'avouer, vous êtes prêts à me bondir à la gorge.

"Comment ça, mal éduquer ??? Mais tu pètes les plombs, MaB !!!"

Je vous rassure, j'ai bien tous mes esprits et j'assume complètement ma position. Je m'explique.

Kanou, ma bien-aimée dont je ne compte plus les nombreuses qualités, tant justement elles le sont, nombreuses, a bien un tout petit défaut. Oh, un rien. Une bricole qui doit probablement avoir rapport avec sa petite enfance. Elle est psycho-rigide. Et cette petite psycho-rigidité met à jour tout un tas de traits de personnalité particulièrement accentués. La rigueur, l'ordre, la discipline, l'organisation, le dépassement de soi. Bref, autant dire que si cet enfant n'a pas du tout envie de faire une carrière dans l'armée ou l'éducation nationale (tous les profs seraient de brillants officiers...), il risque d'avoir de gros problèmes de souplesse.

Mais heureusement pour ce futur petit être, le contrepoids MaB est là.

Et il pèse tiens ! On appelle ça le "deuxième parent". Ca ferait mauvais genre de dire "premier", puisque le premier, il a forcément un lien biologique avec le bébé. Ah, les lois de la biologie, y a pas à dire, c'est vachement bien fait. Imparable. Violent aussi, parce que, dans mon oreille peut-être trop compétitrice, deuxième, c'est plutôt la sale place dans le classement. Pas assez bon pour être le premier mais suffisamment pour être sur le podium. Et puisqu'en qualité de médaille d'argent, on me donne la possibilité d'avoir un influence conséquente, je ne vais pas me priver.

Avec moi, c'est royal au bar, tournée générale permanente et juke box à fond dans l'arrière salle. Finies les têtes de cadavres au réveil, le lit à faire au carré parce que Ikea a inventé la couette, les contes siglés et signés parce que c'est quand même plus marrant quand on les improvise. Et comme aucune marâtre ne sommeille en moi, ça va être du gâteau !

Pour moi, rien n'est grave, à part ce qui l'est vraiment. Avoir une maladie sérieuse, c'est grave, se retrouver au milieu d'une fusillade, c'est grave aussi, se faire enlever par des extra-terrestres, c'est encore pire. Mais, les erreurs que nous faisons, pour la plupart n'ont que très peu de conséquences irrévocables. Borges disait que s'il devait vivre une deuxième fois, il commettrait encore plus d'erreurs. Je suis pour. J'ai presque tout appris de mes erreurs. Alors, mon enfant, même si ce n'est que son deuxième parent qui l'y autorise, il aura le droit de se planter des milliards de fois. On se mettra juste d'accord sur les modalités pratiques. Histoire de ne pas trop détériorer son image, il serait préférable qu'il ne fasse pas deux fois la même erreur.

Et puis, un peu de bazar autour de soi, ça éveille, faut éviter les obstacles. Une armoire pas très bien rangée, ça met un peu de gaité dans une vie. Un paquet de Palmito éventré sous le lit, ça rappelle plein de souvenirs quand on retombe dessus. Bon, aller tous les dimanche matins à la patinoire pour te regarder jouer au Curling, même ça, je suis cap !

En échange, pour me remercier d'être une mère, euh pardon, un deuxième parent trop cool, j'ai un truc à te demander, à toi qui va rentrer dans ma vie. Par la force des choses, je sais, je m'impose, mais je ne m'imagine pas ma vie sans ta mère. Laisse moi revivre avec toi les innombrables et non moins précieuses premières fois.

Le premier sourire, le premier rire, le premier mot, les premiers pas, le premier repas, la première dent qui tombe, la première note et la première punition, le premier amour, le premier chagrin d'amour, la première larme, le premier cri, les premières brasses...

samedi 12 décembre 2009

Premiers effets, premières annonces

La première prise de sang a confirmé ma grossesse, avec un taux de bHCG à 2011 UI/l à 4 SA (semaines d'aménorrhées) révolues. C'est bon signe, on verra lundi, comment le taux évolue, et nous serons fixées.
Sauf que je ne réalise pas vraiment.
Depuis le test (et même depuis quasi les premiers symptômes...), j'ai définitivement arrêté l'alcool, les petites bières du dimanche après-midi ou d'après-match avec les copines, les mojitos de début de soirée ou les grogs en cas d'état fébrile. Maintenant, je me lâche en jus de fruits... raisin, pomme, pamplemousse, goyave, le choix est vaste !
J'ai aussi fait une croix sur les 2-3 cigarettes quotidiennes, sans aucune difficulté. Même les cigarettes coniques que je prépare pour MaB, histoire de soulager ses douleurs, violentes, quotidiennes et persistantes, ne me font plus envie... rien que le goût du tabac dans la bouche m'écœure.
Et puis, vu que j'ai lu tout un tas de trucs sur internet (je crois d'ailleurs que je vais arrêter de chercher des infos, sinon, je vais psychoter pendant les 8 mois qui restent !), j'ai préféré, par mesure de précaution, arrêter le thé et le café. Je reviens à mes premières amours, le Nesquick ! J'attends les conseils de mon gynéco là-dessus, parce que c'est vrai qu'un petit expresso le matin, ça me manque quand même un peu !

J'ai commencé à parler de ma grossesse dans mon association de hand, un peu contrainte et forcée, vu que l'organisation des Gay Games de Cologne commence dès maintenant pour le mois d'août 2010 (inscriptions, hébergement, transports). Je suis un peu déçue, mais même en accompagnatrice, ça ne serait pas raisonnable, vu que je serai un peu enceinte jusqu'aux dents à ce moment là !
J'attends encore un peu pour l'annoncer à mes coéquipières de club, et surtout à mon entraîneur, même si j'ai zappé les entraînements et le match de cette semaine... j'avais une réunion lundi soir, la flemme crève mercredi soir, et ce soir, je vais au théâtre. Je vais essayer d'esquiver encore la semaine prochaine...
Sinon, j'avais pris rendez-vous avec mon ORL préféré dès les résultats du test, histoire d'adapter mon traitement de fond contre les allergies. Alors je ne sais pas si c'est la grossesse, la fatigue ou l'émotion généralisée, mais j'ai chopé une angine carabinée, alors que ça faisait des années que ça ne m'était pas arrivée. Et vu que je n'ai droit à quasiment rien, ben ça n'est pas super rigolo : pénicilline, sérum physiologique, paracétamol et maxilase. L'ORL a préféré me mettre sous antibiotiques (alors que je n'en ai pas pris depuis des années...) pour éviter tout risque de streptocoque.
Bon.
Il m'a aussi dit que pendant un an (grossesse et éventuel allaitement), j'allais devoir faire une croix sur les antihistaminiques, et ça, c'est carrément moins rigolo. Je vais voir avec mon gynéco s'il y a d'autres solutions, mais je ne me fais pas trop d'illusions... je vais devoir endurer une rhinite permanente pendant l'année 2010.
Et comme la grossesse réserve tout un tas de surprises, j'ai chopé un bouton de fièvre pour la première fois de ma vie. Il ne manquerait plus que j'ai des nausées, et ça serait le pompom !

Ça, c'était pour le bureau des plaintes.
Ma mère est également venue diner vendredi soir, ce qui était prévu de longue date. Oué, c'est là que ça devient intéressant !
Elle a été surprise d'apprendre que j'avais dormi près de 2h en rentrant de chez l'ORL. Surprise aussi de me voir prendre du jus de fruit pour l'apéro. Et puis, n'y tenant plus avec MaB, nous avons craché le morceau.
- Dis-moi, tu voudras qu'on t'appelle comment ?
- Comment ça ?
- Ben moi j't'appelle maman, mais plus tard, tu voudras qu'on t'appelle comment ?
- ...
- Oui (voyant qu'elle n'entravait que dalle), tes petits-enfants, comment ils vont t'appeler ?
- ... (changeant de couleur) tu veux dire que...? C'est pas vrai !?
- Oui. Je suis enceinte, et de 3 semaines, la prise de sang l'a confirmé.

Elle a quand même été un peu secouée, s'est resservie un whisky sec, et puis la soirée a suivi son cours.
Ça, c'est fait.
Je pense qu'il va lui falloir un peu de temps pour encaisser le fait que je ne sois plus son "bébé". Pas forcément qu'elle va être grand-mère. D'une réalité fantasmée, on passe à un état de fait. Je pense que nous avons bien fait de lui annoncer de "bonne heure", ça lui laisse du temps pour se préparer !
Nous lui avons juste demandé de tenir sa langue, et de nous laisser faire cette annonce au reste de la famille, en direct, comme des grandes, histoire de voir la tête de mon frère ou de ma sœur ! Nous ferons ça le soir de Noël, chez ma frangine... j'te dirais qui a pleuré !

mercredi 9 décembre 2009

Sapinou est dans la place !

Non, nous n'allons pas surnommer notre future crevette comme ça, rassure-toi ! Pour l'instant, on ne l'appelle pas, on attend sagement la prise de sang et une première écho, d'ici une dizaine de jours.
Mais souviens-toi (), avec MaB, on aime bien cette tradition du petit sapin (piqueu-piqueu-piiqueuu) qui fleure bon dans la maison.

Donc, comme d'hab', nous sommes allées chercher notre sapinou ce midi, dans une zone commerciale déserte, entre la fin du repas des cols blancs et la fin de la sieste des enfants. C'est une stratégie qui me permet d'éviter de croiser mes élèves, hurlants, bavants et déambulants en horde. Je tiens à ma vie privée, quoi ! Je n'ai surtout pas envie de m'afficher avec un sapinou sous le bras, aussi grand que ma femme.

Bon. Et bien cette année, nous nous sommes encore faites avoir par le temps... Il faut savoir que la taille des sapins augmente de manière inversement proportionnelle avec le temps qui nous sépare de Noël. Je suis sûre que ce week-end, nous aurions trouvé un petit sapinou tout choupinou, d'une taille inférieure à 1m20.
Sauf que là, malgré notre quête minutieuse au milieu de rangées de sapins en chaussette, pas un seul sapin en-dessous d'1m50. Un gentil vendeur, qui, je pense, a du avoir pitié de 2 filles désespérées face à la taille des sapins, nous a conseillé de regarder la largeur des chaussettes à mi-hauteur.
Nous avons regardé. Nous avons choisi en conséquence.

Sauf que je n'ai pas pensé à la largeur du tronc... un sacré oubli de débutante. Comme si je n'avais pas déjà vécu cette expérience il y a deux ans !
Ça n'a pas loupé : le tronc, forcément, ne rentrait pas dans le trou de la bûche. Il a fallu tailler... pas à l'opinel ni à la scie à métaux... mais au tournevis et au marteau.
Oui. J'suis comme ça, un brin MacGiver. Admire la technique !


Au bout de 20 minutes, c'était fait. L'expérience favorisant l'efficacité. Ce que tu ne vois pas, c'est que le bois était détrempé et l'écorce gorgée de sève. Admire le résultat !


Mais c'est pas tout ça. Il a fallu lui trouver une place de choix. Parce qu'en chaussette, ce pseudo-sapinou n'avait pas l'air si massif... une fois la chaussette découpée, ce fut une autre affaire.


Nous avons juste enlevé une chauffeuse du salon pour la planquer ailleurs.
Mais avoue qu'en plus d'être massif, il est tout de même magnifique ce sapinou !!
Il va seulement falloir le décorer maintenant... et ce n'est pas avec nos trois pauvres décorations en papier mâché, verre et bois que nous allons en faire un sapin de Noël.
A moins que nous le laissions épuré, comme ça, au naturel ?

dimanche 6 décembre 2009

J17 DPO

Il y a des fois où l'anticipation n'est pas mère de toutes les vertus.

Nous abordions, MaB et moi, le dernier trimestre de l'année 2009 d'une manière plutôt morose face à l'impossibilité financière de repartir en Belgique. Depuis plusieurs mois, nous avions même évoqué sérieusement la solution d'un donneur en France, connu par nous mais incognito pour le reste du monde. Une solution moins couteuse, moins médicalisée, moins prise de tête.

Restait plus qu'à savoir qui.

C'est là qu'Il nous est apparu, notre mâle alpha, mi-homme mimine mi-Minh (rapport au voyage de MaB en Egypte), et qu'Il a fait sa proposition. Autour d'une bonne bouffe, nous avons discuté des modalités du don, de nos conditions et des siennes : un dépôt en liquide sans aucune autre responsabilité future auprès de nous et de l'enfant à venir.
Le projet mis au point, il n'y avait plus qu'à attendre le début du cycle suivant.
Pas de stimulation, pas de prise de sang, pas d'échographie de contrôle... pas de piqures, pas d'effets secondaires.
Juste un thermomètre et une prise de température quotidienne.

Autant te dire qu'il n'y a pas de comparaison possible avec les deux premières tentatives de novembre 2007 et février 2008.
Après 2 ans d'attente, j'ai appris à ressentir le moment précis de mon ovulation (quand je te dis que j'étais à la limite de l'obsession). Le jour même, un petit coup de fil à notre gentil donneur pour le convier à un dîner presque parfait à la maison, et nous y étions.
MaB, pleinement actrice cette fois-ci (contrairement aux deux essais précédents où la médicalisation l'avait pas mal écartée du processus), avait eu le temps de se renseigner sur le petit matériel nécessaire et sur le mode d'emploi de l'insémination artisanale : une seringue, un pot stérile, quelques bouteilles de beaujolais et beaucoup d'amour.
Un câlin et un dépôt plus tard, le compte-à-rebours était lancé : deux semaines à attendre pour savoir si les petits champions avaient atteint leur objectif.

Bon.

15 jours, c'est long. Les stimulations précédentes avaient faussé cette attente avec les effets secondaires. Là, j'ai pu pleinement en profiter : un moral gonflé à bloc, une pêche d'enfer, et pas de douleurs, à part des petits tiraillement au niveau de l'ovaire.
Au bout de 5 jours, ma poitrine est passée d'un bonnet B à un petit C, à la plus grande joie de MaB.
Au bout de 10, j'ai commencé à avoir des sensations vertigineuses en fin d'après-midi.
Je me suis bien gardée de m'enflammer, mais en lectrice assidue de tous les effets indésirables des médicaments, je me suis rendue à l'évidence : il s'agissait des effets de la progestérone, sécrétée naturellement cette fois.
Nous avions décidé avec MaB de ne faire le test qu'après 3 jours de retard dans le cycle.
C'était ce matin.


Pour la peine joie, j'ai fait des gaufres, à défaut de Stollen au massepain.
Joyeuse Saint-Nicolas !!