lundi 27 décembre 2010

La magie de Noël


Non pas que je sois encore complètement désespérée, mais à force de voir cette œuvre d'art de mon balcon tous les matins (oui... c'est posé sur le toit du musée à 2 pas de chez nous... je n'ai pas trop bien compris le concept, MaB t'en parlerait mieux que moi), je vais finir par y croire...

Il y a 3 semaines, je me croyais tirée d'affaire après cette ponction et ce traitement antibiotique de cheval.
Ben non.
Au bout de 10 jours de traitement, aucune amélioration. C'était même plutôt en train de se dégrader.
Fièvre, douleur, ganglions, inflammation.
Direction les urgences de cette fameuse maternité "amie des bébés", lait tiré, boite de lait en poudre achetée au cas où.
Ça n'a pas loupé : ils ont voulu me garder pour m'opérer le lendemain. J'ai réussi à négocier une hospitalisation le lendemain, avec une dernière nuit à la maison près de mes 2 amours.
Je me suis donc rendue à l'abattoir la maternité le cœur gros, laissant mon tout petit avec 2 biberons de mon lait et sa Mamita.

J'ai été prise en charge très rapidement, un petit comprimé pour me détendre, une douche à la bétadine, et hop, à poil au bloc. J'ai eu le droit à une mini-anesthésie générale, un drainage complet de cet abcès mammaire massif, une incision de 3 cm, un magnifique drain... mais surtout, une pompe à morphine !
La petite plaisanterie a duré une semaine : j'ai eu droit à une sortie la veille de Noël, avec une liasse d'ordonnances pour des soins à domicile 2 fois par jour, un arrêt de travail pour le mois de janvier et des cachetons qui me font planer au delà de toute espérance.
Une semaine à voir mon petit Sapinou d'amour et MaB une à deux heures par jour, voir pas du tout, à vider mes seins au tire-lait pour remplir des petits pots (et le réfrigérateur de la nursery en attendant... ça a fait marrer les puéricultrices, halluciner les jeunes mamans qui attendaient leur montée de lait, moi moyen à chaque fois que je voyais un bébé alors que le mien était bien tranquille à la maison à grandir auprès de sa Mamita...) que MaB ramenait dans son petit panier, à pleurer comme une madeleine dès qu'un petit flocon tombait (bah oui... qui dit flocon, dit transports dangereux, dit pas de bébé...).
Une semaine à me rendre compte peu à peu que j'avais tout de même un peu frôlé la septicémie, et que décidément, j'étais vraiment trop tarte de pleurer comme ça pour une toute petite semaine, alors que si je m'étais bougée plus tôt la séparation n'aurait pas duré aussi longtemps.
J'ai pas mal dormi, aussi... la nuit, le matin, l'après-midi... ça passe plus vite, et puis le sudoku sous morphine, ça n'est pas hyper probant.

A regarder, ça fait un peu Nip/Tuck... il parait que l'incision va se refermer toute seule (avec l'aide de 2 irrigations de la cavité par jour pendant au moins 15 jours-3 semaines), et que la cicatrice sera toute petite.
Le plus dur, c'est le traumatisme de cette séparation forcée avec mon tout-petit... tu penses, le plus long c'était 2-3 h maxi ! Lui, il n'a pas trop réalisé je pense, avec sa Mamita, il a continué à dormir, manger (le passage lait de maman/lait en poudre/lait de maman s'est fait sans problème), à rire, à gazouiller... à chercher un peu le sein aussi, et puis moi aussi... j'avais laissé un petit doudou imprégné de mon odeur dans son lit, ça l'a apaisé. Nous avons même communiqué par téléphone... il m'a raconté sa vie, ça m'a fait du bien sur mon lit d'hôpital !
Et moi qui m'inquiétais de ne pas réussir à m'attacher, qui avait peur de me détourner de mon enfant une fois qu'il serait né... je me suis pris tout l'infondé de ces angoisses en pleine poire (avec un trou de 3 cm dans le sein, on est plus fragile)...

Au final, je me retrouve avec un bébé en pleine forme, une femme épuisée par une semaine à plein temps (elle tire d'ailleurs son chapeau bien bas aux mères solo) et pleine de stress, un sein qui produit toujours bien-mais-pas-encore-assez-à-lui-tout-seul (ça ne saurait tarder), et un autre que je dois vider au tire-lait (ben oui... 3 fois par jour je vais à la traite, et ça n'est pas si "bestial" que ça)(parce que nous les femmes, nous avons le droit à une téterelle adaptée à la taille de notre téton)(sinon, une téterelle trop petite ou trop grande, ça fait grave mal... et ça peut aller jusqu'à l'engorgement)(une mammite chez nos amies productrices de lait à 4 pattes) et veux sevrer progressivement, histoire de ne plus être emmerdée.

J'espère juste que l'an prochain, nous aurons trouvé un marabout ou un rebouteux et que nous pourrons passer des fêtes de fin d'année sereines... sans chimiothérapie maternelle (cru 2003), sans jambe cassée (mon fameux tibia-péroné)(cru 2004), sans divorce parental (cru 2006), sans décès de grand-mère (cru 2007), sans épisode carcéral (cru 2008), sans hépatite, (cru 2009), sans jambe cassée (celle de MaB cette fois)(cru 2009 bis), sans trou dans le sein (cru 2010)... je n'arrive plus à me souvenir ce qu'il s'est passé en 2005.
C'est vrai quoi, c'est pour nous faire payer d'avoir notre Sapinou, huitième merveille du monde ?

mardi 30 novembre 2010

The guigne powaaaa... le retour de la revanche

Tu ne vas pas me croire, mais dans la série on-dit-que-la-roue-tourne-mais-chez-moi-elle-est-voilée, disons que je suis vernie... mais alors, vernie-vernie-vernie.

Je t'explique.
Après 2 mois de galère avec mon allaitement, et le diagnostic d'un staphylocoque doré, les choses s'étaient un peu apaisées (souviens-toi, , un peu ici et ).
Fini les engorgements chroniques, les douleurs et l'hyper-lactation.
Le vasospasme, j'en faisais mon affaire en faisant attention aux courants d'air.
Mi-octobre, l'échographe avait décelé une petite boule de rien, pour laquelle il avait conseillé de faire une biopsie (du genre nodule bizarre qu'il faut vérifier compte tenu des antécédents familiaux), mais que la consultante en lactation avait identifié comme une boule de lait potentiellement résorbable. Et bien figure-toi que la semaine dernière, cette boule s'est mise à doubler (voir tripler)(j'te jure, c'était impressionnant, j'avais une bosse dure sur le haut du sein, et le reste du sein hyper souple) de volume, en devenant trèèès inflammatoire et trèèès douloureuse.
Re-consultations. Re-coups-de-flippe.

Jeudi, chez la consultante en lactation. Suspicion de galactocèle... la boule de lait s'est retrouvée enfermée à l'intérieur d'une petite coquille, et ne peut donc pas s'évacuer. Sapinou, super bébé, super cool, super souriant.

Vendredi, avec une gynéco d'une maternité amie des bébés (vivent les réseaux médicaux, parce que sans piston, j'aurai eu un rendez-vous en janvier, dans le meilleur des cas...), et donc pro-allaitement (j'ai eu de la chance de trouver une place à moins de 100m sans trop galérer, en plein Paris... j'avais fait l'impasse sur la poussette, et mis Sapinou dans son cosy, puis en écharpe)(faut bien que la roue s'équilibre de temps en temps). 1h30 de retard, avec Sapinou qui voulait dormir, mais pas contre moi parce que trop stressée sans doute, il commençait à s'agiter légèrement. Tout ça pour m'entendre dire qu'un vendredi à 17h , on ne pouvait pas faire grand chose, et qu'il fallait que je revienne mardi matin, pour une ponction et/ou une micro-biopsie de cette fameuse boule. Sapinou moyennement cool, mais qui s'est endormi dès que je l'ai reposé dans son cosy pour le trajet du retour, donc quand même super bébé.
Le paracétamol fut mon meilleur ami pour le week-end, et l'ibuprofène m'a aussi un peu aidé lorsque vraiment la douleur était trop forte.

Et ce matin, me voici partie aux aurores pour la maternité, laissant Sapinou aux mains de sa Mamita, lait du matin tiré dans un biberon, et lait de l'éventuel midi stocké ce week-end au congélateur. A mon arrivée, le chirurgien qui devait me prendre entre 2 patientes était en consultation. Je suis fait happer par l'échographe qui en 2 temps 3 mouvements m'avait fait allonger torse nu sur la table (détend-toi MaB, détend-toi) pour constater que la boule semblait être remplie de liquide (du lait, probablement), que la biopsie ne semblait pas nécessaire, et qu'il fallait donc ponctionner.
- Quoi, mais, euh ?! Là comme ça, tout de suite, maintenant ?!
- Ben oui.
- ...
- Ne vous inquiétez pas, ça ne fait pas mal. On va juste aspirer, comme pour une prise de sang.
- ...
Paf. Aiguille plantée dans le mille grâce à l'écho-guidage. Seringue(s)(oui... une seule n'a pas suffit) en place. 50 cc d'un "liquide laiteux verdâtre" dit le compte-rendu. Impressionnant... on aurait dit de la crème liquide avec un filet de sirop de menthe. En vrai, le vert, c'était du pus... galactocèle + pus = abcès. CQFD.
Je n'en menais pas large, tu penses bien. J'ai même craint un moment le malaise vagal, avec cette aiguille plantée dans le haut de mon sein et cette seringue qui aspirait, aspirait...
Mais non.
J'ai juste pleuré tellement j'avais accumulé de stress depuis 5 jours.

Au final, ma crème verte est partie au labo pour analyses, j'ai 15 jours d'antibiotiques de cheval, et rendez-vous pour vérifier que tout rentre dans l'ordre après le traitement. L'échographe et son assistante ont été très à l'écoute. La gynécologue du départ aussi, elle a même assisté à la consultation avec le chirurgien. Elle a bien fait attention aux types d'antibiotiques, pour que je puisse continuer mon allaitement (elle m'a même chambrée parce que je les saoulais avec ça).
Le chirurgien n'était pas content qu'on m'ait fait la ponction avant la biopsie... il aurait voulu voir avant. Mais je pense que ça n'est pas plus mal que ça se soit passé comme ça, j'ai été soulagée de suite (à part la sensation de brûlure à l'endroit de l'aiguille, mais rien de grave), et surtout, le chirurgien m'aurait fait arrêter l'allaitement pour traiter le truc de manière plus radicale. En gros, il aurait préféré inciser-trancher-extraire, au bloc, avec hospitalisation, plutôt qu'une technique rudimentaire peu invasive et pas toujours efficace... J'ai comme eu l'impression d'être au milieu d'un complot de pro-allaitantes contre le méchant chir-anti-lait, ces femmes, consultantes en lactation, et donc relativement spécialisées dans le sein (et sortant d'un récent séminaire de formation)(d'où les réseaux médicaux) lui ayant damé le pion (j'espère d'ailleurs me retrouver dans les anales de leur publications, j'suis un bon cas d'étude, quand même !?).
Bon. Vu la couleur du liquide, il n'a pu qu'approuver. On verra dans 15 jours. Je vais essayer de ne pas tirer des plans sur la comète, et de m'imaginer le pire (c'est-à-dire une hospitalisation, avec intervention chirurgicale et arrêt de l'allaitement)(qui pourra reprendre après si tant est que je stimule la lactation pendant le temps des traitements)(il faut donc que je stocke grave du lait, histoire de tenir sans donner de lait en poudre à Sapinou).

Mais quand même... je me dis que vraiment, merde, quoi, j'ai pas de veine.
Et surtout, ça a fait naître en moi un sentiment de peur intense jusque là inconnu... la peur de ne pas voir grandir Sapinou, la peur qu'il puisse grandir sans moi, que je lui manque, qu'il soit mal sans sa maman... bref, j'y pense, puis je pleure comme une madeleine en regardant mon fils se blottir contre moi, repu après la tétée. Il faut que j'arrive à passer au-dessus de cette angoisse, sinon, ça va me bouffer... la fin de mon allaitement, la vie au moindre petit pépin de santé.
Comme quoi, l'attachement maternel, ça se construit, aussi.

jeudi 18 novembre 2010

Un an

Il y a un an, je me bourrais la gueule sifflais une deux trois bouteilles de beaujolais nouveau avec MaB et notre mâle alpha, mi-homme mi-Minh.

Il y a un an s'est installée en moi une petite vie, qui s'est accrochée, malgré les quelques péripéties qui ont suivi (mais si, souviens-toi, , et ).

Il se trouve que cette petite vie est maintenant plus ou moins autonome depuis 3 mois, et que pour fêter ça, Sapinou a tâté du virus en début de semaine.

Ben oui, on a la guigne ou on ne l'a pas ! Il a du se choper ça dimanche, lors de son premier match de hand en tant que supporter... ça m'apprendra à le laisser tripoter par tout un tas de nanas, et vu qu'il passe ses journées à téter ses poings, il suffit d'un rien pour qu'un virus passe.

Alors rien de trop grave, juste une petite gastro de rien qui est passée comme elle est venue... avec 2 jours de fièvre, des couches explosives aux couleurs quasi radio-actives, des pleurs inexpliqués (sans doute des douleurs au ventre), des réveils toutes les 3h (voir 1 ou 2h...) avec tétée de 10 minutes (au lieu du petit rythme bien tranquille de 4 tétées par jour et des longues nuits)(un petit come-back bien usant, mais gérable).
Au quatrième jour, tout semble rentré dans l'ordre.
J'ai à peine donné cette nuit du soluté de réhydratation conseillé par le pédiatre... mais à 4h du matin, j'ai un peu flippé en voyant la couche sèche depuis le dernier change à 1h du mat', donc en plus d'une tétée courte mais efficace, Sapinou s'est bu 40 ml d'eau minéralisée-glucosée-saccharosée (en gros, du coca sans bulles et sans colorant...). Ce matin, la couche était humide sans plus, et les selles étaient de nouveau normales.
Sauvé-e-s : pas besoin de courir aux urgences pédiatriques pour une réhydratation par perfusion (oui... je préfère m'imaginer le pire, comme ça, je ne suis jamais déçue prise au dépourvu) !
Autant te dire que les doutes que nous avions sur une éventuelle vaccination de Sapinou contre le virus de la gastro (vaccin proposé, recommandé même, mais pas remboursé... je trouvais ça un peu louche) ont été balayés : Sapinou est déjà un peu immunisé maintenant.
C'est fou ce que l'on peut nous faire acheter lorsqu'on est jeune parent, pas très sûr de soi et légèrement angoissé.
Un peu plus, et on me disait d'arrêter de l'allaiter pour lui filer un lait spécial antidiarrhéique !

Du coup, le rendez-vous chez le pédiatre pour une série de vaccins obligatoires s'est transformé en simple auscultation : à 3 mois, Sapinou pèse près de 7 kg et mesure 61 cm.
Un beau bébé qui ne rentre plus dans rien en taille 3 mois... mais en prenant 1 cm en 10 jours, il nous a un peu prises de court, et les habits en 6 mois que nous pensions sortir autour de Noël ont du être récupérés en urgence !

Mais je m'égare.
Il y a un an, donc, nous nous apprêtions, MaB et moi, à nous lancer dans cette fabuleuse aventure de la parentalité. Et je dois dire qu'un an, ça passe quand même super vite... j'ai l'impression que c'était hier, mais qu'il s'est passé tellement de choses durant cette année qu'on dirait que ça fait un siècle !
Je ne suis nostalgique de rien, ni de ma grossesse, ni des premières semaines de Sapinou lorsqu'il était si petit qu'il tenait au creux de mes seins, ni de ma vie d'avant pleine de débauche et de liberté... J'ai même plutôt hâte de voir avancer notre fils, de le voir grandir, évoluer, marcher, parler, courir, tomber, répondre, claquer des portes... vivre tout simplement.
Et pourquoi pas, d'ici un an ou deux, de remettre ça ?

dimanche 7 novembre 2010

Trop plein

Petit bilan de la quinzaine :

- des seins toujours pleins, quasi de la crème... Sapinou a pris 11 cm depuis sa naissance et a plus que doublé son poids avec ses 6,666... Damien... 6,665 kg ;

- Sapinou fait ses nuits "5-6h+3-4h", en fractionné, mais de bonnes sessions qui nous permettent de récupérer depuis presque 3 semaines. Il a également une furieuse envie de rester assis... ras-le-bol d'être constamment semi-allongé... il se redresse à la force de ses bras, même si pour l'instant l'équilibre n'est pas encore là. : il fait travailler sa ceinture abdominale comme un ouf... telle mère, tel fils !

- fin de mon congé de maternité, mais un mois de congé pathologique pour allaitement, ce qui va nous mener jusqu'au 2 décembre... après, congés payés jusqu'à fin janvier ;

- une bonne prise de tête avec mon père à propos du remboursement de mon prêt étudiant... que j'avais pris il y a 5 ans parce que mes parents ne pouvaient plus soutenir mes études, et qu'ils s'étaient engagés à rembourser eux, le moment venu. C'est le moment. Sauf qu'ils ont divorcé. Que mon père s'est remarié. Qu'il est maintenant propriétaire avec sa nouvelle femme de 2 maisons, une principale en pictavie, une secondaire à Oléron, qu'il s'est racheté une nouvelle voiture, qu'il vient de finir sa nouvelle salle de bain, qu'il s'est offert l'an dernier 2 voyages, un au Canada, l'autre en Martinique... et qu'il négocie comme un marchand de tapis pour 40 € parce qu'il ne veut surtout pas payer plus que ma mère, et qu'il avance comme argument sa "vie décente". Vaut mieux entendre ça que d'être sourde lire ça que d'être aveugle (quoi, je ne peux pas adapter le proverbe ?).
Stress intense, déception sans nom, engorgement... ben ouais, comme d'hab, quoi !

- un retour au pays pour les vacances : cidre, patates, saucisses, galettes, beurre, nutella, soleil, pluie, plage, mer. 2 kg sur la balance pour moi, mais ça fait tellement de bien le bon air !

Et puis, je regarde mon fils et je pleure... parce qu'il est trop beau, parce qu'il remplit ma vie et celle de sa Mamita, parce que le bonheur, parfois, c'est trop fort.
Alors il faut évacuer le trop plein.
Je suis sûre que c'est encore un coup des hormones... l'allaitement bloque un peu la testostérone, du coup, je n'arrête pas de pleurer comme une madeleine dès que j'ai une petite émotion... je suis aussi un peu moins agressive (sauf lorsque je suis en pleine crise d'angoisse... là, 'faut pas me parler-'faut pas me faire chier-mais être là quand même pour essayer de me changer les idées...)(hem... MaB a une patiente d'ange)... et vachement moins poilue.

Nous menons une vie trépidante, et pourtant, il n'y a pas grand chose à dire... Sapinou a rit lorsque j'ai fait le vent, Sapinou tient maintenant son hochet et le porte non sans mal à la bouche, Sapinou aime bien qu'on lui chatouille son petit bout de langue, Sapinou fait pêter les pressions des fringues en 3 mois et le 6 mois a été sorti en catastrophe, Sapinou ne sait pas encore s'il préfère la raie au milieu ou sur le côté, Sapinou n'a pas de gazouillis plus haut que l'autre, même après 2h15 d'attente dans le cabinet de mon gynéco.
Bref.
A chaque jour son lot de découvertes, de joies, de rires et de progrès.

jeudi 21 octobre 2010

Parents alternatifs

Notre petit bonhomme a déjà 2 mois... ça va si vite !
Je voudrais te raconter chaque jour qui passe, mais peut-être que tu serais saoulé à force... Sapinou a tenu dans sa petite main la patte avant de Sophie la girafe (qui d'ailleurs a une vraie tête de junkie, en passant... pupilles super dilatées, ça ne fait pas sérieux !)... Sapinou a eu un rire sonore (oui parce que jusqu'à présent, il souriait, mais en silence)... Sapinou fait des vagues avec ses jambes dans le bain, si bien que la salle de bain ressemble parfois au tournage du remake de Sauvez Willy... Sapinou suce son poing (et pour ne pas qu'il tombe, il le tient avec son autre main... exit la tétine)... Sapinou est en train de doucement passer au fringues en 6 mois (certains trucs en 3 mois sont déjà remisés... ça promet)...
Bref.
Comme tu vois, l'odyssée la vie suit son cours.

Hier, j'ai innové. Je me suis fait une après-midi "maman". C'est à dire que j'ai un groupe de copines qui, passé la trentaine, s'est mis à pondre. Va savoir pourquoi, mais il y a 4 ans, c'était no way pour elles, alors que moi j'en bavais déjà d'envie. Et puis pouf, 30-32 piges, du sexe tous les jours avec Monsieur, et hop, un bébé... ah ces hétéros... ils me surprendront toujours !
Du coup, nous nous sommes retrouvées à 3-4 mamans avec nos bambins... comme au bon vieux temps, mais avec des bébés en plus... 11 mois, 6 mois, 2 mois, encore dans le ventre. On a bien rigolé, on s'est racontées nos accouchements, nos galères d'allaitement, on aurait presque dit une réunion de la Leche League avec nos nibards à l'air, sauf qu'on s'est gavées de viennoiseries et d'orangina !
Constat : autant, entre adultes, les différences de way of life peuvent passer inaperçues, autant, lorsqu'il y a des enfants, ça saute aux yeux et après, ça pique.

Je t'explique.
Même si sur le fond, les valeurs sont les mêmes, sur la forme, les limites du supportable de chacune sont différentes.
Une maman super roots, qui a accouché sans péridurale quasi dans la jungle d'une petite fille et qui, 11 mois plus tard, dépiaute son pain au chocolat à même le tapis, et qui vient allègrement s'essuyer les mains sur la salopette propre de Sapinou (que j'avais précédemment sauvée d'un renvoi de lait caillé...).
Bon.
Je n'ai rien dit, parce que dans le fond, ça n'est pas grave, ça reste du chocolat, et la salopette se lave. Mais je me suis tout de même dit que je n'aurai sûrement pas la force de laisser Sapinou étaler un pain au chocolat et sur lui et sur le tapis et sur le pantalon de la copine et sur le canapé...
Alors attention, cette petite fille est heureuse comme tout, choyée, nourrie, lavée, juste sa maman la laisse faire, à son image de maman roots qui ne se prend pas (trop) la tête.

Une autre maman super bobo... le bébé encore au chaud, mais qui pense l'appeler Rose ou Scarlett, ou alors un prénom de perso de BD, illustratrice donc intermittente, qui habite à la Goutte d'Or mais préfère prendre un taxi plutôt que le métro, plus sûr. Mais qui n'a pas l'air d'avoir vraiment envie de jouer à la poupée... à moins qu'elle fasse sa maline devant nous, et qu'en fait, lorsqu'elle va déballer son énorme sac de fringues de bébé récupérées, va se mettre à chouiner comme une madeleine parce que c'est troooooooop mignon toutes ces petites robes !

Et puis moi... roots mais pas trop... en plein maternage, mais pas trop. Portage en écharpe, mais cosy aussi (en fait je porte le cosy à la main après la voiture, et je mets Sapinou dans l'écharpe car il est trop lourd à bout de bras, et le châssis de la poussette, ça faisait trop pour faire juste 500 m de la voiture à la réunion tupper-baby).
J'ai passé une super après-midi, Sapinou a été super cool (comme d'hab en fait), j'ai même pu déguster quelques herbes douces entre 2 tétées, ce qui ne fut pas du luxe !! Ne t'offusque pas : même pas 1% de ce que la maman ingère passe dans son lait, et ce qui n'est pas bon, ce sont les produits chimiques du tabac... y'en avait pas... huhu. Et chez les roots-girls, le principe de précaution a une limite assez basse : on ne s'arrête pas de vivre, tant qu'on reste raisonnable (études scientifiques à l'appui, et avis médicaux aussi).

Et là, je me suis vraiment rendue compte que ce qui fait vraiment la différence entre des personnes qui se connaissent depuis longtemps, ce sont les enfants. C'est comme s'ils étaient le révélateur des choix de vie de leurs parents. Et c'est en voyant ses potes évoluer en tant que parents que l'on se rend compte de nos affinités avec eux, mais aussi de nos propres limites.
Et quand une copine te dit que ton bébé, il est cool et super éveillé, ça fait toujours plaisir !
Les enfants révèlent la vraie personnalité, le vrai tempérament de leurs parents. Inversement, souvent, l'attitude des enfants révèle le vrai tempérament des parents... à bébé pleurnichard, maman stressée et mal dans sa peau, c'est bien connu.

Je pense que je renouvellerai l'expérience, faut que je surveille l'évolution des petites filles, histoire de savoir qui va draguer Sapinou dans au moins 15 ans (comment ça, ils sont plus précoces les jeunes d'aujourd'hui ?) !

Et toi, la maman/la nana qui me lit (le papa/le gars aussi, peut-être, qui sait ?), as-tu ressenti ça les premières fois où tu as vu tes potes avec enfants ?
As-tu flippé au point de ne plus jamais vouloir les revoir en famille (du genre il faut impérativement qu'ils fassent garder les enfants lorsqu'ils viennent chez vous sous peine de déclencher le plan ORSEC après le passage du tsunami vivant) ?
T'es-tu dit "chic, nos enfants vont devenir les meilleurs amis du monde" ?
Ou alors "laissons-le/la en liberté, qu'il/elle en profite, parce qu'à la maison, les limites seront plus strictes" (genre "vas-y, étale bien le chocolat entre les lattes du parquet, à la maison, n'y pense même pas !") ?
Peut-on rester amiEs lorsque des éducations sont différentes ? Peut-on encore partager des choses ?
Comment supporter ces différences ?
Comment vivre l'altérité alors que l'on veut partager ?
Question subsidiaire : suis-je complètement ouf de me poser toutes ces questions ? Est-il temps pour moi de reprendre le boulot, ou fin-janvier, ça ira ?

vendredi 8 octobre 2010

L'abeille coule... de source ?

Mouais.
Répète la première partie du titre très vite, ça détend.
Bon. Ok, on s'amuse comme on peut.

Presque 3 semaines que je fais la morte, et Sapinou qui grandit, qui grossit, qui sourit à qui veut bien le voir, qui évolue à vue d'œil... mais qui ne fait pas encore tout à fait ses nuits, et qui tète encore toutes les 3h... 4 voir 5h lorsqu'il est en voiture (dès que le cosy touche le siège de l'auto, Sapinou se met en mode veille attentive, et ne bronche plus jusqu'à ce qu'il en sorte... c'en est flippant parfois !).
Et surtout, 7 semaines que je galère avec mon allaitement, malgré quelques améliorations au niveau de la douleur...

Car un engorgement chronique, c'est douloureux.
Un porte-bébé ou une écharpe avec Sapinou dedans l'espace de 2h, ou l'appui de la ceinture de sécurité, ou une mauvaise position pendant le sommeil, ou un écart trop important entre 2 tétées, et hop, une lymphangite.
Fièvre, état grippal, courbatures, et nodules de lait douloureux bloqués dans le sein.
Paracétamol, siestes à gogo et position de la louve. J'ai enfin testé... on dirait une girafe en train de boire, le sein pendant au dessus de la bouche de mon fils. Cocasse, mais efficace.
Et puis c'est le débouchage de canal.
Pour le dernier, je jure que cela s'est passé sans trucage. Alors que je vidais le pré-lait histoire de faciliter la tétée de Sapinou (en gros, tu vides le trop plein de soupe lait pour que le sein soit plus souple), tout d'un coup, j'ai senti comme lorsqu'on perce un bubon devant une glace...floootch... et une giclette de lait accompagnée de sa crème épaisse, comme des petits caillots de lait agglomérés. Et puis le flot, continu, sans les mains, est sorti d'un des canaux de mon sein, pendant quelques minutes. MaB peut témoigner, c'était impressionnant, d'autant que le sein, très dur depuis 2 jours, est tout à coup devenu souple. J'ai tout de même fait téter Sapinou dessus dans la foulée, et là, re-belotte, un morceau de crème fraîche qui a bouché les trous du bout de sein en silicone, et un Sapinou inondé par le jet de lait ! Je crois même qu'il lui en est ressorti un peu par le nez (du lait, pas de la crème !)...

Malgré toutes ces péripéties, je ne me résous toujours pas à arrêter.
J'en ai même parlé avec la psy qui nous a suivi pendant ma grossesse : pour elle (et pour moi aussi, c'est moi qui l'ai mise sur la piste), l'allaitement est une manière d'affirmer mon côté féminin de me sentir femme, et ne pas allaiter serait une négation de cette part féminine que j'ai réussi à apprivoiser pendant ma grossesse. Grosse contradiction, mais pas tant que ça finalement.
Oui, c'est un peu compliqué d'être une lesbienne dans sa tête, parfois !

Après mon passage chez le gynéco, j'ai finalement contacté la sage-femme qui nous a fait la préparation à la naissance, qui m'a conseillé vivement d'aller à une réunion de la Leche League (ou de Solidarilait, mais le réseau est encore balbutiant). Lorsqu'une copine de galère d'allaitement m'a proposé une réunion près de chez moi, j'ai sauté sur l'occasion. J'ai été agréablement surprise par la bonne ambiance, et surtout par le non-jugement de valeur de vouloir allaiter son petit 3 mois ou 3 ans (bon, ok, 3 ans, je trouve ça un peu long, mais chacune fait ce qu'elle veut de ses seins, de son couple, de son corps, de son éducation). Cette réunion m'a permis d'obtenir les coordonnées d'une spécialiste en lactation fondatrice du crefam, qui m'a redirigé vers une consœur faute de rendez-vous proche, très proche.

Sapinou sous le bras (je ne me sépare pas de lui plus de 2h de suite après une tétée, car la suivante arrive toujours vite), je suis donc allée à cette consultation, pleine d'espoir. Après 45 min d'entretien, à retracer 7 semaines de galère et à mater mon nibard douloureux sous toutes les coutures, je suis repartie avec :
- un diagnostic d'hyper-lactation confirmé, avec réflexe d'éjection fort ;
- une ordonnance pour un prélèvement de mon lait, car elle suspecte une infection du genre staphylocoque que j'aurai chopé à cause des crevasses du début couplées à la dose d'antibiotiques pour la césarienne, ce qui causerait les engorgements et les douleurs ;
- une ordonnance pour une échographie mammaire, car peut-être qu'une partie des engorgements est due à l'ablation d'un kyste en 2007, et que le chirurgien a joué à Dexter avec mes canaux lactifères ;
- un nouveau rendez-vous pour la semaine prochaine, avec les résultats.
Elle m'a également parlé d'une pilule progestative pour réduire mon hyper-lactation, et de quelques trucs pour réduire mon REF.

Lorsque je suis sortie de son cabinet, j'étais tellement contente de voir qu'enfin quelqu'un allait s'occuper de mes problèmes d'allaitement comme on s'occupe de traiter une angine, j'avais envie de sautiller jusqu'à ma voiture, dans les rues de Paris, Sapinou dans son cosy.
Bon. Je me suis vite détendue vu que maintenant, Sapinou a dépassé les 5,4 kg... plus les 2,6 kg de la coque. Mais à l'intérieur, j'étais euphorique.
En 45 min, cette consultante a effacé toutes mes suspicions de dépression postpartum (oui... je n'allais pas très fort en fait depuis tout ce temps...). C'est la psy qui va être contente !

Au final, j'ai un gynéco qui est passé à côté de l'essentiel, et probablement qu'un petit traitement antibiotique va résoudre l'essentiel de mes douleurs.
C'est fou, non ?
Oui, en ce moment, je trouve que tout est fou... les réflexes archaïques de mon fils, l'incompétence des gens, les mensonges des parturientes, le temps qui passe à toute vitesse... comme une petite fille qui découvre le monde !

samedi 18 septembre 2010

Réflexe archaïque ou le syndrome du petit cheval

Les premières semaines de vie d'un nourrisson peuvent être assez déconcertantes pour les parents.
Surtout avec l'entourage qui y va toujours de son petit conseil ou de sa petite réflexion, rarement à propos, souvent culpabilisante ou source de stress.
Je ne te parle pas de mon allaitement, dont les problèmes sont plus profonds qu'un simple engorgement. J'ai une hypophyse capricieuse, du coup, en plus d'avoir des ovaires dystrophiques, mes seins le sont aussi, dystrophiques.
D'où la différence de taille entre les 2.
D'où l'inflammation des canaux lactifères.
D'où les quelques bugs de ces 4 dernières semaines.
A force de persévérance, je n'ai pas lâché, et ça a l'air de s'arranger avec le temps (enfin... depuis 2-3 jours, je n'ai plus trop mal, et c'est déjà ça !).

Bref.
Je ne vais pas te parler en long et en large de mes problèmes de tétons.
Je ne vais pas non plus me lancer dans un petit pamphlet contre un corps médical uniforme et mercantile : mon gynéco, lorsque je l'ai consulté m'a répondu "si vous avez mal, il faut arrêter" (même pas "on va chercher ce qui cause vos douleurs", non... "si tu as mal aux jambes, arrête de marcher"..., rien que ça !), puis, voyant que je n'allais pas suivre son conseil, m'a prescrit des cataplasmes d'un produit anti-inflammatoire qui n'est plus à la vente depuis quelques années. 70 € dans mon cul ma face, pour ressortir avec une ordonnance de fer et une écho qui dit que mon utérus a retrouvé sa taille normale. Je ne me lancerai donc pas tout de suite dans la prospection pour du lait en poudre 1er âge, ni d'épaississant contre les coliques, ni tout le matos et les consultations médicales.

Non.
Je vais te parler de trucs vachement plus réjouissants, parce que bon, ça va bien 5 min tout ça.
Je te disais donc qu'un nourrisson, parfois, c'est marrant !
Si, si, et pas seulement lorsqu'il dort.
Et le plus marrant dans tout ça, c'est de voir qu'il reste avant tout un petit mammifère.

Tu lui caresses la joue lorsqu'il dort, et hop, il tourne la tête et cherche à téter... on ne sait jamais, qu'il y ait un bout de nibard qui passe par là. Ça marche aussi avec les nibards des autres... il se rend vite compte qu'il n'y a que sa mère qui pourra le satisfaire de ce côté là, mais il cherche à téter quand même.

Tu lui appuies sur la plante des pieds, et hop, ses petits orteils se referment... au cas où une branche trainerait autour de la table à langer. Pareil pour les mains, ce qui peut parfois immobiliser lorsque bébé s'est endormi avec un doigt dans sa petite main, et qu'il se cramponne.

Tu le tiens sous les aisselles à la verticale, il se met à marcher. Bon, il va juste falloir qu'il muscle un peu son jeu pour jouer en équipe de France de foot, mais il y a de l'idée !

Tu le fais téter à sa faim, il s'endort, repu et apaisé. Et 1h après (60 minutes, rarement une de plus ou de moins), voilà qu'il a zappé qu'il venait de se taper la cloche et qu'il souhaite remettre le couvert céans. Au début, je me suis fait avoir dans les grandes largeurs... ce qui fait que j'avais l'impression de ne faire qu'allaiter (5 minutes de changement de couche, 30 minutes de tétée, 10-15 minutes en position semi-verticale histoire d'éviter l'évacuation du trop plein sur le body propre... fais le calcul sur 1h). Maintenant, on gère la fougère, comme dirait Zeste. Grave !

Tu lui changes sa couche, il est satisfait d'avoir enfin les fesses propres (et pas encombrées par la demi-tonne de merde qu'il déverse quotidiennement dans ses langes)(c'est fou comment un si petit bonhomme peut produire autant de caca !). Ses jambes sont souples, et relativement immobiles.
Au moment même où tu places la petite couche sous ses fesses et tente de la refermer, bébé gonfle son ventre et tend ses jambes, raides comme la justice.
J'appelle ça le syndrome du petit cheval. Comme ces vieilles carnes de canassons qui gonflent leur abdomen dès que tu t'approches avec la selle. Il faut les avoir par surprise. Surtout la tête dans le pâté à 1h du matin. Puis à 4h. Puis à 7h...
Et puis, une fois que tu as tant bien que mal réussi à fermer cette p*!?& de couche, que tu as évité l'arrosage intempestif sur ton t-shirt propre, il faut le rhabiller. Deux écoles s'opposent : celle des pressions dans le dos, où tu dois balloter ton môme pour le rhabiller, mais où les mouvements de pédalos sont moins gênants, et celle des pressions à l'entrejambe, où là, certes l'enfant reste sur le dos, mais est libre de faire du petit vélo à volonté. Lorsque tu arrives à refermer les 72 boutons (je te jure que de nuit, les yeux collés, dans une semi-pénombre et sans lunettes, tout semble énorme !), tu passes au niveau supérieur.

C'est fou quand même, non ?
Ce qui est surprenant, aussi, c'est qu'un nourrisson sait exactement combien il lui faut de litres lait pour bien grandir, et sait quand s'arrêter... pas de risque d'obésité chez le bébé allaité puisqu'il a appris à développer son sentiment de satiété au sein de sa mère.
Le meilleur dans tout ça, c'est de me rendre compte qu'en fait, il a une totale confiance en moi : lorsqu'il dort sur mon ventre, calé entre mes seins, il pourrait se passer n'importe quoi qu'il ne bougerait pas.
Ça doit être l'instinct...

samedi 11 septembre 2010

70 ans et 23 jours

23 jours que Sapinou est arrivé, et déjà, il dépassé les 4 kg (chaque semaine, des paris sont lancés pour le verdict de la pesée à la PMI)(et je dois dire que je suis plutôt bonne au jeu du filet garni), et ne rentre quasiment plus dans aucun pyjama en 1 mois (surtout ses pieds, en fait). La semaine prochaine on change de taille de couche...

Bon, et depuis 23 jours, on dirait qu'il ne s'est passé qu'une seule grande, longue, et interminable journée sans fin... le jour, la nuit, tout ça nous semble complètement surfait ! J'avais déjà une capacité impressionnante à pouvoir m'endormir un peu n'importe où, n'importe quand lorsque j'avais besoin de repos : je suis maintenant au top ! La micro-sieste est devenue une de mes spécialités, avec ou sans crapaud sur le ventre.

Oui, parce que Sapinou (tout comme sa maman, aveu fait par ma mère il y a quelques jours...) ne supporte pas de rester seul... la pilule de la transition entre le ventre de maman et la solitude du berceau/transat/landau est assez dure à vivre. Du coup, il réclame les bras après un micro-assoupissement de 15-20 min, et même si tout le monde nous dit de le laisser gueuler un peu, au-delà de 10 min, on craque... Dans les bras de MaB qui fait la cuisine, sur le ventre de maman qui fait le ménage ou remplit des papiers.
Il parait que j'ai accepté la coupure du cordon autour de mes 2 mois... il ne reste plus qu'un mois à MaB pour entretenir sa tendinite à l'épaule.
Et moi d'apprendre à mieux patiner sur la parquet de l'appart en sifflotant le beau Danube bleu (j'te jure que c'est efficace... il s'endort en 2 secondes 30).
Parce que Sapinou est un mélobaby mélomane, il apprécie la musique, mais seulement la bonne. Il ne s'agirait pas de lui refiler du Lorie ou du Larusso... il lui faut du jazz, des cuivres, du rythme, du style. Sydney Bechet (par hasard, Petite Fleur passait sur le PC, il s'est arrêté net de chouiner pour écouter...), Louis Armstrong et Dizzie Gillespy. J'ai testé le Boléro de Ravel ce matin, et il a eu l'air d'apprécier pendant sa tétée. Cet enfant est tout simplement fasciné par les instruments à vent... du sifflement au trombone, en passant par la trompette, la clarinette et le saxo. D'ici qu'il nous tanne dans 4-5 ans pour faire du cornet à pistons (tout, sauf de la flute à bec, même alto... je ne pourrai pas), il n'y a qu'un pas !

Sinon, avec MaB, nous avons 70 ans à nous 2 aujourd'hui. On fait un gouter d'anniversaire cet après-midi... parce que le soir, c'est mort... à 21h, j'ai les yeux qui se croisent, et après avoir englouti mon assiette, je ne pense qu'à une seule chose : dormir d'ici la prochaine tétée.
31 ans. Ma trente-et-unième année s'engageait plutôt mal, et puis elle a pris une tournure tout à fait radicale lorsque j'ai appris que Sapinou s'accrochait bien...
Je suis allée voir un psy, même si c'était avec MaB, ça m'a permis de mettre pas mal de choses à plat par rapport à ma maternité.
J'ai appris à demander et accepter de l'aide, chose que je ne m'autorisais pas vraiment jusqu'à maintenant. Et en ce moment, j'avoue que cela m'est fort utile !
J'ai arrêté de fumer... même si je ne fumais que 3-4 clopes par jour, mes 9 mois de grossesse ont eu raison de cette mauvaise habitude. Bon, je ne dis pas qu'une petite clopinette après un bon repas et un café ne passera pas par moi, ou en soirée avec un mojito ou un ti punch (enfin, après l'allaitement, hein !).
Et puis surtout, je ne bois plus de coca ni ne mange de nutella... avec les restrictions de sucre pendant ces 9 derniers mois, je trouve que c'est beaucoup trop sucré... je crois que c'est ça qui m'a le plus filé un coup de vieux !

Je ne te parle pas de MaB qui est dans tous ses états avec l'approche fatidique de la quarantaine !

Ah, tiens, un crapaud commence à couiner dans son berceau !
Il a tenu 45 min tout seul : il y a du progrès !

samedi 4 septembre 2010

Laitière, mode on

S'il y a bien un truc auquel je ne m'attendais pas, c'est de galérer autant pour allaiter Sapinou.

Oui, parce que là aussi, les mères sont des grosses mythos.

Ça a commencé à la maternité, où me faire pomper du colostrum toutes les 45 min-1h pendant 5-10 min par un nourrisson qui n'arrivait pas à mettre mon bout de sein en bouche correctement, m'ont causé des crevasses énormes et extrêmement douloureuses.
Les puéricultrices m'ont bien conseillé une crème magique à base de Lanoline, avec une meilleure position pour soulager les mamelons... mais ça me faisait toujours un peu mal à chaque tétée. Même parfois, j'ai du serrer les dents pour ne pas gueuler de douleur.
Je me suis accrochée, à coups de paracétamol, d'autant que Sapinou grossissait à vue d'œil et était en très bonne forme.
Et puis il y a eu la fameuse montée de lait, autour du 3è jour... déjà que la grossesse avait fait de mes seins un véritable objet de fantasme des atouts avantageux, là, ils ont encore pris une taille de bonnet (ne me demande pas laquelle, j'ai décidé qu'après F, je ne comptais plus...). Surtout, ils étaient extrêmement tendus et douloureux...
Pour me soulager, j'avais décider de rester un peu les seins à l'air sous le t-shirt... histoire que les crevasses cicatrisent un peu, et que le soutien-gorge ne me serre pas trop. Ouais, ben tu diras ce que tu voudras, qu'il fallait que je m'y attende, tout ça, et bien au bout d'un quart d'heure, mon t-shirt était trempé, et le Sapinou ronflait comme un bien-heureux dans son berceau en plexiglas à côté.
Lorsque j'ai demandé de l'aide, en expliquant que j'avais un sein très douloureux, rouge et dur, à la limite de l'engorgement, et que je n'arrivais pas bien à faire téter Sapinou, on m'a répondu que tout était normal, et que ça se régulariserait naturellement d'ici quelques jours.

Après 4 jours à la maternité, ils m'ont foutu dehors, vu que je maîtrisais totalement les soins (bain, yeux, nez, cordon, couche) et les pleurs de mon bébé (qui ne pleurait pas, d'ailleurs), que les 14 agrafes de ma césarienne étaient toutes enlevées, sans aucune complication, et surtout qu'il y avait une liste d'attente de femmes sur le point d'accoucher longue comme le bras en cette fin de mois d'août (c'est fou... plutôt que d'aller au ciné ou au resto, les gens ont fait des bébés fin novembre... ou alors, c'est un coup du beaujo... les rayons de couches en taille 1 sont en rupture !).
De retour à la maison, je me suis retrouvée seule face à mes montées de lait... Je ne savais pas quoi faire avec mes seins douloureux... J'ai fait quelques conneries, du genre tirer mon lait à chaque montée, histoire de me soulager, en donnant un biberon à Sapinou (ce qui n'a pas eu l'air de le perturber plus que ça)(même MaB a pu donner son premier bib, elle n'en était pas peu fière !). Soulagement sur le moment, parce qu'après ça a été pire... j'ai cru qu'on me faisait une mastectomie à vif. J'ai aussi investi dans des protège-mamelons en silicone, parce que ça n'était plus possible d'avoir les tétons en sang.

A la PMI, pour la visite des 8 jours, avec toise et pesée pour Sapinou, on m'a félicité de l'allaiter exclusivement au sein, et ça lui profitait bien étant donné qu'il avait pris 400g en 4 jours depuis la sortie de la maternité.
Sauf que lorsque j'ai dit que c'était grave galère d'allaiter, que ça faisait mal, et que j'avais une production laitière bien trop abondante pour un seul bébé, on m'a répondu que c'était normal, et qu'il ne fallait pas que je me plaigne parce que d'autres mamans n'avaient pas de lait du tout.
En gros, tu allaites ton petit, c'est super, c'est normal... du "tu enfanteras dans la douleur", on était passé à "tu allaiteras dans la souffrance". Il fallait que je tienne bon, pour le bien-être de mon fils.

Je suis donc rentrée à la maison, fière d'avoir un fils en bonne santé, beau comme tout, j'ai ravalé ma petite larmichette de douleur, et j'ai serré les dents à chaque tétée (autour de 8 par jour... d'une durée moyenne de 45 min... à peu près toutes les 3 h).

Mais ça ne s'est pas arrangé... toujours ce sein extrêmement douloureux, lourd, énorme, rouge, rempli, bouché... et rien sur internet... pas de trucs de grand-mère pour soulager les seins douloureux, à part des compresses d'eau chaude et des positions d'allaitement dignes du Kama Sutra (j'te jure, pour la position de la louve, le bébé est sur le dos et la maman lui donne la tétée à 4 pattes au-dessus de lui... bon... faut pas avoir peur du ridicule).
J'ai donc continué à serrer les dents, ravalant des sanglots de douleur à chaque tétée, et complètement désemparée face à tout ça. Car à qui demander de l'aide ?
A la ligue du lait ? Sur leur site, le silicone est pire que tout, donc je me serai fait jeter par une conseillère...
A mon gynéco ? A part gérer la douleur, et éventuellement un problème mécanique interne (du genre un canal lactifère bouché, ou une carence hormonale qui empêcherait les montées de lait de se faire correctement), ça n'est sûrement pas lui qui aurait pu me dire d'allaiter comme ceci ou comme cela...
A la sage-femme qui nous a fait la préparation à la naissance ? Elle fait partie de la bande de la ligue du lait, donc si c'était pour me faire dire que je devais me détendre pour réduire mon seuil de vulnérabilité à la douleur, c'était trop tard, j'avais déjà atteint un point de non-retour...
Restait donc la PMI. Mais il fallait attendre la visite des 15 jours.

Je me suis donc rendue à cette visite de contrôle, Sapinou sous le bras et MaB dans son landau (ou l'inverse, je suis un peu à la rue en ce moment). Depuis sa naissance, il a pris quasi 1 kg... en plus d'être une laitière, je fournis du lait de qualité.
Et là, j'ai vraiment insisté pour avoir de l'aide, parce que j'avais très mal, et que j'étais au bord de l'arrêt de l'allaitement malgré les bienfaits sur mon fils.
Une puéricultrice a regardé mon sein sous toutes les coutures, et m'a donné 2-3 conseils. Surtout, elle m'a expliqué la marche à suivre pour réguler mes montées de lait : pas de tire-lait entre 2 tétées, même si c'est douloureux... éventuellement procéder à une extraction manuelle si nécessaire, et me reposer. Quelques compresses d'eau chaude imbibées d'alcool pour aider à désengorger. C'est pas super-super comme conseils, mais au moins, elle a eu le mérite de m'écouter (elle s'est penchée sur mon cas de plus près lorsque j'ai fondu en larmes lorsqu'elle m'a dit que les protège-mamelons en silicone, c'était mal parce que ça modifiait la succion des bébés... et que je lui ai répondu que si je n'avais pas ça, j'arrêtais d'allaiter), et de me réconforter.

Depuis, je suis tout ça à la lettre, et ça à l'air de s'arranger. Surtout que je teste de nouvelles positions : depuis 2 jours, après la berceuse, j'en suis au ballon de rugby. Je crois que je vais toutes les tester... ça donnera à mon allaitement un côté un peu ludique !

J'espère réussir à allaiter Sapinou exclusivement au moins jusqu'en décembre... après, je reprendrai le boulot... je verrai si je me tape la galère de tirer mon lait pour lui filer en journée, ou si je ne maintient que 2 tétées par jour (matin et soir).

Mais la question que je me pose, c'est comment se fait-il qu'on valorise autant l'allaitement maternel (du genre "vous l'allaitez exclusivement au sein ? Mais c'est génial ! C'est ce qu'il y a de mieux pour votre enfant !"), alors qu'il y a aussi peu d'aide et de soutien à cet allaitement (du genre "l'allaitement, c'est naturel, toutes les femmes devraient y arriver") ?
Comment se fait-il que les mamans qui n'allaitent pas au sein soient montrées du doigt à la maternité du genre mauvaise mère qui ne veut pas le meilleur pour son enfant, même si on respecte leur choix ?

A côté de ça, je me suis rendue compte qu'en fait, une grande majorité de nanas n'allaitent pas du tout, même pas le colostrum, et filait le biberon de lait infantile direct à la naissance... Et ce sont ces femmes qui sont le plus encadrées : elles ont les doses des biberons à donner, et la fréquence des tétées est calées sur un rythme régulier... rien pour les allaitantes au sein : on ne sait pas ce que l'enfant boit, à la demande, et le seul moyen de contrôle reste la pesée.

Sans porter de jugement pour ce choix (surtout après avoir douillé comme j'ai douillé pour allaiter 15 jours), je suis curieuse de savoir pourquoi toutes ces femmes décident de ne pas allaiter au sein...
Alors que moi qui ait eu tant de mal à assumer ma maternité, j'ai opté pour l'allaitement au sein... alors que je n'éprouve aucun plaisir à le faire, à part peut-être de voir mon fils téter avec vigueur et de s'endormir, repu et apaisé, à la limite de l'ivresse, plein de contentement (j'te promets, à la fin de la tétée, il rejette sa tête en arrière, les yeux mi-clos, comme s'il était bourré !)... et pour rien au monde je n'arrêterai (sauf cas de force majeure... je suis une bretonne, ne l'oublie pas)(la bretonne est dure au mal).

Et toi, la lectrice-maman (ou future maman), quel a été/sera ton choix ?
Quels ont été tes arguments pour ou contre l'allaitement au sein, au biberon ?
Si tu as choisi le sein, as-tu douillé comme ça aussi ?
Ton choix a-t-il été guidé par un souci d'esthétique ? De couple (je dis ça, parce qu'en ce moment, il est HORS DE QUESTION que MaB ne m'effleure ne serait-ce qu'un bout de peau de sein... déjà les petites mains de Sapinou c'est limite)(avec des petits ongles acérés qu'on ne peut pas encore couper...) ? De praticité ?

Après l'audit sur la puériculture, j'en appelle à tes lumières sur l'allaitement, parce que j'ai l'impression que je me suis fait des films, et que j'avais des images d'Épinal de femme allaitante épanouie.

jeudi 2 septembre 2010

Le petit chat est mort

Oui... ça n'était pas la dépression post-partum qui rongeait notre con de chat.

Après une semaine sans bouffer une seule croquette ni bouchée qu'il adore, MaB l'a emmené chez le véto, pour avoir le fin mot de l'histoire sur cette possible forme d'anorexie.
Analyses sanguines, auscultation... il s'agirait d'un problème hépatique. MaB repart donc le porte-monnaie allégé de 120 € et une prescription de comprimés à faire prendre 2 fois par jour à un chat qui vomit sa vie.
Ben je peux te dire que filer des cachetons à un chat qui refuse catégoriquement de les prendre, ça n'est pas chose facile... à cela tu rajoutes un bébé qui hurle de faim (ou d'énervement, ça dépend des jours), et une fatigue extrême due à des réveils/tétées toutes les 3h, ça donne une Kanou au bord de la crise... voir même en larmes.
Avec l'aide de MaB, je me suis reprise, et j'ai opté pour les comprimés pillés dilués dans de l'eau, à donner à la pipette... au moins, il est obligé de déglutir un minimum, même s'il salivait comme un ouf pour être sûr de ne rien prendre... anti-vomitif et nutricaments, avec une pâtée spécialement enrichie.
Au bout de 3 jours, nous n'avons vu aucune amélioration...
Même, une dégradation de sa situation... plus de toilette, planque dans le placard ou les chiottes (je te jure... il squattait les chiottes...), toujours pas de bouffe, et puis surtout, plus de ronron, l'air hagard, complètement éteint.
Pire : l'odeur... un mélange entre la merde et la bile... lorsque je passais à hauteur du placard, j'en avais la nausée, et ce malgré le seau de javel à portée pour nettoyer au fur et à mesure dégueulis et traces de pneus. On a bien tenté de le toiletter un peu au gant, mais vu qu'il se planquait, ça n'était pas chose facile.

Lorsque MaB a été obligée de le porter pour qu'il aille boire ou dans son bac à litière, on s'est dit que là, vraiment, si en plus il était incontinent, ça n'allait pas le faire.
Hier matin, après une longe réflexion, nous avions pris la décision de le faire euthanasier, parce que maintenir en vie un chat qui n'est plus capable de rester propre, ça n'est pas respecter sa dignité d'être vivant.

C'est donc le cœur gros que j'ai laissé partir MaB avec son matou sous le bras chez le vétérinaire.
Face à la détermination de MaB d'euthanasier son chat, le véto a bien essayer de trouver une autre solution, mais les symptômes décrits ont eu raison de son côté commercial : une échographie a confirmé la présence d'une tumeur au foie grosse comme une balle de ping-pong.
Le chaton trainait ce crabe depuis plusieurs mois, voir plusieurs années... mais il ne nous a jamais montré qu'il souffrait. Même, nos câlins et nos soins lui ont permis de mener une fin de vie idyllique. Surtout pendant mon hépatite, où il était contre moi toute la journée.

Voilà.
C'était le chat de MaB.
Lorsque je l'ai rencontré, il avait déjà 7 ans, mais il m'a adopté, et réciproquement. Nous nous sommes trouvés, comme MaB et moi. Ce chat m'adorait, il m'attendait devant la porte de la chambre, lorsque je faisais une grasse matinée. Il me suivait partout, de la salle de bain aux chiottes, du salon à la cuisine. Tout le temps sur mes genoux, ou contre moi.
Et moi, je suis triste, parce que c'est une page de la vie de ma femme qui se tourne, et que même si elle a pris la bonne décision, cela a été très dur pour elle de se séparer de son fidèle compagnon, qui l'a accompagné dans toutes ses galères d'avant moi.
Il n'aura même pas eu le temps d'être jaloux de Sapinou... MaB lui avait fait renifler un body ramené de la maternité, il avait ronronné. De ses dernières forces (et lorsqu'il était un peu propre encore), il était monté sur le lit pendant une tétée et était venu voir de plus près, intrigué mais pas agressif, par ce petit d'homme posé sur mon ventre.

RIP con de chat Petrus (1997-2010)

dimanche 29 août 2010

La face caché d'un accouchement annoncé

Parce que MaB vous a déjà tout dit, et que si je me mets à relire son message, j'ai une montée de lait, il est temps que je vous raconte ma version des faits, le côté obscur de cet accouchement haut en couleur.


Mardi 18 août, n'ayant toujours aucun signe annonciateur d'un probable accouchement, j'avais rendez-vous à la maternité pour un examen de contrôle, dit "d'exploration", à J+1 post-terme.
Très optimiste sur un retour à la maison dans la journée, nous avons donc pris la voiture pour m'éviter les goujats des transports en commun (je me souviens d'une dame d'un certain âge qui m'a dit que j'exagérais parce que je n'arrivais pas à passer derrière elle dans le bus, et qu'elle refusait de se bouger du couloir du bus...), valise dans le coffre tout de même.
Après 1h d'attente, la faim au ventre (essaye d'imaginer l'état de mon estomac à 12h après un petit-déj pris sur les coups de 8h30... catastrophique), la sage-femme vient enfin faire sa petite exploration : le col est court mais toujours fermé. Si toutes mes constantes sont bonnes, la sage-femme vérifie celles du bébé : Sapinou va bien, mais il est mur, tout comme le placenta, et la quantité de liquide amniotique est limite pour attendre plus.

Du coup, pim-pam-poum, elle m'annonce comme ça que je suis hospitalisée, et que mon accouchement va être déclenché, là, tout de suite, maintenant. Il est 12h20.

A 12h50, le monitoring est posé pour voir si Sapinou supporte le peu de contractions que j'ai.
Une heure et un plateau repas plus tard, un 2è touché vaginal pas très glam me pose un petit tampon chargé d'hormones (prostaglandine, pour les fans de culture scientifique) sensées déclencher des contractions plus fortes sensées ouvrir le col. Le produit peut être efficace en 2h comme en 24. Il y a comme qui dirait une petite marge...
Sur les 3h de monitoring, il y a bien eu des traces de petites contractions toutes mignonnettes, tellement mignonettes que je me suis fait une petite sieste... c'est dire leur intensité. Pendant ce temps, MaB en a profité pour faire un A/R à la maison, histoire de se remettre de ses émotions et de me rapporter de quoi m'occuper pendant le travail.
Puis j'ai eu le droit de rejoindre mes appartements ma chambre individuelle, toujours sans aucun signe d'efficacité du produit.
A partir de là, c'est monitoring toutes les 6h, jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que des contractions ultra-violentes déboulent aux alentours de minuit... de plus en plus rapprochées, et de plus en plus balèzes. Tellement balèzes que j'ai du retourner faire un monitoring, pour voir qu'en fait le col n'était ouvert qu'à 1 cm après 1h de contractions toutes les 2 min (imagine pour arriver à 10 cm...), et qu'à chaque contraction, non seulement j'étais prise de spasmes (j'ai bien tenté toutes les techniques de l'haptonomie, mais à un moment, walouh, que dalle-peau de balle, j'ai cru mourir pendant ces 2h), mais surtout le petit cœur de Sapinou ralentissait dangereusement.

Là, re-belotte, pim-pam-poum, à 2h du mat', l'obstétricienne m'annonce qu'on va devoir me faire une césarienne de toute urgence... qu'elle va appeler MaB (qui était rentrée à la maison en attendant que le travail commence, rassurée par l'équipe "c'est une premier accouchement, ça va prendre du temps... pas d'ici demain matin..."), mais qu'elle ne va pas attendre qu'elle soit là pour commencer.

Le pire des scénarii.

Je te passe les détails de la préparation... rasage glam (oui, la maternité rend très "glam"... à cela, tu rajoutes la culotte jetable en résille et les bas de contentions couleur chair post-opératoires, la touche est parfaite !!), sonde urinaire, crise d'angoisse, rachi-anesthésie, et enfin, plus de douleurs, mais des sensations.
Le son, pas l'image.
L'équipe super cool, qui blague même sur l'épaisseur de ma ceinture abdominale...
- Rhooo purée, y'en a encore une couche...
- ...
- Vous faites du sport madame ?
- Oui, du handball depuis presque 20 ans, mais pas depuis ma grossesse...
- Superbes abdos ! On va devoir vous appuyer un peu sur le haut du ventre pour passer cette barrière.
J'ai cru qu'ils allaient me péter une côte tellement ils ont appuyé de bon cœur !
J'aurais voulu leur demander une attestation pour mon entraîneur, histoire qu'il me fasse moins douiller à ma reprise, mais j'étais trop chamboulée, à l'écoute du moindre son qui pourrait sortir de mon ventre.

Sapinou est né à 3h07, 49 cm pour 2,980 kg, le 19 août.
Il a crié tout de suite.
La sage-femme me l'a posé en peau à peau quelques minutes, le temps de récupérer le placenta. J'ai pu lui faire des petits bisous, et verser les quelques larmes qui me restaient (en plus de trembler comme une feuille pendant toute l'intervention, mes larmes n'ont pas arrêté de couler... le stress, l'émotion, l'angoisse, l'inconnu, la peur).
Et forcément, il est magnifique (quoiqu'un peu bleu au départ, vu qu'en plus, il s'était à moitié emmêlé dans son cordon).

MaB est arrivée pour le voir sortir de la salle de naissance, petit paquet tout emmitouflé, et a pu le prendre tout de suite dans ses bras, lui, ce petit bébé tout calme, si apaisé.
J'ai arrêté de pleurer lorsque la sage-femme m'a dit "votre femme est arrivée, elle vous attend avec votre fils".

Agraffée, shootée à l'oxygène, me voici en salle de réveil, pour voir MaB, ma femme, tenir notre fils dans ses bras la larmichette à l'oeil, encore toute intimidée par cette rencontre.
Elle m'a collé mon fils sur le torse qui a su trouver tout seul comme un grand sa source de vie, et qu'il n'a plus lâché depuis, mon sein.

Voilà, si tout s'est bien passé malgré l'urgence, pour la préparation à l'accouchement avec l'haptonomie (si, tu sais, le coup de la force est en moi, sans péridurale, à l'ancienne, tout ça), c'est un peu raté.
Je ne regrette pas un accouchement par voie basse... encore une contradiction dans mon approche de la maternité en tant que lesbienne...
En revanche, tout ces contacts à 3 que nous avons eu pendant la grossesse prennent tout leur sens depuis 10 jours : Sapinou est un bébé super calme, super éveillé et super tonique, curieux de tout et très attentif (ça lui arrive même de scotcher sur le Che de Warhol... je te jure, il adore les couleurs !).

Bon.

Il y a quand même une organisation de ouf à mettre en place, surtout dans la gestion de l'allaitement au sein, qui n'est , mais alors pas du tout, une chose facile... et puis le manque de sommeil aussi un peu.

Mais la vie est si belle, surtout lorsque je le regarde dormir repu, calé comme un crapaud, par mon opulente poitrine (tu n'as pas idée... juste, Pamela Anderson est une petite joueuse, et il n'y a pas que la Normandie qui fait de bonnes laitières).



samedi 28 août 2010

Bébé breizh à bord !

Tout d'abord, chèrEs lecteurEs, nous espérons que vous nous pardonnerez le retard de ce petit billet. Je n'ai aucune excuse valable, à part peut-être l'entrée dans nos vies d'une crevette d'un demi mètre et de six livres un quart !

Car, vous l'aurez compris à lecture du titre, Sapinou a enfin quitté sa studette tout confort pour un trois pièces bien équipé... Le déménagement a été épique mais finalement tout est arrivé en bon état à la livraison.

Le 18, ma chérie et moi, nous nous sommes sagement rendues à la maternité pour le rendez-vous du terme (pour les néophytes, c'est le rendez-vous où tu es sensée te rendre avec ton petit baluchon si le polichinelle est toujours dans le tiroir...). Pas de contraction, aucun signe d'accouchement imminent, c'est donc en voiture et sans aucune pression que s'est déroulé le trajet. Après une bonne heure d'attente, la sage femme attitrée de Kanou d'amour montre enfin le bout de son nez. A cet instant précis, j'ignorais que j'allais dormir une heure en 24 heures. j'ignorais aussi que lesdites prochaines 24 heures allaient être les plus courtes et les plus longues de mon existence. A cet instant précis, je riais juste en moi même en imaginant Kanou répondre à la sage-femme "ben, que dalle, peau de balle !".

Warning


Si vous êtes enceinte de plus de huit mois et que vous commencez sérieusement à angoisser à l'idée de pondre, je vous recommande vivement de ne pas lire le prochain chapitre.

D'abord, il y a eu la sage-femme en question qui nous a dit le col est pas ouvert du tout, c'est pas bon. Elle a appelé l'échographe pour contrôler son diagnostic, qui a confirmé la sécheresse amniotique. Après un bref passage bureau des admissions, on lui a collé deux capteurs et un tampon. Pour un tampon gagnant, il faut compter deux heures, mais si il est perdant t'en prends pour 24 heures ! Quelques doigtés plus tard, service maternité, y a la garde de nuit qui m'a viré manu militari ! Je lui ai quand même fait jurer au moins quatre fois, avant de lui obéir, qu'on allait m'appeler dès que ça voudrait bien venir. Puis, il y a eu ma belle-mère qui avait très envie de causer et ce maudit sommeil impossible à trouver. Quand à 2 heures et demi, le téléphone a sonné....
- Madame MaB, z'êtes bien la compagne de Madame Kanou ?
- Oui, oui, c'est moi !
- Bon, quand vous arriverez, le bébé sera déjà né parce que là, on va la césarier...
- Quoi ? hein ? Bon, j'arrive.
- Oui, mais on peut pas vous attendre, hein...
- *#@^;£¤

Le petit tampon magique avait très bien bossé, sauf que le col refusait de se dilater. Et notre Sapinou, pendant les contractions, se faisait écrabouillé comme une purée d'oignons ! Pendant que je me bouffais le pouce au fond de mon taxi, le petit Sapinou sortait de son nid. Les couloirs étaient longs, satané ascenseur, rien n'allait aussi vite que mon coeur.

Fin du Warning


Alors que j'enfilais au pas de course la dernière ligne droite, j'ai vu une petite bonne femme tout de rose vêtue qui portait un bébé.

- Vous devez être Mab ?
- Oui, c'est moi !
- Tout s'est bien passé, je vous présente votre fils.

Je n'ai pas pu retenir la petite larme qui a jailli de mon oeil fatigué. Une double émotion. Son petit nez tout rond, sa fossette au menton. J'ai bien entendu ? Elle a dit "votre fils" ?. Elle m'a dit de la suivre, j'ai obéi bouche bée.

- Je vais vous installer dans la pièce où on va amener votre femme. J'ai bien entendu ? Elle a dit "votre femme" ?

Cinq minutes plus tard, il était dans mes bras et serrait fort dans sa petite main un de mes doigts. Ma chérie n'a effectivement pas tardé, elle tremblait comme une feuille, mais en nous voyant tous les deux assis près d'elle, elle a été rassurée. Sapinou ne pleurait pas, il semblait heureux contre sa Mamita. Mais au bout d'un moment, il a eu un petit creux et s'est mis à téter le sein caché sous le tee-shirt. Je lui ai expliqué que celui ci ne rendrait rien et l'ai déposé contre le coeur de Kanou. Il a rapidement trouvé le téton et a pris son premier repas avec appétit.

Ensuite, on l'a fait tout beau pour sa toute première nuit. Une couche propre, un body, des chaussettes (qui étaient trop petites parce que le Sapinou, il a des grands pieds...) et le pyjama que ma Kanou avait porté trente ans plus tôt.

On l'a couché et ma femme et moi, on en a profité pour en faire autant. Je crois bien que la dernière image qui s'est imprimée dans mon esprit avant que je ne m'endorme, seule, dans le grand lit conjugal avait bien évidemment pour personnages principaux, mes deux amours.

Voilà, vous savez tout !

Bon depuis, on pouponne, on s'éclate, on caline un max et surtout, principale activité de ma chérie, on nourrit le petit prince.

- Dis, Sapinou, je viens d'écrire un billet sur ta naissance, tu voudrais bien faire un bisou à nos lecteurEs pour le finir ?
- Y a de la meuf ?
- Ben y a Zeste, Greenouille, Diane, Mimie, Mutine, Cactus, Brigitte, Steph, Poss... etc...
- Bon va pour le bisou Mamita !
- Merci mon amour...




lundi 16 août 2010

Cat blues

A défaut d'avoir accouché et de vivre le fameux baby-blues post-ponte, il faut que je te parle de notre con de chat.

Tu te souviens que la semaine dernière, le chaton de 8 kg avait vomi de manière extrêmement intempestive sur le jeté de canapé vieille lesbienne framboise écrasée (ouais, on est comme ça chez nous, la couleur c'est notre truc)(n'empêche que la première fois, ça fait bizarre, mais après, on s'habitue) DEUX FOIS de suite...
A côté de ça, nous nous sommes rendues compte qu'il ne mangeait presque plus ses croquettes, et que contrairement à ses habitudes de dormir sur son petit coussin dans l'entrée, il avait élu domicile dans un placard de l'entrée, sur son ancien coussin remisé.

En maîtresses attentives, nous avons testé plusieurs stratagèmes, nous doutant bien que l'arrivée prochaine de Sapinou allait quelque peu chambouler ses petites habitudes de chat unique.

Nous l'avons donc laissé explorer la nouvelle chambre... renifler les pieds du berceau, fureter autour de la commode, repérer l'armoire, qu'il connaissait déjà depuis quelques années, mais pas au même endroit... prendre ses marques dans cette nouvelle pièce. Même si, comme dans notre chambre, il n'a pas le droit d'y rester seul (rapport au fait qu'il est assez facétieux malgré tout, et qu'il a souvent des pissouilles malvenues, notamment sur des tissus)(dessus de lit, oreillers, couettes, tapis... si tu vois ce que je veux dire).

Lorsque je m'allonge dans notre chambre, avec un bouquin ou le PC, depuis janvier et mon hépatite A, je le laisse venir près de moi... plus ça va, plus il se blottit contre moi, mais jamais sur le ventre (de toutes façons, il n'y a plus de place, étant donné mes 40 SA+2 jours). Même, lorsque MaB m'apporte mon petit-déj au lit, elle le laisse venir près de nous.

Et puis, moi qui aime l'expérimentation scientifique, j'ai fait des tests-bouffe puisqu'il ne voulait pas manger ses croquettes :
- j'ai regardé d'abord s'il continuait à boire et à uriner, histoire d'éliminer tout soucis rénal, vu qu'il est un peu fragile à ce niveau. RAS.
- j'ai ensuite testé d'autres aliments, pour tromper ennemi... le lait, que dalle peau de balle. En revanche, le rôti de porc, bingo. Il s'est jeté dessus comme un affamé rescapé des inondations au Pakistan.

J'en ai déduit qu'il s'agissait d'un caprice, et que môssieur nous faisait un petite pendule pour se taper du rôti à l'œil.

Nous sommes tout de même allées rendre une petite visite de courtoisie chez notre véto préféré, histoire de lui exposer nos observations (j'en ai profité pour faire une petite marche active, histoire de faire avancer un peu le travail). Le bon véto a confirmé que l'arrivée du bébé et les changements palpables dans l'organisation de la maison (nouvelle chambre, valise, rangement des placards, petite excitation à l'approche du terme...) créait une situation de stress.
En gros, le chaton nous fait une petite dépression !!!
Conseil du véto : une prise-diffuseur de phéromones pour l'apaiser à 35€ le truc (il ne perd pas le nord, le véto...).
Bon.
Nous lui avons acheté 2 sachets de bouchées humides, et nous allons lui faire une double-dose de câlins ! Faut pas déconner, non plus, hein, il n'est pas le premier chat à accueillir un bébé dans son foyer...

On verra au moment des présentations avec Sapinou comment il va réagir... bientôt ??

vendredi 13 août 2010

Que dalle - peau de balle © * ...

* Appellation d'origine contrôlée, inventée par mes soins, lors d'un réveil intempestif au petit matin prodigué par la vuvuzéla qui me sert de doudou vivant (paraîtrait que c'est de l'apnée du sommeil... on attend le rendez-vous de septembre avec le spécialiste pour une confirmation, et surtout un traitement efficace).

Mais bon, toujours est-il que ben voilà, hein, j'ai toujours pas pondu...

Avec MaB, on est dans les starting blocks, là.

La famille aussi, avec des coups de fil tous les jours 2-3 jours.

J'ai déjà refait 3 fois ma valise, ajouté, retiré des trucs, sûrement inutiles.

J'ai fini de laver et repasser les kilos de fringues en 1 et 3 mois, même si c'était déjà propre (je me garde les 6-9-12 mois pour plus tard... ou pas).

La maison brille de mille feux... du genre, même lorsque nous avons emménagé, ça n'était pas aussi propre.

Mercredi, j'ai bien cru que ça commençait... contractions plus ou moins régulières, petites pertes plus ou moins caractéristiques du début de travail (je te passe les détails, mais on appelle ça le bouchon muqueux), super mal aux adducteurs (j'te jure, je ne savais plus comment faire pour m'étirer et soulager ces douleurs... limite, j'avais des envies de grand écart alors que je suis souple comme un balais), et puis lasse, mais alors lasse...
J'ai dormi tout l'après-midi après une bonne nuit de 12h.

Et depuis, plus rien.
La patate.
Plus de douleurs.
Plus de pertes.
Plus de contractions (à part une de temps en temps, genre 2-3 dans la journée au grand maximum, mais plus longues et plus douloureuses).
Ça n'est pas faute de m'activer, mais j'ai l'impression que plus j'en fait moins j'en ai.

Mercredi prochain, nous avons rendez-vous à la maternité pour un "rendez-vous d'exploration"... ça fait un peu spéléo, mais c'est pour voir si on prolonge la grossesse jusqu'au bout, et surtout si tout va bien, vu que ça sera le terme défini par l'échographie des 12 SA (alors que le terme bio est autour du 22 août... rapport au jour de l'insé, tout ça, tout ça).

Mais si rien ne se passe d'ici là, on pense avec MaB à des fumigènes pour faire sortir le lapinou de son trou... parce que bon, à ce rythme-là, début septembre, on y est encore !!

Du coup, ce week-end, j'me ferais bien un petit poker, comme ça, entre amiEs, autour d'un café et d'un gâteau maison !

dimanche 8 août 2010

Le poisson est toujours dans son bocal

Ben oui... à J - 12, rien à signaler.
Sauf que la sage-femme de la maternité a prédit l'heureux événement pour la semaine prochaine... l'état de mon col de l'utérus, la tête de Sapinou qui est bien descendue (ça lui évite de dribbler avec mon estomac... en revanche, la vessie, c'est pas gagné), la nouvelle lune, tout ça.

Du coup, j'ai enfin bouclé ma valise pour le grand départ.
Oui.
Parce qu'elle n'était pas vraiment faite... entre les petits pyjamas et bodies, les grands pyjamas et culottes jetables, les serviettes de toilettes, le sèche-cheveux, l'appareil photo et les taies d'oreillers le soutien-gorge d'allaitement, ça en faisait des trucs à réunir et à faire rentrer dans une petite valise de 3 jours.
Les renseignements sont pris pour le taxi qui nous emmènera vers notre destin, en pleine nuit, j'en suis sûre, sinon ça ne sera pas marrant.
Et surtout, le nid du poussin est ENFIN prêt : le papier peint (je dois dire que la couleur choisie nous plait, mais alors, beaucoup-beaucoup-beaucoup) est posé depuis hier grâce au super coup de main de la future marraine (elle en a un peu bavé, mais le résultat est au rendez-vous), la déco est en place, la commode et l'armoire débordent de petits habits lavés et repassés dans toutes les tailles, du 1 mois au 12 mois (les caisses 6-12 mois sont stockées dans notre dressing... nous avons récupéré TOUTES les fringues d'un petit cousin de MaB... impressionnant, vu que nous pourrions tenir plusieurs heures jours semaines sans machine à laver !).
Tout est prêt... du transat à la baignoire, en passant pas les petits draps du berceau, sans oublier les différents produits essentiels dont nous aurons besoin au retour de la maternité (couches, coton, éosine, crème hydratante, crème anti-érythème, sérum physio, gel lavant, compresses, coupe-ongle...). Mais surtout une brosse, parce qu'à la dernière écho, nous avons bien remarqué que Sapinou avait la masse de cheveux, flottants dans le liquide amniotique... d'ici qu'il ait les cheveux crépus de mon père, il n'y a qu'un pas !
Bref, c'est bien la première fois dans ma vie que je suis prête avant un événement, et que je n'aurais pas à finir la préparation en catastrophe au moment de partir !

Mais bon. J'ai beau savoir que c'est pour bientôt, plus ça va, moins j'ai de symptômes...
J'avais plus de contractions il y a un mois, dès que je faisais un effort... porter un sac de courses, monter une petite côte et/ou un escalier, étendre une machine à laver...
Aujourd'hui, les contractions se ne déclenchent que lorsque je m'énerve : quand le con de chat dégueule volontairement sur le jeté de canapé fraichement lavé à 2 jours d'intervalle (et qu'en prime, il se fait les coussins avec, alors qu'il y a du papier peint à poser), quand MaB prend son nez pour une vuvuzéla pendant la nuit (j'te jure, même avec des bouchons d'oreilles, c'est très-très fort), ou bien lorsque subitement, le lave-vaisselle décide unilatéralement de ne plus laver le panier du haut, plein (j'ai tout démonté, on s'est quasi ruinées en anti-calcaire, sans trop de résultats, et puis pouf... il a relavé).

Et bien figure-toi que du coup, j'en profite pour me remettre à l'hyper-activité : courses, marches, nettoyage des vitres, grand ménage de l'appart (tranquille tout de même, hein, sinon, j'ai des douleurs lombaires, genre des courbatures), repassage des lessives des 15 derniers jours (qui s'entassaient dans la chambre de Sapinou)(là aussi, j'ai trouvé un système où je peux repasser assise)... et rien, pas une contraction, à peine un peu de fatigue ! Je me surprends même à apprécier (enfin, au bout de 8 mois 3/4, il serait temps !) d'être enceinte... ça ne me pèse pas (sauf pour attacher mes sandales... c'est un peu galère), je n'ai pas de douleurs et Sapinou a adopté la diagonale plutôt que la verticale (il a donc plus de place pour étendre ses jambes, ce qui fait que j'ai régulièrement mes côtes flottantes côté droit qui sont soulevées, avec un genou - ou un pied, on ne s'est pas trop - qui déborde sur le côté).

Faudrait pas non plus que ça traîne trop en longueur cette histoire, et que Sapinou prenne ses quartiers d'automne.
Nous avons hâte de le tenir dans nos bras, de le voir gigoter en vrai au son de la musique (l'autre jour, et je te jure qu'on a pas fantasmé, mon ventre ondulait au rythme du reggae... on a mis un autre style de musique, pour voir, et bien, Sapinou ondulait toujours en rythme... un truc de dingue !!), et surtout, en ce qui me concerne, de pouvoir retrouver un certain nombre de mes mouvements !

Bon, je te laisse, j'ai une baignoire à récurer !

mercredi 4 août 2010

Il était une fois la vie !

Tout le monde a au moins une mémoire scolaire de César en train d'agoniser, réalisant avec effroi que son propre fils avait porté le coup fatal ou encore d'Oedipe qui avait eu la bonne idée de zigouiller son père pour épouser sa mère (le con... enfin, ce n'était pas la mienne...). Bref, les drames familiaux ne datent pas d'hier, mais heureusement, les serial killers ne courent pas les rues non plus... Donc, je devrais échapper au crime matricide pour cause de complexe mal digéré en raison d'une double parentalité maternelle... ouf, j'ai bien failli me faire peur toute seule !

En revanche, je n'échapperai peut-être pas au caca tout mou qui pue trop, au gerblis bien frais déposé avec tendresse sur une épaule de tee-shirt propre (et après, on privilégie l'innocence infantile, pour dire que non, pas moyen qu'il ait volontairement évité la serviette éponge...), au pipi sur les verres de mes lunettes, habilement arrosés comme si ceux-ci avaient été pourvus d'une cible. Je ne devrais pas non plus échapper aux réveils nocturnes tonitruants, aux gros chagrins qui n'en finissent plus de finir et aux tentatives de décoration intempestives à la purée de carottes ! Non, je ne devrais pas échapper à tout cela, mais contrairement à ce que certains pourraient penser à la lecture de ces quelques mots, je suis heureuse de ne pas y échapper.

J'ai le sentiment de me préparer au plus grand bonheur que la vie ait pu m'apporter jusque là. Parce qu'enfin, je sais pourquoi je vais en baver, parce qu'enfin tous les efforts et les sacrifices auront un sens.

Même si l'administration et quelques personnes (nous sommes cernés de bien-pensants, je suis certaine que vous en connaissez aussi) ne manquent pas de me rappeler que je ne suis ni la mère, ni le père biologique de cet enfant et que la loi et l'éthique ne m'autorisent pas à l'appeler "mon fils", pas plus qu'elles ne l'autorisent à m'appeler "mamita", il existe déjà entre nous un lien indestructible, l'amour.

Il aura vite fait de comprendre que j'aime celle qui l'a accueilli dans son ventre de tout mon cœur. Et que c'est de cet amour qu'il est né. Peu importe les impératifs de la biologie, il ne s'agit que de la "technique de conception". A la question "comment fait-on un enfant ?", on peut répondre ainsi : techniquement, il faut un ovule féminin et du sperme masculin, mais au delà de cette obligation, il est nécessaire pour cet enfant qu'il y ait beaucoup d'amour. De mon côté, le contrat est pleinement rempli, à vrai dire, je ne pensais même pas pouvoir aimer autant quelqu'un. Et comme je crois savoir que je suis aimée en retour, il ne restait qu'à résoudre mon souci de stérilité masculine. C'est chose faite.

Il aura vite fait de comprendre aussi que je l'aime très fort. Que la maudite stérilité n'est que biologique mais que les sentiments, eux, sont bien là.

Rien, ni personne ne pourra se mettre en travers de notre route et je ferai tout pour être une mamita d'enfer ! Je le couvrirai de bisous et de câlins, je serai une oreille attentive à ses désirs et tout au long de sa vie, il pourra compter sur moi pour le soutenir, le guider et l'armer. Pour qu'il pousse doucement, en sachant lutter contre les rafales de vent et la pluie et, sans que jamais il n'ait eu besoin d'une cloche en plexiglas pour garantir sa survie, il devienne grand et solide.

Tout comme moi, je ne deviendrai pas une autre personne pour être sa petite maman, lui ne pourra jamais faire marche arrière et changer ce que l'amour aura fait. Il sera toujours ce qu'il était déjà quand il n'était qu'un têtard d'une dizaine de centimètres : notre fils. Mon fils.

mardi 27 juillet 2010

Puissance 3

En ce début de dernier mois de grossesse, avec MaB, il nous a semblé bon, dans la liste des dernières choses à faire avant la ponte, de nous rendre à la mairie pour faire une reconnaissance anticipée de Sapinou.

Bon.

Au fil des nos lectures forumesques et bloguesques sur la question, pour que MaB puisse aller déclarer (et non pas reconnaître, rien à voir) Sapinou dans les trois jours suivant la naissance, nous avions vu qu'il fallait qu'elle soit munie de cet acte de reconnaissance anticipée, de sa pièce d'identité et de l'attestation de présence à l'accouchement fournie par la maternité.

Forcément, en tant que novices en la matière, nous étions un peu approximatives, et n'avions pas toutes les armes pour un combat équitable contre cette machine de guerre qu'est l'administration...

Nous nous sommes pointées dans la mairie de notre lieu d'habitation.
Service d'état civil un lundi à 15h, ticket 183, 2 secondes 30 d'attente.
Je décline mon identité, explique que je souhaite pré-déclarer mon futur, le tout à une adjointe-administrative qui a l'air coincée du cul.
Et c'est là que je pose THE question qui nous brûlait les lèvres : lorsque MaB, ma COMPAGNE, viendra déclarer NOTRE fils, sera-t-il possible d'inscrire sur l'acte de naissance que le tiers déclarant est la COMPAGNE de la mère ?
L'adjointe me regarde gênée en souriant, sans rien dire (j'avais envie de lui dire qu'il fallait qu'elle se détende, et que je n'allais pas la violer tout de suite sur son bureau), puis appelle sa collègue à l'aide pour nous répondre.
Sa collègue, plus jeune, apparemment moins coincée, nous explique que :
- pour tout le monde c'est comme ça, oncle, tante, voisine, sage-femme, beau-père, compagne, c'est "tiers déclarant" ;
- que de toute façon, si c'est la maternité qui déclare, l'acte de naissance est signé par des agents de service (je crois bien qu'elle a même dit agent d'entretien... alors qu'il faut être présent à l'accouchement...)(je n'aimerai pas trop qu'un agent d'entretien soit dans la salle d'accouchement le jour J à me mâter le cul à l'air...) ;
- et puis au final, en regardant MaB droit dans les yeux, un enfant ne peut pas avoir 2 mamans, et que MaB n'était rien juridiquement pour Sapinou.
Elle n'a surtout rien voulu entendre lorsque je lui ai demandé expressément de formuler une requête auprès de l'officier d'Etat-Civil (en lui faisant bien comprendre que non, elle ne faisait pas la loi, elle, la secrétaire de mairie), pour justement savoir si cela était possible, de manière totalement symbolique.
Pour l'anecdote, et c'est cela qui m'a mis la puce à l'oreille de sa connerie, elle nous a affirmé que si l'on voulait une reconnaissance de notre couple parental, MaB pouvait faire une demande d'adoption... j'ai ri à l'intérieur de moi (non parce qu'à l'extérieur, j'évite en ce moment, surtout en public, parce que soit j'ai un besoin irrémédiable d'uriner, soit j'ai une petite contraction, de rien, mais contraction quand même).
Bref.
Connasse puissance 1.

Mais puisque nous étions sur place, nous en avons profité pour demander :
- si il était possible de faire une célébration de PACS en mairie, symbolique puisque la signature se fait au tribunal, étant donné le bord politique du maire et des engagements de son parti ;
- si le parent social pouvait signer l'acte de parrainage civil à la place du sacro-saint père, qui de fait, dans notre histoire, n'existe pas.

Pour le PACS, on ne change pas une équipe qui gagne : "ça ne s'est pas encore fait... et puis honnêtement, il y a déjà tellement de mariages à célébrer que de rajouter encore du travail en plus, ça ferait trop... mais ça n'a rien à voir avec la politique". Mouais. Je crois que nous allons nous fendre d'un petit courrier au maire communiste avec un rappel des engagements LGBT de son parti, le Parti Communiste Français, parce que ça n'est pas tout de défiler à la Marche des Fiertés pour differ des tracts et des autocollants colorés, il faut que ça suive dans les actes.
Connasse puissance 2.

Pour le parrainage civil, elle nous a rétorqué que de toute façon, ça n'avait, là encore, aucune valeur juridique, mais que légalement, un "tiers" autre que le père ou la mère ne pouvait signer l'acte de parrainage... mais ça, on le savait. Entre nous, c'est un peu du foutage de gueule : soit le parrainage a une valeur juridique, soit il n'en a pas... et s'il n'en a pas, pourquoi se prendre la tête avec des histoires de légalité sur qui va signer l'acte ?? Juste au niveau symbolique, nous voudrions que MaB apparaisse en tant que parent... Elle a même osé nous conseiller de mettre MaB comme marraine ! M'enfin ?! Elle est mère, pas marraine ! Là aussi, un petit courrier au maire fera peut-être l'affaire... et puis si ça ne passe pas, en plus de dénoncer cette pratique discriminante à qui voudra bien l'entendre (région, département, instance nationale, et soyons folles, pourquoi pas la presse LGBT ?), nous ferons ça en Bretagne, dans le petit village familial, socialiste actuellement, où j'ai moi-même été parrainée civilement il y a près de 30 ans
Connasse puissance 3.

Sur le coup, j'étais tellement dans l'euphorie de déclarer mon fils à la mairie que je n'ai pas vraiment réagi aux propos plus que limites de cette connasse secrétaire de mairie.
Et puis, en sortant, lorsque je me suis rendue compte que MaB était au bord des larmes, j'ai compris que la petite phrase sur la valeur juridique de son engagement parental l'avait profondément blessée. Limite, j'ai presqu'eu envie d'y retourner seule pour lui mettre le cerveau à l'envers et lui faire comprendre que ça n'est pas au petit personnel de mairie de faire des jugements de valeur sur les situations familiales des administréEs et d'interpréter à sa sauce la loi...

Tout ça pour nous rendre compte qu'au final, la déclaration de Sapinou ne se ferait pas à la mairie de notre domicile, mais dans celle de la maternité.
Nous sommes donc bonnes pour reposer la question de la déclaration de naissance dans la mairie de la maternité... peut-être même que nous allons demander à parler directement à l'officier d'État Civil, histoire d'avoir à faire à quelqu'un de compétent.

Puissance 4 ?

Sinon, tant pis... on se remettra de la valeur symbolique de cette déclaration, MaB sera tout de même inscrite sur l'acte intégral de naissance en tant que tiers déclarante, et pour nous, c'est déjà symbolique.
Au final, ce qui importe, c'est ce que l'on vit, pas les symboles, même si ça peut parfois faire avancer les choses !

samedi 17 juillet 2010

Son cul sur la commode

Dans l'épreuve de marathon qu'est la grossesse, après la quête du matériel puéricole indispensable, il y a l'étape "aménagement du nid".

Au départ, nous avions choisi un modèle de lit assorti à une commode-table à langer auprès des parents de MaB. Jusque-là, tout roulait : la livraison a eu lieu mi-juin, avec un petit matelas et une petite couette en plus.
Sauf (oui, forcément, sinon, ça n'est pas drôle !) qu'en déballant un des paquets, nous nous sommes rendues compte qu'en fait, le perlin pin peint en blanc façon lasure, ça n'allait pas du tout avec les meubles laqués blanc des suédois. C'en était même moche, c'est dire !!
Du coup, forte de cet argument esthétique imparable, MaB a négocié un échange express de modèle avec ses parents : validé.
Il a donc fallu contacter le SAV pour demander un échange, avec reprise des colis antérieurs et livraison des nouveaux assez rapidement.
Avec un SAV situé au Maroc, un service de livraison près de Roubaix, et un stockage dans une zone industrielle du sud de Paris, je trouve que nous ne nous en sommes pas trop mal sorties : en moins de 15 jours, le tour était joué.

Donc, la première étape de l'aménagement du nid, c'était la construction de cette commode-table à langer en kit pas suédois (tu verras que cette précision a toute son importance par la suite).
Avec les grosses chaleurs et les quelques contractions pas vraiment inquiétantes mais tout de même, la maternité m'avait conseillé de rester tranquille jusqu'à mi-juillet.
J'ai donc respecté ces conseils à la lettre : ce n'est que le 15 que nous nous sommes lancées dans cette grande aventure.
Oui.
Nous.
Parce que j'ai appris à me laisser aider.
La mission de MaB : me soutenir moralement, et accessoirement, me passer les vis et autres chevilles.


Bon.
Déjà, ça ne commençait pas terrible : sur la première page du mode d'emploi, à côté des références et des outils nécessaires, se tenaient deux silhouettes d'hommes, des polytechniciens, français, j'en suis sûre (je ne dis pas ça parce que je ne les aime pas hein, mais il faut avouer que ce genre d'individu a l'esprit vraiment mal tourné lorsqu'il s'agit de créer des modes d'emploi... même pas sûre qu'ils sachent eux-mêmes monter leurs meubles... tandis que les suédois, rien à voir... clair, simple, concis, et démontable à volonté) pour 1h de montage.
A deux nanas, dont une blonde enceinte et une brune pas du tout motivée, je me suis dit qu'on allait y passer la nuit.
Qu'à cela ne tienne, je ne me suis pas laisser intimider, n'est pas butch qui veut : ça n'est pas un lego-technic grandeur nature qui va me faire peur !
MaB en a déjà marre, elle ne fait pas la différence entre les vis D et les chevilles H.

Nous avons commencé aux alentours de 17h. Ce casse-tête nous a tout de même menées jusqu'à 19h30-20h, mais je n'ai rien démonté-remonté suite à une erreur d'inattention : lentement, mais sûrement. MaB était au bord de la syncope tellement ça l'a saoulée, et moi, j'ai failli ne pas réussir à me relever de la moquette (j'ai finalement réussi, mais ce fut, là aussi, quasi épique), terrassée par une pute de crampe au fessier.
Je peux te dire que nous étions fières de nous : tous les éléments étaient utilisés (il ne restait pas une petite pièce de rien, que tu te rends compte qu'il fallait l'utiliser sur l'étape 6, et qu'il faut démonter les étapes 8 et 9 que tu as mis une plombe à comprendre sur le schéma abscons...), et la commode-table à langer se tenait là, solide et stable (même Xynthia n'aurait rien pu contre elle, tellement elle est massive).

Bé oui.
Tellement massive que du coup, elle ne tient pas là où elle est sensée être dans la chambre... il manque genre 15 cm.
Et puis ça fait trop tassé.
Et du coup, ça ne met pas en valeur le berceau.
Il va falloir qu'on joue à Tétris encore un peu : un lit 1 place et une étagère suédoise basse blindée d'encyclopédies et de livres savants du temps où j'étais géographe...

Sinon, on gère !
L'étape "layette lavée repassée prête-à-porter" est en cours de finition (c'est fou d'ailleurs de voir comme c'est petit, et qu'un jour j'ai pu rentrer dans ces petites grenouillères conservées précieusement par ma mère)(ça m'a fait un peu halluciner d'ailleurs de constater que ma layette était toujours intacte et pas si ringarde que ça - à part quelques brassières en laine complètement kitchs - 30 ans après !).
L'étape "décoration du nid" est sur le point d'être presque démarrée (il faut juste que nous choisissions la couleur du papier peint et que nous trouvions une bonne âme pour nous filer un coup de main, mais ça ne saurait tarder vu que c'est l'affaire d'une après-midi).
L'étape "dernière ligne droite" ne va pas tarder non plus à arriver !