Tu te souviens que j'avais assisté à la projection des courts métrages du concours le Regard des Autres organisé par le ministère de la Santé et des Sports.
Sur le papier, tout ça, c'est beau. Sur la pellicule, c'est aussi tout rose... tout est politiquement correct... les jeunes homos sont sensés se sentir mieux après ces courts de prévention.
Dans la vraie vie, c'est tout autre chose.
Tu ne me crois pas ?
Le ministère de la Santé et des Sports, celui de Roselyne, vient de refuser une subvention de 15 000€ pour les actions sociales du centre LGBT de Paris.
Actions sociales qui, bien évidemment, sont là pour aider les homos en souffrance, professionnelle, sociale, psychologique.
Forcément.
Entre l'effet de manche à 15 000€ (oui, parce que 5 courts métrages subventionnés par Canal+, ça doit bien tourner autour de ce budget, non ?) et le travail social concret de terrain, Roselyne a fait un choix.
Tu as pu voir Omar sur Canal+, et à la fin (attention spoiler) le héros se barre de la cité pour rejoindre son petit copain, laissant derrière lui sa famille et ses potes homophobes, sans une égratignure.
Dans la vraie vie des cités, des pédés, et des lesbiennes aussi, se font agresser violemment sous couvert d'atteinte à la moralité... moralité souvent dictée par un dogme et une interprétation toute personnelle des textes fondateurs (là).
Et pas que dans les cités... à la campagne aussi (ici). Pauline y fait allusion...
La moralité de ces courts métrages reste tout de même assez révoltante.
Je me suis mise dans la peau d'une jeune homo (enfin plus jeune que maintenant), je me suis imaginée que mon coming-out à moi-même et à mes proches se soit mal passé (en fait non, j'ai la chance d'avoir un entourage très gay-friendly)(par exemple, ma mère vient tous les ans à la Gay Pride), et bien, aucun des messages des courts métrages ne m'auraient touchée (en dehors du fait que ce soient des scénarios-garçons)... aucun ne m'aurait donné suffisamment d'espoir pour continuer.
La fuite est la meilleure solution... Pauline, Omar... tous les 2 fuient leur milieu amical et familial.
Le placard vaut mieux que la vie au grand jour dans Basket et Maths, dans la chambre, les ados peuvent enfin accepter de vivre leur amour, mais pas dans les vestiaires.
En colo, il n'y a pas beaucoup d'animateurs capables d'avoir le cran d'assumer leur homosexualité, la réalité étant ce qu'elle est par rapport à la confusion entre homosexualité et pédophilie.
Enfin, les homos ne vivent pas dans un monde où supers-héros et monstres maléfiques se planquent derrière les cabines téléphoniques.
A bien les regarder, j'ai même envie de dire que les perspectives d'avenir portées par ces courts sont peu ambitieuses...
Le jour de la Gay Pride, j'ai eu un débat assez houleux, mais argumenté, avec une copine à propos de la participation ou non de Gay Lib' (tu sais, les joyeux drilles libéraux de l'UMP) à la Marche. Parce qu'en fait, le char de Gay Lib a été bloqué pendant 2h en plein Paris par les activistes des Panthères Roses. Je trouvais ça aberrant et provocateur de défiler, alors que la politique du gouvernement ne tendait pas vraiment vers l'égalité des droits et la reconnaissance de l'existence des homos. Même, j'ai été agréablement surprise en apprenant que finalement, le char de Gay Lib avait été contraint de sortir du cortège pour laisser passer le reste de la Marche.
Ma pote, ne s'en laissant pas raconter, n'était pas choquée que ce char défile, au même titre que les autres formations politiques (qui n'ont pas fait grand chose pour l'égalité des droits eux non plus, c'est vrai).
J'ai lâché l'affaire, parce que bon, je n'allais pas me brouiller avec une pote pour ça, un jour de Gay Pride qui plus est. Mais quand même ! C'est comme si un noir, pendant la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, avait soutenu la ségrégation ! Oui, c'est le monde à l'envers.
Mais quelle est donc l'ambition de Gay Lib pour les jeunes homos ?
Quel est le message que Gay Lib, et l'UMP, veulent transmettre aux jeunes homos ?
Planquez-vous ?
Barrez-vous là où l'herbe est plus verte ?
Vivez dans un monde irréel ?
En ce qui me concerne, je ne veux pas faire de coming-out à mon travail... pas parce que j'ai peur pour mon job, mais plutôt parce que j'ai peur (dans l'absolu) pour ma vie, et celle de ma femme.
Dans une cité, il ne fait pas bon être homo.
Encore moins si tu l'assumes.
Il y a quelques semaines, 4 élèves du collège s'en sont pris à un couple de lesbiennes au supermarché du coin (là où je fais mes courses aussi, d'ailleurs)... 5 jours d'ITT pour l'une des 2 filles, de la garde à vue pour les mômes, âgés de 12 à 15 ans, 2 garçons, 2 filles et une convocation au tribunal.
Et bien j'ai beau être grande et athlétique, ça me terrorise d'avoir à me défendre physiquement de jeunes (et/ou moins jeunes), qui n'ont d'autre morale que la loi de la jungle et l'ultimate fight.
Si ça m'arrive un jour, je n'aurai que mes yeux pour pleurer et mes mains pour panser mes plaies, vu que le centre LGBT de Paris ne pourra plus me conseiller, me soutenir, me protéger, me guider dans mes démarches sociales, juridiques, professionnelles, de recherche de relogement...
Grâce à qui ?
Sur le papier, tout ça, c'est beau. Sur la pellicule, c'est aussi tout rose... tout est politiquement correct... les jeunes homos sont sensés se sentir mieux après ces courts de prévention.
Dans la vraie vie, c'est tout autre chose.
Tu ne me crois pas ?
Le ministère de la Santé et des Sports, celui de Roselyne, vient de refuser une subvention de 15 000€ pour les actions sociales du centre LGBT de Paris.
Actions sociales qui, bien évidemment, sont là pour aider les homos en souffrance, professionnelle, sociale, psychologique.
Forcément.
Entre l'effet de manche à 15 000€ (oui, parce que 5 courts métrages subventionnés par Canal+, ça doit bien tourner autour de ce budget, non ?) et le travail social concret de terrain, Roselyne a fait un choix.
Tu as pu voir Omar sur Canal+, et à la fin (attention spoiler) le héros se barre de la cité pour rejoindre son petit copain, laissant derrière lui sa famille et ses potes homophobes, sans une égratignure.
Dans la vraie vie des cités, des pédés, et des lesbiennes aussi, se font agresser violemment sous couvert d'atteinte à la moralité... moralité souvent dictée par un dogme et une interprétation toute personnelle des textes fondateurs (là).
Et pas que dans les cités... à la campagne aussi (ici). Pauline y fait allusion...
La moralité de ces courts métrages reste tout de même assez révoltante.
Je me suis mise dans la peau d'une jeune homo (enfin plus jeune que maintenant), je me suis imaginée que mon coming-out à moi-même et à mes proches se soit mal passé (en fait non, j'ai la chance d'avoir un entourage très gay-friendly)(par exemple, ma mère vient tous les ans à la Gay Pride), et bien, aucun des messages des courts métrages ne m'auraient touchée (en dehors du fait que ce soient des scénarios-garçons)... aucun ne m'aurait donné suffisamment d'espoir pour continuer.
La fuite est la meilleure solution... Pauline, Omar... tous les 2 fuient leur milieu amical et familial.
Le placard vaut mieux que la vie au grand jour dans Basket et Maths, dans la chambre, les ados peuvent enfin accepter de vivre leur amour, mais pas dans les vestiaires.
En colo, il n'y a pas beaucoup d'animateurs capables d'avoir le cran d'assumer leur homosexualité, la réalité étant ce qu'elle est par rapport à la confusion entre homosexualité et pédophilie.
Enfin, les homos ne vivent pas dans un monde où supers-héros et monstres maléfiques se planquent derrière les cabines téléphoniques.
A bien les regarder, j'ai même envie de dire que les perspectives d'avenir portées par ces courts sont peu ambitieuses...
Le jour de la Gay Pride, j'ai eu un débat assez houleux, mais argumenté, avec une copine à propos de la participation ou non de Gay Lib' (tu sais, les joyeux drilles libéraux de l'UMP) à la Marche. Parce qu'en fait, le char de Gay Lib a été bloqué pendant 2h en plein Paris par les activistes des Panthères Roses. Je trouvais ça aberrant et provocateur de défiler, alors que la politique du gouvernement ne tendait pas vraiment vers l'égalité des droits et la reconnaissance de l'existence des homos. Même, j'ai été agréablement surprise en apprenant que finalement, le char de Gay Lib avait été contraint de sortir du cortège pour laisser passer le reste de la Marche.
Ma pote, ne s'en laissant pas raconter, n'était pas choquée que ce char défile, au même titre que les autres formations politiques (qui n'ont pas fait grand chose pour l'égalité des droits eux non plus, c'est vrai).
J'ai lâché l'affaire, parce que bon, je n'allais pas me brouiller avec une pote pour ça, un jour de Gay Pride qui plus est. Mais quand même ! C'est comme si un noir, pendant la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, avait soutenu la ségrégation ! Oui, c'est le monde à l'envers.
Mais quelle est donc l'ambition de Gay Lib pour les jeunes homos ?
Quel est le message que Gay Lib, et l'UMP, veulent transmettre aux jeunes homos ?
Planquez-vous ?
Barrez-vous là où l'herbe est plus verte ?
Vivez dans un monde irréel ?
En ce qui me concerne, je ne veux pas faire de coming-out à mon travail... pas parce que j'ai peur pour mon job, mais plutôt parce que j'ai peur (dans l'absolu) pour ma vie, et celle de ma femme.
Dans une cité, il ne fait pas bon être homo.
Encore moins si tu l'assumes.
Il y a quelques semaines, 4 élèves du collège s'en sont pris à un couple de lesbiennes au supermarché du coin (là où je fais mes courses aussi, d'ailleurs)... 5 jours d'ITT pour l'une des 2 filles, de la garde à vue pour les mômes, âgés de 12 à 15 ans, 2 garçons, 2 filles et une convocation au tribunal.
Et bien j'ai beau être grande et athlétique, ça me terrorise d'avoir à me défendre physiquement de jeunes (et/ou moins jeunes), qui n'ont d'autre morale que la loi de la jungle et l'ultimate fight.
Si ça m'arrive un jour, je n'aurai que mes yeux pour pleurer et mes mains pour panser mes plaies, vu que le centre LGBT de Paris ne pourra plus me conseiller, me soutenir, me protéger, me guider dans mes démarches sociales, juridiques, professionnelles, de recherche de relogement...
Grâce à qui ?