dimanche 1 juin 2008

1500 m, je crache ton nom...

Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai passé la barre des écrits du concours de prof des écoles.
Du coup, je prépare passe les oraux jusqu'à la fin du mois de juin.
Enfin, les oraux... il y a aussi l'épreuve pratique d'EPS (Education Physique et Sportive pour les non-bilingues IUFM)(Institut Universitaire de Formation des Maîtres).
Entre la danse et le 1500 m, mon choix s'est imposé de lui-même : je ne danse pas. Même pas je laisse exprimer mon corps... même pas dans un salon... à part peut-être la valse, mais seulement à Vienne, et en robe du soir (si si, c'est arrivé... il y a 15 ans !).
L'an dernier, en plus de mes entraînements de hand, je me suis préparée à cette course à peu près 15 jours avant. Parce que bon... le 1500 m, ça ne s'improvise pas. Et vu que je n'avais pas fait ça depuis la terminale, il fallait que je me remette la piste d'athlé dans l'oeil... 400 m. Ca parait court, comme ça, mais à fond, ça fait mal... surtout quand tu dois tourner pendant 3 tours 3/4... en 8' pour avoir la moyenne, 5/10.
L'an dernier, donc, j'ai mis 8'30... 4/10.
Forte de cette expérience, j'ai décidé cette année de ne pas trop user mes petites guiboles, et de ne tenter le 1500 m en 8' que le jour J. Alors je me suis entrainée un peu grâce au hand, en travaillant un peu l'endurance, un peu les accélérations. Quand même, j'ai une petite condition physique ! Je ne suis pas suicidaire (je rajoute ça, car je ne conseille à PERSONNE de faire ça sans aucune préparation, c'est un coup à se faire vraiment très mal, au cœur, aux muscles, aux articulations, aux poumons. Pas de préparation = DANGER. Qu'on se le dise : faites ce que je dis, mais pas ce que je fais).
C'était vendredi. Convocation à 10h.
Et je peux vous dire que j'en ai chié.
Après un squat aux chiottes qui m'a fait louper l'appel au micro de mon nom... "rôôô... ch'suis au cabinet !!", je suis enfin entrée dans l'aire d'échauffement avec mon petit dossard jaune avec mon numéro dessus, tendant fébrilement mon certificat médical d'aptitude et ma carte d'identité à la belle l'examinatrice.
Quadriceps, isquiaux, mollets, chevilles, bassin... le réveil musculaire me fait transpirer... quoi, déjà ? Quelques longueurs me font penser que je n'aurais pas du me fumer ces 3 clopes sur le trajet... ou que j'aurais du prendre une ou deux taffes de ventoline. Ben quoi ? Il n'y a pas encore de contrôle anti-dopage pour cette épreuve ! Après une enquête discrète auprès des collègues des ma vague jaune, je repère 2-3 minettes qui vont me servir de lièvre... stratégie oblige, elles courent le 1500 m en 7'-7'30. En les suivant, et en contrôlant ma VMA (valeur maximale anaérobie... c'est la limite à ne pas dépasser pour ne pas se cramer les muscles en les abreuvant d'acide lactique, résidu du fonctionnement sans oxygène des muscles. Si il y a des spécialistes dans la salle, qu'ils se manifestent si je me trompe) optimale sur mon petit chrono, ça devrait le faire.
Chrono en main, 2 m en retrait de la ligne de départ... à vos marques, truuuuuut, partez !
Des petits culs musclés en ligne de mire, qui partent vite... très vite... trop vite pour moi ! Nan mais arrêtez, vous allez vous crâmer les filles... moi aussi, eh oh... c'est pas ça que j'avais prévu, me suis-je dit en mon for intérieur. En mon for extérieur, c'était plutôt "j'aurai du re-passer aux chiottes tout à l'heure". Deux foulées en inspirant, trois en expirant, histoire de bien ventiler... rheuuuu... 2'17... trop lent. Je recale mon rythme et allonge la foulée à la fin du 1er tour... trois foulées en inspirant, quatre en expirant.
A la fin du 2ème tour, je n'ai toujours pas réussi à rattraper mon retard. Il commence à faire chaud, et la bouche est sèche... une petite mousse serait la bienvenue. Je me motive pour ne pas ralentir en pensant à Jésus à ma résistance physique pendant mon dernier match de hand "si j'ai pu courir pendant une heure, je peux bien m'arracher pendant 10 minutes", "allez fais-toi mal un peu... t'auras tout le temps de te reposer dans 5 minutes", "t'avais qu'à t'entraîner si tu voulais moins souffrir... maintenant tu la boucles et tu cours". Ouais... j'ai besoin d'être vexée pour avoir vraiment la niac... on se motive comme on peut !
Toujours stratégie oblige, il faut que je place une accélération... le tout est de savoir où, et quand. Je décide de lâcher les chevaux sur les derniers 400 m... alors pas un sprint, hein, j'ai déjà 1 km dans les pattes à une vitesse moyenne de 10-11 km/h. Je remonte 3-4 nanas qui étaient parties trop vite... je sais, c'est mal, mais je n'ai pas pu m'empêcher de me la péter un peu en les doublant, l'allure altière, genre pas du tout cramoisie.
Dernier virage, à la corde (en faisant bien gaffe de pas se tordre une cheville sur les petits plots...), et là, les derniers 100 m. Je lâche tout... quasiment en apnée car complètement cuite, la bave aux lèvres, le visage plus écarlate que jamais. C'est là que tout l'acide lactique se forme... moins on ventile, plus il y a un fonctionnement anaérobie (sans oxygène) des muscles... plus les jambes sont lourdes, plus ça fait mal... après.
Je passe la ligne : 8'30. Je suis régulière. Mais ça, c'est fait.

Bon... sur le moment, c'est vrai que ça m'a fait mal. Mais une fois que c'est fini, je dois avouer qu'une fois que le corps a repris sa température normale, cet effort ne laisse pas de trace. Sauf l'acide lactique. C'est le lendemain, samedi matin, que j'ai bien senti que j'avais fait un truc la veille. L'échauffement avant mon match de hand pour l'avant-dernière journée du championnat fut difficile... le match encore plus, mais je me suis régalée... 7 buts personnels sur 31, plusieurs passes décisives... même MaB ne s'est pas endormie !

Moralité : si je n'ai pas le concours cette année, l'an prochain, il faut que je trouve un truc pour zapper cette épreuve... comme être enceinte, par exemple !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Pffffiou, lire tout ce sport, ça m'a épuisé !

(Moi, à part les bars parallèles...) ^_^

ZeStE a dit…

Bon... y'a plus qu'à assurer à l'eoa, hein, de toutes façons c'est là que tout se joue. Enfin, c'était comme ça "à mon époque" (ça me fait peur, d'utiliser ces mots), j'imagine que c'est encore le plus gros coeff?

Pour le fait d'être enceinte, ça te servira pour autre chose, l'an prochain: zapper une classe que tu n'as plus envie d'avoir, faire sa pe2 en 2 ans, prendre des archis-grandes vacances (en tombant enceinte au bon moment de l'année), etc etc... y'a toujours quelque chose à en faire, de sa condition de femme enceinte, ne prends pas cette option tout de suite... remarque, j'ai souvenir que tu avais dit ne pas vouloir être enceinte qu'une seule fois... (5 fois, c'est ça?)

Bref, de toutes façons, tu vas l'avoir, ce p*tain de f*cking concours, alors qu'est-ce que tu dis là, tsssss!!!!

Kanou a dit…

Bertrand -->> l'objectif caché de tout sportif en compétition, c'est la 3ème mi-temps, et l'hydratation !

Zeste -->> Euh... c'est quoi l'eoa ?
Parce que bon... je speak fluently l'IUFM, mais là...
Il me reste l'anglais, l'oral d'EPS et l'entretien professionnel en 2 parties... jusqu'au 1er juillet !

Anonyme a dit…

Bertrand> Je te rejoins, laissons à Kanou les exploits sportifs et allons boire une bière et manger une pizza devant "Ghostbusters".

ZeStE a dit…

kanou: eoa= entretien oral d'admission, mais entre temps ça été aussi eoepp (je ne sais plus la signification, là...), donc ça ne m'étonne pas que ce soit encore devenu autre chose... l'entretien professionnel, donc? ok, je note, je note...

Anonyme a dit…

En t'entraînant un minimum: 8'30
Sans rien faire: 8'30
Et en te plongeant dans l'alcool, la drogue et la luxure ?
toraHrien

Kanou a dit…

Bah 8'30... j'suis dure au mal.

Mais j'ai envie de te dire que j'espère qu'il n'y aura pas de prochaine fois !!

Anonyme a dit…

Maintenant c'est l'eoe, l'épreuve orale d'entretien lol !