Déjà cinq mois de grossesse passés... on ne dirait pas comme ça, mais ça passe vite !
Cinq mois à me poser tout un tas de questions, sur ma sexualité, sur mon genre, sur mon statut passé et à venir, sur ma position dans le couple, sur les changements de mon enveloppe corporelle et de mon psychisme...
Bref, tu l'auras compris, je ne mène pas une grossesse tout à fait épanouie, dans le sens où beaucoup de sentiments paradoxaux m'assaillent.
Je t'explique.
Physiquement, à part l'épiphénomène Hépatite A, tout se passe bien. Pas de contractions, pas d'hypertension, pas trop de prise de poids (quoique... je me suis encore fait remonter les bretelles par mon gynéco parce que je me suis un peu lâchée sur les chocolats de Pâques... fini le miel sur les tartines le matin et le sucre dans les boissons chaudes), pas de diabète, pas de douleurs dorsales, pas de jambes lourdes, un développement fœtal tout à fait satisfaisant. Rien à signaler.
Je t'en avais déjà parlé (là), mais après quelques difficultés, j'ai enfin accepté les évolutions de mon corps (et pris une taille de bonnet supplémentaire... encore), même si malgré tout, mon ventre reste très discret, compte tenu de la taille du bébé et de l'avancement de ma grossesse. Mon gynéco m'a dit que c'était parce le bébé était en position latérale, comme dans un hamac. Mouais.
C'est psychiquement que s'opère le grand chambardement.
J'ai pleinement conscience que je suis enceinte, que je désire cet enfant aux côtés de MaB, que c'est un projet que nous avons construit au fil des mois et des années. Depuis presque 2 mois, je sens le bébé bouger, de mieux en mieux, de plus en plus fort. Je vis pleinement cette grossesse depuis le début, je vois le bébé régulièrement sur les échographies, J'attends un enfant de Laurence Pernoud est mon livre de chevet (enfin plutôt livre de chiottes, étant donné les perturbations de mon transit intestinal depuis le début de ma grossesse, il faut bien que j'occupe mon temps sur le trône...), je me préoccupe de l'avenir avec l'inscription à la crèche, la préparation de la chambre, les achats divers et variés pour préparer son arrivée (du moins la prospection pour commencer... poussette, landau, siège-auto, berceau, baignoire, lit, table à langer, biberons, stérilisateur, layette...).
Mais pourtant, c'est comme si je vivais cette grossesse de l'extérieur... j'ai réalisé ça après notre première séance de préparation à l'accouchement, MaB et moi, avec une sage-femme haptonome.
Au premier abord, dans la théorie, l'haptonomie (ici, là ou là) peut paraître un peu comme un truc de charlatan... science de l'affectivité qu'ils disent. Cela permettrait de mieux intégrer l'autre parent dans le duo fusionnel mère-enfant.
Sauf que chez moi, cette relation, qui est de fait fusionnelle (le bébé est dans mon corps, je le sens bouger, je lui transmets toutes mes émotions) ne l'est pas tant que ça. Un peu comme ces pères qui ne réalisent que l'enfant existe que lorsqu'ils le voient bouger sur une échographie ou lorsqu'ils le tiennent dans leurs bras pour la première fois.
Cette première séance était sensée permettre à MaB d'entrer en contact avec le bébé (même si cela ne l'avait pas déjà empêchée de poser ses mains sur mon ventre pour sentir Sapinou me filer des coups de lattes dans la vessie). Des mains légères comme des plumes pour appeler Sapinou à sa rencontre, pour le faire bouger, pour entrer en contact, pour le guider là où il faut, pendant la grossesse, pour soulager la mère, et juste avant la naissance, pour lui montrer le chemin vers la sortie.
MaB a adoré. Moi, j'ai eu l'impression de vivre cette séance de l'extérieur... malgré mes mains posées sur celles de MaB, elles-mêmes posées sur mon ventre, je n'ai pas vraiment senti Sapinou se mouvoir, ni même vraiment bouger, alors que dix minutes avant, il gigotait comme un dingue... C'était très étrange, comme si j'étais exclue de cette relation entre MaB et son bébé. Comme si j'étais ce père, cet autre parent, qui a du mal à trouver sa place dans une relation mère-enfant... alors que je porte cet enfant.
Et bien tu me croiras ou pas, mais la sage-femme trouvait que Sapinou était un peu bas.
Elle a dit à MaB de guider Sapinou plus haut dans mon ventre, ce qu'il s'est empressé de faire.
Près de 24h plus tard, la forme de mon ventre s'est modifiée... le ventre est sorti d'un coup. Comme si, enfin, je me sentais intégrée à ce projet, à cette naissance, et que donc je pouvais laisser éclater au grand jour cette vérité que je dissimulais quelque peu jusqu'à maintenant.
L'haptonomie, au delà de l'accompagnement de Sapinou vers l'autonomie, va surtout me permettre de mieux assumer cette maternité, à mettre en relation mon état de gestation et mon état de parent.
Cette préparation à la naissance va me permettre de construire ma parentalité, tout simplement, sans aucune connotation de genre, ni de sexualité.
Du coup, je peux maintenant me réjouir totalement de l'arrivée de ce petit bonhomme, sans forcément dévaliser tous les rayons de layette bleue !
Nous savons depuis peu, surtout que, malgré son activité physique débordante, Sapinou est un petit timide, et il a fallu s'y prendre à plusieurs reprises pour avoir les "preuves" de son identité !
Cinq mois à me poser tout un tas de questions, sur ma sexualité, sur mon genre, sur mon statut passé et à venir, sur ma position dans le couple, sur les changements de mon enveloppe corporelle et de mon psychisme...
Bref, tu l'auras compris, je ne mène pas une grossesse tout à fait épanouie, dans le sens où beaucoup de sentiments paradoxaux m'assaillent.
Je t'explique.
Physiquement, à part l'épiphénomène Hépatite A, tout se passe bien. Pas de contractions, pas d'hypertension, pas trop de prise de poids (quoique... je me suis encore fait remonter les bretelles par mon gynéco parce que je me suis un peu lâchée sur les chocolats de Pâques... fini le miel sur les tartines le matin et le sucre dans les boissons chaudes), pas de diabète, pas de douleurs dorsales, pas de jambes lourdes, un développement fœtal tout à fait satisfaisant. Rien à signaler.
Je t'en avais déjà parlé (là), mais après quelques difficultés, j'ai enfin accepté les évolutions de mon corps (et pris une taille de bonnet supplémentaire... encore), même si malgré tout, mon ventre reste très discret, compte tenu de la taille du bébé et de l'avancement de ma grossesse. Mon gynéco m'a dit que c'était parce le bébé était en position latérale, comme dans un hamac. Mouais.
C'est psychiquement que s'opère le grand chambardement.
J'ai pleinement conscience que je suis enceinte, que je désire cet enfant aux côtés de MaB, que c'est un projet que nous avons construit au fil des mois et des années. Depuis presque 2 mois, je sens le bébé bouger, de mieux en mieux, de plus en plus fort. Je vis pleinement cette grossesse depuis le début, je vois le bébé régulièrement sur les échographies, J'attends un enfant de Laurence Pernoud est mon livre de chevet (enfin plutôt livre de chiottes, étant donné les perturbations de mon transit intestinal depuis le début de ma grossesse, il faut bien que j'occupe mon temps sur le trône...), je me préoccupe de l'avenir avec l'inscription à la crèche, la préparation de la chambre, les achats divers et variés pour préparer son arrivée (du moins la prospection pour commencer... poussette, landau, siège-auto, berceau, baignoire, lit, table à langer, biberons, stérilisateur, layette...).
Mais pourtant, c'est comme si je vivais cette grossesse de l'extérieur... j'ai réalisé ça après notre première séance de préparation à l'accouchement, MaB et moi, avec une sage-femme haptonome.
Au premier abord, dans la théorie, l'haptonomie (ici, là ou là) peut paraître un peu comme un truc de charlatan... science de l'affectivité qu'ils disent. Cela permettrait de mieux intégrer l'autre parent dans le duo fusionnel mère-enfant.
Sauf que chez moi, cette relation, qui est de fait fusionnelle (le bébé est dans mon corps, je le sens bouger, je lui transmets toutes mes émotions) ne l'est pas tant que ça. Un peu comme ces pères qui ne réalisent que l'enfant existe que lorsqu'ils le voient bouger sur une échographie ou lorsqu'ils le tiennent dans leurs bras pour la première fois.
Cette première séance était sensée permettre à MaB d'entrer en contact avec le bébé (même si cela ne l'avait pas déjà empêchée de poser ses mains sur mon ventre pour sentir Sapinou me filer des coups de lattes dans la vessie). Des mains légères comme des plumes pour appeler Sapinou à sa rencontre, pour le faire bouger, pour entrer en contact, pour le guider là où il faut, pendant la grossesse, pour soulager la mère, et juste avant la naissance, pour lui montrer le chemin vers la sortie.
MaB a adoré. Moi, j'ai eu l'impression de vivre cette séance de l'extérieur... malgré mes mains posées sur celles de MaB, elles-mêmes posées sur mon ventre, je n'ai pas vraiment senti Sapinou se mouvoir, ni même vraiment bouger, alors que dix minutes avant, il gigotait comme un dingue... C'était très étrange, comme si j'étais exclue de cette relation entre MaB et son bébé. Comme si j'étais ce père, cet autre parent, qui a du mal à trouver sa place dans une relation mère-enfant... alors que je porte cet enfant.
Et bien tu me croiras ou pas, mais la sage-femme trouvait que Sapinou était un peu bas.
Elle a dit à MaB de guider Sapinou plus haut dans mon ventre, ce qu'il s'est empressé de faire.
Près de 24h plus tard, la forme de mon ventre s'est modifiée... le ventre est sorti d'un coup. Comme si, enfin, je me sentais intégrée à ce projet, à cette naissance, et que donc je pouvais laisser éclater au grand jour cette vérité que je dissimulais quelque peu jusqu'à maintenant.
L'haptonomie, au delà de l'accompagnement de Sapinou vers l'autonomie, va surtout me permettre de mieux assumer cette maternité, à mettre en relation mon état de gestation et mon état de parent.
Cette préparation à la naissance va me permettre de construire ma parentalité, tout simplement, sans aucune connotation de genre, ni de sexualité.
Du coup, je peux maintenant me réjouir totalement de l'arrivée de ce petit bonhomme, sans forcément dévaliser tous les rayons de layette bleue !
Nous savons depuis peu, surtout que, malgré son activité physique débordante, Sapinou est un petit timide, et il a fallu s'y prendre à plusieurs reprises pour avoir les "preuves" de son identité !
3 commentaires:
rholalalala ! c'est trop trop chouette hihihi !(super le détournement de Simone de Beauvoir, au passage)
Bon, un instant j'ai eu peur quand même..jme suis dit "ah ben voilà, c'est elle qu'est enceinte et elle nous fait un syndrome du père!" ^^
Que dire...euh..."bons achats" ?!
Très bien cet article ! Il me donne envie de vivre une séance "haptonomique" (???)...
Quant au livre de Laurence Pernoud... Ca me fait vraiment rire, je vois que nous ne sommes pas les seules à le lire malgré ses côtés un peu énervants ! En tous cas, tous nos voeux à vous deux (enfin, bientôt trois)
Greenouille --> ben écoute, on ne doit pas être si loin que ça, du syndrome du père !! Sauf que je ne pourrai pas me défiler au moment de l'accouchement !
Mimie --> ça me rassure aussi de savoir que nous ne sommes pas les seules à lire Laulau (oui... à force, on lui a donné un petit surnom !).
Pour l'haptonomie, la première séance peut paraitre un peu "charlatan"... du genre il fallait que je mette mon cœur dans mes mains... hem. Pour la cartésienne que je suis, j'ai eu un peu de mal à me lâcher. Mais les exercices à la maison m'ont permis de voir que le bébé se déplaçait sous nos mains, à nos invitations... c'est assez dingue comme truc !
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