jeudi 10 juin 2010

Psychologue vs haptothérapeute

Tu n'es pas sans savoir qu'avec MaB, nous avons opté pour une préparation à la naissance avec une sage-femme haptothérapeute.
Pour plusieurs raisons, comme le fait de faire la préparation en couple, sans une multitude de greluches, centrées sur leur dernier tricot, et qui aurait eu tôt fait de devenir super copines avec nous (ouais, on est comme ça... les autres femmes nous adorent, nous, les lesbiennes en couple) pour nous poser tout un tas de questions plus indiscrètes les unes que les autres (mais comment vous avez faiiiiit ?)(on a aussi des pouvoirs magiques dans nos doigts, nous, les lesbiennes).
Bref.
Nous avons aussi choisi cette préparation car elle permettait à MaB d'être pleinement intégrée au milieu de ma supposée relation fusionnelle avec mon petit, du fait qu'il soit dans mon utérus, tout ça.
Bon. Dès le départ, il s'est avéré que cette préparation était beaucoup plus bénéfique pour moi que pour MaB, dans le sens où c'est plutôt moi qui ait été intégrée dans ma propre grossesse, plus que MaB, qui communique parfaitement avec son fils depuis qu'elle le sent bouger sous ses mains. A chaque séance, mon ventre s'épanouit, un peu comme moi, qui assume de mieux en mieux cette grossesse.
J'ai déjà soulevé ce petit problème de positionnement avec toi il y a quelques semaines. Et lorsqu'à la maternité, la sage-femme qui me suit m'a proposé une consultation avec un psychologue, je me suis dit pourquoi pas... toutes les aides sont bonnes à prendre.

Avec MaB, nous nous sommes donc rendues, un peu fébriles, à cette consultation. Mais qu'est-ce que le psy va nous dire, est-ce qu'il va nous juger, est-ce qu'il va falloir le remettre à sa place et tourner les talons en l'envoyant promener, lui et ses théories archaïques...
Que neni. Tout s'est très bien passé. Les conclusions auxquelles nous étions arrivées avec MaB n'étaient pas si mauvaises : je dissocie ma grossesse de ma sexualité, et donc de ma féminité.
Et ce qui me dérange le plus dans cette grossesse, c'est bien mon changement de statut : de femme libérée, lesbienne masculine, je passe à femme enceinte, forcément sexuée, sous le joug d'un homme (bien que toutes les femmes enceintes ne soient pas sous le joug d'un homme... mais tu comprends l'esprit, hein ?). C'est ce nouveau statut que j'ai du mal à assumer plus que ma grossesse. Je ne vais pas non plus porter un t-shirt avec marqué dessus "l'immaculée conception c'est bidon, mais je suis lesbienne quand même" ou un truc du genre.

Mais maintenant que je sais ce que pense les gens lorsqu'ils me voient (elle a couché la salope), avec mon ventre très arrondi (même si je pense qu'il y en a encore qui croient que j'ai juste pris un peu de poids... 10 kg, exclusivement dans le ventre et les seins... surtout dans le bus ou dans les files d'attente)(je dis rien, mais je les affiche bien fort, devant tout le monde, tant est si bien que parfois, une petite vieille ou un ado se lève et/ou me cède sa place)(les quadras, tous des crevards)(ouais), j'appréhende mieux les choses.
Comme l'aménagement de la chambre (bien que nous hésitions encore sur la thématique de la déco... entre univers maritime, avec crabes, poissons et bateaux, et ambiance savane, avec girafes, lions et herbes hautes... bleu ou vert), le choix du prénom ou les premiers achats de fringues et de matériel.

Sauf que lors de la dernière séance d'haptonomie, j'ai posé THE question : péridurale ou pas péridurale. La sage-femme a été catégorique : je ne vais pas en avoir besoin grâce à la préparation qui va me permettre de contrôler ma douleur avec l'aide de MaB. Et puis il y a plus d'épisiotomie avec péridurale que sans. Elle a même rajouté qu'il fallait que MaB me soutienne pour ne pas que je craque et demande l'anesthésie au dernier moment.
Sur le coup, on était à fond. J'étais même en train de me persuader que je pouvais le faire sans, puisque j'avais supporté de conduire pendant 20 km avec une fracture tibia-péroné puis attendu 3 jours avant d'aller me faire opérer en urgence (ouais, j'suis une vraie déglingos... je pensais que c'était juste une grosse entorse). J'étais sous l'emprise de cette sage-femme, MaB aussi.
Et puis nous en avons parlé autour de nous, quand même. Les copines ont commencé à grimper au mur lorsque nous leur avons raconté... pourquoi souffrir alors que des moyens existent pour l'éviter ? Et puis ça veut dire quoi "de ne pas craquer" ? Demander une péridurale serait un acte de faiblesse ? Est-on lâche/faible parce qu'on ne veut pas souffrir ?
Entre tradition judéo-chrétienne (tu enfanteras dans la douleur, il faut que tu en baves pour expier ton pêché de la chair) et sectarisme (le tout naturel, l'accouchement à la maison comme au XIXe siècle), nous avons commencé à ouvrir les yeux : nous nous étions fait quelque peu manipuler par cette sage-femme.

Qu'à cela ne tienne. Nous savons maintenant où nous mettons les pieds : l'haptonomie est une approche très ésotérique de la naissance, avec toute une phraséologie associée, mais cela reste un accompagnement pour améliorer le bien être pendant la grossesse, puis l'accouchement et après la naissance.
Idem pour les consultations psy : c'est un accompagnement, pour aider à mieux préparer l'arrivée du bébé.
En aucun cas cela ne peut remplacer une bonne respiration et des moyens modernes d'assistance à l'accouchement.
Je demanderai donc une péridurale, et je ne culpabiliserai pas si je dois accoucher par césarienne. Je vais quand même faire les exercices de préparation qui sont expliqués dans le best seller de Laurence Pernoud... on n'est jamais trop prudente !

Et dire qu'il y a des femmes qui se laissent avoir par tout ça... qu'on laisse les femmes faire ce qu'elles veulent, comme elles le veulent, sans dogme ni obligation !
Le féminisme a encore de beaux jours devant lui.
D'ailleurs, samedi, c'est la marche mondiale des femmes (plus d'infos ici, et ), départ 16h de République !

6 commentaires:

ZeStE a dit…

Je t'avoue que lorsque tu as un peu annoncé ça sur mon blog, je ne comprenais pas bien la raison, en fait, d'un accouchement sans péridurale... faut arrêter d'être un peu dingue, hein, les méthodes naturelles, tout ça, tout ça, ça va bien deux secondes... y'a des moments où il faut aussi vivre avec son temps! Ma sœur a eu deux accouchements avec péridurale, ça s'est passé nickel, elle a quand même bien senti ses babies arriver, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes!
... rhôô!! C'est pour bientôôôôôôt ! V's'avez trop d'la chaaance !!

Cactus a dit…

On a fait de l'hapto aussi, mais avec une SF moins "extrêmiste" que la vôtre je crois. Elle était pour la péridurale, surtout pour un 1er accouchement. L'hapto, ça a permis à ma douce d'être là, prise en compte dans la grossesse, mais comme MaB, elle communiquait avec notre puce avant que l'on débute. Et les 1ère séances ont été troublantes pour elle, parce que ça allait à l'encontre de ce qu'elle avait créé avec la belette. Finalement, ces séances nous ont permis surtout de discuter longuement avec la SF, et c'était ça le plus intéressant. On n'a jamais été assidues dans nos séances à la maison. Il y a des jours où on avait envie de communiquer avec la belette et d'autres o on était épuisées et où il nous suffisait de la sentir et de la regarder bouger.
Je termine sur la péri : si elle est bien posée, tu sentiras Sapinou faire son chemin, tout en étant débarrassée des douleurs, en sentant les contractions mais en ne les subissant pas. Et là, ton anesthésiste deviendra un demi-dieu !

Kanou a dit…

Zeste --> bon, ça me rassure qu'une tata made in bio soutienne la péridurale ! Pour la chance, euh... j'te dirais ça en août, lorsque le baleineau sera là ;-)

Cactus --> qu'une maman-pondeuse de belette soit pour, aussi !! Et si l'anesthésiste est une femme... va falloir que je simule une grosse douleur pour faire avaler ça à MaB !! ;-)

Cactus a dit…

Le demi-dieu de l'aiguille était un homme ici. En baskets. Plutôt mignon pour ce que j'ai vu puisqu'il n'a pas beaucoup montré sa tronchette (et que j'avais le dos tourné surtout). C'était l'une de mes 1ère anesthésie (hormis la super glamour extraction des dents de sagesse !) et franchement, je signe de suite pour la même pour BB2 !

Anonyme a dit…

Ne déconnez pas, on s'est assez battues pour que nos filles aient droit à tout ça !

Cordialement,

Elisabeth
(50 ans)

Kanou a dit…

Elizabeth --> oui oui, d'autant que j'ai pu tester la sensation des premières contractions... la faute au boulot et à la chaleur... et au stress aussi.
Bon. Y'a pas moyen que je ne fasse pas de péridurale : lundi prochain, j'ai rdv avec l'anesthésiste !!