dimanche 3 juillet 2011

Avatar

Parce que c'est bientôt la fin, je vais m'empresser de te raconter les dernières anecdotes de ma vie trépidante de pionne.
Oui.
Ça n'est pas parce qu'en plus de la reprise du boulot, des tétées, des machines et des promenades au parc, je me suis dit que j'allais recommencer à lire un peu (les histoires niaiseuses de Patapon le chaton, ça va un temps... à un moment, on aspire à une littérature plus élaborée)(et encore, je n'ai pas repris le hand, ni les réunions syndicales), qu'il ne se passe rien au collège. Loin de là.

Lorsque j'ai remis les pieds au collège, quelle ne fut pas ma surprise lorsque mon gaydar s'est mis à émettre des signaux tel un compteur geiger à Fukushima : une nouvelle surveillante, à peu près un quart de siècle, athlétique, footballeuse, les ongles courts, un petit cul à tomber.
Nom de code : Avatar (c'est le surnom que les élèves de sixième lui ont donné).
Je n'ai pas tout de suite joué carte sur table... peut-être bien qu'on allait se reconnaître, comme ça, d'un seul coup d'oeil ? Je lui ai juste proposé d'animer le club foot avec moi (si ça, ça n'est pas une perche...).
Bon.
Là, elle a sorti un portable Hello Kitty.
Gros doute.
Grosse remise en question.

Ensuite, j'ai bien vu qu'elle lançait des sujets de conversations "orientés"... le tennis féminin, le foot féminin, le niveau technique... pouf, les insultes homophobes contre un prof du collège, la sexualité, les clichés... des grosses perches, quoi.
Et là, au début de la semaine, à 3 jours de la fin, alors que nous étions en binôme de surveillance de couloirs pour le brevet, elle me demande si elle peut me poser une question personnelle... très personnelle... très, très, très personnelle...
- Vas-y, pose toujours, on verra bien !
- Tu es lesbienne ?
- Bah... oui, hein !
- Nan parce que je t'ai vu à Bastille, à la Gay Pride, avec ton fils et ta compagne.
- Ah, donc toi aussi !
- Héhé !

Petits regards entendus.
Le sentiment d'être moins seule.
Mais surtout le même constat : les autres collègues surveillants seraient incapables de comprendre... trop étriqués d'esprit. Pour eux, l'homosexualité n'est pas normale, et ne devrait pas exister. Comme ça, c'est dit. Tellement le nez dans le guidon de l'obscurantisme qu'ils n'en voient pas l'essentiel : l'amour (oui, c'est ambiance bisounours... "bambi will never die"... j'y peux rien, c'est hormonal... l'allaitement long, tout ça).

Du coup, j'ai demandé à Avatar ce qu'elle pensait d'Elle, de la Principale (si, souviens-toi, la quête, tout ça).
Pour elle, aucun doute possible.
En plus, la rumeur dirait qu'Elle couche avec une responsable du centre d'apprentis voisin... et dire qu'Elle part à la retraite. Presque ça me rend nostalgique... presque.
Je vais peut-être garder son mail... j'lui enverrai une invit' pour la prochaine Marche des Fiertés !

Z'êtes-vous contents mes petits lecteurs ? Encore un enquête élucidée !!
L'an prochain, si vous êtes sages, et si j'ai un poste en septembre, je vous ferai découvrir une nouvelle salle des profs et une nouvelle fonction : prof en collège.
Et ça, ça promet des anecdotes en perspective !

6 commentaires:

ZeStE a dit…

Tu vas pouvoir donner des cours? Ben ça alors, c'est chouette, oh ! Tu as repassé le concours prise de tête à la noix ?
Bon, ben, c'était possible de te voir à la gaypride alors, apparemment... j'n'suis pas douée c'est tout...!! Deux z'homos dévoilées d'un seul coup, ça c'est de l'enquête qui en envoie!! J'espère que je vais faire un tel jackpot l'année prochaine... je compte plutôt sur les parents, parce que, en ce qui concerne les collègues, j'ai plutôt détecté un niveau -29 sur l'échelle du signal gaydar, rhô...

Kanou a dit…

Et comment que je peux donner des cours... depuis 6 ans, en fait... voire même depuis l'obtention de ma licence... il y a 10 ans (paf la claque)... mais j'avais peur, avant. Me manque que le concours, quoi ! Je vais être contractuelle : youpi !
(non je n'ai pas encore repassé le concours... oui, je le repasse en septembre !).

Statistiquement, d'après ma grande expérience de l'Educ Nat, je dirais une instit lesbienne par école... au moins. Y'a pas... faut que tu te syndiques, c'est tout ! ;-)

Anonyme a dit…

Wahou !! Toujours chouette ce genre de découverte ! (en Pologne c'est pas gagné...et le seul bar gay que j'ai pu découvrir ne m'a pas donné envie d'y retourner)

ZeStE a dit…

Ah, bon ben c'est à moitié chouette déjà, pour les cours: il faut voir le verre à moitié rempli, hey !
... mince, une par école, bon, ben, voilà, c'est bon, j'ai compris: c'est moi qui porte encore le drapeau !!

Mutine a dit…

Bein vivement la rentrée alors !!

poss a dit…

:-D