mardi 30 novembre 2010

The guigne powaaaa... le retour de la revanche

Tu ne vas pas me croire, mais dans la série on-dit-que-la-roue-tourne-mais-chez-moi-elle-est-voilée, disons que je suis vernie... mais alors, vernie-vernie-vernie.

Je t'explique.
Après 2 mois de galère avec mon allaitement, et le diagnostic d'un staphylocoque doré, les choses s'étaient un peu apaisées (souviens-toi, , un peu ici et ).
Fini les engorgements chroniques, les douleurs et l'hyper-lactation.
Le vasospasme, j'en faisais mon affaire en faisant attention aux courants d'air.
Mi-octobre, l'échographe avait décelé une petite boule de rien, pour laquelle il avait conseillé de faire une biopsie (du genre nodule bizarre qu'il faut vérifier compte tenu des antécédents familiaux), mais que la consultante en lactation avait identifié comme une boule de lait potentiellement résorbable. Et bien figure-toi que la semaine dernière, cette boule s'est mise à doubler (voir tripler)(j'te jure, c'était impressionnant, j'avais une bosse dure sur le haut du sein, et le reste du sein hyper souple) de volume, en devenant trèèès inflammatoire et trèèès douloureuse.
Re-consultations. Re-coups-de-flippe.

Jeudi, chez la consultante en lactation. Suspicion de galactocèle... la boule de lait s'est retrouvée enfermée à l'intérieur d'une petite coquille, et ne peut donc pas s'évacuer. Sapinou, super bébé, super cool, super souriant.

Vendredi, avec une gynéco d'une maternité amie des bébés (vivent les réseaux médicaux, parce que sans piston, j'aurai eu un rendez-vous en janvier, dans le meilleur des cas...), et donc pro-allaitement (j'ai eu de la chance de trouver une place à moins de 100m sans trop galérer, en plein Paris... j'avais fait l'impasse sur la poussette, et mis Sapinou dans son cosy, puis en écharpe)(faut bien que la roue s'équilibre de temps en temps). 1h30 de retard, avec Sapinou qui voulait dormir, mais pas contre moi parce que trop stressée sans doute, il commençait à s'agiter légèrement. Tout ça pour m'entendre dire qu'un vendredi à 17h , on ne pouvait pas faire grand chose, et qu'il fallait que je revienne mardi matin, pour une ponction et/ou une micro-biopsie de cette fameuse boule. Sapinou moyennement cool, mais qui s'est endormi dès que je l'ai reposé dans son cosy pour le trajet du retour, donc quand même super bébé.
Le paracétamol fut mon meilleur ami pour le week-end, et l'ibuprofène m'a aussi un peu aidé lorsque vraiment la douleur était trop forte.

Et ce matin, me voici partie aux aurores pour la maternité, laissant Sapinou aux mains de sa Mamita, lait du matin tiré dans un biberon, et lait de l'éventuel midi stocké ce week-end au congélateur. A mon arrivée, le chirurgien qui devait me prendre entre 2 patientes était en consultation. Je suis fait happer par l'échographe qui en 2 temps 3 mouvements m'avait fait allonger torse nu sur la table (détend-toi MaB, détend-toi) pour constater que la boule semblait être remplie de liquide (du lait, probablement), que la biopsie ne semblait pas nécessaire, et qu'il fallait donc ponctionner.
- Quoi, mais, euh ?! Là comme ça, tout de suite, maintenant ?!
- Ben oui.
- ...
- Ne vous inquiétez pas, ça ne fait pas mal. On va juste aspirer, comme pour une prise de sang.
- ...
Paf. Aiguille plantée dans le mille grâce à l'écho-guidage. Seringue(s)(oui... une seule n'a pas suffit) en place. 50 cc d'un "liquide laiteux verdâtre" dit le compte-rendu. Impressionnant... on aurait dit de la crème liquide avec un filet de sirop de menthe. En vrai, le vert, c'était du pus... galactocèle + pus = abcès. CQFD.
Je n'en menais pas large, tu penses bien. J'ai même craint un moment le malaise vagal, avec cette aiguille plantée dans le haut de mon sein et cette seringue qui aspirait, aspirait...
Mais non.
J'ai juste pleuré tellement j'avais accumulé de stress depuis 5 jours.

Au final, ma crème verte est partie au labo pour analyses, j'ai 15 jours d'antibiotiques de cheval, et rendez-vous pour vérifier que tout rentre dans l'ordre après le traitement. L'échographe et son assistante ont été très à l'écoute. La gynécologue du départ aussi, elle a même assisté à la consultation avec le chirurgien. Elle a bien fait attention aux types d'antibiotiques, pour que je puisse continuer mon allaitement (elle m'a même chambrée parce que je les saoulais avec ça).
Le chirurgien n'était pas content qu'on m'ait fait la ponction avant la biopsie... il aurait voulu voir avant. Mais je pense que ça n'est pas plus mal que ça se soit passé comme ça, j'ai été soulagée de suite (à part la sensation de brûlure à l'endroit de l'aiguille, mais rien de grave), et surtout, le chirurgien m'aurait fait arrêter l'allaitement pour traiter le truc de manière plus radicale. En gros, il aurait préféré inciser-trancher-extraire, au bloc, avec hospitalisation, plutôt qu'une technique rudimentaire peu invasive et pas toujours efficace... J'ai comme eu l'impression d'être au milieu d'un complot de pro-allaitantes contre le méchant chir-anti-lait, ces femmes, consultantes en lactation, et donc relativement spécialisées dans le sein (et sortant d'un récent séminaire de formation)(d'où les réseaux médicaux) lui ayant damé le pion (j'espère d'ailleurs me retrouver dans les anales de leur publications, j'suis un bon cas d'étude, quand même !?).
Bon. Vu la couleur du liquide, il n'a pu qu'approuver. On verra dans 15 jours. Je vais essayer de ne pas tirer des plans sur la comète, et de m'imaginer le pire (c'est-à-dire une hospitalisation, avec intervention chirurgicale et arrêt de l'allaitement)(qui pourra reprendre après si tant est que je stimule la lactation pendant le temps des traitements)(il faut donc que je stocke grave du lait, histoire de tenir sans donner de lait en poudre à Sapinou).

Mais quand même... je me dis que vraiment, merde, quoi, j'ai pas de veine.
Et surtout, ça a fait naître en moi un sentiment de peur intense jusque là inconnu... la peur de ne pas voir grandir Sapinou, la peur qu'il puisse grandir sans moi, que je lui manque, qu'il soit mal sans sa maman... bref, j'y pense, puis je pleure comme une madeleine en regardant mon fils se blottir contre moi, repu après la tétée. Il faut que j'arrive à passer au-dessus de cette angoisse, sinon, ça va me bouffer... la fin de mon allaitement, la vie au moindre petit pépin de santé.
Comme quoi, l'attachement maternel, ça se construit, aussi.

6 commentaires:

ZeStE a dit…

Allez, tu es sous surveillance médicale, tout devrait rentrer dans l'ordre sous peu... courage, patience !
Si la roue est voilée, quand elle sera au bon endroit, elle y restera plus longtemps aussi!
Bisous à tous les trois (oh dites, d'un coup vous passez au masculin, avec le bout d'chou !!).

Kanou a dit…

Ouep... ben c'est pas gagné... je ne sais pas pourquoi, mais avec la chance qui me caractérise, je sens que je vais avoir le droit non seulement à une autre ponction la semaine prochaine, mais aussi une ablation de cette boule en janvier... je suis assez négative en ce moment, je sais.

Diane a dit…

Allez allez ne sois pas négative comme ça!
Tant qu'on ne t'a rien dit des résultats il est inutile de te mettre des tas de choses en tête même si...je ferai pareil à ta place!
Courage et tiens nous au courant car je vais suivre ça de près!
Bisous à tous les 3

Diane

Anonyme a dit…

gros bisous de nous trois.Et si à défaut de se voir, tu veux me tel, c'est avec plaisir !

virginie "kaquipuce"

L u l l a b y a dit…

Et ben dis donc, tu ne fais pas dans la dentelle, toi !!
C'est quand même une sacrément bonne nouvelle que tu aies pu éviter la case chirurgie et que ton allaitement puisse se poursuivre ... Merci à tes supers interlocuteurs qui ont fait la nique au chir et à son bistouri ! Na !
Bientôt des nouvelles de la biopsie ?

Kanou a dit…

Ouep... ben après un passage par la case urgences ce soir, je suis hospitalisée demain pour un drainage d'abcès (drain ou mèche, on verra), avec un retour à la maison le soir même ou le lendemain matin. L'allaitement sera suspendu 24h, mais il continuera, c'est déjà ça. J'envisage de sevrer le sein-galère-qui-me-fait-chier-depuis-le-début pour n'allaiter que sur celui qui ne pose pas de problème... j'vous raconterai !