Si vous vivez en couple, sauf à ce que vous soyez un spécimen rare, ce qui, somme toute, ne m'étonnerait que moyennement (oui, je sais que chaque lecteur de ce blog est une espèce unique), vous ne fréquentez que, ou presque, des couples.
Bon déjà, il faut, pour être considéré en tant que tel, vivre sous le même toit. Surtout si vous êtes lesbiennes. Pourquoi ? Tout simplement parce que la durée de vie d'un couple de lesbiennes se calcule en années de vies d'un chien. Si vous roucoulez depuis un mois, c'est sept mois de relation hétérosexuelle que vous avez purgée, si c'est trois, ça fait carrément un an et neuf mois et il est grand temps d'envisager votre cohabitation !
Bref, si vous réunissez l'ensemble des critères pré-cités, à savoir vivre à deux, ensemble, au quotidien, avec le doux et naïf sentiment que c'est bien là le but ultime de votre présence sur terre (bon, vous avez le droit de ne pas être lesbienne, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Ca marche aussi avec les gays et les hétéros), vous devez avoir remarqué que, à une ou deux exceptions près, vous ne fréquentez que des couples !
Mais je vois déjà les tambours de machines à laver mouliner dans vos cerveaux et vos doigts fins prêts sur le clavier pour d'une carresse, m'offrir la pertinente répartie. Oui, je le concède, c'est un peu comme quand on a une voiture rouge et qu'on a l'impression que tout le monde a copié ou comme quand on a un épagneul et que soudain la population d'épagneuls semble avoir subi les effets d'un baby-épagneuls-boum inexpliqué. Bref, c'est une vue de l'esprit. Mais, pas seulement, l'esprit peut aussi avoir une bonne vue et si j'en crois mon expérience personnelle, malgré une myopie particulièrement tenace, j'y vois bien là une vérité indéniable.
Tantôt amis, connaissances ou membres de la famille, ces couples hantent notre quotidien ou le désertifient, c'est selon.
Je vous les présente ? Bah, si il n'y a que ça pour vous faire plaisir, allons-y...
Bon d'abord, il y a le fameux couple "d'apnéistes". Ils s'entraînent dur, à tel point qu'ils ont oublié que l'amour c'est super sympa, mais que la respiration c'est essentiel. En général, il s'agit d'un jeune couple. J'entends par "jeune couple", une durée de relation et non le temps de vie déjà parcouru des partenaires, l'âge du capitaine n'a rien à voir là dedans. Quoique... Bref, ce jeune couple fougueux ne manque pas la moindre occasion, seul ou en public, pour étaler son bel amour tout neuf. La galoche est fougueuse, le contact buccal quasi-permanent et surtout, si d'aventure, vous tentez d'échanger quelques mots, dans un élan de témérité pareil à celui de Guillaume Tell, contraint de viser en plein coeur une pomme solidement accrochée à la tête de son père, il vous en coutera de supporter des interludes ruisselants de bonheur exubérants toutes les deux phrases. Mais, bon, ce couple là, je lui pardonne son extravagance parce que bon, je dois bien l'avouer, j'ai moi aussi risqué de contracter la mononucléose à force de baisers.
Laissez-moi maintenant vous rappeler le couple "d'hypocrites". Celui-là, vous ne le croisez qu'en soirée d'anniversaire ou lors de repas organisés par des amis d'amis d'amis (parfois les liens d'amitié vous perdent autant que les descendances généalogiques, qui de la cousine de la belle-mère qui est la tante, bien entendu, du cousin germain par alliance... ça va pour tout le monde ? vous suivez ?). Ce sont ceux qui par devant sont ébahis par votre humour et votre aptitude innée à la fête et qui, vous l'apprendrez plus tard, vous ont trouvé ridicule et insupportable, lors de la soirée de machin et que, franchement, c'est quand même affligeant de se mettre une misère pareille. Et ce sont les mêmes, bien souvent, qui vous promettent de ne plus attendre que le hasard nous mette sur le même chemin, mais de vous inviter, très bientôt, très très bientôt. N'ayez crainte, vous les recroiserez, bidule fête son anniversaire dans six mois !
Ah, qui n'a pas son couple de "boulets" ? Celui-là, il vous colle à la peau comme une bernique à un rocher ! En général, il se compose de deux personnes d'une gentillesse insupportable. Oui, le couple de boulets vous aime et comme vous n'êtes pas si méchants que ça, vous ne parviendrez jamais à le détester. Sauf que, au bout de deux minutes de conversation, vous ressentirez un profond besoin de sommeil. Sauf que vous n'avez aucun point commun, à part celui d'être également en couple. Mais si vous n'êtes pas avares en excuses, ils sauront comprendre que votre emploi du temps surchargé ne vous permet pas de vous libérer en dehors des grands évènements et que c'est pour ça que vous ne les rencontrez qu'une ou deux fois par an, par hasard.
Dans le genre couple que l'on croise occasionnellement, il y a aussi le couple "caricatural". Elle, maquillée comme si une poursuite allait l'encercler de son halo de lumière dès son entrée dans la pièce. La star, habituée aux projecteurs, a tout prévu et son visage reste hermétique à la froideur de la lumière blanche. Difficile de deviner quelconque pâleur sous une couche de trois centimètres de fond de teint marronâtre. Elle ne manquera pas de vous faire remarquer la charmante petite chose qu'elle a dégoté pour ladite soirée, à savoir sa robe toute neuve et encore marquée par le pliage. Elle vous parlera de ses dernières vacances avec son chéri, en Afrique du nord, au club. Elle n'oubliera pas de s'indigner en évoquant la pauvreté et l'affreux manque d'hygiène dont souffre la population locale. Elle vantera les qualités du Club, ses prestations, son personnel. La piscine, les cocktails divins, la gentillesse du personnel, l'humour des G.O., l'excellent choix des excursions, les structures sportives, la discothèque immense et incroyablement décorée et surtout, elle vous invitera à venir visionner très bientôt les mille photos qu'elle a prises (vive le numérique ! Parfois, je regrette l'existence de l'argentique, c'était quand même plus sélectif...).
Lui, ZEBOGOSS, le piège à filles incarné, l'assurance d'un pitbull face à un caniche nain, le rasé de près tout frais qui s'asperge de déodorant, parce que les publicités disent toujours vrai et que ça lui donne un sex-appeal fou dans les ascenseurs. Le maître à penser du couple, qui n'hésitera pas à dire que les femmes ne devraient pas voter parce qu'avec des conneries pareilles notre société occidentale bien structurée va chavirer. Il a voté pour Sarko et ne s'en cache pas, c'était par dépit certes, non, ne te fâche pas, mais une femme président de la République, faut quand même pas pousser ! Il avouera à demi-mots que les américains ont élu un noir et que donc, il serait pas impossible qu'on finisse avec une gonzesse à la tête de l'état. Il s'y prépare, il est à fond. Et si un audacieux venait à lui rappeler que sa femme a aussi le droit de vote, il rétorquera, dégueulant de fierté, qu'elle ne vote jamais. Pas de risque. Ouais, pas de risque.
J'ai une tendresse pour celui-ci : le couple des "ex". Kesako ? Que je sois claire, ce couple n'a ce nom que parce qu'il est en binôme. Il n'y a entre ces deux-là aucun vice de la chair. Il y a eu par le passé et à les entendre, c'était même assez sympa. Mais non, il était inutile de se voiler la face, en tant que "couple" ça ne collait pas. En tant que "duo" en revanche, ça cartonne. Et à part l'exotisme de mises en scène torides, le reste a été mis sous cloche et s'éternise sous une forme d'amitié-amoureuse digne d'une relation epistolaire du XVIIIème siècle. Ce couple des ex peut de temps à autre, s'avérer être en réalité un couple "tout bénéf". Parce qu'on aime les deux, qu'individuellement, ce couple existe encore et qu'on aurait regretté que leur séparation entraîne leur absence. Et se charrier sur les nouvelles relations fait partie du lot, mais c'est juste pour faire rire l'auditoire, qui finit par se demander si ces deux-là ne finront pas par se remettre ensemble !
Inévitable, essentiel : le couple de la "famille". Un des partenaires est votre frère, votre soeur, votre cousin germain, ou même une cousine éloignée. Mais vos liens n'ont rien de ceux qui unissent les co-descendants sanguins. Ils vont au-delà de la simple appartenance à une même tribu. Vous partagez des valeurs, des affinités, une certaine vision de la société. Ensemble, vous vous comportez plus comme s'il s'agissait là de deux couples d'amis qui s'apprécient particulièrement. Si bien, que vous créerez probablement la surprise en avouant cette filiation commune aux autres. Vous aimez passer du temps avec eux, individuellement ou à deux. Vous parlez avec plaisir de tout et de rien. Sauf, et c'est là que le lien familial ressurgit, de vos relations respectives. Ou, tout au plus, juste des choses assez positives. Parce que vous avez conscience malgré tout de la particularité de ce lien. Certaines exceptions confirment la règle, mais le poids de la famille n'allège pas celui du secret.
Enfin, le couple de "jumelles/jumeaux". Vous vous ressemblez tant que c'en est troublant. Pas forcément physiquement, l'équipement corporel n'ayant que peu d'autorité dans l'incroyable aventure qu'est l'amitié. Ce couple là, est une jouissance absolue, le zénith de vos attentes, l'irrésistible assouvissement du pare-feu à des vies asesptisées. La complicité vous offrira de découvrir des centaines de similitudes, au point que vous vous adonnerez avec simplicité au jeu des sept erreurs. Mais en quoi sommes-nous vraiment différentes ? Vous ressemblerez tantôt à l'une, ou à l'autre, plaisantant de ces petits défauts similaires ou vous galvanisant de ces grandes qualités que vous avez su pareillement développer. Pour autant, et vous le savez, les couples ne sont pas interchangeables, car vous ne pourriez envisager l'amour avec l'une ou l'autre, puisque la gémellité alterne, avec une légèreté généreuse, de l'une à l'autre et que votre couple n'est pas la reproduction exacte de vos jumelles/jumeaux. Mais cette ressemblance croisée et aléatoire est une ode permanente à l'amitié. Et quoiqu'il arrive, même si vous perdez pied et que vous coulez à pic dans la marmite de vos emmerdes, ce couple sera là. A vous aider à frapper du talon pour regagner la surface, à vous couvrir de sourires et de mots réconfortants, à vous faire rire jusqu'à vous en coller des crampes.
Je passe rapidement sur les "warriors", qui en sont à leur cinquième rupture/reprise, les "monomaniaques" qui ne peuvent se passionner que pour une seule obsession et qui en abreuvent toute oreille attentive, les "total aware" qui couchent à droite et à gauche, à deux, à trois, à dix (plus on est de fous, plus on s'amuse), les "couci-couça" qui ne savent pas trop bien si leur affaire va durer, les "barbapapa" qui sont à fond dans l'instant et qui se transforment selon la circonstance, les "AA" qui descendent la bouteille de tequila à deux et déclament leurs blagues graveleuses comme autant d'incantations, les "j'ai pas d'amis" qui ne vivent qu'à deux en autarcie et pensent que le reste du monde constitue leur décor, les "zoo tendance" qui élèvent une ménagerie dans leur deux pièces de 35m², les "papa/maman" (ou maman/maman ou papa/papa) qui pensent que leur progéniture est le centre du monde et que la terre n'est que son espace de jeu, les "bandes lovers" qui ne se retrouvent qu'entre eux et tolèrent d'autres existences inutiles.
Les "so..." sont pas mal non plus.
La "so lesbian" pratique le soft ball, part en rando-vélo avec sa compagne dans les Landes, suit les conseils avisés de Valérie Damidot et se préserve, en insistant peut-être un peu trop, de la société de consommation. Ses meubles, ce sont les suédois qui lui fournissent, ou le hasard d'une brocante.
Les "so straight", se marient en juin, auront leur premier en janvier, partent à la Baule avec les beaux parents chaque été, sont inscrits à une salle de gym, ont un chien et des peignoirs assortis avec "lui" et "elle" brodé de fil bleu et rose.
Le "so gay" habite un petit deux pièces avec terrasse en plein Paris avec son petit cul préféré, regarde "un diner presque parfait" avec passion, passe ses vacances dans un gîte gay où il redécouvre chaque année les plaisirs de l'infidélité, pleure en écoutant du Tchaîkovski, est capable de te citer du Emily Dickinson ou du Rimbaud dans le texte, a pris sa carte d'abonnement à Beaubourg ou au Grand Palais et va "faire un tour rapide" de la FIAC pour s'imprégner des nouvelles tendances.
Le tour est fait et j'espère n'avoir oublié personne.
Mais quel est votre couple ? Quel est le mien ? Je l'avoue, j'ai surement parfois été chacun d'entre eux... à une ou deux exceptions près...
Et vous ?
Bon déjà, il faut, pour être considéré en tant que tel, vivre sous le même toit. Surtout si vous êtes lesbiennes. Pourquoi ? Tout simplement parce que la durée de vie d'un couple de lesbiennes se calcule en années de vies d'un chien. Si vous roucoulez depuis un mois, c'est sept mois de relation hétérosexuelle que vous avez purgée, si c'est trois, ça fait carrément un an et neuf mois et il est grand temps d'envisager votre cohabitation !
Bref, si vous réunissez l'ensemble des critères pré-cités, à savoir vivre à deux, ensemble, au quotidien, avec le doux et naïf sentiment que c'est bien là le but ultime de votre présence sur terre (bon, vous avez le droit de ne pas être lesbienne, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Ca marche aussi avec les gays et les hétéros), vous devez avoir remarqué que, à une ou deux exceptions près, vous ne fréquentez que des couples !
Mais je vois déjà les tambours de machines à laver mouliner dans vos cerveaux et vos doigts fins prêts sur le clavier pour d'une carresse, m'offrir la pertinente répartie. Oui, je le concède, c'est un peu comme quand on a une voiture rouge et qu'on a l'impression que tout le monde a copié ou comme quand on a un épagneul et que soudain la population d'épagneuls semble avoir subi les effets d'un baby-épagneuls-boum inexpliqué. Bref, c'est une vue de l'esprit. Mais, pas seulement, l'esprit peut aussi avoir une bonne vue et si j'en crois mon expérience personnelle, malgré une myopie particulièrement tenace, j'y vois bien là une vérité indéniable.
Tantôt amis, connaissances ou membres de la famille, ces couples hantent notre quotidien ou le désertifient, c'est selon.
Je vous les présente ? Bah, si il n'y a que ça pour vous faire plaisir, allons-y...
Bon d'abord, il y a le fameux couple "d'apnéistes". Ils s'entraînent dur, à tel point qu'ils ont oublié que l'amour c'est super sympa, mais que la respiration c'est essentiel. En général, il s'agit d'un jeune couple. J'entends par "jeune couple", une durée de relation et non le temps de vie déjà parcouru des partenaires, l'âge du capitaine n'a rien à voir là dedans. Quoique... Bref, ce jeune couple fougueux ne manque pas la moindre occasion, seul ou en public, pour étaler son bel amour tout neuf. La galoche est fougueuse, le contact buccal quasi-permanent et surtout, si d'aventure, vous tentez d'échanger quelques mots, dans un élan de témérité pareil à celui de Guillaume Tell, contraint de viser en plein coeur une pomme solidement accrochée à la tête de son père, il vous en coutera de supporter des interludes ruisselants de bonheur exubérants toutes les deux phrases. Mais, bon, ce couple là, je lui pardonne son extravagance parce que bon, je dois bien l'avouer, j'ai moi aussi risqué de contracter la mononucléose à force de baisers.
Laissez-moi maintenant vous rappeler le couple "d'hypocrites". Celui-là, vous ne le croisez qu'en soirée d'anniversaire ou lors de repas organisés par des amis d'amis d'amis (parfois les liens d'amitié vous perdent autant que les descendances généalogiques, qui de la cousine de la belle-mère qui est la tante, bien entendu, du cousin germain par alliance... ça va pour tout le monde ? vous suivez ?). Ce sont ceux qui par devant sont ébahis par votre humour et votre aptitude innée à la fête et qui, vous l'apprendrez plus tard, vous ont trouvé ridicule et insupportable, lors de la soirée de machin et que, franchement, c'est quand même affligeant de se mettre une misère pareille. Et ce sont les mêmes, bien souvent, qui vous promettent de ne plus attendre que le hasard nous mette sur le même chemin, mais de vous inviter, très bientôt, très très bientôt. N'ayez crainte, vous les recroiserez, bidule fête son anniversaire dans six mois !
Ah, qui n'a pas son couple de "boulets" ? Celui-là, il vous colle à la peau comme une bernique à un rocher ! En général, il se compose de deux personnes d'une gentillesse insupportable. Oui, le couple de boulets vous aime et comme vous n'êtes pas si méchants que ça, vous ne parviendrez jamais à le détester. Sauf que, au bout de deux minutes de conversation, vous ressentirez un profond besoin de sommeil. Sauf que vous n'avez aucun point commun, à part celui d'être également en couple. Mais si vous n'êtes pas avares en excuses, ils sauront comprendre que votre emploi du temps surchargé ne vous permet pas de vous libérer en dehors des grands évènements et que c'est pour ça que vous ne les rencontrez qu'une ou deux fois par an, par hasard.
Dans le genre couple que l'on croise occasionnellement, il y a aussi le couple "caricatural". Elle, maquillée comme si une poursuite allait l'encercler de son halo de lumière dès son entrée dans la pièce. La star, habituée aux projecteurs, a tout prévu et son visage reste hermétique à la froideur de la lumière blanche. Difficile de deviner quelconque pâleur sous une couche de trois centimètres de fond de teint marronâtre. Elle ne manquera pas de vous faire remarquer la charmante petite chose qu'elle a dégoté pour ladite soirée, à savoir sa robe toute neuve et encore marquée par le pliage. Elle vous parlera de ses dernières vacances avec son chéri, en Afrique du nord, au club. Elle n'oubliera pas de s'indigner en évoquant la pauvreté et l'affreux manque d'hygiène dont souffre la population locale. Elle vantera les qualités du Club, ses prestations, son personnel. La piscine, les cocktails divins, la gentillesse du personnel, l'humour des G.O., l'excellent choix des excursions, les structures sportives, la discothèque immense et incroyablement décorée et surtout, elle vous invitera à venir visionner très bientôt les mille photos qu'elle a prises (vive le numérique ! Parfois, je regrette l'existence de l'argentique, c'était quand même plus sélectif...).
Lui, ZEBOGOSS, le piège à filles incarné, l'assurance d'un pitbull face à un caniche nain, le rasé de près tout frais qui s'asperge de déodorant, parce que les publicités disent toujours vrai et que ça lui donne un sex-appeal fou dans les ascenseurs. Le maître à penser du couple, qui n'hésitera pas à dire que les femmes ne devraient pas voter parce qu'avec des conneries pareilles notre société occidentale bien structurée va chavirer. Il a voté pour Sarko et ne s'en cache pas, c'était par dépit certes, non, ne te fâche pas, mais une femme président de la République, faut quand même pas pousser ! Il avouera à demi-mots que les américains ont élu un noir et que donc, il serait pas impossible qu'on finisse avec une gonzesse à la tête de l'état. Il s'y prépare, il est à fond. Et si un audacieux venait à lui rappeler que sa femme a aussi le droit de vote, il rétorquera, dégueulant de fierté, qu'elle ne vote jamais. Pas de risque. Ouais, pas de risque.
J'ai une tendresse pour celui-ci : le couple des "ex". Kesako ? Que je sois claire, ce couple n'a ce nom que parce qu'il est en binôme. Il n'y a entre ces deux-là aucun vice de la chair. Il y a eu par le passé et à les entendre, c'était même assez sympa. Mais non, il était inutile de se voiler la face, en tant que "couple" ça ne collait pas. En tant que "duo" en revanche, ça cartonne. Et à part l'exotisme de mises en scène torides, le reste a été mis sous cloche et s'éternise sous une forme d'amitié-amoureuse digne d'une relation epistolaire du XVIIIème siècle. Ce couple des ex peut de temps à autre, s'avérer être en réalité un couple "tout bénéf". Parce qu'on aime les deux, qu'individuellement, ce couple existe encore et qu'on aurait regretté que leur séparation entraîne leur absence. Et se charrier sur les nouvelles relations fait partie du lot, mais c'est juste pour faire rire l'auditoire, qui finit par se demander si ces deux-là ne finront pas par se remettre ensemble !
Inévitable, essentiel : le couple de la "famille". Un des partenaires est votre frère, votre soeur, votre cousin germain, ou même une cousine éloignée. Mais vos liens n'ont rien de ceux qui unissent les co-descendants sanguins. Ils vont au-delà de la simple appartenance à une même tribu. Vous partagez des valeurs, des affinités, une certaine vision de la société. Ensemble, vous vous comportez plus comme s'il s'agissait là de deux couples d'amis qui s'apprécient particulièrement. Si bien, que vous créerez probablement la surprise en avouant cette filiation commune aux autres. Vous aimez passer du temps avec eux, individuellement ou à deux. Vous parlez avec plaisir de tout et de rien. Sauf, et c'est là que le lien familial ressurgit, de vos relations respectives. Ou, tout au plus, juste des choses assez positives. Parce que vous avez conscience malgré tout de la particularité de ce lien. Certaines exceptions confirment la règle, mais le poids de la famille n'allège pas celui du secret.
Enfin, le couple de "jumelles/jumeaux". Vous vous ressemblez tant que c'en est troublant. Pas forcément physiquement, l'équipement corporel n'ayant que peu d'autorité dans l'incroyable aventure qu'est l'amitié. Ce couple là, est une jouissance absolue, le zénith de vos attentes, l'irrésistible assouvissement du pare-feu à des vies asesptisées. La complicité vous offrira de découvrir des centaines de similitudes, au point que vous vous adonnerez avec simplicité au jeu des sept erreurs. Mais en quoi sommes-nous vraiment différentes ? Vous ressemblerez tantôt à l'une, ou à l'autre, plaisantant de ces petits défauts similaires ou vous galvanisant de ces grandes qualités que vous avez su pareillement développer. Pour autant, et vous le savez, les couples ne sont pas interchangeables, car vous ne pourriez envisager l'amour avec l'une ou l'autre, puisque la gémellité alterne, avec une légèreté généreuse, de l'une à l'autre et que votre couple n'est pas la reproduction exacte de vos jumelles/jumeaux. Mais cette ressemblance croisée et aléatoire est une ode permanente à l'amitié. Et quoiqu'il arrive, même si vous perdez pied et que vous coulez à pic dans la marmite de vos emmerdes, ce couple sera là. A vous aider à frapper du talon pour regagner la surface, à vous couvrir de sourires et de mots réconfortants, à vous faire rire jusqu'à vous en coller des crampes.
Je passe rapidement sur les "warriors", qui en sont à leur cinquième rupture/reprise, les "monomaniaques" qui ne peuvent se passionner que pour une seule obsession et qui en abreuvent toute oreille attentive, les "total aware" qui couchent à droite et à gauche, à deux, à trois, à dix (plus on est de fous, plus on s'amuse), les "couci-couça" qui ne savent pas trop bien si leur affaire va durer, les "barbapapa" qui sont à fond dans l'instant et qui se transforment selon la circonstance, les "AA" qui descendent la bouteille de tequila à deux et déclament leurs blagues graveleuses comme autant d'incantations, les "j'ai pas d'amis" qui ne vivent qu'à deux en autarcie et pensent que le reste du monde constitue leur décor, les "zoo tendance" qui élèvent une ménagerie dans leur deux pièces de 35m², les "papa/maman" (ou maman/maman ou papa/papa) qui pensent que leur progéniture est le centre du monde et que la terre n'est que son espace de jeu, les "bandes lovers" qui ne se retrouvent qu'entre eux et tolèrent d'autres existences inutiles.
Les "so..." sont pas mal non plus.
La "so lesbian" pratique le soft ball, part en rando-vélo avec sa compagne dans les Landes, suit les conseils avisés de Valérie Damidot et se préserve, en insistant peut-être un peu trop, de la société de consommation. Ses meubles, ce sont les suédois qui lui fournissent, ou le hasard d'une brocante.
Les "so straight", se marient en juin, auront leur premier en janvier, partent à la Baule avec les beaux parents chaque été, sont inscrits à une salle de gym, ont un chien et des peignoirs assortis avec "lui" et "elle" brodé de fil bleu et rose.
Le "so gay" habite un petit deux pièces avec terrasse en plein Paris avec son petit cul préféré, regarde "un diner presque parfait" avec passion, passe ses vacances dans un gîte gay où il redécouvre chaque année les plaisirs de l'infidélité, pleure en écoutant du Tchaîkovski, est capable de te citer du Emily Dickinson ou du Rimbaud dans le texte, a pris sa carte d'abonnement à Beaubourg ou au Grand Palais et va "faire un tour rapide" de la FIAC pour s'imprégner des nouvelles tendances.
Le tour est fait et j'espère n'avoir oublié personne.
Mais quel est votre couple ? Quel est le mien ? Je l'avoue, j'ai surement parfois été chacun d'entre eux... à une ou deux exceptions près...
Et vous ?
4 commentaires:
Nous, on est plutôt les "j'ai pas d'amis"... non, mais n'envoyez personne, on est bien comme ça, et même que de temps en temps, on se force d'aller dans des soirées, histoire de croiser un peu des autres gens!!!
J'aimerais bien un peu être la "so straight", organiser mon pacs, mon premier bébé, tout ça, mais ça reste un peu compliqué, pour l'instant... hé hé...
En tout cas, y'a bien un couple que je n'aimerais vraiment pas être: celui des "ex"...
Dans tout ça, tu as oublié le couple "rien à voir": ce couple là, nous, on voit bien que ça ne colle pas (genre: il aime la chasse, elle milite contre le port de la fourrure, etc) mais eux, ils ne s'en rendent pas encore compte...
Ah bon, toi aussi t'es myope ? Décidément...Sympa le post et très réaliste.
Euh... pas encore eu le temps de me trouver... Faut dire que ej change tellement ;-)
Zeste : "j'ai pas d'amis" ? Certaine ? Avec la dose de bonne humeur et la pertinence intellectuelle que vous avez toutes les deux, ça m'étonnerait fort... Sinon, pas besoin de la jouer "so straight" pour s'offrir une vie de famille épanouie, tu as déjà trouvé la partenaire avec qui tu veux la construire, c'est un très bon début !
Pourquoi tu l'aimes pas mon couple des "ex" ?
Bien joué les "rien à voir", je les avais loupé ceux là ! ;-D
Cactus : myope, à moitié sourde, bien en chair... et pour couronner le tout, je ronfle ! Oui, je sais, la marchandise laisse à désirer ! :-D
H : meuh non, c'est pas toi qui change souvent, c'est les autres qui ne sont pas toujours à la hauteur. Faut dire que tu mets la barre haute, il n'est pas donné à tout le monde de savoir apprécier la finesse d'esprit du sud ouest...;-)
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