Comme je te l'ai déjà dit, avec MaB nous étions invitées vendredi soir au Ministère de la Santé et des Sports par la FSGL pour la projection de 5 courts métrages "Jeune et homo sous le regard des autres"... suivie d'un cocktail.
Bon.
Comme on dit chez nos voisins transalpins : veni, vidi, vici.
Au départ, voici ce qui était prévu.
Le principe du concours partait d'une bonne intention :
- pour que le regard des autres change,
- pour comprendre pourquoi il est indispensable de ne pas laisser faire,
- pour participer au respect de la loi,
- pour que les jeunes homosexuel(le)s puissent vivre dans une société ouverte et non discriminante (en revanche, après, une fois que t'as vieilli, c'est plus la peine, hein... le mariage, l'adoption, la procréation, faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus).
Le fil rouge : dénoncer le lien tragique qui existe entre homophobie et suicide (dans le dossier de presse, c'est marqué que le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les 15-25 ans après les accidents de la route, mais 1ère cause chez les 25-35 ans... avec une prévalence chez les homos. Faudrait peut-être proposer un concours "Vieux et homo sous le regard des autres", non ?).
Donc depuis plusieurs mois, plus de 900 scénarios se sont opposés. Après plusieurs phases de sélection par un jury de choix présidé par André Téchiné, 4 scénarios ont été choisis pour être adaptés et réalisés sous forme de courts métrages, un scénario a obtenu une mention spéciale du jury.
Bien qu'ayant trouvé The place, juste devant le Ministère, nous sommes arrivées un peu à la bourre... question de principe.
Nous avons donc échappé au blabla introductif de Laurent Weil de Canal+ (oui, vu que c'est donc cette chaîne qui finance le projet avec l'INPES), mais pas à celui de la Ministre... quelque peu pathétique (je crois qu'elle a fait des blagues, la salle a rit à plusieurs reprises, mais je n'ai pas compris trop pourquoi...).
Et puis, en regardant un peu autour de nous, nous avons commencé à halluciner :
1) Le concours étant réservé aux 16-30 ans, je m'étais dit que les invités seraient en majorité plutôt jeunes... et ben non. Ou alors, ils font tous plus vieux que leur âge réel !
2) Les invités étaient en majorité des garçons, gays, pas gays, mais garçons quand même... on devait être 15-20 nanas (dont la ministre et une dizaine de lesbiennes, à tout casser) pour une centaine de personnes. C'était un peu flippant.
3) Sur les cinq courts présentés, un seul traitait de la lesbophobie. Sur 905 scénarios en compétition, ça ne fait pas lourd. Et encore, c'est le jury qui a décidé d'attribuer une mention spéciale à ce "film de filles", comme ils disent, pour la parité je pense, aussi parce qu'il est bon , j'espère. Céline Sciamma, la réalisatrice (celle de la Naissance des pieuvres), s'est étonnée du silence des lesbiennes sur la question de l'homophobie... elle s'est demandée si les filles avaient moins de voix, par leur éducation ou par la place qu'on veut bien leur laisser... rire gêné de l'assemblée majoritairement masculine.
Les courts métrages étaient tout de même intéressants... très positifs, un peu dans le monde des bisounours, ils finissent tous bien à la fin, les homos ne sont pas tabassés, n'ont pas des envies de suicide et vivent leur homosexualité tout naturellement.
Je te mets les titres, ils seront diffusés les 26 et 27 juin sur Canal+ (vers 22h) et en ligne ici à partir du 26 juillet :
- Omar
- Baskets et Maths
- Les incroyables aventures de Fusion Man
- En Colo
- Pauline (la fameuse mention spécialeparité du jury)
Enfin, le cocktail tant attendu !! Figure-toi que nous n'étions pas les seuls à avoir faim... il faut croire que la plupart des invités ont l'habitude de ce genre de mondanités...
Tous les garçons se sont rués sur le bar et n'en ont décollé que lorsque le champagne était vide et les petits fours engloutis. Avec les copines de l'association (oui, c'était nous les 5 lesbiennes... on a bien croisé 2 ou 3 collègues, mais nous étions vraiment en très large minorité), on a quand même réussi à prendre 2-3 coupettes de champ' pour la route, et, face à tant de superficialité, nous sommes vite fait rentrées chez nous, histoire de grignoter un truc !
Après, vu que quand même, j'aime bien faire plaisir à ma femme, je lui ai fait une petite visite des 7è-15è-14è arrondissements à bord de lalimousine clio... l'avenue de Breteuil, le boulevard Pasteur, la rue de Vaugirard, la rue d'Alésia... tout ça presque by night (ben oui, c'est la faute du mauvais timing au cocktail... il était sensé se terminer un peu plus tard, à la nuit tombante !).
Bilan des courses : une avant-première de courts métrages sympa, mais du point de vue militant, complètement lisse...
Peut-être que c'est pour ça qu'on ne donne pas la parole aux lesbiennes militantes : d'une part elles ne font pas dans la guimauve-bisounours, d'autre part elles utilisent des réseaux parallèles (non-mixtes ?) pour leur diffusion.
Il suffirait juste au Ministère d'entendre ces voix qui s'expriment par d'autres moyens, et de faire diminuer le machisme qui règne dans notre société, homo ou hétéro.
Bon.
Comme on dit chez nos voisins transalpins : veni, vidi, vici.
Au départ, voici ce qui était prévu.
Le principe du concours partait d'une bonne intention :
- pour que le regard des autres change,
- pour comprendre pourquoi il est indispensable de ne pas laisser faire,
- pour participer au respect de la loi,
- pour que les jeunes homosexuel(le)s puissent vivre dans une société ouverte et non discriminante (en revanche, après, une fois que t'as vieilli, c'est plus la peine, hein... le mariage, l'adoption, la procréation, faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus).
Le fil rouge : dénoncer le lien tragique qui existe entre homophobie et suicide (dans le dossier de presse, c'est marqué que le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les 15-25 ans après les accidents de la route, mais 1ère cause chez les 25-35 ans... avec une prévalence chez les homos. Faudrait peut-être proposer un concours "Vieux et homo sous le regard des autres", non ?).
Donc depuis plusieurs mois, plus de 900 scénarios se sont opposés. Après plusieurs phases de sélection par un jury de choix présidé par André Téchiné, 4 scénarios ont été choisis pour être adaptés et réalisés sous forme de courts métrages, un scénario a obtenu une mention spéciale du jury.
Bien qu'ayant trouvé The place, juste devant le Ministère, nous sommes arrivées un peu à la bourre... question de principe.
Nous avons donc échappé au blabla introductif de Laurent Weil de Canal+ (oui, vu que c'est donc cette chaîne qui finance le projet avec l'INPES), mais pas à celui de la Ministre... quelque peu pathétique (je crois qu'elle a fait des blagues, la salle a rit à plusieurs reprises, mais je n'ai pas compris trop pourquoi...).
Et puis, en regardant un peu autour de nous, nous avons commencé à halluciner :
1) Le concours étant réservé aux 16-30 ans, je m'étais dit que les invités seraient en majorité plutôt jeunes... et ben non. Ou alors, ils font tous plus vieux que leur âge réel !
2) Les invités étaient en majorité des garçons, gays, pas gays, mais garçons quand même... on devait être 15-20 nanas (dont la ministre et une dizaine de lesbiennes, à tout casser) pour une centaine de personnes. C'était un peu flippant.
3) Sur les cinq courts présentés, un seul traitait de la lesbophobie. Sur 905 scénarios en compétition, ça ne fait pas lourd. Et encore, c'est le jury qui a décidé d'attribuer une mention spéciale à ce "film de filles", comme ils disent, pour la parité je pense, aussi parce qu'il est bon , j'espère. Céline Sciamma, la réalisatrice (celle de la Naissance des pieuvres), s'est étonnée du silence des lesbiennes sur la question de l'homophobie... elle s'est demandée si les filles avaient moins de voix, par leur éducation ou par la place qu'on veut bien leur laisser... rire gêné de l'assemblée majoritairement masculine.
Les courts métrages étaient tout de même intéressants... très positifs, un peu dans le monde des bisounours, ils finissent tous bien à la fin, les homos ne sont pas tabassés, n'ont pas des envies de suicide et vivent leur homosexualité tout naturellement.
Je te mets les titres, ils seront diffusés les 26 et 27 juin sur Canal+ (vers 22h) et en ligne ici à partir du 26 juillet :
- Omar
- Baskets et Maths
- Les incroyables aventures de Fusion Man
- En Colo
- Pauline (la fameuse mention spéciale
Enfin, le cocktail tant attendu !! Figure-toi que nous n'étions pas les seuls à avoir faim... il faut croire que la plupart des invités ont l'habitude de ce genre de mondanités...
Tous les garçons se sont rués sur le bar et n'en ont décollé que lorsque le champagne était vide et les petits fours engloutis. Avec les copines de l'association (oui, c'était nous les 5 lesbiennes... on a bien croisé 2 ou 3 collègues, mais nous étions vraiment en très large minorité), on a quand même réussi à prendre 2-3 coupettes de champ' pour la route, et, face à tant de superficialité, nous sommes vite fait rentrées chez nous, histoire de grignoter un truc !
Après, vu que quand même, j'aime bien faire plaisir à ma femme, je lui ai fait une petite visite des 7è-15è-14è arrondissements à bord de la
Bilan des courses : une avant-première de courts métrages sympa, mais du point de vue militant, complètement lisse...
Peut-être que c'est pour ça qu'on ne donne pas la parole aux lesbiennes militantes : d'une part elles ne font pas dans la guimauve-bisounours, d'autre part elles utilisent des réseaux parallèles (non-mixtes ?) pour leur diffusion.
Il suffirait juste au Ministère d'entendre ces voix qui s'expriment par d'autres moyens, et de faire diminuer le machisme qui règne dans notre société, homo ou hétéro.