Je sais, tu aimes les sigles... surtout ceux qui sont un peu barbares...
CCP-PP... Commission Consultative Paritaire des Personnels Précaires.
En gros, c'est au secteur public ce que sont les Prud'hommes au secteur privé.
Une sorte de tribunal administratif pour régler litiges et conflits entre personnels et directions.
Enfin régler... consulter devrais-je dire. On ne fait que donner notre avis sur telle ou telle situation. Et paritaire, parce que représentative des différents syndicats élus aux dernières élections professionnelles.
Théoriquement, je suis sensée défendre des dossiers de licenciements abusifs d'Assistants d'Education, ou de litiges sur le nombre d'heures à faire dans le contrat... mais pour l'instant, pas l'ombre d'une consultation qui en vaille la peine.
A croire que les assistants d'éducation et autres auxiliaires de vie scolaire ne sont jamais en opposition avec leur employeur... sauf que, par expérience, non.
Je ne vais pas non plus aller chercher par la main tous les précaires de l'Education Nationale et leur monter le bourrichon pour qu'ils réclament la transformation des contrats d'AED en CDI... Surtout lorsque ce même personnel précaire t'envoie chier parce que tu oses réclamer une meilleure répartition de la charge de travail dans la vie scolaire... "chacun sa merde, moi j'm'en fous".
Mot pour mot.
J'peux t'dire, mon p'tit bonhomme, que j'espère que tu n'auras pas une galère avant la fin de l'année, parce que personne ne bougera le petit doigt.
Bref. Je m'égare.
Les seules demandes pour réunir la commission sont des licenciements pour faute grave... des causes indéfendables ou presque.
Le premier licenciement concerne un de mes collègues, tu sais, l'étudiant en STAPS-barbu... Il se trouve qu'en plus de s'être fait déjà remonter les bretelles par LA Principale (d'ailleurs, l'enquête suit son cours, mais ça stagne un peu en ce moment... je ne désespère pas de la croiser au Tango un de ces soirs !) par rapport à cette histoire de serrage de paluches féminines (j'avais servi d'intermédiaire entre Elle et lui, du coup j'ai failli passer pour une tolérante-inconsciente alors que je ne cautionnais pas du tout la démarche du garçon...)(mais que veux-tu, je m'étais sentie une âme de diplomate ce jour-là), il s'est fait gauler par un agent de service en train de faire sa prière dans une salle de classe inoccupée. Oui, c'est ballot. Surtout que l'agent a fait un rapport à la direction... C'est une faute grave, un non respect de la laïcité de l'école publique.
Indéfendable.
Et le pire, c'est qu'il va réussir à convaincre des gens qu'il n'est pas intolérant, et que la religion qu'il prône est signe d'ouverture, de tolérance et de liberté. Ce dont il ne se rend pas compte, c'est que s'il se fait virer, le rectorat va mettre un gros WANTED sur son dossier, et que ça va lui fermer un paquet de portes dans le secteur de la jeunesse et des sports. En même temps, entre nous, je ne sais pas si je serais capable de laisser mes gamins pendant 2h à un gars comme ça, fille comme garçon... en dehors de ses compétences d'éducateur sportif, je n'aurais pas confiance dans ce qu'il pourrait leur dire (j'aurais les mêmes réticences à laisser mes enfants à une nana toute tatouée qui à l'air d'équerre, ou à un frère quatre-bras...)(je précise, parce qu'après on va me traiter d'anticléricale).
Il y a bien un truc qui pourrait être défendu, c'est que depuis le début, lorsque la direction parle de cet étudiant en STAPS-barbu, elle ajoute un petit signe en forme de barbe sous le menton... d'un côté, je trouve que c'est grave, c'est du délit de faciès, mais d'un autre, je ne comprends pas comment le collège a pu embaucher une personne qui fait du prosélytisme religieux, rien qu'avec sa barbe. A aucun moment il n'y a eu de doute sur sa confession religieuse... donc, la faille est là, si licenciement il y a. Oui, je n'en sais rien encore : j'ai été arrêtée cette semaine pour cause de retour d'allergie printanière (ça n'était donc pas QUE le courant d'air du métro... il y avait aussi son copain le pollen de bouleau... et puis après le cerisier, le peuplier, le platane... le Printemps, quoi !).
Le deuxième cas, c'est un collègue de mon ancien collège qui m'a prévenue : il s'agit d'une assistante d'éducation qui a tartiné (sic) une prof, qui, d'après la version de l'AED, la traitait comme une esclave et l'aurait provoquée.
Mouais.
J'attends d'avoir le dossier sous les yeux, parce que par expérience, il y a tout un tas de moyen de faire chier un prof qui traite mal un pion...
- entrecouper son cours d'interventions inutiles MAIS nécessaires, en s'excusant platement et en remettant la responsabilité sur les CPE ou la Principale (mais ça n'est pas cool pour les élèves qui essaient de suivre),
- décrédibiliser les sanctions de ces profs auprès des élèves (mais là, c'est toute l'équipe éducative qui est en péril face à des hordes de petits sauvageons),
- carrément gueuler en salle des profs en remettant toutes ces petites gueules de cons à leur place (du coup, tu passes pour la chieuse de service, prétentieuse qui pète plus haut que son cul, et ça, les profs, ils n'aiment pas),
- ou alors continuer à faire ce que tu fais le mieux, te faire respecter des élèves... il n'y a rien de plus humiliant pour un prof que de voir débouler dans son cours, à sa demande ou non, un seul surveillant qui va remettre tous les élèves au travail sans un mot plus haut que l'autre, et de ressortir dans le calme en prévenant le prof que s'il y a un problème, il n'hésite pas à rappeler le même surveillant pour calmer les élèves récalcitrants. Et ça, le prof, il n'aime pas être ridiculisé.
De là à lui en coller une, il ne faut pas pousser... je ne vois pas l'intérêt... c'est juste moche.
Mais voilà, ce sont les deux seuls cas qui pourraient être soumis à la commission qui devrait se réunir prochainement...
Cette commission ne sert à rien, elle n'est que consultative, mais c'est la première année qu'elle existe. Aux représentants syndicaux (alors je siège pour un syndicat auquel je n'adhère pas en tant qu'individu, mais collectivement, c'est celui qui se rapproche le plus de mon idéologie politique... il faudra que je t'explique, un jour, la complexité de mes engagements) d'en faire un organe représentatif qui défend les personnels précaires.
Idéalement, cette commission devrait être amenée à disparaitre... pas de personnel précaire, pas de commission.
En pratique, elle a de beaux jours devant elle.
CCP-PP... Commission Consultative Paritaire des Personnels Précaires.
En gros, c'est au secteur public ce que sont les Prud'hommes au secteur privé.
Une sorte de tribunal administratif pour régler litiges et conflits entre personnels et directions.
Enfin régler... consulter devrais-je dire. On ne fait que donner notre avis sur telle ou telle situation. Et paritaire, parce que représentative des différents syndicats élus aux dernières élections professionnelles.
Théoriquement, je suis sensée défendre des dossiers de licenciements abusifs d'Assistants d'Education, ou de litiges sur le nombre d'heures à faire dans le contrat... mais pour l'instant, pas l'ombre d'une consultation qui en vaille la peine.
A croire que les assistants d'éducation et autres auxiliaires de vie scolaire ne sont jamais en opposition avec leur employeur... sauf que, par expérience, non.
Je ne vais pas non plus aller chercher par la main tous les précaires de l'Education Nationale et leur monter le bourrichon pour qu'ils réclament la transformation des contrats d'AED en CDI... Surtout lorsque ce même personnel précaire t'envoie chier parce que tu oses réclamer une meilleure répartition de la charge de travail dans la vie scolaire... "chacun sa merde, moi j'm'en fous".
Mot pour mot.
J'peux t'dire, mon p'tit bonhomme, que j'espère que tu n'auras pas une galère avant la fin de l'année, parce que personne ne bougera le petit doigt.
Bref. Je m'égare.
Les seules demandes pour réunir la commission sont des licenciements pour faute grave... des causes indéfendables ou presque.
Le premier licenciement concerne un de mes collègues, tu sais, l'étudiant en STAPS-barbu... Il se trouve qu'en plus de s'être fait déjà remonter les bretelles par LA Principale (d'ailleurs, l'enquête suit son cours, mais ça stagne un peu en ce moment... je ne désespère pas de la croiser au Tango un de ces soirs !) par rapport à cette histoire de serrage de paluches féminines (j'avais servi d'intermédiaire entre Elle et lui, du coup j'ai failli passer pour une tolérante-inconsciente alors que je ne cautionnais pas du tout la démarche du garçon...)(mais que veux-tu, je m'étais sentie une âme de diplomate ce jour-là), il s'est fait gauler par un agent de service en train de faire sa prière dans une salle de classe inoccupée. Oui, c'est ballot. Surtout que l'agent a fait un rapport à la direction... C'est une faute grave, un non respect de la laïcité de l'école publique.
Indéfendable.
Et le pire, c'est qu'il va réussir à convaincre des gens qu'il n'est pas intolérant, et que la religion qu'il prône est signe d'ouverture, de tolérance et de liberté. Ce dont il ne se rend pas compte, c'est que s'il se fait virer, le rectorat va mettre un gros WANTED sur son dossier, et que ça va lui fermer un paquet de portes dans le secteur de la jeunesse et des sports. En même temps, entre nous, je ne sais pas si je serais capable de laisser mes gamins pendant 2h à un gars comme ça, fille comme garçon... en dehors de ses compétences d'éducateur sportif, je n'aurais pas confiance dans ce qu'il pourrait leur dire (j'aurais les mêmes réticences à laisser mes enfants à une nana toute tatouée qui à l'air d'équerre, ou à un frère quatre-bras...)(je précise, parce qu'après on va me traiter d'anticléricale).
Il y a bien un truc qui pourrait être défendu, c'est que depuis le début, lorsque la direction parle de cet étudiant en STAPS-barbu, elle ajoute un petit signe en forme de barbe sous le menton... d'un côté, je trouve que c'est grave, c'est du délit de faciès, mais d'un autre, je ne comprends pas comment le collège a pu embaucher une personne qui fait du prosélytisme religieux, rien qu'avec sa barbe. A aucun moment il n'y a eu de doute sur sa confession religieuse... donc, la faille est là, si licenciement il y a. Oui, je n'en sais rien encore : j'ai été arrêtée cette semaine pour cause de retour d'allergie printanière (ça n'était donc pas QUE le courant d'air du métro... il y avait aussi son copain le pollen de bouleau... et puis après le cerisier, le peuplier, le platane... le Printemps, quoi !).
Le deuxième cas, c'est un collègue de mon ancien collège qui m'a prévenue : il s'agit d'une assistante d'éducation qui a tartiné (sic) une prof, qui, d'après la version de l'AED, la traitait comme une esclave et l'aurait provoquée.
Mouais.
J'attends d'avoir le dossier sous les yeux, parce que par expérience, il y a tout un tas de moyen de faire chier un prof qui traite mal un pion...
- entrecouper son cours d'interventions inutiles MAIS nécessaires, en s'excusant platement et en remettant la responsabilité sur les CPE ou la Principale (mais ça n'est pas cool pour les élèves qui essaient de suivre),
- décrédibiliser les sanctions de ces profs auprès des élèves (mais là, c'est toute l'équipe éducative qui est en péril face à des hordes de petits sauvageons),
- carrément gueuler en salle des profs en remettant toutes ces petites gueules de cons à leur place (du coup, tu passes pour la chieuse de service, prétentieuse qui pète plus haut que son cul, et ça, les profs, ils n'aiment pas),
- ou alors continuer à faire ce que tu fais le mieux, te faire respecter des élèves... il n'y a rien de plus humiliant pour un prof que de voir débouler dans son cours, à sa demande ou non, un seul surveillant qui va remettre tous les élèves au travail sans un mot plus haut que l'autre, et de ressortir dans le calme en prévenant le prof que s'il y a un problème, il n'hésite pas à rappeler le même surveillant pour calmer les élèves récalcitrants. Et ça, le prof, il n'aime pas être ridiculisé.
De là à lui en coller une, il ne faut pas pousser... je ne vois pas l'intérêt... c'est juste moche.
Mais voilà, ce sont les deux seuls cas qui pourraient être soumis à la commission qui devrait se réunir prochainement...
Cette commission ne sert à rien, elle n'est que consultative, mais c'est la première année qu'elle existe. Aux représentants syndicaux (alors je siège pour un syndicat auquel je n'adhère pas en tant qu'individu, mais collectivement, c'est celui qui se rapproche le plus de mon idéologie politique... il faudra que je t'explique, un jour, la complexité de mes engagements) d'en faire un organe représentatif qui défend les personnels précaires.
Idéalement, cette commission devrait être amenée à disparaitre... pas de personnel précaire, pas de commission.
En pratique, elle a de beaux jours devant elle.
1 commentaire:
Wouhou ! Il s'en passe des trucs dans ton collège !!
La pionne qui tarte la prof..scène de ménage ?? (hihihi!!)
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