mercredi 16 décembre 2009

Un Polichinelle dans le tiroir...

Bon, Greenouille, juste pour toi et parce que, vraiment, t'es une super reinette : c'est MaB qui écrit là, sur ton écran.

Comme vous le savez, ma femme porte en son seing (avec un g, parce que sans, on pourrait croire qu'elle est bizarrement foutue...) l'enfant que j'aurais à charge de mal éduquer. Pas la peine de relire la fin de la phrase, vous avez bien lu, j'ai bien écrit "mal éduquer".

Là, je sens que j'ai chatouillé la corde sensible. Vous vous contenez, parce que la politesse et le respect vous l'impose, mais il faut bien l'avouer, vous êtes prêts à me bondir à la gorge.

"Comment ça, mal éduquer ??? Mais tu pètes les plombs, MaB !!!"

Je vous rassure, j'ai bien tous mes esprits et j'assume complètement ma position. Je m'explique.

Kanou, ma bien-aimée dont je ne compte plus les nombreuses qualités, tant justement elles le sont, nombreuses, a bien un tout petit défaut. Oh, un rien. Une bricole qui doit probablement avoir rapport avec sa petite enfance. Elle est psycho-rigide. Et cette petite psycho-rigidité met à jour tout un tas de traits de personnalité particulièrement accentués. La rigueur, l'ordre, la discipline, l'organisation, le dépassement de soi. Bref, autant dire que si cet enfant n'a pas du tout envie de faire une carrière dans l'armée ou l'éducation nationale (tous les profs seraient de brillants officiers...), il risque d'avoir de gros problèmes de souplesse.

Mais heureusement pour ce futur petit être, le contrepoids MaB est là.

Et il pèse tiens ! On appelle ça le "deuxième parent". Ca ferait mauvais genre de dire "premier", puisque le premier, il a forcément un lien biologique avec le bébé. Ah, les lois de la biologie, y a pas à dire, c'est vachement bien fait. Imparable. Violent aussi, parce que, dans mon oreille peut-être trop compétitrice, deuxième, c'est plutôt la sale place dans le classement. Pas assez bon pour être le premier mais suffisamment pour être sur le podium. Et puisqu'en qualité de médaille d'argent, on me donne la possibilité d'avoir un influence conséquente, je ne vais pas me priver.

Avec moi, c'est royal au bar, tournée générale permanente et juke box à fond dans l'arrière salle. Finies les têtes de cadavres au réveil, le lit à faire au carré parce que Ikea a inventé la couette, les contes siglés et signés parce que c'est quand même plus marrant quand on les improvise. Et comme aucune marâtre ne sommeille en moi, ça va être du gâteau !

Pour moi, rien n'est grave, à part ce qui l'est vraiment. Avoir une maladie sérieuse, c'est grave, se retrouver au milieu d'une fusillade, c'est grave aussi, se faire enlever par des extra-terrestres, c'est encore pire. Mais, les erreurs que nous faisons, pour la plupart n'ont que très peu de conséquences irrévocables. Borges disait que s'il devait vivre une deuxième fois, il commettrait encore plus d'erreurs. Je suis pour. J'ai presque tout appris de mes erreurs. Alors, mon enfant, même si ce n'est que son deuxième parent qui l'y autorise, il aura le droit de se planter des milliards de fois. On se mettra juste d'accord sur les modalités pratiques. Histoire de ne pas trop détériorer son image, il serait préférable qu'il ne fasse pas deux fois la même erreur.

Et puis, un peu de bazar autour de soi, ça éveille, faut éviter les obstacles. Une armoire pas très bien rangée, ça met un peu de gaité dans une vie. Un paquet de Palmito éventré sous le lit, ça rappelle plein de souvenirs quand on retombe dessus. Bon, aller tous les dimanche matins à la patinoire pour te regarder jouer au Curling, même ça, je suis cap !

En échange, pour me remercier d'être une mère, euh pardon, un deuxième parent trop cool, j'ai un truc à te demander, à toi qui va rentrer dans ma vie. Par la force des choses, je sais, je m'impose, mais je ne m'imagine pas ma vie sans ta mère. Laisse moi revivre avec toi les innombrables et non moins précieuses premières fois.

Le premier sourire, le premier rire, le premier mot, les premiers pas, le premier repas, la première dent qui tombe, la première note et la première punition, le premier amour, le premier chagrin d'amour, la première larme, le premier cri, les premières brasses...

3 commentaires:

Greenouille a dit…

J'ai plusieurs choses à dire :
1) MaB, rien que pour ta note d'intro, je t'aime (en tout bien tout honneur, ne nous méprenons pas)

2)Ouais, halte au dictat de l'organisation et de la discipline !! Les gens qui ne rangent pas sont des être qui ne ressentent pas le besoin de compenser une impression de ne pas maitriser l'ordre dans leur tête en rangeant l'espace autour d'eux...donc en gros, quand t'es bordélique, c'est que t'es super équilibré !!! :D

3)Ça me fait tout chaud au coeur de lire ce que t'écris à ton futur lardon...
C'est contagieux le bonheur, non ? ;)

Greenouille a dit…

Nan mais quand même...je t'aurais reconnue sans la note d'intro, cette fois-ci. pfff !
;)

MaB a dit…

Greenouille : je partage ton point de vue sur le rangement...
Bah, je crois que c'est contagieux le bonheur, ouais ! :-))