samedi 30 août 2008

Les temps changent

Vacances, j'oublie tout selon l'expression consacrée.
J'oublie tout, mais je n'arrête pas de vivre, nuance !
Et de la semaine que j'ai passée avec MaB chez ses parents, j'en retire une grande satisfaction.


Au départ, j'appréhendais un peu ce séjour chez mes beaux-parents... et il y a de quoi !
Depuis presque 4 ans que nous sommes ensemble, j'y ai droit au maximum une semaine par an, avec parfois en plus un dîner chez les grands-parents maternels de MaB. Du coup, on ne se connait pas très bien, eux et moi.

J'avais jusqu'à présent une belle-mère distante, qui cherchait à "marquer son territoire" en me faisant bien comprendre que c'était elle la femelle dominante. Lors des conversations, elle avait la facheuse manie de ne pas me regarder, et de ne pas s'adresser à moi directement. Mon beau-père était plutôt cool, discutant de tout et de rien, cherchant parfois le conflit débat à propos du libéralisme et du capitalisme, et adepte de l'apéro à tout moment (attention, me faite pas dire ce que je n'ai pas dit, hein, tout est une question de modération !).

La première fois que je les ai rencontrés, ils avaient loué un chalet dans les Pyrénées pour toute la famille. Nous sommes arrivées, MaB et moi, le lendemain de leur installation : la famille nous avait "réservé" une chambre... avec 2 petits lits supperposés défoncés dans une pièce de moins de 9m² sous l'escalier. J'ai eu un peu de mal... d'autant que l'ado, beau-fils du frère de MaB avait une chambre, seul, avec un lit double. Qu'à cela ne tienne, nous avons dormi dans le seul lit du bas, sans toucher aux draps de l'autre. Et toc.

Et puis je sentais bien qu'ils me jugeaient... vous vous rendez compte ? Étudiante à plus de 25 ans... en thèse par dessus le marché... la recherche, pour quoi faire ? C'est pas rentable ! J'ai eu beau leur expliquer que la recherche fondamentale était l'essence même du progrès, je savais bien qu'en leur détaillant les hypothèses de recherche de mon sujet de thèse, je m'enfonçais dans l'improductivité à leurs yeux.

Un jour, j'ai arrêté ma thèse pour me lancer dans l'enseignement... enfin dans le passage du concours de prof des écoles. Quelque chose d'un peu plus productif, mais j'étais toujours étudiante, même avec des heures de vacations à droite à gauche... donc toujours un "poids" pour la société.

A côté de ça, les grands-parents de MaB, chez qui nous allons au moins une fois par mois, m'adorent... j'accepte de me faire battre au tarot à plates coutures et deux kirs dans le nez, je change les ampoules des lustres, je leur file un coup de main, au même titre que leurs autres petits-enfants. Et il se trouve qu'ils avaient décidé de venir chez leur fille en même temps que nous. Forte de cette tendresse qu'ils me portent, je m'attendais tout de même à un séjour éprouvant pour mes nerfs.

Sauf que depuis quelque temps, cette année, en fait, on se disait bien avec MaB que sa mère avait changé, qu'elle prenait de mes nouvelles régulièrement, à propos des insés, de mon concours, de mon boulot, de mes matchs, de mon moral... On s'en réjouissait, sans trop nous enflammer là-dessus (ça n'était qu'au téléphone, vu qu'on ne s'est pas vus depuis l'été dernier).
Et en arrivant, à la gare, déjà j'ai senti le changement... plus affable, souriante, enjouée, détendue... bon, certes un peu coincée, mais j'ai plutôt vu ça comme de la timidité et de la pudeur. Toute la semaine s'est déroulée comme ça... des conversations indirectes des débuts, nous sommes passées à de vrais échanges, superficiels, certes, mais des échanges quand même, pendant lesquels elle s'est adressée à moi directement, parfois même en tête à tête. Recettes de cuisine, anecdotes, apartés, petites mises en boîte. Alors attention, hein, ça n'était pas non plus des effusions permanentes d'affections... mais juste une ambiance détendue, ma belle-mère étant ravie de passer quelques jours avec ses parents ET sa fille en même temps !
J'ai même pu constater qu'elle avait intégré le fait que MaB et moi allions avoir des enfants qui l'appelleraient Mamie... elle ne l'a pas dit directement, mais a décidé de garder un petit vélo (que son petit-fils n'utilisera plus, étant donné que son fils, le frère de MaB, a joué aux cons et a décidé de ne plus voir sa famille pour des raisons de pognon) pour "plus tard". J'ai cru que j'allais pleurer et l'embrasser sur le champ... mon inhibition m'a rattrapée, mais le cœur y était !

Et on a ri, on a bu, on a mangé, on a joué...
Pour tout vous dire, il y a eu autant d'apéro que de médailles françaises aux Jeux Olympiques. Oui... je n'y ai pas échappé, ce qui ne fut pas pour me déplaire !

Les parents de MaB "montent" à Paris pour nos anniversaires le mois prochain... on a pris rendez-vous.
MaB n'en parle pas trop, mais j'ai bien senti qu'elle était fière de sa mère, fière que sa mère considère pleinement notre vie, sans la juger. Et surtout qu'elle essaie d'en faire partie.

5 commentaires:

ZeStE a dit…

ça fait plaisir de lire ça!! j'ai eu les larmes aux yeux au passage du petit vélo, rhôô...
...ça vaut bien un petit apéro, toutes ces bonnes nouvelles: à la vôtre!!!

Anonyme a dit…

Il leur faut souvent du temps aux parents, c'est chouette que Belle-Maman se soit et vous ait donné ce temps. Pourvu que ça dure. Et vive les petits vélos.

madukid a dit…

ah les BM... je viens de lire vieuxfélin sur la sienne... tout un poème!
ça fait du bien de lire ton com, parce que ça laisse un peu d'espoir sur toutes ces mères qui ont des problèmes à digérer leur belle-fille, et qui (trop) souvent auraient préféré un gendre!!
pour digérer il faut commencer par ingérer non? et puis c'est super quand tt ça se passe avant l'arrivée d'un petit bouchon...

H a dit…

Allelouia! Les mères juives sont les pires. Elles t'arrachent les larmes de joie et de peine, et parfois même à quelques heures d'intervalle!

Kanou a dit…

Je pense que les mères bretonnes t'en font baver tout autant... peut-être même plus... ou alors c'est que les bretons ont aussi des origines sémitiques ??