samedi 28 mars 2009

La sortie-sixième

Depuis la rentrée des vacances d'hiver, je suis devenue la tête à abattre l'objet de toutes les convoitises au collège : dès qu'il y a une sortie, les profs se battent presque pour "m'avoir" avec eux, ils font pression sur les CPEs, certains allant même jusqu'au chantage "si Kanou ne vient pas avec nous, je refuse d'accompagner cette classe", ils me "réservent" sur mon emploi du temps affiché en salle des profs (oui... comme pour la salle info... à la seule différence qu'ils m'en parlent avant !).
Ouais, ouais, c'est sans doute la rançon de la gloire ! Ou alors, c'est parce que je suis presque une des leur... un bon présage ?

Et que j't'embarque au Forum des Métiers toute une matinée que nous avons occupée à engloutir des montagnes de viennoiseries et des litres de café pendant que les élèves butinaient des infos pour leur avenir professionnel de stand en stand tels des abeilles.
Trois adultes pour 25 troisièmes déchaînés.
Nourissant.

Et que j'te ballade à travers la ville sur des chemins champêtres (j'irais même jusqu'à dire bucoliques en cette après-midi ensoleillée de Printemps...) avec des troisièmes pour rejoindre les Portes Ouvertes du Lycée Polyvalent du coin. Ce ne fut pas tâche facile : le trajet était initialement prévu en transports en commun... 45 min en bus avec un changement. Sauf qu'à pied, même si ça grimpe pas mal, ça ne dure que 20-25 min.
N'écoutant que mon courage, j'ai donc proposé aux autres enseignants une petite marche à pied.
Adhésion massive des profs.
Détestation en force des ados.
Au retour, certains élèves sont allés quasi jusqu'au caprice pour redescendre en bus... la CPE a cédé vu l'heure tardive... nous sommes redescendus en formation réduite.
Petits branleurs.

Mais je dois dire que le must du must, ça reste les sorties avec les sixièmes.
J'ai eu droit aux sorties au Louvre, sur 3 matinées. Thématique transversale : les Métamorphoses d'Ovide.
Trois adultes pour 24 élèves.
Tranquille.

Et puis surtout cette initiative de La Principale qui m'a mise d'office sur le coup pour une série de sorties avec la classe à horaires aménagées musique et danse (CHAM-CHAD). Il se trouve qu'une semaine de la danse est organisée par la commune, du coup les élèves sont conviés à tout un tas d'événements : spectacle dansé sur l'histoire du Hip-Hop, master-classe de hip-hop, conférence-spectacle sur Merce Cunningham ...
Deux adultes pour 22 élèves dont une dizaine déjà habituée à ce genre d'ambiance feutrée des écoles artistiques (je le sais, je les emmène chaque semaine du collège à leurs cours du mardi après-midi).
Pépère.

Mais il faut que tu comprennes.
Le sixième est encore un être pur, dénué de tout esprit malsain (ou en tout cas suffisamment peu pour encore être cadré par un froncement de sourcil ou de gros yeux).
Il ne souhaite pas encore s'enfuir délibérément du groupe pour échapper à la vigilance d'un adulte et faire les pires conneries.
Il ne passe pas encore son temps à insulter son prochain ni à se mettre des coups de latte à n'importe quelle occasion.
Le sixième, c'est en fait un grand CM2 (ça me conforte dans mon choix d'enseigner en école primaire), et c'est quasiment prêt à te donner la main lorsqu'on traverse la rue.
Et les sixièmes qui ne sont pas comme ça, ils ne viennent pas au Louvre.
Oui, je sais, c'est dégueulasse. Mais il faut voir les zozos. Je n'ose imaginer lorsqu'ils seront en quatrième-troisième, au plein cœur de leur puberté... En toute objectivité, ils sont difficilement gérables, et pourtant, les petits durs ne me font pas peur !

Même si là, depuis quelques jours, les petits durs, et les grands aussi, ont découvert un nouveau petit jeu extrêmement perturbateur pour tout le collège : sauras-tu trouver lequel ?
T'as vu MaB, j'ai mis une question ouverte !!!



vendredi 20 mars 2009

La CCP-PP

Je sais, tu aimes les sigles... surtout ceux qui sont un peu barbares...

CCP-PP... Commission Consultative Paritaire des Personnels Précaires.

En gros, c'est au secteur public ce que sont les Prud'hommes au secteur privé.
Une sorte de tribunal administratif pour régler litiges et conflits entre personnels et directions.
Enfin régler... consulter devrais-je dire. On ne fait que donner notre avis sur telle ou telle situation. Et paritaire, parce que représentative des différents syndicats élus aux dernières élections professionnelles.

Théoriquement, je suis sensée défendre des dossiers de licenciements abusifs d'Assistants d'Education, ou de litiges sur le nombre d'heures à faire dans le contrat... mais pour l'instant, pas l'ombre d'une consultation qui en vaille la peine.
A croire que les assistants d'éducation et autres auxiliaires de vie scolaire ne sont jamais en opposition avec leur employeur... sauf que, par expérience, non.
Je ne vais pas non plus aller chercher par la main tous les précaires de l'Education Nationale et leur monter le bourrichon pour qu'ils réclament la transformation des contrats d'AED en CDI... Surtout lorsque ce même personnel précaire t'envoie chier parce que tu oses réclamer une meilleure répartition de la charge de travail dans la vie scolaire... "chacun sa merde, moi j'm'en fous".
Mot pour mot.
J'peux t'dire, mon p'tit bonhomme, que j'espère que tu n'auras pas une galère avant la fin de l'année, parce que personne ne bougera le petit doigt.

Bref. Je m'égare.
Les seules demandes pour réunir la commission sont des licenciements pour faute grave... des causes indéfendables ou presque.

Le premier licenciement concerne un de mes collègues, tu sais, l'étudiant en STAPS-barbu... Il se trouve qu'en plus de s'être fait déjà remonter les bretelles par LA Principale (d'ailleurs, l'enquête suit son cours, mais ça stagne un peu en ce moment... je ne désespère pas de la croiser au Tango un de ces soirs !) par rapport à cette histoire de serrage de paluches féminines (j'avais servi d'intermédiaire entre Elle et lui, du coup j'ai failli passer pour une tolérante-inconsciente alors que je ne cautionnais pas du tout la démarche du garçon...)(mais que veux-tu, je m'étais sentie une âme de diplomate ce jour-là), il s'est fait gauler par un agent de service en train de faire sa prière dans une salle de classe inoccupée. Oui, c'est ballot. Surtout que l'agent a fait un rapport à la direction... C'est une faute grave, un non respect de la laïcité de l'école publique.
Indéfendable.
Et le pire, c'est qu'il va réussir à convaincre des gens qu'il n'est pas intolérant, et que la religion qu'il prône est signe d'ouverture, de tolérance et de liberté. Ce dont il ne se rend pas compte, c'est que s'il se fait virer, le rectorat va mettre un gros WANTED sur son dossier, et que ça va lui fermer un paquet de portes dans le secteur de la jeunesse et des sports. En même temps, entre nous, je ne sais pas si je serais capable de laisser mes gamins pendant 2h à un gars comme ça, fille comme garçon... en dehors de ses compétences d'éducateur sportif, je n'aurais pas confiance dans ce qu'il pourrait leur dire (j'aurais les mêmes réticences à laisser mes enfants à une nana toute tatouée qui à l'air d'équerre, ou à un frère quatre-bras...)(je précise, parce qu'après on va me traiter d'anticléricale).
Il y a bien un truc qui pourrait être défendu, c'est que depuis le début, lorsque la direction parle de cet étudiant en STAPS-barbu, elle ajoute un petit signe en forme de barbe sous le menton... d'un côté, je trouve que c'est grave, c'est du délit de faciès, mais d'un autre, je ne comprends pas comment le collège a pu embaucher une personne qui fait du prosélytisme religieux, rien qu'avec sa barbe. A aucun moment il n'y a eu de doute sur sa confession religieuse... donc, la faille est là, si licenciement il y a. Oui, je n'en sais rien encore : j'ai été arrêtée cette semaine pour cause de retour d'allergie printanière (ça n'était donc pas QUE le courant d'air du métro... il y avait aussi son copain le pollen de bouleau... et puis après le cerisier, le peuplier, le platane... le Printemps, quoi !).

Le deuxième cas, c'est un collègue de mon ancien collège qui m'a prévenue : il s'agit d'une assistante d'éducation qui a tartiné (sic) une prof, qui, d'après la version de l'AED, la traitait comme une esclave et l'aurait provoquée.
Mouais.
J'attends d'avoir le dossier sous les yeux, parce que par expérience, il y a tout un tas de moyen de faire chier un prof qui traite mal un pion...
- entrecouper son cours d'interventions inutiles MAIS nécessaires, en s'excusant platement et en remettant la responsabilité sur les CPE ou la Principale (mais ça n'est pas cool pour les élèves qui essaient de suivre),
- décrédibiliser les sanctions de ces profs auprès des élèves (mais là, c'est toute l'équipe éducative qui est en péril face à des hordes de petits sauvageons),
- carrément gueuler en salle des profs en remettant toutes ces petites gueules de cons à leur place (du coup, tu passes pour la chieuse de service, prétentieuse qui pète plus haut que son cul, et ça, les profs, ils n'aiment pas),
- ou alors continuer à faire ce que tu fais le mieux, te faire respecter des élèves... il n'y a rien de plus humiliant pour un prof que de voir débouler dans son cours, à sa demande ou non, un seul surveillant qui va remettre tous les élèves au travail sans un mot plus haut que l'autre, et de ressortir dans le calme en prévenant le prof que s'il y a un problème, il n'hésite pas à rappeler le même surveillant pour calmer les élèves récalcitrants. Et ça, le prof, il n'aime pas être ridiculisé.
De là à lui en coller une, il ne faut pas pousser... je ne vois pas l'intérêt... c'est juste moche.

Mais voilà, ce sont les deux seuls cas qui pourraient être soumis à la commission qui devrait se réunir prochainement...
Cette commission ne sert à rien, elle n'est que consultative, mais c'est la première année qu'elle existe. Aux représentants syndicaux (alors je siège pour un syndicat auquel je n'adhère pas en tant qu'individu, mais collectivement, c'est celui qui se rapproche le plus de mon idéologie politique... il faudra que je t'explique, un jour, la complexité de mes engagements) d'en faire un organe représentatif qui défend les personnels précaires.
Idéalement, cette commission devrait être amenée à disparaitre... pas de personnel précaire, pas de commission.
En pratique, elle a de beaux jours devant elle.

mercredi 18 mars 2009

Concert à Paname !

Je te l'ai déjà dit ici, mais mon frère joue dans un groupe de rock,
les King Of Conspiracy.


Et bien après leur concert à la Flèche d'Or du mois de janvier,
ils seront à la
Scène Bastille,
jeudi 26 mars à partir de 19h30 !
Entrée 12 € (oui... je sais... c'est l'inflation !)




Et si vraiment tu ne peux pas t'y rendre, tu peux toujours te procurer leur nouvel Extended Play (EP pour les non profanes) en édition limitée, ICI !



Paiement paypal sécurisé, 1£99 ! Et hop, dans ta boîte aux lettres !
Profite, en attendant le nouvel album, qui devrait sortir avant l'été, ou alors carrément à l'automne prochain (ça va dépendre de l'avancement des arrangements) !

Allez, et comme je suis trop cool, voici quelques vidéos du concert à la Flèche d'Or ! Le son n'est pas excellent, mais peut-être bientôt, un clip... on y croit !


King of conspiracy @ Flèche d'Or | 12.01.2009
Noisy Sounds And Heartbeats, chanson phare du précédent album (à 3'20)


King of conspiracy @ Flèche d'Or | 12.01.2009
Last night, we met the Devil...


King of conspiracy @ Flèche d'Or | 12.01.2009
Le plus long morceau du live !


Enjoy !
Et si tu n'as rien à faire entre le 7 et le 16 août 2009, tu peux toujours prévoir de les suivre sur leur Japan Tour !!

mardi 17 mars 2009

L'homme nouveau

Il y a un mois, mon père a fêté ses 57 ans...
Et ça me file un sacré coup... de vieux ! Autant avoir 30 ans dans 6 mois, ça ne me donne pas encore d'urticaire, autant la barre des 60 qui se rapproche, ça me perturbe. Allez savoir pourquoi !?
Donc, l'anniversaire de mon père. Pour se changer les idées après un début d'année chargé, il s'est éclipsé Outre-Rhin chez sa sœur (ma tante, donc, qui n'est pas teutonne, ni son mari, mon oncle, d'ailleurs...)(tu suis ?), sans prendre l'option internationale sur son portable, et surtout, sans prévenir personne (enfin pas moi, en tout cas !).
Moi, en fille dévouée et aimante, j'ai décroché mon téléphone aux alentours de 20h, suis tombée sur le répondeur (normal, me dis-je, ils doivent être chez des amis ou au resto) et ai laissé un message :
- ... nous ne sommes pas là, laissez un message après le bip... BIIIIP !
- Coucou, c'est Kanou et MaB, on appelle pour souhaiter un joyeux anniversaire à Papa, à bientôt, bisous !
Rapide, net, sans bavure.

De retour en France, mon père m'a donc rappelée pour me remercier du message... blablabla... changé de portable... pas l'option... Allemagne... toute la semaine... toussa, toussa. Je note qu'il n'a pas choisi un mercredi soir (j'te promets, j'ai vérifié... c'est grave, non ?) pour son coup de fil. Bel effort !
Il a pris des nouvelles sur mes dates de concours et d'ovulation de futur essai belge... pour subtilement nous proposer de descendre un week-end, au Printemps. Mais oui, quelle bonne idée, au mois de mai, pourquoi pas !
Et paf, comme ça, sans prévenir :
- Euh... tu as quelque chose de prévu le samedi 6 juin à 11h ?
- Ben à part les élections européennes le 7, j'vois pas...
- ...
- ...
- Parce qu'on passe devant m'sieur l'maire !
- ...

Disons que ça m'a un peu scotchée, mais sans plus.
Ce qui m'a le plus gênée, c'est qu'une fois, j'avais discuté de ça avec ma BM, et elle m'avait certifié que le mariage n'était pas envisageable entre mon père et elle... et que 6 mois après ça le soit ! (et en continuant comme ça, dans 6 mois, elle m'annonce qu'elle est enceinte...)(là, j'aurai un peu les boules... pas pour l'héritage, mais pour la grossesse)(comprend qui veut).
Alors je me suis demandée ce qui les avait poussés à changer leur fusil d'épaule concernant le mariage :
- j'ai pensé aux impôts : étant donné qu'ils se sont endettés pour un petit paquet de temps pour acheter leur maison, et que mon père paye beaucoup d'impôts maintenant qu'il est divorcé sans aucun enfant à charge, il est beaucoup plus avantageux pour lui eux d'être mariés sous la communauté de biens ;

- mais aussi à la succession : étant donné qu'ils ont acheté des biens en commun, mais que ma mère a droit à une pension de réversion au prorata des ses années de mariage avec mon père, il est plus sûr de faire un contrat de mariage, pour protéger le dernier des vivants des crocs acérés des héritiers (du côté de mon père comme du côté de sa future femme, ma BM) ;

- quant à l'amour : de nos jours, il n'y a plus aucun romantisme, c'est complètement désuet... laissez tomber... ça ne peut pas être ça !

Toujours est-il que je suis donc conviée avec MaB au mariage de mon père... il va falloir que je prévois le coup pour la procuration aux élections européennes (c'est pas un mariage qui va m'empêcher d'exercer mon droit de vote !), et aussi que je me trouve une tenue (nan mais c'est horrible... pourquoi tant de convenance ? Vous avez vu comme je suis formatée ?). J'avais bien pensé à une grosse blague, vu que c'était mon père, qu'il a un certain sens de l'humour potache... et y aller avec une robe du genre.



Sauf que je n'ai pas le cran (ni l'argent pour une si jolie robe)... du coup il faut que j'y réfléchisse. Je ne vais tout de même pas y aller en jean, je ne vais pas non plus sortir le tailleur ! Si tu as des idées chics et pas chères, je prends. Meringues s'abstenir !

Mais surtout, il va falloir que j'arrête de stresser à l'idée que ma mère l'apprenne, me fasse la grande-scène-du-deux et décide de s'incruster à la cérémonie.
Rien que d'y penser, j'en ai une crise d'angoisse qui monte.
Bon... si ça se trouve, elle est au courant, elle s'en fout, et ne veut surtout pas y mettre les pieds... mais je connais ma mère, réagir comme ça serait trop simple. Pas assez de pathos. Je sais qu'il serait plus simple de l'appeler directement, et de voir. Je ne veux pas faire l'éponge. Mon frère, qui est rentré d'Angleterre quelques jours pour une grosse date à Paris, fait pareil : il évite d'aborder quelque sujet que ce soit avec ma mère, comme ça, pas de risque d'évoquer LA question qui tue.

Dire que je vais assister au mariage de mon propre père, que c'est déjà la deuxième fois pour lui, et que MaB et moi ne puissions pas signer un tel contrat, ça fait chier.
Ça fait chier parce que le jour où j'annoncerai que MaB et moi, on va s'unir, je serai obligée de lui dire "on passe devant m'sieur l'greffier du tribunal d'instance mardi matin à 10h45", et c'est carrément pas glamour comme annonce à son père.
Plus que scotchée, je crois que cette annonce m'a blasée. Je vais essayer de ne pas trop me monter le bourichon toute seule, sinon, je risque d'être vraiment aigrie ce jour de juin...

P'têtre même que je mettrais bientôt un petit sondage propagandiste pour ou contre le mariage gay. Allez savoir !?

Quoi ? Que des lesbiennes sur ce blog ? Non non non, vérifiez vos sources !

samedi 14 mars 2009

How I met Your Mother

Il faut que j'te raconte ça, quand même, parce que ça vaut son pesant de cacahouète !

Pendant ces dernières vacances, il y a environ 3 semaines, nous sommes allées rendre visite aux parents de MaB dans leur nouveau château nouvelle demeure.

Il ont quitté le Sud et leur villa avec piscine au pied des Albères pour l'Oise. Ça les change un peu, mais quelque part, ça n'est pas plus mal !

Donc nous voilà parties pour trois jours de folie chez beau-papa et belle-maman.

Tu te souviens que la dernière fois que nous nous étions vu avec mes beaux-parents, j'avais noté () des changements radicaux forts appréciables.
Bon. J'appréhendais quand même le séjour...

Et bien figure-toi que c'est de mieux en mieux... ma belle-mère se décoince à vue d'œil !

Un jour, nous avons fait une ballade tous les quatre, et bien figure-toi que nous avons discuté de tout un tas de choses toutes les deux, pendant que MaB parlait devant avec son père. J'étais un peu complètement inhibée (oui... il n'y a pas qu'elle qui est coincée... j'y suis pour quelque chose aussi, hein !), mais c'était for agréable !

Un matin, alors que nous étions toutes les deux dans la cuisine, moi en train de petit-déjeuner, elle en train de faire un ourlet sur le futal de MaB et MaB étant sous la douche, elle m'a posé LA question qui tue...
- Et toi, tu en es où des essais ?
- (gloups) ... ben, en fait, on fait une petite pause, là, parce que ça n'est pas donné de faire des aller-retours en Belgique... et puis mon corps a un peu souffert des stimulations précédentes, donc on attend un peu que tout revienne dans l'ordre !
- Ah bah oui, hein... pfff... c'est compliqué !
Mais j'ai bien senti que ça voulait en fait dire "bon, alors, quand est-ce que je suis grand-mère, là ?". Surtout qu'en faisant visiter la maison à MaB, elle lui a bien montré tous les jouets qu'elle avait gardé à la cave, prêts à être sortis. Je crois que MaB a pleuré en cachette.

Et puis mon beau-père n'a pas arrêté de me faire des compliments... d'abord parce que j'ai failli le battre au trivial poursuite sans répondre trop au hasard, ensuite parce que je suis assez bonne oratrice, et que je suis capable de retourner un argument pour qu'il prenne le sens contraire (certains appellent ça de la mauvaise foi... moi je préfère réthorique). Il m'a même dit que j'avais progressé au niveau des mes idées, que j'étais moins sectaire, et plus à l'écoute des arguments contradictoires.
Ouais.
Ça claque, non ?

Le clou du week-end, ce fut lorsque ma belle-mère m'a dégainé la recette du gâteau de pommes... après trois parts, je n'ai pas arrêté de lui faire des compliments sur sa recette...
Ni une ni deux, elle n'a pas hésité : un papier, un crayon, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la recette était notée.
Si ça, c'est pas de la confiance aveugle !

Je crois que ça y est, ma belle-mère m'a enfin intégrée dans la vie de sa fille, et donc dans la sienne, et ça fait plaisir, surtout à MaB (bon, à moi aussi, j'suis pas une horrible insensible non plus, hein !), qui en a bien besoin en ce moment.
En tout cas, nous sommes toutes les deux les bienvenues chez eux, quand on veut.
Même si je crois que la prochaine fois, ce sont eux qui viennent pour la première fois dans notre home sweet home...après 4 ans de vie commune, il serait temps !

jeudi 12 mars 2009

A la bourre !

Oui, bon, ça va, je sais...
J'te délaisse, toi, là-bas dans le noir lecteur, et toi, Gigi ? lectrice.
Mais j'ai une bonne excuse pour sécher le blog... d'abord, j'étais un peu en vacances, et puis après j'avais un peu de boulot, en fait.

Alors ne va pas croire que j'ai fait des trucs formidables pendant mes vacances...

- je ne suis pas partie à la montagne ou aux Seychelles, car je préfère manger équilibré tout au long de l'année (pis d'façon, MaB se nourrit essentiellement de pâtes pendant l'année, et on n'a pas plus d'économies... il doit y avoir un truc qu'on ne gère pas bien, ça n'est pas possible autrement !) et aussi car je ne suis pas fana du ski et/ou du bronzage de masse (j'ai toujours skié en dehors des vacances scolaires, alors forcément, on s'habitue vite à une liberté de mouvement sur une piste... et je n'ai jamais pris l'avion pour voler hors de France métropolitaine).

- je n'ai pas bloqué les universités pour protester contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs, ou contre la masterisation du recrutement de professeur des écoles (loin de moi de lancer une polémique, mais là, le statut des enseignants est VRAIMENT dans la merde...). J'ai juste participé à une réunion de travail pour peaufiner mon intervention à la prochaine commission consultative paritaire des personnels précaires (CCP-PP) à laquelle je siège.

- je ne suis pas partie faire la révolution avec mes frères des Îles contre l'exploitation quadricentenaire des Békés-Zoreilles sur les Créoles.

J'en ai juste profité pour me poser un peu. J'ai décliné l'invitation de ma mère pour 10 jours d'angoisse de folie en Bretagne, pour rester avec ma chérie, et jouir pleinement de la glande vie.

Bon. Jusque là, ça se tient.
Sauf que tu n'es pas sans savoir que je prépare le concours de prof des écoles avec le CNED, et que je suis inscrite à cette formation depuis le mois d'octobre.
J'ai donc un certain nombre de devoirs à envoyer à la correction, histoire de ne pas arriver les mains dans les poches aux épreuves écrites (quoique, c'est la troisième année, donc je commence à un peu maîtriser certaines épreuves...).
Le truc, c'est que je suis une grosse feignasse, et que je n'ai pas réussi à trouver la force de me mettre un bon coup de pied au fondement pour me lancer dans ces devoirs, ni depuis le mois d'octobre, ni pendant ces vacances... Face à l'approche de la dead-line (demain soir, vendredi 13, cachet de la poste faisant foi), et surtout de la fin des vacances, j'ai pris une grande bouffée d'air, et je m'y suis enfin mise : 2 séries de 4 devoirs, pour simuler un concours blanc... 2 fois 10h de boulot, plus les révisions des thèmes.
Bref. J'ai bien bossé, et les devoirs ont été bouclés le week-end dernier (sauf cette pute de synthèse, que j'ai laborieusement terminée cette semaine)(ce soir en fait...).

Du coup, tu comprends bien que je n'ai pas été tellement disponible ces derniers jours... et que je n'ai pas pu te raconter les trucs de ouf qui se sont passés au collège et dans ma vie pendant les quatre dernières semaines !
Quand je dis truc de ouf, tout est relatif, évidemment... C'est pas comme si une bande de petites frappes avait fait irruption dans le collège pour en découdre avec d'autres à coup de barre de fer, ou que MaB et moi avions fait un séjour transcendantal sur une île déserte.
Mais quand même !

La suite au prochain épisode !

samedi 7 mars 2009

LMFAO, XPTDR, PTDR, MDR, enfin LOL quoi !

Comme vous le savez déjà probablement (il me semble bien avoir déjà écrit deux mots à ce sujet dans une précédente bafouille), je suis une grande admiratrice de ce que l'on peut communément appeler "l'humour nul".

Mais attention, pas n'importe lequel, n'est pas un humoriste nul de talent qui veut. La blague nulle, ça se raconte avec passion, dérision, humilité et grandeur d'âme ! La blague graveleuse et lubrique demande une bonne maitrise de soi et une certaine élégance. La réplique à deux balles ne doit en aucun cas valoir plus cher et le jeu de mot pourri doit donner envie à qui le reçoit de vous applaudir tout en vous traitant d'imbécile. La contrepétrie désolante, quant à elle, n'aura d'effet que si, selon qu'elle soit graveleuse, nulle, pourrie ou très économique, vous appliquez les règles précédemment citées. Croyez-en une professionnelle !

Mais comment décider de la classification d'une blague et ainsi, utiliser le comportement approprié, sans se tromper et faire chou blanc. Quelques règles de bases vous permettront peut-être de parfaire vos qualités et d'éviter bien des désagréments. Comme le gros moment de silence qui peut suivre une blague nulle bâclée et qui vous laissera vous enfoncer dans un sable mouvant gluant de compost sans qu'aucun être charitable ne consente à vous sauver. Ou comme la réaction au combien douloureuse d'une oreille attentive mais dépourvue de compassion qui n'hésitera pas à vous faire savoir qu'elle n'a rien compris. Une blague nulle ne se racontant pas deux fois, celle-ci aura été gâchée pour rien.

Rassurez-vous, en qualité de diplômée "es-nullités en tous genres", j'ai préparé pour vous un petit guide qui vous évitera bien des écueils.

Commençons par la "blague nulle". Elle doit être, soit très courte, soit incroyablement longue. Tout dépend si vous êtes susceptible ou non. La version longue provoque dans la plupart des cas des réactions assez violentes, dont la célèbre salve d'insultes. La version courte, elle, déclenche ricanement ou rires francs, selon si vous êtes face à un amateur ou à un novice. Le ricanement est le minimum exigible. Elle ne doit pas être trop élaborée, plus elle sera simple, plus vous aurez du succès.
Le piège de la blague nulle : trop d'effet tue l'effet, gardez votre sang froid et restez stoïques.
Exemple : Deux pommes de terre sont au bord d'une nationale et doivent se rendre dans le champ d'en face pour aller festoyer avec leurs copines les carottes. Les voitures déboulent à toute vitesse, mais n'écoutant que son courage et son envie de bière, l'une d'entre elle s'élance. Elle se fait rapidement écraser par une camionnette. L'autre la regarde stupéfaite et s'écrie "oh, purée !".


Avec un peu d'entrainement, vous pourrez passer à "la blague graveleuse". Elle doit être coquine, cochonne, voire un peu salasse mais jamais vulgaire, du moins pas trop. Les pires horreurs dites dans un langage soutenue ne sont que plus délicieuses et par conséquent plus drôles.
Le piège de la blague graveleuse : Ce sont souvent les plus connues, donc le risque est que votre bel effet soit avorté à peine la bouche ouverte par un, ou des, "je la connaaaaaais" tonitruant. Evitez la zoophilie qui risque d'ouvrir des conversations et détails que vous n'avez absolument pas envie d'entendre... Pour ma part, j'évite aussi les blagues pédophiles, mais là c'est juste parce que ce n'est pas du tout un sujet qui m'amuse.
Exemple : Qu'est-ce qui est bleu, petit et qui crache des copeaux de bois ? - Un schtroumph qui vient de faire une fellation à Pinocchio !! (mouaaaahhaaaa)


Là, vous commencez à vraiment maitriser l'humour pourri, prêts pour le niveau supérieur : "la réplique à deux balles". Vous pouvez l'inventer ou tout simplement vous approprier un extrait de film, de sketch ou de livre que vous aurez retenu pour pouvoir le placer un jour. L'idéal est de ne pas la préméditer, car la réplique a deux balles n'excelle que dans le naturel. Et c'est là que votre sens de la répartie doit être à la hauteur de votre talent.
Le piège de la réplique à deux balles : attention à ne pas vous faire trahir par un regard rieur et pensez à employer les mots justes. Sans quoi, on risque de penser que vous êtes vraiment unE abrutiE finiE.
Exemple : ma mère me demande au téléphone, il y a quelque temps, où nous en sommes dans notre projet bébé (dans le dialecte de ma mère, ça veut dire :"alors, quand est-ce que je suis grand-mère bordel?). Je lui réponds : "ben écoute, j'essaye depuis quatre ans. Je me donne à fond, je fais vraiment de mon mieux, mais pas moyen, j'arrive pas à la mettre enceinte !".



Vous voici enfin au meilleur de votre forme, lancez-vous dans l'exercice le plus difficile : "la contrepétrie désolante". Choisissez-là simple, il faut que tout le monde la comprenne ! Essayez de la faire courte, trop de mots à mélanger, ça devient presque impossible...
Le piège de la contrepétrie désolante : il en existe des vraiment très osées, j'ai remarqué que ce n'étaient finalement pas celles qui avaient le plus de succès. Vous devez vous adapter à votre public !
Exemple : Quand les nippons bougent, la Chine se lève. (je vous laisse la trouver !)



Voilà, vous savez tout ou presque sur l'humour nul. Il y a aussi les jeux de mots navrant (du genre, "cicéron c'est point carré"), mais aucun entraînement n'est nécessaire pour cet exercice, lancez vous sans retenue !

D'ailleurs, en parlant de blagues, vous êtes du genre comique ou du genre à pas les retenir ? Allez, vous en avez bien une petite à me raconter !