J'ai jamais voulu avoir d'enfant. Enfin, je veux dire "physiquement". J'étais pas attirée par les joies de la grossesse. Avoir un bide énorme, pisser cent fois par jour, commencer mes journées par un petit vomi tout chaud. Avoir les seins lourds et le dos en bouillie, les pieds qui gonflent, les contractures, la migraine. Devenir cyclothymique, obsessionnelle et paranoïaque. Non, ça ne me faisait pas fantasmer.
Et puis, il se trouve que je suis une fervente adepte de la Loi de Murphy et que, par dessus le marché, j'ai hérité de la poisse paternelle. Donc, forcément, j'aurais eu droit au pire, y compris l'alitement obligatoire pendant, allez, au moins six mois.
Je vous assure, c'est vrai. Je n'en rajoute pas ! Vous voulez des preuves ? Ok, vous allez être servis.
Le jour de mes trente ans, c'était le 11 septembre 2001. Ca ne vous rappelle rien ?
Pas convaincus ? Ok, je vous en mets une autre...
La première fois que j'ai invité une fille au restaurant, j'ai oublié ma carte bleue à la maison !
Facile ? Vous voulez mieux ? Ok.
Je me prends régulièrement les portes, les baies vitrées et les boites aux lettres en plein front. Je trébuche à la moindre irrégularité du sol et je suis une grande spécialiste des entorses. Mes collègues et quelques amis me surnomment le Pierre Richard au féminin.
Vous commencez à me croire là ? Bon...
C'est, consciente de cette tare génétique contre laquelle il m'est impossible de lutter, que j'ai, très jeune, fait savoir à qui voulait bien l'entendre que, le moment venu, j'adopterais.
Bien souvent, on m'a répondu que je changerais d'avis, que j'étais femme et que ça finirait par me titiller l'utérus. J'ai également subi les grandes phrases riches de sens, qui de "la chair de ta chair", qui de "le petit toi qui vient de toi" etc etc... Je trouvais ça hyper réducteur comme concept. Pourquoi fallait-il à toutes fins qu'un enfant soit mien que s'il venait de mes entrailles. Et "la chair de mon âme", on en fait quoi ?
Je voyais les choses comme ça. Connaître les plaisirs de la maternité en zappant le passage réservé aux femmes, la grossesse.
J'ai pas changé d'avis, évolution : zéro. Si, j'ai évolué mais pas la dessus. Du statut de gouinette libre et délurée, je suis passée à celui de femme mariée, comblée, épanouie et amoureuse. Pour autant, mon utérus est resté bien peinard, ça l'a pas réveillé du tout, tout cet amour.
Ce que j'aime bien, c'est m'asseoir à côté de la baignoire quand les gamins de mes potes y sont et tenter avec eux de couler l'insubmersible, Sophie la girafe. Ce qui m'éclate, c'est de voir un petit bout de cul battre le vent à la course et s'en réjouir. Ce qui me fait rentrer les talons dans le sol, c'est quand j'entends de la bouche d'un enfant, ce que moi, adulte, je serais bien incapable de formuler avec des mots aussi justes. Ce que je leur envie, à ceux qui ont des bambins, c'est de me sentir si importante. Me lever la nuit parce que le mauvais rêve est le champion de leur sommeil, changer une couche en beuglant du Piaf parce que ça me bouche les sphincters. Et puis, les regarder grandir, presque trop vite en jouant mon coq (oui, ma poule ça le fait moins...), parce qu'ils continuent à avoir besoin de moi.
Bon, si vraiment ça vous fait plaisir, si vraiment vous en rêvez tout éveillés, je veux bien consentir à l'allonger sur mon ventre ma crevette, "sur" pas "dans", que ce soit bien clair !
Ils persistent et signent les donneurs de leçon ou je les ai calmés ? Ils arrivent à faire suffisamment mouliner leur cerveau embourbé pour comprendre que de ne pas vouloir être une mère, ça ne vous rend pas moins femme ?
Oui, je suis une femme, mais vous n'aurez pas la chance de le vérifier par vous même !
Je sais pas si vous avez remarqué mais Pierre Richard, malgré ses innombrables bourdes et autres effets de manches, il finissait toujours avec la plus belle fille du film. Je me souviens tout particulièrement de La chêvre où il finit quand même par se taper Corinne Charby, le saloupiaud ! Etre son pendant en version femelle n'a pas que des inconvénients. Moi aussi, j'ai fini avec la plus canon du casting.
Et figurez-vous que son utérus a elle, il marche trèèèès bien. Il est même super en forme. Il lui cause. Il lui dit des mots bizarres et doux. Elle veut jouer sa baleine, qu'elle s'éclate, ferme. Juste, qu'elle ne se réserve pas qu'à son baleineau parce que je veux bien récupérer ma sirène après.
Finalement, je vais adopter le sien.
Et puis, il se trouve que je suis une fervente adepte de la Loi de Murphy et que, par dessus le marché, j'ai hérité de la poisse paternelle. Donc, forcément, j'aurais eu droit au pire, y compris l'alitement obligatoire pendant, allez, au moins six mois.
Je vous assure, c'est vrai. Je n'en rajoute pas ! Vous voulez des preuves ? Ok, vous allez être servis.
Le jour de mes trente ans, c'était le 11 septembre 2001. Ca ne vous rappelle rien ?
Pas convaincus ? Ok, je vous en mets une autre...
La première fois que j'ai invité une fille au restaurant, j'ai oublié ma carte bleue à la maison !
Facile ? Vous voulez mieux ? Ok.
Je me prends régulièrement les portes, les baies vitrées et les boites aux lettres en plein front. Je trébuche à la moindre irrégularité du sol et je suis une grande spécialiste des entorses. Mes collègues et quelques amis me surnomment le Pierre Richard au féminin.
Vous commencez à me croire là ? Bon...
C'est, consciente de cette tare génétique contre laquelle il m'est impossible de lutter, que j'ai, très jeune, fait savoir à qui voulait bien l'entendre que, le moment venu, j'adopterais.
Bien souvent, on m'a répondu que je changerais d'avis, que j'étais femme et que ça finirait par me titiller l'utérus. J'ai également subi les grandes phrases riches de sens, qui de "la chair de ta chair", qui de "le petit toi qui vient de toi" etc etc... Je trouvais ça hyper réducteur comme concept. Pourquoi fallait-il à toutes fins qu'un enfant soit mien que s'il venait de mes entrailles. Et "la chair de mon âme", on en fait quoi ?
Je voyais les choses comme ça. Connaître les plaisirs de la maternité en zappant le passage réservé aux femmes, la grossesse.
J'ai pas changé d'avis, évolution : zéro. Si, j'ai évolué mais pas la dessus. Du statut de gouinette libre et délurée, je suis passée à celui de femme mariée, comblée, épanouie et amoureuse. Pour autant, mon utérus est resté bien peinard, ça l'a pas réveillé du tout, tout cet amour.
Ce que j'aime bien, c'est m'asseoir à côté de la baignoire quand les gamins de mes potes y sont et tenter avec eux de couler l'insubmersible, Sophie la girafe. Ce qui m'éclate, c'est de voir un petit bout de cul battre le vent à la course et s'en réjouir. Ce qui me fait rentrer les talons dans le sol, c'est quand j'entends de la bouche d'un enfant, ce que moi, adulte, je serais bien incapable de formuler avec des mots aussi justes. Ce que je leur envie, à ceux qui ont des bambins, c'est de me sentir si importante. Me lever la nuit parce que le mauvais rêve est le champion de leur sommeil, changer une couche en beuglant du Piaf parce que ça me bouche les sphincters. Et puis, les regarder grandir, presque trop vite en jouant mon coq (oui, ma poule ça le fait moins...), parce qu'ils continuent à avoir besoin de moi.
Bon, si vraiment ça vous fait plaisir, si vraiment vous en rêvez tout éveillés, je veux bien consentir à l'allonger sur mon ventre ma crevette, "sur" pas "dans", que ce soit bien clair !
Ils persistent et signent les donneurs de leçon ou je les ai calmés ? Ils arrivent à faire suffisamment mouliner leur cerveau embourbé pour comprendre que de ne pas vouloir être une mère, ça ne vous rend pas moins femme ?
Oui, je suis une femme, mais vous n'aurez pas la chance de le vérifier par vous même !
Je sais pas si vous avez remarqué mais Pierre Richard, malgré ses innombrables bourdes et autres effets de manches, il finissait toujours avec la plus belle fille du film. Je me souviens tout particulièrement de La chêvre où il finit quand même par se taper Corinne Charby, le saloupiaud ! Etre son pendant en version femelle n'a pas que des inconvénients. Moi aussi, j'ai fini avec la plus canon du casting.
Et figurez-vous que son utérus a elle, il marche trèèèès bien. Il est même super en forme. Il lui cause. Il lui dit des mots bizarres et doux. Elle veut jouer sa baleine, qu'elle s'éclate, ferme. Juste, qu'elle ne se réserve pas qu'à son baleineau parce que je veux bien récupérer ma sirène après.
Finalement, je vais adopter le sien.
11 commentaires:
C'est aussi ça d'être mamans à deux : avoir le choix de qui portera l'enfant...
bon, le principal, c'est que vous soyez d'accord toutes les deux!! et puis que tu veuilles bien aussi élever le "sien"...(je mets entre guillements, car bien entendu, le sien sera aussi le tien...).
Eh, MaB, vu comment t'as été adoptée ce soir (avec ton Fil...), m'est avis que tu vas casser la baraque.
Ton texte, il me met la larmiche.
Pouffiasse, va.
(Sers-moi le fond de pinard, tiens...m'en ferais bien un dernier verre, après cette lecture).
Si vous êtes sur la même longueur d'onde tout va bien! Finalement vous etiez faites pour vivre ensemble!!! Et puis c'est elle qui le porte mais les sien sera le tien. Au finale tu arrives là où tu voulais en arriver dès le début: tu vas adopter un enfant (au fait j'ai peut être pas tout bien suivi mais il est en route ou non?!)
Je sais pas mais quelque chose me dit que puisque notre vie est à inventer (pas de modèles tant mieux!)inventons comme on veut : elle le porte, tu es la compagne de la mère biologique de cet enfant, tu l'adoptes.... personnellement après avoir retourné ces questions mille fois dans ma cabasse, j'ai fini par retenir une chose : laissons nous faire comme on le souhaite. Non ? Bulledimage
Bulle : le choix s'est imposé de lui même et je crois que c'est justement ce qui me plaît !
Zeste : on est pas toujours d'accord sur tout, mais on se complète parfaitement et surtout, l'essentiel ne fait jamais débat...
L'emmerdeuse : la larmiche ? C'est tout ? mais je veux de la passion moi, des torrents de larmes et de sentiments démesurés :-) ouais, rien que ça !
A propos du fil, j'ai d'autres petites merdouilles à tester...
Sinon, le rouge est fini, désolée :-D
Poppie : oui, c'est tout à fait ça, la ligne d'arrivée correspond assez bien à l'idée que je m'en faisais... et re-oui, nous sommes en plein dedans. Deux essais, pour l'instant infructueux, mais pour ma part, une curieuse certitude, presque dérangeante, que c'est pour bientôt...
Bulle d'image : devoir créer dans le vide, construire à partir de rien, l'aventure est aussi là. Je crois que tu as très bien saisi le sens de mon propos, ou alors, tu as un bel instinct.
Tout va bien dans le meilleur des mondes, alors ? Tu te retrouves dans le même schéma d'adoption mentale que n'importe quel ..père ! Car même si pour eux, la "moitié" du patrimoine génétique provient de leur p'tite graine, pour le reste, depuis s'occuper de la mère biologique, "discuter" avec cette proéminence ventrale remuante, et même être là et agir lors de l'accouchement, moment magique (si tout se passe bien) de la p'tite tête verdâtre qui se demande ce qui lui arrive, tu es exactement à égalité avec eux, excepté que tu auras peut-être à faire valoir tes droits auprès d'un ou une homophobe en blouse blanche qui tentera de t'exclure de tel ou tel moment.. A toi de ne pas te laisser faire..
(Re-)Bisous vous deux !!
-MyLzz59-
Ne t'inquiètes pas pour moi Mylzz, je suis surprotégée ! ;-)
En temps normal si on m'empêche de faire quelque chose de plaisant, ça l'agace un peu, mais là, agonisante et sur le point d'éclater, je la crois capable de casser les jambes à toute blouse homophobe se trouvant dans un rayon de cent mètres... :-D
Ben, bisous aussi.
OK, alors je ne m'inquiète pas ;-D
(excepté pour le "s" à "Ne t'inquiètes pas" :-P)
..Et elle fera bien..
..c'est jamais trop..
Re-Bisous,
-MyLzz59-
Bon MaB...
Faut qu'on cause toi et moi... Viens par là j'ai un truc à te dire, plus près MaB, j'vais pas te bouffer!
J'ai adoré cet article, voilà. Rien à dire... Vraiment j'ai aimé. J'me suis retrouvée dans tes mots tout en étant moi-même mère biologique, comme quoi ça doit être un truc ... inconditionnel.
Bravo et so long
Vieux Félin
Tu veux dire que tu as porté un enfant sans en avoir envie ? Tu vas pas un peu loin dans l'abnégation ?^^
Bah, merci pour le compliment sinon... :-)
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