Il est des rencontres comme ça qui vous font dire que non, finalement, le monde n'est pas rempli seulement de personnes sectaires, vides d'intérêt et/ou carrément connes. Même qu'on vit à côté d'elles, sans le savoir, et qu'un jour, on se retrouve à papoter sur un balcon à 2h du mat' tandis que sa drôle roupille sur le canapé.
La toile c'est bien pour ça aussi : on y fait de belles rencontres, qui arrivent sans prévenir, surprenantes autant que passionnantes, dont on a l'impression que ça fait 5 min alors que ça fait 7h de papotages intensifs, et qui laissent sur notre faim.
Hasard ou inconscient actif, MaB et moi ne fréquentons essentiellement que des lesbiennes... c'est comme ça. En couple ou célibataires, les rencontres ont fait que... ça n'est pas pour autant que nous fréquentons et/ou appartenons au milieu.
Aaaaah le milieu... tout le monde en parle, mais sait-on vraiment ce qu'il est ? Existe-t-il vraiment, à ce propos ?
En ce qui me concerne, je n'ai jamais fréquenté les bars et boîtes lesbiennes de la place de Paris avant de rencontrer MaB...
A part une bière avec mon meilleur pote de l'époque aux Scandaleuses (actuel 3W) quand j'avais 16 ans...
A part la fois où ma pote de hand m'a traînée au Pulp... elle m'a invitée, je n'ai pas pu refuser (il faut dire qu'on se dragouillait à moitié à c't'époque... on est finalement restée potes, et c'est très bien !). Même si ça me fait marrer aujourd'hui, ce fut une expérience flippante : agoraphobe sur les bords, à force de picoler au bar pour oublier la teneur inconsistante des propos de nanas qui se frottaient à moitié à moi, j'ai du atteindre THE endroit stratégique d'une boîte, les chiottes (nan nan, je ne vous fais pas de schéma). Entre le zinc et les cuvettes, la piste de danse. Blindée de nanas toutes plus mortes de faim les unes que les autres. Angoisse sur le moment. Avec le recul, je me dis que j'aurais p'têtre du en profiter... mouais. Toujours est-il que j'ai survécu à la traversée, pour m'entendre dire par la dame pipi revêche que pour le PQ c'était payant. Connasse.
Au début, lorsque j'ai enfin osé passer le pas et ramener une fille chez mes parents, je n'ai pas fait de coming-out... un jour ma mère m'a demandée, quelque peu excédée par mes pètages de plombs réguliers, quand est-ce que j'allais virer ma cuti (sic)... gloups... ben c'est déjà fait hein (j'ai du embrasser ma première petite amie 15 jours avant). J'avais 21 ans. Ça, c'était fait.
Mes potes de l'époque, c'était ou des handballeuses, ou des potes d'écoles devenus grapheurs ou rappeurs. Il se trouve que les coéquipières avec qui je m'entendais bien en dehors des terrains sont lesbiennes... même ado. Les potes m'ont fait un aveu, un soir de fumette, c'était pas comme avec les autres filles, avec moi, ils pouvaient discuter et déconner... ben ouais, fais tourner, gros !
Et puis j'ai rencontré MaB... internet, encore... on a fait ces soirées mémorables, 40 lesbiennes qui chouillent dans une baraque, c'est énorme ! Tout le quartier savait, on était LES lesbiennes de la maison qui fait l'angle.
Ma mère s'est inquiétée de voir que nous ne fréquentions que des lesbiennes, tout ce qu'on faisait c'était avec des lesbiennes, on allait sur un forum de lesbiennes... elle avait peur de cette image de la communauté lesbienne radicale, de cette image de ghetto. Bon. Elle n'avait pas tort.
De cette période (plus d'un an), il nous reste une belle amitié avec un couple d'amies. Elles sont lesbiennes, et alors ?
Ça n'est pas pour autant que nous faisons partie du milieu lesbien, a fortiori parisien.
Ben ouais.
On peut n'être pote qu'avec des lesbiennes, ou presque, et ne pas faire partie du milieu.
Ben ouais.
Les soirées électro du Tryptique ou punk radical de feue la Barbare, c'est pas mon truc.
Le masturbage de cerveau sur des textes vides de sens et/ou alambiqués, soit disant géniaux, sous prétexte que les auteurEs sont lesbiennes... bon, après, ça n'est qu'une question de goût, très personnelle et donc subjective, mais je ne comprends pas ce qu'on trouve à Nina Bouraoui pour ne citer qu'elle... c'est pas mon truc non plus.
La biphobie ou la transphobie... tout un poème... qu'est-ce qu'une vraie lesbienne ? Le rejet de certaines par des nanas qui ont eu un vécu hétéro qu'elles rejettent aujourd'hui, ça non plus c'est pas mon truc.
La mysandrie véhiculée par un certains nombres de lesbiennes radicales non plus.
N'est-il pas étrange d'entendre de la bouche de certaines des propos on ne peut plus sectaires, alors qu'elles, nous, souffrons de l'intolérance latente d'une grande partie de la société ?
Je n'ai rien à reprocher aux hommes de ma génération, individuellement. Collectivement, c'est un autre sujet. Oui, le pouvoir est détenu en majeure partie par les hommes... cette situation existe depuis la nuit des temps... et après ? On peut lutter contre cette inégalité entre hommes, hétéros ou homos, et femmes sans reproduire la même violence. Et plutôt que d'agir contre, je préfère lutter pour... question de vision de la vie, de verre à moitié plein ou à moitié vide, tout ça.
Alors j'en entends certaines qui vont dire que je ne suis qu'une traitre, qu'une jaune, que je ne soutiens pas mes sœurs dans LA cause et que je ne fais que reproduire le modèle hétéronormé, avec une femme, un chat, une vie de couple plutôt rangée et un désir d'enfants.
Certes. Ça n'est pas pour autant que j'oppresse ma femme et inversement. C'est même justement très excitant de se dire qu'on construit quelque chose de nouveau, une nouvelle forme de famille, mais avec les mêmes soucis que n'importe quels couples... le ménage, les courses, la lessive, les comptes et éventuellement les enfants.
Tout ça pour dire que même si un homme ne partage pas mon quotidien ni mon lit, ils me sont essentiels, à commencer par mon père, rapport à la petite graine.
Et puis mon frère, adorable, brillant, un poil macho, beau gosse sur la réserve...
Et puis tous les autres gars de la terre, tant qu'il y a du respect, y a d'la joie !
La toile c'est bien pour ça aussi : on y fait de belles rencontres, qui arrivent sans prévenir, surprenantes autant que passionnantes, dont on a l'impression que ça fait 5 min alors que ça fait 7h de papotages intensifs, et qui laissent sur notre faim.
Hasard ou inconscient actif, MaB et moi ne fréquentons essentiellement que des lesbiennes... c'est comme ça. En couple ou célibataires, les rencontres ont fait que... ça n'est pas pour autant que nous fréquentons et/ou appartenons au milieu.
Aaaaah le milieu... tout le monde en parle, mais sait-on vraiment ce qu'il est ? Existe-t-il vraiment, à ce propos ?
En ce qui me concerne, je n'ai jamais fréquenté les bars et boîtes lesbiennes de la place de Paris avant de rencontrer MaB...
A part une bière avec mon meilleur pote de l'époque aux Scandaleuses (actuel 3W) quand j'avais 16 ans...
A part la fois où ma pote de hand m'a traînée au Pulp... elle m'a invitée, je n'ai pas pu refuser (il faut dire qu'on se dragouillait à moitié à c't'époque... on est finalement restée potes, et c'est très bien !). Même si ça me fait marrer aujourd'hui, ce fut une expérience flippante : agoraphobe sur les bords, à force de picoler au bar pour oublier la teneur inconsistante des propos de nanas qui se frottaient à moitié à moi, j'ai du atteindre THE endroit stratégique d'une boîte, les chiottes (nan nan, je ne vous fais pas de schéma). Entre le zinc et les cuvettes, la piste de danse. Blindée de nanas toutes plus mortes de faim les unes que les autres. Angoisse sur le moment. Avec le recul, je me dis que j'aurais p'têtre du en profiter... mouais. Toujours est-il que j'ai survécu à la traversée, pour m'entendre dire par la dame pipi revêche que pour le PQ c'était payant. Connasse.
Au début, lorsque j'ai enfin osé passer le pas et ramener une fille chez mes parents, je n'ai pas fait de coming-out... un jour ma mère m'a demandée, quelque peu excédée par mes pètages de plombs réguliers, quand est-ce que j'allais virer ma cuti (sic)... gloups... ben c'est déjà fait hein (j'ai du embrasser ma première petite amie 15 jours avant). J'avais 21 ans. Ça, c'était fait.
Mes potes de l'époque, c'était ou des handballeuses, ou des potes d'écoles devenus grapheurs ou rappeurs. Il se trouve que les coéquipières avec qui je m'entendais bien en dehors des terrains sont lesbiennes... même ado. Les potes m'ont fait un aveu, un soir de fumette, c'était pas comme avec les autres filles, avec moi, ils pouvaient discuter et déconner... ben ouais, fais tourner, gros !
Et puis j'ai rencontré MaB... internet, encore... on a fait ces soirées mémorables, 40 lesbiennes qui chouillent dans une baraque, c'est énorme ! Tout le quartier savait, on était LES lesbiennes de la maison qui fait l'angle.
Ma mère s'est inquiétée de voir que nous ne fréquentions que des lesbiennes, tout ce qu'on faisait c'était avec des lesbiennes, on allait sur un forum de lesbiennes... elle avait peur de cette image de la communauté lesbienne radicale, de cette image de ghetto. Bon. Elle n'avait pas tort.
De cette période (plus d'un an), il nous reste une belle amitié avec un couple d'amies. Elles sont lesbiennes, et alors ?
Ça n'est pas pour autant que nous faisons partie du milieu lesbien, a fortiori parisien.
Ben ouais.
On peut n'être pote qu'avec des lesbiennes, ou presque, et ne pas faire partie du milieu.
Ben ouais.
Les soirées électro du Tryptique ou punk radical de feue la Barbare, c'est pas mon truc.
Le masturbage de cerveau sur des textes vides de sens et/ou alambiqués, soit disant géniaux, sous prétexte que les auteurEs sont lesbiennes... bon, après, ça n'est qu'une question de goût, très personnelle et donc subjective, mais je ne comprends pas ce qu'on trouve à Nina Bouraoui pour ne citer qu'elle... c'est pas mon truc non plus.
La biphobie ou la transphobie... tout un poème... qu'est-ce qu'une vraie lesbienne ? Le rejet de certaines par des nanas qui ont eu un vécu hétéro qu'elles rejettent aujourd'hui, ça non plus c'est pas mon truc.
La mysandrie véhiculée par un certains nombres de lesbiennes radicales non plus.
N'est-il pas étrange d'entendre de la bouche de certaines des propos on ne peut plus sectaires, alors qu'elles, nous, souffrons de l'intolérance latente d'une grande partie de la société ?
Je n'ai rien à reprocher aux hommes de ma génération, individuellement. Collectivement, c'est un autre sujet. Oui, le pouvoir est détenu en majeure partie par les hommes... cette situation existe depuis la nuit des temps... et après ? On peut lutter contre cette inégalité entre hommes, hétéros ou homos, et femmes sans reproduire la même violence. Et plutôt que d'agir contre, je préfère lutter pour... question de vision de la vie, de verre à moitié plein ou à moitié vide, tout ça.
Alors j'en entends certaines qui vont dire que je ne suis qu'une traitre, qu'une jaune, que je ne soutiens pas mes sœurs dans LA cause et que je ne fais que reproduire le modèle hétéronormé, avec une femme, un chat, une vie de couple plutôt rangée et un désir d'enfants.
Certes. Ça n'est pas pour autant que j'oppresse ma femme et inversement. C'est même justement très excitant de se dire qu'on construit quelque chose de nouveau, une nouvelle forme de famille, mais avec les mêmes soucis que n'importe quels couples... le ménage, les courses, la lessive, les comptes et éventuellement les enfants.
Tout ça pour dire que même si un homme ne partage pas mon quotidien ni mon lit, ils me sont essentiels, à commencer par mon père, rapport à la petite graine.
Et puis mon frère, adorable, brillant, un poil macho, beau gosse sur la réserve...
Et puis tous les autres gars de la terre, tant qu'il y a du respect, y a d'la joie !
9 commentaires:
Les baraques à gouines, c'est un peu comme les baraques à frites?
Ok, ok, je sors.
...Exactement, qu'ajouter de plus ?
Faut-il, pour se faure estampiller "authentique", se montrer d'un radicalisme outrancier, dont on n'accepterait pas le dixième, si l'on en était victime ??
Merci pour cette remise à l'heure, Kanou, nous sommes toutes et tous embarqués sur notre pourtant si merveilleuse planète, pourquoi ne sommes-nous pas foutus d'en faire ce havre de paix et de sérénité, ce Paradis auquel nous aspirons tous ?????
Bisous à MaB et Toi,
-MyLzz59-
"J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien"...
En parlant de radicalisme outrancier, je me souviens d'avoir été comparée à Michel Fourniret un jour, qu'est-ce que j'ai pu me marrer...mais en même temps, c'était limite flippant.
MyLzz >> bon... merci... mais c'est pas non plus le monde des bisounours, hein !! Faut bien gueuler de temps à autre !
L'emmerdeuse >> une baraque à gouines, c'est beaucoup de PQ utilisé, qui bouche parfois le sanibroyeur... c'est du vécu, crois moi !!
Mylzz, je savais qu'un jour je l'aurais, ma chance : "se faUre estampiller" :-D
Et là je ris très fort et je sors ma grosse pancarte "blague du jour" !
Bon, je sais que c'est une faute de frappe, pardonnez moiiiiii :-D
;-D
Bisous Kanou & MaB !
-MyLzz59-
Rem: sont quand même très proches les "u" et "i".. ;-P
Kanou> J'imagine, j'imagine!
Et encore merci pour ton billet, et pour la compagnie, et pour...on se comprend, Blondie.
Kanou> Et le private joke sur Michel Fourniret, c'est du vécu aussi!
Question: le titre n'a rien de politique ? Non parce que je vois "à gauche", moi je pense, tout de suite, rouge, charletty, technoparade tout ça.
Sinon, ça n'engage que moi, hein, mais bon, moi, je suis bien contente d'être passée par un forum et d'avoir fait votre connaissance...
Enfin voilà, les compliments, je sais pas trop faire, mais le coeur y est...
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