Ah, Paris la Belle, Paris la plus surprenante des femmes. Tantôt mondaine, tantôt putain. Sensuelle et vulgaire, bourgeoise et miséreuse. Femme fidèle et douce. Femme mystérieuse qui s'offre à l'inconnue avec l'ardeur d'une pucelle. Paris, je suis ta maîtresse féline, je longe tes courbes, flatte tes ponts et te suis toute soumise.
Oui, un peu de parisianisme ne fait de mal à personne. Alors, je profite.
Il y a dans Paris quelques quartiers qui me tiennent particulièrement à cœur. Quelques petits coins de paradis que j'ai appris à apprivoiser à force d'insistance.
Ce soir, je vais vous parler du 18ème, où j'ai laissé mes tripes pour offrir mon cœur. D'où Kanou m'a arrachée non sans mal et pour mon plus grand bien.
Le 18ème se dessine en 4 gros quartiers : La Goutte d'or et ses effluves d'épices qui se mélangent aux senteurs des fruits noirs et malodorants, La Mairie, quartier du commerce, des quatre saisons et de mes amis les chats, Montmartre et ses allures de village de Provence, ses rues torturées et ses immeubles qui semblent vouloir imiter la Tour de Pise, le quartier Caulaincourt et Grandes carrières, noyé sous immeubles de bonnes familles et ses étranges surprises.
Suivez la guide et n'oubliez pas le petit commentaire à la fin.
La Goutte d'or :
Si l'or est son précieux métal, c'est parce qu'à lui seul ce bout de ville est le coeur de Paris. Vous apprécierez le marché Dejean et ses poissons dont vous ignoriez jusque là même le nom. Vous aimerez, j'en suis sure, le triangle des Bermudes, qui sur une placette, réunit une synagogue, une mosquée et une église. Vous marcherez sur le boulevard Barbès et caresserez cette frontière en savourant le trottoir de droite et celui de gauche. J'habitais au bout de celui de droite, le côté maudit, celui du crack et des magasins afro. Vous avez déjà bu du rhum à 60° ? Non ? Moi si.
C'est aussi là que j'ai rencontré Aboubacar qui a réveillé ma conscience politique et Olivier, le poupon du PPF (paysage politique français).
La Mairie :
Des familles, des enfants, des écoles, une église et un marché. L'église où se sont mariés Piaf et Cerdan. Promenez vous un peu dans le marché du Poteau, vous irez ensuite vers la rue du Mont Cenis et vous donnerez tout son sens au mot "pente". Là, sur votre droite, un minuscule donjon, avec son toit tout pointu habillé de tuiles gris-bleues. C'est une boîte de nuit, qui justement s'appelle le donjon, mais je ne sais pas si je dois vous la conseiller. Je dois quand même vous le dire, c'est une boîte S.M.
Caulaincourt/Grandes carrières :
Vous êtes partis de la Goutte d'Or et si vous avez suivi ma route, vous êtes maintenant Rue Custine. Remontez sur votre droite pour gagner la Rue Caulaincourt. Là, vous êtes dans un amphi d'histoire de l'Art et on vous enseigne le fleuron de l'architecture haussmanienne, du dit Baron. Pierres de Taille, parquet, moulures, cheminées. Si vous le pouvez, faîtes le la nuit et allez-y, faîtes vous plaisir, matez chez les gens, tout le monde le fait. Le 18ème, il est comme ça : les rues en pente sont très en pente, les coins sombres sont très sombre, ce qui est glauque devient glauquissime et les hauteurs sous plafonds sont très impressionnantes.
Enfin, vous prendrez à gauche et arpenterez l'Avenue Junot. N'oubliez pas de tourner à droite dans la Villa Léandre, au fond à droite, la maison bleue. La maison de mes rêves, celle que je veux mienne depuis l'âge de 14 ans. Imaginez que si vous posez votre derrière dans votre jardin pour boire votre café du matin, votre nez touche la pointe des invalides. Le petit côté Notting Hill ne vous échappera pas et vous serez séduits.
Montmartre :
En Frison Roche urbain aguerri, vous attaquez la face nord de la butte. Tiens, le buste de Dalida sur la gauche. Non, ne partez pas tout de suite vers la Place du Tertre, vous allez tout gâcher. Revenez à droite et faites un petit détour par la Rue d'Orchampt, en traversant la Rue Lepic (où on bouffe du riz cantonais). Sur votre gauche la statue du Passe muraille, place Marcel Aymé, sculptée par les mains de Jean Marais. Sur votre droite le moulin de la Galette, vous échappez peut-être au musée d'Orsay (que j'adore) mais vous avez l'original. Dans le virage de la Rue d'Orchampt, la maison de Dalida vous autorise aussi un coup d'œil voyeur. Au bout de la rue, prenez à droite pour un pélerinage obligatoire au Bateau Lavoir, haut lieu de talent, où ont séjourné Modigliani, Radiguet, Cocteau, Apollinaire, Jarry, Matisse et tant d'autres. Prenez ensuite sur votre gauche et après avoir découvert l'immeuble où vivait Picasso, suivez les traces d'Amélie Poulain, l'épicerie est à gauche. Remontez vers le Sacré Cœur. Posez vous sur les marches et vous découvrirez la sensation inoubliable, oui, la vraie sensation, vous possédez Paris. Revenez Place du Tertre et si vous consentez à vous faire croquer le portrait, demandez Picasso. Là, la fenêtre au milieu au dessus du C de la Mère Catherine vivait Coccinelle, passez lui le bonjour pour moi. Je vous autorise à payer votre bière une fortune pour vous délecter de l'ambiance. Sinon, faîtes comme moi, achetez votre 16 fraiche chez Farid et retournez vous poser sur les marches. Buvez tranquille, respirez en vous éblouissant avec le Carrousel et descendez droit devant vous. Vous rejoindrez Pigalle, ses sex shops aux néons rétro, sur votre droite les pâles du Moulin Rouge.
Le 9ème vous accueille, la balade est finie. Allez, finissez en beauté. Allez saluer Sartre et De Beauvoir au cimetière, Michel Berger aussi et filez vers la Place Clichy. Si vous aimez les fruits de mer, prenez les à emporter au Wepler, sinon, vous aurez fait vos courses au Marché du Poteau. Rentrez, vite, ce serait vraiment dommage de ne pas finir par un dîner aux chandelles.
J'ai du raccourcir, vous n'avez pas tout, parce que je pourrais vous pondre facile deux cents pages et je n'ai tout de même pas envie de vous faire subir ça. Pour information, je suis une guide gratuite, je suis prête à vous accompagner, vous raconter, vous faire découvrir, mon 18ème. Et j'aime vraiment ça. A bon entendeur...
Oui, un peu de parisianisme ne fait de mal à personne. Alors, je profite.
Il y a dans Paris quelques quartiers qui me tiennent particulièrement à cœur. Quelques petits coins de paradis que j'ai appris à apprivoiser à force d'insistance.
Ce soir, je vais vous parler du 18ème, où j'ai laissé mes tripes pour offrir mon cœur. D'où Kanou m'a arrachée non sans mal et pour mon plus grand bien.
Le 18ème se dessine en 4 gros quartiers : La Goutte d'or et ses effluves d'épices qui se mélangent aux senteurs des fruits noirs et malodorants, La Mairie, quartier du commerce, des quatre saisons et de mes amis les chats, Montmartre et ses allures de village de Provence, ses rues torturées et ses immeubles qui semblent vouloir imiter la Tour de Pise, le quartier Caulaincourt et Grandes carrières, noyé sous immeubles de bonnes familles et ses étranges surprises.
Suivez la guide et n'oubliez pas le petit commentaire à la fin.
La Goutte d'or :
Si l'or est son précieux métal, c'est parce qu'à lui seul ce bout de ville est le coeur de Paris. Vous apprécierez le marché Dejean et ses poissons dont vous ignoriez jusque là même le nom. Vous aimerez, j'en suis sure, le triangle des Bermudes, qui sur une placette, réunit une synagogue, une mosquée et une église. Vous marcherez sur le boulevard Barbès et caresserez cette frontière en savourant le trottoir de droite et celui de gauche. J'habitais au bout de celui de droite, le côté maudit, celui du crack et des magasins afro. Vous avez déjà bu du rhum à 60° ? Non ? Moi si.
C'est aussi là que j'ai rencontré Aboubacar qui a réveillé ma conscience politique et Olivier, le poupon du PPF (paysage politique français).
La Mairie :
Des familles, des enfants, des écoles, une église et un marché. L'église où se sont mariés Piaf et Cerdan. Promenez vous un peu dans le marché du Poteau, vous irez ensuite vers la rue du Mont Cenis et vous donnerez tout son sens au mot "pente". Là, sur votre droite, un minuscule donjon, avec son toit tout pointu habillé de tuiles gris-bleues. C'est une boîte de nuit, qui justement s'appelle le donjon, mais je ne sais pas si je dois vous la conseiller. Je dois quand même vous le dire, c'est une boîte S.M.
Caulaincourt/Grandes carrières :
Vous êtes partis de la Goutte d'Or et si vous avez suivi ma route, vous êtes maintenant Rue Custine. Remontez sur votre droite pour gagner la Rue Caulaincourt. Là, vous êtes dans un amphi d'histoire de l'Art et on vous enseigne le fleuron de l'architecture haussmanienne, du dit Baron. Pierres de Taille, parquet, moulures, cheminées. Si vous le pouvez, faîtes le la nuit et allez-y, faîtes vous plaisir, matez chez les gens, tout le monde le fait. Le 18ème, il est comme ça : les rues en pente sont très en pente, les coins sombres sont très sombre, ce qui est glauque devient glauquissime et les hauteurs sous plafonds sont très impressionnantes.
Enfin, vous prendrez à gauche et arpenterez l'Avenue Junot. N'oubliez pas de tourner à droite dans la Villa Léandre, au fond à droite, la maison bleue. La maison de mes rêves, celle que je veux mienne depuis l'âge de 14 ans. Imaginez que si vous posez votre derrière dans votre jardin pour boire votre café du matin, votre nez touche la pointe des invalides. Le petit côté Notting Hill ne vous échappera pas et vous serez séduits.
Montmartre :
En Frison Roche urbain aguerri, vous attaquez la face nord de la butte. Tiens, le buste de Dalida sur la gauche. Non, ne partez pas tout de suite vers la Place du Tertre, vous allez tout gâcher. Revenez à droite et faites un petit détour par la Rue d'Orchampt, en traversant la Rue Lepic (où on bouffe du riz cantonais). Sur votre gauche la statue du Passe muraille, place Marcel Aymé, sculptée par les mains de Jean Marais. Sur votre droite le moulin de la Galette, vous échappez peut-être au musée d'Orsay (que j'adore) mais vous avez l'original. Dans le virage de la Rue d'Orchampt, la maison de Dalida vous autorise aussi un coup d'œil voyeur. Au bout de la rue, prenez à droite pour un pélerinage obligatoire au Bateau Lavoir, haut lieu de talent, où ont séjourné Modigliani, Radiguet, Cocteau, Apollinaire, Jarry, Matisse et tant d'autres. Prenez ensuite sur votre gauche et après avoir découvert l'immeuble où vivait Picasso, suivez les traces d'Amélie Poulain, l'épicerie est à gauche. Remontez vers le Sacré Cœur. Posez vous sur les marches et vous découvrirez la sensation inoubliable, oui, la vraie sensation, vous possédez Paris. Revenez Place du Tertre et si vous consentez à vous faire croquer le portrait, demandez Picasso. Là, la fenêtre au milieu au dessus du C de la Mère Catherine vivait Coccinelle, passez lui le bonjour pour moi. Je vous autorise à payer votre bière une fortune pour vous délecter de l'ambiance. Sinon, faîtes comme moi, achetez votre 16 fraiche chez Farid et retournez vous poser sur les marches. Buvez tranquille, respirez en vous éblouissant avec le Carrousel et descendez droit devant vous. Vous rejoindrez Pigalle, ses sex shops aux néons rétro, sur votre droite les pâles du Moulin Rouge.
Le 9ème vous accueille, la balade est finie. Allez, finissez en beauté. Allez saluer Sartre et De Beauvoir au cimetière, Michel Berger aussi et filez vers la Place Clichy. Si vous aimez les fruits de mer, prenez les à emporter au Wepler, sinon, vous aurez fait vos courses au Marché du Poteau. Rentrez, vite, ce serait vraiment dommage de ne pas finir par un dîner aux chandelles.
J'ai du raccourcir, vous n'avez pas tout, parce que je pourrais vous pondre facile deux cents pages et je n'ai tout de même pas envie de vous faire subir ça. Pour information, je suis une guide gratuite, je suis prête à vous accompagner, vous raconter, vous faire découvrir, mon 18ème. Et j'aime vraiment ça. A bon entendeur...
11 commentaires:
Je vais de temps en temps en temps sur Paris qui est une ville que j'adore mais en vacances ou en week end (heu suis du sud !!!)
J'ai eu la chance d'avoir une guide comme toi la première fois que j'y ai mis les pieds, quelqu'un qui aime Paris son histoire, son architecture, ses quartiers, ses gens, et qui aime partager son amour de cette ville
Ce doit être trés intéressant de se ballader à Paris en ta compagnie ;-)
En tous cas, j'étais totalement immergée dans ton récit...
Merci de m'avoir rappelé toutes ces belles choses ;-)
... et le plan et la vidéo qui va avec, s'teuplé? après, hop, on commercialise, rien à jeter... tu es dispo dans les 10 prochaines années, pour faire les visites? je m'occupe des résas...
Kaouet : et encore, je n'ai parlé que du 18ème, Paris est une ville de toute beauté, suffit de fouiner un peu... La prochaine fois que tu viens faire un tour ici, fais moi signe, je te conseillerai d'autres endroits ;-)
Zeste : je préfère éveiller votre imagination. Le plan et la vidéo, ça gâche un peu. Mais peut-être souhaitez vous découvrir autre chose que le 18ème pendant votre séjour. Si tu veux d'autres idées de promenades, hésite pas !
Je suis une guide gratuite, mais bon, j'ai pas envie de ne faire plus que ça pendant les 10 prochaines années :-D
hep... je vais pas spoiler ton blog avec mes demandes sur paris... je t'ai écrit un mail!
et je t'ai répondu :-D
... et je t'ai re-répondu!
Merci MaB, je n'hésiterai pas ;-)
Mais bon ce n'est pas demain la veille...
Encore merci pour cette balade ;-)
La Butte Rouge (1922)
Paroles : Monthétus
Musique : Georges Krier
Sur c'te butte là, y avait pas d'gigolette,
Pas de marlous, ni de beaux muscalins.
Ah, c'était loin du moulin d'la Galette,
Et de Paname, qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu, du beau sang, cette terre,
Sang d'ouvrier et sang de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents.
La Butte Rouge, c'est son nom , l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains
Sur c'te butte là, on n'y f'sait pas la noce,
Comme à Montmartre, où l'champagne coule à flôts.
Mais les pauv' gars qu'avaient laissé des gosses,
I f'saient entendre de pénibles sanglots.
C'qu'elle en a bu, des larmes, cette terre,
Larmes d'ouvrier et larmes de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans.
La Butte Rouge, c'est son nom , l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boit de ce vin là, boira les larmes des copains
Sur c'te butte là, on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons.
Filles et gars, doucement, y échangent,
Des mots d'amour, qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers,
J'ai entendu, la nuit, monter des plaintes,
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé.
La Butte Rouge, c'est son nom , l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j'y vois des croix, portant l'nom des copains.
- Vous connaissez ma femme ?
- Oui, MaB
- Elle est parfaite hein ?
- Oui, MaB
Et le premier qui dit le contraire ferait mieux de savoir courir très vite... ;-)
AAAAA paris, elle cache beaucoup de petits lieux sympathique et parfois des bcp moins sympa.
trainant mes guêtres dans le 18ème, j'aime bien ta description des lieux. Un ptit village de paname avec Aldo la crasse... qui chante du claude françois à sa manière mais sa vaut le coup !!! et le célebre Michou qui tient le bon bout (hihihihihihi) et qui voit la vie en bleu....enfin de ce qui peut encore voir.
Pleins de personnages parmis tant d'autres et moi.
Zezette-la-blonde l'unique et la seule
Mais carrément Zezette, j'avais oublié Aldo... que deviendrais-je sans toi ? :-D
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