En ce début de dernier mois de grossesse, avec MaB, il nous a semblé bon, dans la liste des dernières choses à faire avant la ponte, de nous rendre à la mairie pour faire une reconnaissance anticipée de Sapinou.
Bon.
Au fil des nos lectures forumesques et bloguesques sur la question, pour que MaB puisse aller déclarer (et non pas reconnaître, rien à voir) Sapinou dans les trois jours suivant la naissance, nous avions vu qu'il fallait qu'elle soit munie de cet acte de reconnaissance anticipée, de sa pièce d'identité et de l'attestation de présence à l'accouchement fournie par la maternité.
Forcément, en tant que novices en la matière, nous étions un peu approximatives, et n'avions pas toutes les armes pour un combat équitable contre cette machine de guerre qu'est l'administration...
Nous nous sommes pointées dans la mairie de notre lieu d'habitation.
Service d'état civil un lundi à 15h, ticket 183, 2 secondes 30 d'attente.
Je décline mon identité, explique que je souhaite pré-déclarer mon futur, le tout à une adjointe-administrative qui a l'air coincée du cul.
Et c'est là que je pose THE question qui nous brûlait les lèvres : lorsque MaB, ma COMPAGNE, viendra déclarer NOTRE fils, sera-t-il possible d'inscrire sur l'acte de naissance que le tiers déclarant est la COMPAGNE de la mère ?
L'adjointe me regarde gênée en souriant, sans rien dire (j'avais envie de lui dire qu'il fallait qu'elle se détende, et que je n'allais pas la violertout de suite sur son bureau), puis appelle sa collègue à l'aide pour nous répondre.
Sa collègue, plus jeune, apparemment moins coincée, nous explique que :
- pour tout le monde c'est comme ça, oncle, tante, voisine, sage-femme, beau-père, compagne, c'est "tiers déclarant" ;
- que de toute façon, si c'est la maternité qui déclare, l'acte de naissance est signé par des agents de service (je crois bien qu'elle a même dit agent d'entretien... alors qu'il faut être présent à l'accouchement...)(je n'aimerai pas trop qu'un agent d'entretien soit dans la salle d'accouchement le jour J à me mâter le cul à l'air...) ;
- et puis au final, en regardant MaB droit dans les yeux, un enfant ne peut pas avoir 2 mamans, et que MaB n'était rien juridiquement pour Sapinou.
Elle n'a surtout rien voulu entendre lorsque je lui ai demandé expressément de formuler une requête auprès de l'officier d'Etat-Civil (en lui faisant bien comprendre que non, elle ne faisait pas la loi, elle, la secrétaire de mairie), pour justement savoir si cela était possible, de manière totalement symbolique.
Pour l'anecdote, et c'est cela qui m'a mis la puce à l'oreille de sa connerie, elle nous a affirmé que si l'on voulait une reconnaissance de notre couple parental, MaB pouvait faire une demande d'adoption... j'ai ri à l'intérieur de moi (non parce qu'à l'extérieur, j'évite en ce moment, surtout en public, parce que soit j'ai un besoin irrémédiable d'uriner, soit j'ai une petite contraction, de rien, mais contraction quand même).
Bref.
Connasse puissance 1.
Mais puisque nous étions sur place, nous en avons profité pour demander :
- si il était possible de faire une célébration de PACS en mairie, symbolique puisque la signature se fait au tribunal, étant donné le bord politique du maire et des engagements de son parti ;
- si le parent social pouvait signer l'acte de parrainage civil à la place du sacro-saint père, qui de fait, dans notre histoire, n'existe pas.
Pour le PACS, on ne change pas une équipe qui gagne : "ça ne s'est pas encore fait... et puis honnêtement, il y a déjà tellement de mariages à célébrer que de rajouter encore du travail en plus, ça ferait trop... mais ça n'a rien à voir avec la politique". Mouais. Je crois que nous allons nous fendre d'un petit courrier au maire communiste avec un rappel des engagements LGBT de son parti, le Parti Communiste Français, parce que ça n'est pas tout de défiler à la Marche des Fiertés pour differ des tracts et des autocollants colorés, il faut que ça suive dans les actes.
Connasse puissance 2.
Pour le parrainage civil, elle nous a rétorqué que de toute façon, ça n'avait, là encore, aucune valeur juridique, mais que légalement, un "tiers" autre que le père ou la mère ne pouvait signer l'acte de parrainage... mais ça, on le savait. Entre nous, c'est un peu du foutage de gueule : soit le parrainage a une valeur juridique, soit il n'en a pas... et s'il n'en a pas, pourquoi se prendre la tête avec des histoires de légalité sur qui va signer l'acte ?? Juste au niveau symbolique, nous voudrions que MaB apparaisse en tant que parent... Elle a même osé nous conseiller de mettre MaB comme marraine ! M'enfin ?! Elle est mère, pas marraine ! Là aussi, un petit courrier au maire fera peut-être l'affaire... et puis si ça ne passe pas, en plus de dénoncer cette pratique discriminante à qui voudra bien l'entendre (région, département, instance nationale, et soyons folles, pourquoi pas la presse LGBT ?), nous ferons ça en Bretagne, dans le petit village familial, socialiste actuellement, où j'ai moi-même été parrainée civilement il y a près de 30 ans
Connasse puissance 3.
Sur le coup, j'étais tellement dans l'euphorie de déclarer mon fils à la mairie que je n'ai pas vraiment réagi aux propos plus que limites de cetteconnasse secrétaire de mairie.
Et puis, en sortant, lorsque je me suis rendue compte que MaB était au bord des larmes, j'ai compris que la petite phrase sur la valeur juridique de son engagement parental l'avait profondément blessée. Limite, j'ai presqu'eu envie d'y retourner seule pour lui mettre le cerveau à l'envers et lui faire comprendre que ça n'est pas aupetit personnel de mairie de faire des jugements de valeur sur les situations familiales des administréEs et d'interpréter à sa sauce la loi...
Tout ça pour nous rendre compte qu'au final, la déclaration de Sapinou ne se ferait pas à la mairie de notre domicile, mais dans celle de la maternité.
Nous sommes donc bonnes pour reposer la question de la déclaration de naissance dans la mairie de la maternité... peut-être même que nous allons demander à parler directement à l'officier d'État Civil, histoire d'avoir à faire à quelqu'un de compétent.
Puissance 4 ?
Sinon, tant pis... on se remettra de la valeur symbolique de cette déclaration, MaB sera tout de même inscrite sur l'acte intégral de naissance en tant que tiers déclarante, et pour nous, c'est déjà symbolique.
Au final, ce qui importe, c'est ce que l'on vit, pas les symboles, même si ça peut parfois faire avancer les choses !
Bon.
Au fil des nos lectures forumesques et bloguesques sur la question, pour que MaB puisse aller déclarer (et non pas reconnaître, rien à voir) Sapinou dans les trois jours suivant la naissance, nous avions vu qu'il fallait qu'elle soit munie de cet acte de reconnaissance anticipée, de sa pièce d'identité et de l'attestation de présence à l'accouchement fournie par la maternité.
Forcément, en tant que novices en la matière, nous étions un peu approximatives, et n'avions pas toutes les armes pour un combat équitable contre cette machine de guerre qu'est l'administration...
Nous nous sommes pointées dans la mairie de notre lieu d'habitation.
Service d'état civil un lundi à 15h, ticket 183, 2 secondes 30 d'attente.
Je décline mon identité, explique que je souhaite pré-déclarer mon futur, le tout à une adjointe-administrative qui a l'air coincée du cul.
Et c'est là que je pose THE question qui nous brûlait les lèvres : lorsque MaB, ma COMPAGNE, viendra déclarer NOTRE fils, sera-t-il possible d'inscrire sur l'acte de naissance que le tiers déclarant est la COMPAGNE de la mère ?
L'adjointe me regarde gênée en souriant, sans rien dire (j'avais envie de lui dire qu'il fallait qu'elle se détende, et que je n'allais pas la violer
Sa collègue, plus jeune, apparemment moins coincée, nous explique que :
- pour tout le monde c'est comme ça, oncle, tante, voisine, sage-femme, beau-père, compagne, c'est "tiers déclarant" ;
- que de toute façon, si c'est la maternité qui déclare, l'acte de naissance est signé par des agents de service (je crois bien qu'elle a même dit agent d'entretien... alors qu'il faut être présent à l'accouchement...)(je n'aimerai pas trop qu'un agent d'entretien soit dans la salle d'accouchement le jour J à me mâter le cul à l'air...) ;
- et puis au final, en regardant MaB droit dans les yeux, un enfant ne peut pas avoir 2 mamans, et que MaB n'était rien juridiquement pour Sapinou.
Elle n'a surtout rien voulu entendre lorsque je lui ai demandé expressément de formuler une requête auprès de l'officier d'Etat-Civil (en lui faisant bien comprendre que non, elle ne faisait pas la loi, elle, la secrétaire de mairie), pour justement savoir si cela était possible, de manière totalement symbolique.
Pour l'anecdote, et c'est cela qui m'a mis la puce à l'oreille de sa connerie, elle nous a affirmé que si l'on voulait une reconnaissance de notre couple parental, MaB pouvait faire une demande d'adoption... j'ai ri à l'intérieur de moi (non parce qu'à l'extérieur, j'évite en ce moment, surtout en public, parce que soit j'ai un besoin irrémédiable d'uriner, soit j'ai une petite contraction, de rien, mais contraction quand même).
Bref.
Connasse puissance 1.
Mais puisque nous étions sur place, nous en avons profité pour demander :
- si il était possible de faire une célébration de PACS en mairie, symbolique puisque la signature se fait au tribunal, étant donné le bord politique du maire et des engagements de son parti ;
- si le parent social pouvait signer l'acte de parrainage civil à la place du sacro-saint père, qui de fait, dans notre histoire, n'existe pas.
Pour le PACS, on ne change pas une équipe qui gagne : "ça ne s'est pas encore fait... et puis honnêtement, il y a déjà tellement de mariages à célébrer que de rajouter encore du travail en plus, ça ferait trop... mais ça n'a rien à voir avec la politique". Mouais. Je crois que nous allons nous fendre d'un petit courrier au maire communiste avec un rappel des engagements LGBT de son parti, le Parti Communiste Français, parce que ça n'est pas tout de défiler à la Marche des Fiertés pour differ des tracts et des autocollants colorés, il faut que ça suive dans les actes.
Connasse puissance 2.
Pour le parrainage civil, elle nous a rétorqué que de toute façon, ça n'avait, là encore, aucune valeur juridique, mais que légalement, un "tiers" autre que le père ou la mère ne pouvait signer l'acte de parrainage... mais ça, on le savait. Entre nous, c'est un peu du foutage de gueule : soit le parrainage a une valeur juridique, soit il n'en a pas... et s'il n'en a pas, pourquoi se prendre la tête avec des histoires de légalité sur qui va signer l'acte ?? Juste au niveau symbolique, nous voudrions que MaB apparaisse en tant que parent... Elle a même osé nous conseiller de mettre MaB comme marraine ! M'enfin ?! Elle est mère, pas marraine ! Là aussi, un petit courrier au maire fera peut-être l'affaire... et puis si ça ne passe pas, en plus de dénoncer cette pratique discriminante à qui voudra bien l'entendre (région, département, instance nationale, et soyons folles, pourquoi pas la presse LGBT ?), nous ferons ça en Bretagne, dans le petit village familial, socialiste actuellement, où j'ai moi-même été parrainée civilement il y a près de 30 ans
Connasse puissance 3.
Sur le coup, j'étais tellement dans l'euphorie de déclarer mon fils à la mairie que je n'ai pas vraiment réagi aux propos plus que limites de cette
Et puis, en sortant, lorsque je me suis rendue compte que MaB était au bord des larmes, j'ai compris que la petite phrase sur la valeur juridique de son engagement parental l'avait profondément blessée. Limite, j'ai presqu'eu envie d'y retourner seule pour lui mettre le cerveau à l'envers et lui faire comprendre que ça n'est pas au
Tout ça pour nous rendre compte qu'au final, la déclaration de Sapinou ne se ferait pas à la mairie de notre domicile, mais dans celle de la maternité.
Nous sommes donc bonnes pour reposer la question de la déclaration de naissance dans la mairie de la maternité... peut-être même que nous allons demander à parler directement à l'officier d'État Civil, histoire d'avoir à faire à quelqu'un de compétent.
Puissance 4 ?
Sinon, tant pis... on se remettra de la valeur symbolique de cette déclaration, MaB sera tout de même inscrite sur l'acte intégral de naissance en tant que tiers déclarante, et pour nous, c'est déjà symbolique.
Au final, ce qui importe, c'est ce que l'on vit, pas les symboles, même si ça peut parfois faire avancer les choses !