Globalement, notre super société capitaliste et individualiste avide de consommation a quand même sérieusement peur de vieillir. Tous les moyens sont bons pour gratter les quelques années de trop dont souffre notre apparence. Les doctorants en philo, socio, psycho, peuvent arrêter leur lecture ici, car il n'est pas dans mon intention de souligner un quelconque parallèle entre la peur de vieillir et celle de mourir. Nous sommes tous d'accord pour dire que cette crainte boit à la source de bien d'autres angoisses beaucoup plus profondes.
La plupart de nos concitoyens refuse autant de prendre de la bouteille que je refuse de lâcher la mienne. Ils ne jouent pas avec ça, l'âge c'est du sérieux. Faut lutter pour effacer ce que Dame nature nous inflige.
CertainEs ont recours à la chirurgie esthétique et se font greffer un sourire digne du Joker de Tim Burton. Les lèvres, gonflées au Botox, ressemblent à deux boudins rosés qui ne se détachent presque jamais et rendent la diction périlleuse.
- Un deux pièces vous avez dit ?
- Non, un duplex.
Forcément, c'est pas la même chose.
D'autres préfèreront utiliser le code vestimentaire.
Pour mesdames, ce sera le jean taille basse porté sur des hanches épaisses et le haut blanc qui fait bien ressortir la peaubronzée cramée fripée. Pouvons-nous considérer le maquillage et la quincaillerie/bijouterie comme étant des éléments du code vestimentaire ? Pour les besoins de ce blog, disons oui. Donc, le maquillage qui en théorie a pour but d'embellir celle qui le porte est ici surprenant de laideur. Le rouge trop rouge gonfle un peu plus les boudins, le mascara et l'eye-liner débordent des lignes, le fond de teint, appliqué en épaisse couche orangeâtre, n'a plus rien d'un fond, il est devenu un sur-teint, voire un cache-teint. De très nombreux bracelets, une bague tout les deux doigts et un piercing sur la narine droite ajoutent la touche décorative et brillante. Les talons aiguilles claquent sur le macadam, le rythme est soutenu, la cadence saccadée. Car la vieille femme moderne est toujours pressée.
Pour messieurs, ce sera le pantalon en toile claire mi-ville, mi-sportwear, avec un polo Lacoste rose près du corps. Il n'est pas question de ne pas faire profiter de ces longues heures de torture dans la salle de sport du coin à qui viendrait à les regarder. La coupe, savamment étudiée, cache l'inévitable tonsure. En revanche, les cheveux gris ne sont, la plupart du temps, pas évincés par un balayage. Parce que le poivre et sel plait aux jeunes femmes, auxtrentenaires quadragénaires qui raffolent de l'homme mur qui s'assume mais qui a su rester jeune dans sa tête. La démarche est posée, nonchalante, lascive. L'oeil vif trahit une alimentation soignée qu'il doit à une femme qu'il a épousé trente ans plus tôt et dont il a divorcé depuis, préférant profiter de cette seconde jeunesse artificielle aux bras de jeunes pouliches au cul ferme et à la peau douce.
D'autres, enfin, auront le sentiment d'arrêter l'horloge grâce à leurs fréquentations et leur mode de vie. Ils participent à des soirées étudiantes, font des rallyes inter-entreprises, sortent en discothèque au moins une fois par semaine, savent danser la techtonik et se passionnent pour la nouvelle scène française. Ils vont régulièrement tchater sur internet, pour trouver un jeune partenaire de squash, draguer la minette et parler Ferrari et Porsche avec des initiés. Elles, vous les croisez plutôt sur Meetic, où elles ont soigné leur profil et sélectionne les 30/45 ans, au moins titulaire d'un bac et ayant une bonne situation professionnelle. N'allez surtout pas leur dire que la sélection est un peu limitée, elles vous répondront qu'une relation ne peut décemment pas durer sans communication et que le pauvre garçon qui a arrêté ses études en troisième n'a pas la teneur intellectuelle minimale. Elles s'offrent parfois une liaison exotique, ravie de voir le badaud s'étonner du bel éphèbe africain qui les accompagne. A leurs copines de réunions tupperware, elles avoueront que l'étalon n'est certainement pas l'homme de leur vie mais qu'il les gratifie d'une vie sexuelle intense et orgasmique.
Néanmoins, ils sont souvent de tous les combats pour protéger la retraite qui approche à grands pas et qui leur permettra de profiter pleinement d'une vie de luxure et d'aventure. Et pourquoi pas le faire enfin, ce Paris-Dakar ou ce treck d'un mois dans le désert du Sahara. En tout cas, c'est certain, ils voyageront, savoureront l'extase du tourisme sexuel, en partageant leur couche avec une jeune thaïlandaise ou un beau guerrier Massaï.
Leur engouement pour les grandes causes peut-être parfois à la hauteur de leur égoïsme. Ils participent aux marches pour la libération d'Ingrid Bétancourt, à la Gay Pride, parce qu'ils sont super open, envoient un gros chèque pour les victimes du Tsunami et enfilent des gants mapa pendant leurs vacances pour nettoyer la plage victime de la dernière marée noire. Ils sont tantôt Sarkozystes, mais, s'insurgent quand même un peu contre les expulsions. Ils sont tantôt écolos et pensent que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité absolue. Ils ont parfois voté pour Ségo aux dernières élections et ne tarissent pas d'éloges quand ils parlent de nos amis américains qui eux ne se dégonflent pas et auront très certainement bientôt un président de la république noir, ou femme.
Je n'ai pas peur de vieillir, pas plus que je n'angoisse à l'idée de voir quelques cheveux blancs garnir mafrange houppette, mes mains ou mon visage se rider un peu. Je me dis que c'est l'ordre des choses et que l'on ne peut pas impunément jouer avec le temps. Bien sur, il m'arrive de pester après ces maudites années, quand je mets une semaine à me remettre doucement d'une soirée bien arrosée. Finie la merveilleuse époque où je pouvais, d'un pas léger, enchainer beuveries et obligations professionnelles. Mais, c'est avec la même verve que je remercie la nature de limiter mes excès, elle préserve mon foie. Je m'habille très "classique" pour travailler : tailleur pantalon, pull ou chemise et "baskets de ville" (je marche environ dix kilomètres par jour, donc mes pieds, je les glisse dans des chaussons, le talon est à bannir dans mon métier). Cette tenue me vieillit mais elle me donne aussi plus de crédibilité, parce que je suis, pour le coup, vraiment dans la peau d'une femme blette mure. Les blagues nulles me font rire, les mêmes qu'il y a vingt ans je rejetais en bloc en arguant d'une voix criarde : "non, mais vraiment, même pas drôle, trop naze tes blagues !". Je me réjouis même à l'idée d'avoir une vraie vie de famille et des enfants qui un jour à leur tour en auront peut-être aussi pour qu'ils puissent goûter à mes fameuses pâtes au poulet.
La plupart de nos concitoyens refuse autant de prendre de la bouteille que je refuse de lâcher la mienne. Ils ne jouent pas avec ça, l'âge c'est du sérieux. Faut lutter pour effacer ce que Dame nature nous inflige.
CertainEs ont recours à la chirurgie esthétique et se font greffer un sourire digne du Joker de Tim Burton. Les lèvres, gonflées au Botox, ressemblent à deux boudins rosés qui ne se détachent presque jamais et rendent la diction périlleuse.
- Un deux pièces vous avez dit ?
- Non, un duplex.
Forcément, c'est pas la même chose.
D'autres préfèreront utiliser le code vestimentaire.
Pour mesdames, ce sera le jean taille basse porté sur des hanches épaisses et le haut blanc qui fait bien ressortir la peau
Pour messieurs, ce sera le pantalon en toile claire mi-ville, mi-sportwear, avec un polo Lacoste rose près du corps. Il n'est pas question de ne pas faire profiter de ces longues heures de torture dans la salle de sport du coin à qui viendrait à les regarder. La coupe, savamment étudiée, cache l'inévitable tonsure. En revanche, les cheveux gris ne sont, la plupart du temps, pas évincés par un balayage. Parce que le poivre et sel plait aux jeunes femmes, aux
D'autres, enfin, auront le sentiment d'arrêter l'horloge grâce à leurs fréquentations et leur mode de vie. Ils participent à des soirées étudiantes, font des rallyes inter-entreprises, sortent en discothèque au moins une fois par semaine, savent danser la techtonik et se passionnent pour la nouvelle scène française. Ils vont régulièrement tchater sur internet, pour trouver un jeune partenaire de squash, draguer la minette et parler Ferrari et Porsche avec des initiés. Elles, vous les croisez plutôt sur Meetic, où elles ont soigné leur profil et sélectionne les 30/45 ans, au moins titulaire d'un bac et ayant une bonne situation professionnelle. N'allez surtout pas leur dire que la sélection est un peu limitée, elles vous répondront qu'une relation ne peut décemment pas durer sans communication et que le pauvre garçon qui a arrêté ses études en troisième n'a pas la teneur intellectuelle minimale. Elles s'offrent parfois une liaison exotique, ravie de voir le badaud s'étonner du bel éphèbe africain qui les accompagne. A leurs copines de réunions tupperware, elles avoueront que l'étalon n'est certainement pas l'homme de leur vie mais qu'il les gratifie d'une vie sexuelle intense et orgasmique.
Néanmoins, ils sont souvent de tous les combats pour protéger la retraite qui approche à grands pas et qui leur permettra de profiter pleinement d'une vie de luxure et d'aventure. Et pourquoi pas le faire enfin, ce Paris-Dakar ou ce treck d'un mois dans le désert du Sahara. En tout cas, c'est certain, ils voyageront, savoureront l'extase du tourisme sexuel, en partageant leur couche avec une jeune thaïlandaise ou un beau guerrier Massaï.
Leur engouement pour les grandes causes peut-être parfois à la hauteur de leur égoïsme. Ils participent aux marches pour la libération d'Ingrid Bétancourt, à la Gay Pride, parce qu'ils sont super open, envoient un gros chèque pour les victimes du Tsunami et enfilent des gants mapa pendant leurs vacances pour nettoyer la plage victime de la dernière marée noire. Ils sont tantôt Sarkozystes, mais, s'insurgent quand même un peu contre les expulsions. Ils sont tantôt écolos et pensent que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité absolue. Ils ont parfois voté pour Ségo aux dernières élections et ne tarissent pas d'éloges quand ils parlent de nos amis américains qui eux ne se dégonflent pas et auront très certainement bientôt un président de la république noir, ou femme.
Je n'ai pas peur de vieillir, pas plus que je n'angoisse à l'idée de voir quelques cheveux blancs garnir ma
7 commentaires:
T'aurais vu le reportage sur Canal Plus concernant les raports incestueux entre presse féminine et industrie du cosmétique...t'aurais biché grave.
Tiens, encore un sujet de conversation, c'est pas une bière, c'est un tonneau qu'il va falloir...
bouhh j'ai pas canal plus... ben voilà, va falloir que tu me racontes tout :-)
Ok, je leur demande de nous réserver un fût...
Certains pensent qu'on rigole de la chirurgie aujourd'hui, parce qu'on est jeunes et belles (Ce n'est pas faux, remarquons...)... mais je ne pense pas que je m'y intéresserai plus tard non plus. J'avoue: j'aime la ride. Les femmes mûres qui laissent faire les choses sont décidément les plus belles...
Oui, Zeste, je crois qu'on peut encore considérer qu'on est jeunes et belles... Et on va dire, que pour en avoir croisé souvent, comme toi, je trouve le naturel plus séduisant...
J'ai pas vraiment peur de vieillir. Mais je regrette déjà de ne pas avoir eu assez de "temps". Du temps pour voyager, du temps pour apprendre d'autres métiers, du temps pour l'aimer, du temps pour lui faire partager d'avantage mes passions etc... j'ai brulé beaucoup de temps pour me trouver. Temps nécessaire, précieux sans doute .... Bref vieillir pourquoi pas. Mais mourir sans avoir eu ce "temps" qui me manque, non.
Bulledimage
L'essentiel étant seulement d'être en accord avec la *véritable* (par dirigée) opinion que l'on a de soi.
Slts L,G,B,T,I,&H !!
-MyLzz59-
Bulle d'image : le secret pour avoir le temps ne serait-il pas de le prendre ?
Mylzz : bel essentiel, ça me convient :-)
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