On en parle depuis des années, du développement durable ou sustainable development...
D'abord, c'était à propos des bonnes ou mauvaises pratiques agricoles. Après avoir incité les agriculteurs des années 50 à produire plus pour gagner plus (tiens...ça ne vous rappelle pas quelque chose ?), à acheter des tracteurs US et à virer toutes les haies pour faire des parcelles immenses (bé oui, essayez de faire un demi-tour en tracteur dans un champ exigu !), on leur a dit 40 ans après que finalement, ça serait bien de se remettre aux talus et aux haies d'antan, et d'arrêter de faire proliférer les excédents agricoles.
Evidemment, ça n'est pas plus mal pour l'environnement. Mais les agriculteurs, eux, ils en font quoi de leurs excédents ? Ils font quoi avec leur production réduite ? Et bien ils crèvent de faim... exceptés ceux qui se sont mis au fameux concept de tourisme vert, le tourisme à la ferme.
Donc après cette grande campagne du remembrement agricole dans les années 60 (on vire les haies et les talus), il y a eu celle du remembrement écologique (ou environnemental, concept repris par le Grenelle de l'environnement plus de 20 ans après...) à partir de la fin des années 80 (on replante les haies). Après la valorisation de l'agriculture intensive (produire le plus sur un minimum d'espace), on a parlé d'agriculture raisonnée (produire le plus avec un minimum de produits phytosanitaires-engrais et pesticides), et puis d'agriculture durable (produire le plus avec un minimum de phytosanitaires pour préserver la qualité des terres cultivables des générations futures).
Ca, c'est pour la production agricole.
A cette évolution de l'approche agricole, s'est ajouté un souci d'environnement naturel. L'agriculture intensive a bousillé les sols, les sous-sols, les eaux de surfaces et les eaux souterraines...gavés de nitrates, de phosphates et autres pesticides. L'élevage a également souffert de ces pratiques intensives : antibiotiques, hormones...
L'objectif de l'agriculture raisonnée, puis durable a été de réduire ces excès pour sauver de l'infertilité certaine la plupart des terres de grandes cultures.
Mais je ne pense pas vous apprendre quelque chose, vous lecteurs/lectrices cultivéEs.
Seulement voilà, il y a un an, presque jour pour jour, la FAO (Food and Agriculture Organization, soit Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) a annoncé que l'agriculture biologique pouvait nourrir toute la planète. Grande nouvelle !
Mais c'est quoi l'agriculture biologique ? C'est un système de production qui exclu l'usage d'engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés. Il fait partie d'une des voies de l'agriculture durable. Ce mouvement a commencé à se développer en Europe à la fin des années 70, avec tous ces soixante-huitards qui sont partis de la capitale pour élever des chèvres en pleine brousse du Larzac (ce qu'on pourrait aujourd'hui appeler un lobby, à l'image des lobbies pétroliers ou semenciers).
Plus de 7 mois après, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, déclarait : “Nous devons recourir à l’agriculture biologique et l’encourager. Elle produit des aliments sains et nutritifs et représente une source croissante de revenus, pour les pays développés comme pour les pays en développement. Mais il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques”.
Et pan, mange toi ça dans ta face, toi le petit écolo de pacotille qui pense qu'en achetant bio, tu te fais moins couillonner. Toi oui, mais ton voisin qui crève de faim dans un PVD-PED-PSD-PD-NPI (pays en voie de développement, pays en développement, pays sous-développé, pays développé, nouveau pays industrialisé... quel qu'il soit, de toutes façons, il y a toujours quelqu'un qui crève de faim, de près ou de loin) ?
La sentence est tombée... le bio dans l'agriculture, c'est un con-cept de pays riche...développé par des gens qui ne connaissent pas la faim, du moins pas dans leur assiette (et c'est tant mieux pour eux). Surtout que bon, les fameux pays touchés par la famine et la disette, ils n'ont pas attendus que le bon occidental, fier de ses découvertes environnementales, viennent leur porter la bonne parole. Car l'objectif premier de l'agriculture, quelle qu'elle soit, c'est de nourrir les hommes. Les excédents devant servir à nourrir les zones déficitaires. Et quand toutes les zones sont déficitaires, ont fait quoi ? On crève de faim quand on est pauvre.
Alors attention, ça n'est pas que de la faute de l'agriculture bio ! Ca serait trop simple !
Il y a aussi ce nouvel engouement pour les bio-carburants... ces carburants issus de la distillation de plantasses (colza, soja, canne à sucre) qui sont cultivées de manières extrêmement intensives (bé oui, vu qu'elles ne sont pas destinées à la consommation, on s'en fout qu'elles soient dégueulasses...), sans aucune préoccupation environnementale du sol et du sous-sol.
Pour quoi faire ? Pour cramer dans des réservoirs de 4x4 ou autres voitures citadines... question rejet de gaz, disons que c'est la même que le pétrole. Bonjour le développement durable. Et puis toutes ces cultures, elles occupent du terrain, qui ne peuvent être utilisés pour des cultures alimentaires.
Et si on fait le bilan :
- un rendement agricole moindre
- des surfaces alimentaires en forte baisse
- des calamités agricoles (qui ont sans doute été aggravées par le fameux dérèglement climatique, mais il y a déjà eu de grandes sècheresses/inondations avant)
= des émeutes de la faim un peu partout dans le monde.
Voilà. Ca me fout la gerbe d'entendre de grands discours sur le pouvoir des plantes et la mal bouffe. Moi, je n'ai pas les moyens d'acheter des légumes bio (déjà les pas bio c'est pas évident-évident)... et puis rien ne me certifie (à moins de faire des analyses sur chaque carotte ou concombre que je mange...) qu'il n'y a pas eu d'engrais chimique dessus. Et puis bon, entre engrais chimique ajouté à dose utile et lisier (c'est la merde de cochon qu'on sent lorsqu'on arrive en Bretagne...) subventionné par l'UE épandu à outrance, je ne sais pas ce que je préfère en terme de développement durable.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne nous parle même pas des métaux lourds... bio ou pas bio, les métaux lourds sont partout... ils passent par les racines, les feuilles, le ruissellement... dans mon jardin comme en plein champ.
Voilà, je hais les khmers-verts, chantres du tout écolo, qui crachent sur le nucléaire (qui reste, à ce jour, la source d'énergie la moins polluante en terme de rejets dans l'environnement, sans vouloir lancer de polémique) alors qu'ils lisent ce billet sans pédaler pour le générateur d'alimentation électrique (bon... ceux qui ont des panneaux solaires, ça ira pour cette fois), qui préfèrent voir la nature sous une cloche plutôt que d'adapter les activités humaines autour d'elle (la nature, pas la cloche) et qui refusent la vaccination sous prétexte que 5 personnes sur 300 000 ont développé des effets secondaires... et pourtant, j'aime tant la nature, la campagne, ses odeurs, ses paysages, ses paysans aux accents inimitables, ses coins paumés dans lesquels on galère pour trouver un PMU ouvert et se boire une mousse après 19h.
De toutes façons, aujourd'hui, je suis trop énervée... J-4 du concours, ça doit être ça.
D'abord, c'était à propos des bonnes ou mauvaises pratiques agricoles. Après avoir incité les agriculteurs des années 50 à produire plus pour gagner plus (tiens...ça ne vous rappelle pas quelque chose ?), à acheter des tracteurs US et à virer toutes les haies pour faire des parcelles immenses (bé oui, essayez de faire un demi-tour en tracteur dans un champ exigu !), on leur a dit 40 ans après que finalement, ça serait bien de se remettre aux talus et aux haies d'antan, et d'arrêter de faire proliférer les excédents agricoles.
Evidemment, ça n'est pas plus mal pour l'environnement. Mais les agriculteurs, eux, ils en font quoi de leurs excédents ? Ils font quoi avec leur production réduite ? Et bien ils crèvent de faim... exceptés ceux qui se sont mis au fameux concept de tourisme vert, le tourisme à la ferme.
Donc après cette grande campagne du remembrement agricole dans les années 60 (on vire les haies et les talus), il y a eu celle du remembrement écologique (ou environnemental, concept repris par le Grenelle de l'environnement plus de 20 ans après...) à partir de la fin des années 80 (on replante les haies). Après la valorisation de l'agriculture intensive (produire le plus sur un minimum d'espace), on a parlé d'agriculture raisonnée (produire le plus avec un minimum de produits phytosanitaires-engrais et pesticides), et puis d'agriculture durable (produire le plus avec un minimum de phytosanitaires pour préserver la qualité des terres cultivables des générations futures).
Ca, c'est pour la production agricole.
A cette évolution de l'approche agricole, s'est ajouté un souci d'environnement naturel. L'agriculture intensive a bousillé les sols, les sous-sols, les eaux de surfaces et les eaux souterraines...gavés de nitrates, de phosphates et autres pesticides. L'élevage a également souffert de ces pratiques intensives : antibiotiques, hormones...
L'objectif de l'agriculture raisonnée, puis durable a été de réduire ces excès pour sauver de l'infertilité certaine la plupart des terres de grandes cultures.
Mais je ne pense pas vous apprendre quelque chose, vous lecteurs/lectrices cultivéEs.
Seulement voilà, il y a un an, presque jour pour jour, la FAO (Food and Agriculture Organization, soit Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) a annoncé que l'agriculture biologique pouvait nourrir toute la planète. Grande nouvelle !
Mais c'est quoi l'agriculture biologique ? C'est un système de production qui exclu l'usage d'engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés. Il fait partie d'une des voies de l'agriculture durable. Ce mouvement a commencé à se développer en Europe à la fin des années 70, avec tous ces soixante-huitards qui sont partis de la capitale pour élever des chèvres en pleine brousse du Larzac (ce qu'on pourrait aujourd'hui appeler un lobby, à l'image des lobbies pétroliers ou semenciers).
Plus de 7 mois après, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, déclarait : “Nous devons recourir à l’agriculture biologique et l’encourager. Elle produit des aliments sains et nutritifs et représente une source croissante de revenus, pour les pays développés comme pour les pays en développement. Mais il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques”.
Et pan, mange toi ça dans ta face, toi le petit écolo de pacotille qui pense qu'en achetant bio, tu te fais moins couillonner. Toi oui, mais ton voisin qui crève de faim dans un PVD-PED-PSD-PD-NPI (pays en voie de développement, pays en développement, pays sous-développé, pays développé, nouveau pays industrialisé... quel qu'il soit, de toutes façons, il y a toujours quelqu'un qui crève de faim, de près ou de loin) ?
La sentence est tombée... le bio dans l'agriculture, c'est un con-cept de pays riche...développé par des gens qui ne connaissent pas la faim, du moins pas dans leur assiette (et c'est tant mieux pour eux). Surtout que bon, les fameux pays touchés par la famine et la disette, ils n'ont pas attendus que le bon occidental, fier de ses découvertes environnementales, viennent leur porter la bonne parole. Car l'objectif premier de l'agriculture, quelle qu'elle soit, c'est de nourrir les hommes. Les excédents devant servir à nourrir les zones déficitaires. Et quand toutes les zones sont déficitaires, ont fait quoi ? On crève de faim quand on est pauvre.
Alors attention, ça n'est pas que de la faute de l'agriculture bio ! Ca serait trop simple !
Il y a aussi ce nouvel engouement pour les bio-carburants... ces carburants issus de la distillation de plantasses (colza, soja, canne à sucre) qui sont cultivées de manières extrêmement intensives (bé oui, vu qu'elles ne sont pas destinées à la consommation, on s'en fout qu'elles soient dégueulasses...), sans aucune préoccupation environnementale du sol et du sous-sol.
Pour quoi faire ? Pour cramer dans des réservoirs de 4x4 ou autres voitures citadines... question rejet de gaz, disons que c'est la même que le pétrole. Bonjour le développement durable. Et puis toutes ces cultures, elles occupent du terrain, qui ne peuvent être utilisés pour des cultures alimentaires.
Et si on fait le bilan :
- un rendement agricole moindre
- des surfaces alimentaires en forte baisse
- des calamités agricoles (qui ont sans doute été aggravées par le fameux dérèglement climatique, mais il y a déjà eu de grandes sècheresses/inondations avant)
= des émeutes de la faim un peu partout dans le monde.
Voilà. Ca me fout la gerbe d'entendre de grands discours sur le pouvoir des plantes et la mal bouffe. Moi, je n'ai pas les moyens d'acheter des légumes bio (déjà les pas bio c'est pas évident-évident)... et puis rien ne me certifie (à moins de faire des analyses sur chaque carotte ou concombre que je mange...) qu'il n'y a pas eu d'engrais chimique dessus. Et puis bon, entre engrais chimique ajouté à dose utile et lisier (c'est la merde de cochon qu'on sent lorsqu'on arrive en Bretagne...) subventionné par l'UE épandu à outrance, je ne sais pas ce que je préfère en terme de développement durable.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne nous parle même pas des métaux lourds... bio ou pas bio, les métaux lourds sont partout... ils passent par les racines, les feuilles, le ruissellement... dans mon jardin comme en plein champ.
Voilà, je hais les khmers-verts, chantres du tout écolo, qui crachent sur le nucléaire (qui reste, à ce jour, la source d'énergie la moins polluante en terme de rejets dans l'environnement, sans vouloir lancer de polémique) alors qu'ils lisent ce billet sans pédaler pour le générateur d'alimentation électrique (bon... ceux qui ont des panneaux solaires, ça ira pour cette fois), qui préfèrent voir la nature sous une cloche plutôt que d'adapter les activités humaines autour d'elle (la nature, pas la cloche) et qui refusent la vaccination sous prétexte que 5 personnes sur 300 000 ont développé des effets secondaires... et pourtant, j'aime tant la nature, la campagne, ses odeurs, ses paysages, ses paysans aux accents inimitables, ses coins paumés dans lesquels on galère pour trouver un PMU ouvert et se boire une mousse après 19h.
De toutes façons, aujourd'hui, je suis trop énervée... J-4 du concours, ça doit être ça.
4 commentaires:
Smack.
Je t'adore.
On gueule quasiment au même moment.
Je suis juste beaucoup plus grossière.
Je fais attention à ce que je dis depuis que ma mère m'a fait la réflexion une fois : "alors, c'est ça les lesbiennes, ça parle vulgaire et c'est violent ?"
PS : j'ai eu peur face au peu de commentaires que j'avais fait fuir un certain nombre de lecteurs/lectrices avec mes idées un peu tranchées... merci.
Un petit conseil: ne t'occupe pas de "faire fuir" ou pas les gens avec tes idées, "tranchées" ou pas.
Ici c'est ton blog, tu écris ce que tu veux, et les gens que ça défrise, ils ont le choix d'aller surfer ailleurs, c'est pas les blogs qui manquent sur internet.
Nom d'un chien.
Smoutch!
Je suis d'accord avec beaucoup de choses (bio-carburants notamment, qui, en fait, n'ont rien de bio)... et pourtant je mange "bio" quand je le peux (Je me fais harakiri après?) et je reste contre le nucléaire (je ne demande pas à ce qu'on arrête les centrales dans l'heure! Je veux juste qu'on donne les moyens de prévoir autre chose à l'avenir). Va comprendre!
Mais je persiste : entre Monsanto et l'agriculture bio, mon choix est fait sans hésitation. Espérons qu'il y ait encore des voies médianes possibles, tant qu'on le peut encore...
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